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1344. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Gustave III »

Cela ne suffit point.

1345. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Maintenon » pp. 27-40

Du reste, on laisserait de côté cette explication inattendue du xviie  siècle, trop fine peut-être pour frapper et pour attirer la majorité des esprits, qu’on ne pourrait pas oublier la grande personnalité historique qui remplit le livre, et qui, à elle seule, aurait suffi pour appeler et justifier, dans l’esprit d’un homme ayant l’instinct des grandes choses humaines, l’idée d’une histoire de l’institution de Saint-Cyr.

1346. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

Mais l’âme d’une mère n’y suffit pas non plus.

1347. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Or, encore, quelques gouttes d’essence, fussent-elles de l’ambre le plus pur, filtrées avec beaucoup de peine et en trop petit nombre pour parfumer autre chose que le mouchoir de poche d’un homme d’esprit, ne suffisent pas pour mériter ce nom glorieux et sévère de moraliste auquel Vauvenargues prétendit et qu’on ne lui a pas assez marchandé.

1348. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVI. M. E. Forgues. Correspondance de Nelson, chez Charpentier » pp. 341-353

Or c’était précisément un historien épique qu’il aurait fallu à Nelson, cet homme épique de grandeur, et cela n’aurait pas suffi : il lui aurait fallu un autre genre d’historien encore, celui-là qui sait regarder profondément au fond des cœurs pour débrouiller les sombres problèmes dont ils sont pleins, car Nelson fut romanesque aussi et même criminellement romanesque.

1349. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Il ne lui suffît plus de nous vanter comme l’un des plus puissants cerveaux qui aient élargi un crâne d’homme le sophiste brillanté du concile de Sens, le philosophe qui incuba son conceptualisme équivoque dans le grossier nominalisme de Roscelin, elle veut nous prouver, par-dessus le marché, que l’amant vaniteux d’Héloïse fut le plus grand cœur qui ait jamais filtré un sang de feu dans une poitrine.

1350. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

Or, c’était précisément un historien épique qu’il aurait fallu à Nelson, cet homme épique de grandeur, et cela n’aurait pas suffi : il lui aurait fallu un autre genre d’historien encore, celui-là qui sait regarder profondément au fond des cœurs pour débrouiller les sombres problèmes dont ils sont pleins ; car Nelson fut romanesque aussi et même criminellement romanesque.

1351. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Or, encore quelques gouttes d’essence, fussent-elles de l’ambre le plus pur, filtrées avec beaucoup de peine, et en trop petit nombre pour parfumer autre chose que le mouchoir de poche d’un homme d’esprit, ne suffisent pas pour mériter ce nom glorieux et sévère de moraliste auquel Vauvenargues prétendit et qu’on ne lui a pas assez marchandé.

1352. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

Aujourd’hui, il ne lui suffit plus de nous vanter comme l’un des plus puissants cerveaux qui aient élargi un crâne d’homme le sophiste brillanté du concile de Sens, le philosophe qui incuba son conceptualisme équivoque dans le grossier nominalisme de Roscelin, elle veut nous prouver, par-dessus le marché, que l’amant vaniteux d’Héloïse fut le plus grand cœur qui ait jamais filtré un sang de feu dans une poitrine.

1353. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Rigoureusement parlant, le ton seul du livre suffisait pour expliquer son succès, car le monde est pour les livres ce qu’il est pour les hommes.

1354. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ch. de Rémusat. Abélard, drame philosophique » pp. 237-250

Pour celui-ci, en effet, il lui suffira de l’abandonner à l’ennui qu’il inspire et qui doit accabler ceux qui liront son triste drame.

1355. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gustave D’Alaux »

C’est la seule critique que nous voulions faire d’un livre très curieux et très amusant, — curieux comme la vérité et amusant comme l’invention ; c’est la seule, mais elle suffira.

1356. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Charles De Rémusat »

Si l’on n’avait à peindre que lady Montaigu, par exemple, ou la duchesse de Devonshire, la finesse suffirait ; et même une certaine pâleur ne messiérait pas.

1357. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

… Il a été, je le reconnais, plus explicite sur la question des enterrements vivants, qu’il a exposée et qu’il a cherché à résoudre ; mais, franchement, était-ce un rapport, limpide comme l’eau, je le veux bien, mais froid comme elle, qui pouvait suffire pour traiter cette effrayante question qui convulse jusqu’à la pensée, et qu’à force de talent, d’émotion, d’éloquence, de griffe de feu dans l’éloquence, il faudrait, dans l’intérêt de sa solution absolue, attacher, comme une flamme, à nos esprits et à nos cœurs !!

1358. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gérard Du Boulan »

Mais cela ne suffit pas aux chasseurs de mouches ; il faut qu’Alceste soit un janséniste, pour être plus du temps de Molière.

1359. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

même la trompe en l’air d’un éléphant, — du plus colossal des éléphants — ne pourrait cacher l’auguste aspect de son génie… Et cependant, pour le cacher, le nez de Vacquerie, cet écran de chair, a suffi !

1360. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

D’ailleurs, Laboureurs et Soldats et Milianah suffisent pour donner une idée complète de la manière de M. 

1361. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Ronsard »

Quelques fragments de ce grand poète, qui est à la langue poétique moderne ce que Rabelais est à la langue de la prose, avaient suffi, en 1830, pour que la vie — la vraie vie — apparût dans ce qu’on croyait la mort, et pour que le génie de la poésie française, révolté enfin des compressions et des mutilations qu’il avait lâchement endurées depuis près de trois siècles, se reconnût, avec orgueil et acclamation, dans Ronsard.

1362. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

… A-t-il cru qu’il suffirait à son épouvantable clown d’être un clown ?

1363. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

Eugène Sue a une éblouissante palette, ce qui ne suffit pas pour être un grand peintre, — la mettait partout, jusque dans sa livrée.

1364. (1773) Essai sur les éloges « Morceaux retranchés à la censure dans l’Essai sur les éloges. »

Pour voir maintenant s’il travailla pour l’État ou pour lui-même, il suffit de remarquer qu’il était roi sous le nom de ministre ; que, secrétaire d’état en 1624, et chef de tous les conseils en 1639, il se fit donner pour le siège de La Rochelle les patentes de général ; que, dans la guerre d’Italie, il était généralissime, et faisait marcher deux maréchaux de France sous ses ordres ; qu’il était amiral, sous le titre de surintendant-général de la navigation et du commerce ; qu’il avait pris pour lui le gouvernement de Bretagne et tous les plus riches bénéfices du royaume ; que, tandis qu’il faisait abattre dans les provinces toutes les petites forteresses des petits seigneurs, et qu’il ôtait aux calvinistes leurs places de sûreté, il s’assurait pour lui de ces mêmes places ; qu