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970. (1927) André Gide pp. 8-126

C’est une série de croquis pittoresques et psychologiques, dont le charme ironique et poignant réside surtout dans le style et le choix des détails. […] C’était encore un des avantages de la privation de la vue surtout pour les femmes. […] Cela peut arriver à tout le monde, même — ou surtout, par le temps qui court — à un homme de lettres. […] Vraiment, cela devient insupportable, surtout avec ce sérieux et cette fade sentimentalité. […] Et surtout n’allons pas croire que de tels problèmes relèvent du « roman pur ».

971. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Les provinces mordent surtout à belles dents et avec un sureroît de candeur. […] Il a une très-jolie maison dans le faubourg élégant (rue de la Pépinière), une espèce de petit kiosque chinois, avec rochers, verres de couleur, etc., et surtout un jardin charmant, tout à fait chinois aussi.

972. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Sur l’École française d’Athènes »

Une telle école d’art et de langue instituée à Athènes serait avant tout un germe ; utile dans le présent, elle le deviendrait surtout dans l’avenir. […] Mais surtout on en rapporterait, avec la connaissance précise, une intelligence animée, la vie et le charme qui se communiquent ensuite et qui sont le vrai flambeau des Lettres.

973. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française. Ve et VIe volumes. »

Quant aux hommes, il est vrai, l’historien ne s’occupe guère de les gourmander ou de les louanger à propos de chaque action, il les prend pour ce qu’ils sont, les laisse devenir ce qu’ils peuvent, les quitte, les retrouve, suivant qu’ils s’offrent ou non sur sa route, et se garde surtout de faire d’aucun son héros ou sa victime. […] Elle s’est manifestée surtout à propos de la dernière époque, qui fut si déchirante et si souillée ; elle l’a acceptée et subie dans toute sa rigueur.

974. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. De la France en 1789 et de la France en 1830 »

C’est à ces deux dernières classes que nous répondons surtout. […] Au 14 juillet, l’orage populaire commençait ; toutes les haines amassées par l’ancien régime et descendues jusque des hauteurs du moyen âge débordaient à la fois, prêtes à entraîner dans leur cours, bastilles, palais, églises et châteaux : avant que ces haines, nourries durant des siècles, fussent taries, que ces passions implacables fussent étanchées, il fallait des monceaux de ruines, des torrents de sang ; il fallait de longs intervalles d’oubli, des révulsions puissantes ; il fallait surtout que rien ne restât debout du passé pour irriter les souvenirs.

975. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIV. De la plaisanterie anglaise » pp. 296-306

On est sérieux seul, on est gai pour les autres, surtout dans les écrits ; et l’on ne peut faire rire que par des idées tellement familières à ceux qui les écoutent, qu’elles les frappent à l’instant même, et n’exigent d’eux aucun effort d’attention. […] Quelques écrits de Fielding et de Swift, Peregrin Pickle, Roderick Random, mais surtout les ouvrages de Sterne, donnent l’idée complète du genre appelé humour.

976. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre III. Ce que c’est que le Romanticisme » pp. 44-54

Nous aurions bientôt la nouvelle tragédie française que j’ai l’audace de prédire, si nous avions assez, de sécurité pour nous occuper de littérature ; je dis sécurité, car le mal est surtout dans les imaginations qui sont effarouchées. […] Lemercier, L’esprit français repoussera surtout le galimatias allemand que beaucoup de gens appellent Romantique aujourd’hui.

977. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 1. Éléments et développement de la langue. »

Nous n’aurons pas à étudier la littérature de langue d’oc, bien qu’elle ait vécu surtout sur le territoire français : non plus que nous n’étudions la littérature gallo-romaine ou les écrits latins de notre moyen âge. […] Enfin, pour achever de caractériser le développement de la langue française, elle fera incessamment, en France même, une lente conquête, celle des provinces, non plus du territoire mais de la pensée, conquête intérieure, et non la moindre, car c’est celle-là surtout qui l’enrichira et l’élèvera.

978. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre III. Buffon »

Son esprit de savant accoutumé à considérer l’immensité des périodes géologiques et la lenteur des transformations de l’univers n’avait pas la fièvre, l’impatience, les révoltes, les illusions puériles, les faciles espérances qui échauffaient les esprits de ses contemporains : il ne croyait pas aux brusques renversements qui renouvellent le monde, il ne croyait pas surtout toucher de la main l’ère de la raison universelle et du bonheur parfait. […] J’abandonne ses descriptions : elles sont décidément pompeuses ou coquettes, frelatées surtout, et enveloppant la vérité scientifique de lieux communs littéraires, de formes nobles ou d’idées morales ; les animaux reçoivent des sentiments généreux ou vicieux, tout comme dans les Fables de La Fontaine.

979. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Pronostics pour l’année 1887. »

Et alors il se donnera pour mission d’avoir pitié des femmes blessées, et surtout d’être le dernier amant de celles qui approchent de l’âge où l’on n’en a plus. […] Et voici les premières lignes : « Tous les observateurs ont remarqué ce qu’il y a de troublant, d’alliciant et de profondément nostalgique dans le regard des femmes qui offrent cette particularité d’avoir des yeux bleus avec des cheveux bruns, surtout quand ces femmes appartiennent à une race douloureusement affinée par des siècles de vie élégante et artificielle.

980. (1890) L’avenir de la science « XIV »

C’est surtout sous la forme religieuse que l’État a veillé jusqu’ici aux intérêts suprasensibles de l’humanité. […] Les grands traitements scientifiques, et surtout le cumul, auraient sous ce rapport un grave inconvénient, le même que les grandes richesses ont eu pour le clergé : ce serait d’attirer des âmes vénales, qui ne voient dans la science qu’un moyen comme un autre de faire fortune ; honteux simoniaques qui portent dans les choses saintes leurs grossières habitudes et leurs vues terrestres.

981. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XII. Ambassade de Jean prisonnier vers Jésus  Mort de Jean  Rapports de son école avec celle de Jésus. »

Plus tard, vers l’an 80, le baptisme fut en lutte avec le christianisme, surtout en Asie-Mineure. […] Voir surtout v. 157 et suiv.

982. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence du barreau. » pp. 193-204

Guéret condamnoit surtout le talent d’émouvoir les passions : il ne vouloit pas qu’on en fit usage au barreau. […] Le fameux Cochin a surtout donné le ton.

983. (1907) L’évolution créatrice « Introduction »

Nous verrons que l’intelligence humaine se sent chez elle tant qu’on la laisse parmi les objets inertes, plus spécialement parmi les solides, où notre action trouve son point d’appui et notre industrie ses instruments de travail, que nos concepts ont été formés à l’image des solides, que notre logique est surtout la logique des solides, que, par là même, notre intelligence triomphe dans la géométrie, où se révèle la parenté de la pensée logique avec la matière inerte, et où l’intelligence n’a qu’à suivre son mouvement naturel, après le plus léger contact possible avec l’expérience, pour aller de découverte en découverte avec la certitude que l’expérience marche derrière elle et lui donnera invariablement raison. […] Ils sont trop étroits, trop rigides surtout pour ce que nous voudrions y mettre.

984. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre III. Des éloges chez tous les premiers peuples. »

On y trouve une imagination plus forte qu’étendue, peu d’art, peu de liaison, nulle idée générale, nul de ces sentiments qui tiennent au progrès de l’esprit, et qui sont les résultats d’une âme exercée et d’une réflexion fine ; mais il y règne d’autres beautés, le fanatisme de la valeur, une âme nourrie de toutes les grandes images de la nature, une espèce de grandeur sauvage, semblable à celle des forêts et des montagnes qu’habitaient ces peuples, et surtout une teinte de mélancolie, tour à tour profonde et douce, telle que devaient l’avoir des hommes qui menaient souvent une vie solitaire et errante, et qui, ayant une âme plus susceptible de sentiment que d’analyse, conversaient avec la nature aux bords des lacs, sur les mers et dans les bois, attachant des idées superstitieuses aux tempêtes et au bruit des vents, trouvant tout inculte et ne polissant rien, peu attachés à la vie, bravant la mort, occupés des siècles qui s’étaient écoulés avant eux, et croyant voir sans cesse les images de leurs ancêtres, ou dans les nuages qu’ils contemplaient, ou dans les pierres grises qui, au milieu des bruyères, marquaient les tombeaux, et sur lesquelles le chasseur fatigué se reposait souvent. […] Tel est surtout l’ouvrage d’un de ces Scandinaves, qui, au neuvième siècle, fut en même temps roi, guerrier, poète et pirate, et qui, pris en Angleterre les armes à la main, condamné à mourir dans une prison pleine de serpents, chanta lui-même son éloge funèbre.

985. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

J’y surprends surtout d’incroyables témoignages de cet esprit, avant tout délié et fin, qui n’a plus à creuser que son propre labyrinthe172. […] Des épreuves bien douloureuses du dehors achevèrent de la pousser vers ces deux asiles, où elle allait être si ardente à se consumer : la perte d’abord de sa belle-sœur, la princesse de Conti, l’imbécillité et la mauvaise conduite de son fils aîné, le comte de Dunois, la mort surtout de son fils chéri, le comte de Saint-Paul. […] Mais on ne peut, sans contredire tous les témoignages du temps, ce me semble, et à ne consulter même que les écrits de ces deux dames un peu de sang-froid, ne pas voir dans Mme de La Fayette un esprit surtout ferme et juste en sa finesse, et dans Mme de Longueville un bel-esprit tendre, subtil, glorieux, intéressant, mais pas du tout de la même trempe ; si j’attache un sens juste à ce mot, c’est cette trempe précisément qui lui aurait manqué. […] … » Mais je citerai plutôt quelques extraits de lettres sur la mort de notre pénitente ; on y retrouve surtout ce trait d’humilité que nous avons signalé ; pour qui connaît la rigueur de M. de Pontchâteau, le moindre mot d’éloge dans sa bouche a tout son prix : (17 avril 1679). Voilà donc Mme de Longueville partie pour ce grand voyage de l’Éternité d’où l’on ne revient jamais… Des morts de cette nature des personnes qui tiennent un grand rang parmi le monde, et surtout lorsque nous y avons quelque rapport, nous frappent dans le moment ; mais l’impression s’en efface bientôt, et nous ne tâchons pas même d’ordinaire à la retenir.

986. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Biographie de Voltaire I Voltaire, poëte, historien, philosophe, est l’homme le plus universel de l’Europe au dix-huitième siècle ; l’universalité est surtout le caractère de son génie. […] Voltaire regrettait surtout en elle l’actrice éloquente et tendre à laquelle il destinait le rôle de Zaïre. Cette tragédie toute romanesque fut une innovation sur la scène française, consacrée surtout jusque-là à des scènes historiques. […] Le poëte et l’homme de cour y mena la vie d’un bénédictin, mangeant au réfectoire des moines, assistant aux offices, veillant dans la bibliothèque ; ce fut là surtout qu’il étudia, sous la direction de dom Calmet, ces questions bibliques et théologiques qui donnèrent plus tard à ses controverses religieuses les armes de l’érudition la plus inattendue dans un écrivain laïque. […] Sa philosophie est quelquefois de la haine, mais elle est surtout l’amour du vrai, on peut la définir l’amour de la lumière irrité par les ténèbres.

987. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Octave Maus, sont une très vive et noble impression de Parsifal et surtout de Tristan. […] Quels rappels surtout ! […] C’est là, c’est dans ce morceau qu’il a surtout développé les idées de Schopenhauer, et l’on avouera que le moment du drame est au moins singulièrement choisi. […] Remarquez le rôle du Motif de réminiscence, confié à plusieurs thèmes, surtout au motif en ré bémol des harpes qui ouvre la célébré ouverture, et qui réapparaît, comme thème caractéristique — Andantino religioso — du pasteur Struensée, entre autres dans le premier Mélodrame, dans le Rêve de Struensée, et au dernier moment, pendant que le pasteur bénit son fils et qu’ils se jettent silencieusement dans les bras l’un de l’autre. […] Madame Tharber, dont le capital a rendu possible la fondation de notre école nationale d’opéra, a de nombreuses relations avec les musiciens de France, surtout avec Massenet et Delibes, dont certaines œuvres ont été interprétées à New-York l’année dernière.

988. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

« Le Brun tentait l’œuvre d’après Buffon ; Fontanes, dans sa première jeunesse, s’y essayait sérieusement, comme l’attestent deux fragments dont l’un surtout est d’une réelle beauté. […] Le style des Laplace, des Cuvier et des Humboldt (celui de Cuvier et de Laplace surtout) est le seul qui convienne désormais à l’exposition du savant système2. » Il me paraît qu’ici M.  […] Mais bien des ressources lui manquaient pour remplir cette noble carrière qu’il voyait s’ouvrir devant lui : la science était trop jeune encore ; les esprits n’étaient pas assez familiarisés avec ses méthodes ; la langue surtout faisait défaut. […] Et surtout il a donné droit de cité dans la langue poétique à une foule d’idées que l’on ne pouvait jusqu’alors traduire que par des périphrases, il a introduit de gré ou de force des mots légitimes et nécessaires, dont la proscription injuste obscurcissait le style et l’énervait. […] La justice qu’il n’a pas trouvée dans les rapports des espèces entre elles va-t-il la rencontrer au sein de l’espèce, dans l’espèce humaine surtout ?

989. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Les hybrides, au contraire, ont leurs organes reproducteurs absolument impuissants, ainsi qu’on peut le constater surtout à l’égard de l’élément mâle, soit chez les plantes, soit chez les animaux, bien que ces organes eux-mêmes aient une structure parfaitement normale, autant au moins que le microscope peut aider à s’en assurer. […] Or la fécondité des premiers croisements entre espèces distinctes et celle des hybrides qui en proviennent semble être surtout gouvernée par ces mêmes affinités. […] On a vu qu’il résulte des faits mentionnés dans le quatrième chapitre que quelques croisements de temps à autre sont probablement indispensables, même parmi les hermaphrodites, et qu’une fécondation réciproque entre proches, continuée pendant plusieurs générations, surtout lorsque leurs représentants successifs demeurent constamment placés sous les mêmes conditions de vie, amène toujours dans la race une certaine débilité de constitution et une diminution de fécondité. […] Sur cette dernière question, je n’ai pu énumérer tous les faits remarquables que j’ai recueillis ; et, quant à la stérilité des croisements, qu’on songe à la différence des résultats obtenus lorsqu’ils sont réciproques, qu’on songe surtout à ce fait étrange qu’une plante puisse être plus aisément fécondée par un pollen étranger que par son propre pollen126. […] Gærtner insiste surtout sur le fait que lorsque deux espèces quelconques, bien que très proches alliées, sont croisées avec une troisième espèce, les hybrides diffèrent considérablement les uns des autres, tandis que, si deux variétés très distinctes d’une espèce sont croisées avec une autre espèce, les hybrides sont peu différents.

990. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

et qui n’écrira plus jamais que ces sortes de choses, parce que le temps et surtout l’orgueil ont solidifié son génie au point qu’il lui serait impossible, quand même il le voudrait, de seulement le modifier. Dès les premières pages jusqu’aux dernières de ce premier volume de l’Homme qui rit, j’ai reconnu le Victor Hugo des Misérables, et surtout des Travailleurs de la Mer. […] Il n’y a plus que les amis et les enfants qui puissent battre encore le rappel autour du grand homme défait, diminué, et qu’on abandonne ; mais ce serait la générale qu’il faudrait battre, car génie, gloire, popularité (popularité surtout), tout, pour le moment, dans Hugo, est terriblement en danger ! […] L’historien que voici est revenu, lorsque les faits lui ont manqué, aux considérations du bon sens, à l’argumentation, à la force de l’induction ou à celle des choses déduites ; mais il est d’abord et surtout entré dans les faits, jusqu’à ce que les faits manquassent non pas sous sa main, mais sous toute main. […] Les premiers conspirateurs contre celle d’Alexandre VI sont, aux yeux de son nouvel historien, les mêmes qu’aux yeux d’Audin et de Rohrbacher… Ce sont Burchard, le valet déshonoré et cassé aux gages, et Guichardin, que le sceptique Montaigne ne craint pas de traiter d’esprit pervers ; Burchard surtout, « ce Procope menteur d’antichambre, avec lequel, si ses contes étaient vrais, le profond politique Alexandre VI, ce grand discret, ne serait plus qu’un idiot ! 

991. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Ce qui nous importe surtout, c’est ce qui exprime les idées morales de Rabelais, et ce qui explique l’effet qu’il a produit. […] « Le rire, dit-il, est le propre de l’homme. » C’est surtout le propre de Rabelais. […] Aussi se demande-t-on au premier coup d’œil, si là aussi, et là surtout, il n’a pas voulu se moquer. […] Ici, surtout, sont indispensables des idées générales prises en dehors de l’individu : Dieu et la mort. […] La magistrature, et ce qui y tient, lui apparaît surtout sous l’aspect de la vanité et de la frivolité.

992. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Mais voici où il apparaît surtout original. […] Le drame est donc quelconque, et surtout au second acte. […] — Eh bien, réflexion faite, elle n’est point inutile, puisque c’est là surtout que M.  […] Mais, quoique ce soit surtout le littérateur qui crie, c’est bien l’homme qui est déchiré. […] Henry Bataille, — de cette réalité plutôt vulgaire, il a surtout tiré du rêve.

993. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

De tout temps, ç’a été le travers des disciples et des imitateurs d’exalter surtout les défauts du maître. […] Surtout, quelle thèse propre à passionner les esprits, à enflammer les convoitises ! […] Mais quelle est la conclusion qui sort de ce livre, quelle est surtout l’impression que laissent ses hideuses peintures ? […] » Quel style, et surtout quelle morale ! […] Partout, et surtout à Paris, les théâtres se sont multipliés ; le nombre des spectacles a augmenté.

994. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

  Je tiens surtout à diviser les jeunes qui parlent tant et dont on parle trop en deux classes : les vrais et les faux. […] L’acharnement et surtout le talent eurent raison des résistances du sol, et la moisson d’aujourd’hui a plus que payé les labeurs du passé. […] Mais j’insisterai surtout sur Claude Larcher, personnage qui est plus qu’une conception de l’auteur et que chacun de nous a rencontré dans la vie. […] Non, surtout quand il s’agit d’une œuvre comme celle qu’on doit à M.  […] Ainsi qu’on le voit, c’est le sentiment du vrai, de la nature, qui ressort surtout du roman de M. 

995. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Taine commençait de fréquenter les frères de Goncourt, et surtout Gustave Flaubert. […] En revanche il convient admirablement au portrait, et le roman de Barbey est surtout un roman-portrait. […] Il ne pensait à l’argent que dans la mesure de ses besoins et surtout des besoins de ceux qui l’entouraient. […] De là, chez vous, cette philosophie de pardon qui est surtout une philosophie de nécessité. […] C’était en fait un asile d’aliénés et surtout d’aliénées, mais discret et dissimulé.

996. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — I » pp. 248-262

Ses oraisons funèbres, les plus lus de ses ouvrages oratoires, nous ont accoutumés à entendre surtout ses éclats et ses tonnerres, bien qu’il y ait telle de ces oraisons funèbres (celle de la princesse Palatine, par exemple) qui émeuve plus doucement et fasse pleurer ; mais en général la première chose qu’on se figure quand on songe de loin à l’éloquence de Bossuet, ce sont les foudres. […] — Puis quand il avait fini, et comme pour se mettre à l’abri de l’applaudissement, il rentrait aussitôt chez lui et s’y tenait caché, « rendant gloire à Dieu lui-même de ses dons et de ses miséricordes, sans dire seulement le moindre mot, ni de son action ni du succès quelle avait eu ; et la remarque qu’on fait à ce propos, ajoute Le Dieu, est un caractère vrai et certain, car il en usait de même dans toutes les autres occasions. » Il ne se considérait que comme un organe et un canal de la parole, heureux s’il en profitait tout le premier et aussi bien que les autres, mais ne devant surtout point s’en enorgueillir ! […] Nous avons vu également ce qu’est l’homme de lettres dans son mélange avec le prêtre, avec celui qui se glorifiait de ce caractère sacré et qui se flattait d’en toujours porter haut la marque ; nous avons vu tout ce que cet élément trop littéraire, cette trop grande activité et cette fièvre d’écrivain, a de périlleux et de dissolvant, surtout dans un siècle sans calme, au sein d’une atmosphère échauffée où tout excite et enflamme.

997. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Le poëte se montre surtout sensible à la calomnie, aux propos infamants qui flétrissent jusqu’à son repentir. […] C’est surtout dans son second recueil intitulé : Station poétique à l’abbaye de Haute-Combe, dont deux seules livraisons parurent de son vivant et qui ne fut publié en entier qu’après sa mort (1847), c’est dans cette suite de journées et de veilles funèbres que se déroule tout l’orage intérieur, l’abîme et la profondeur des souffrances et des agonies auxquelles il était en proie. […] Le poëte prend son parti du labeur et de la peine que tout noble effort suppose, surtout quand il s’agit d’associer des contraires, de ne rien sacrifier, de ne verser d’aucun côté, de ne donner ni dans un idéal trop subtil et trop froid, ni dans une matière trop sensuelle et trop colorée.

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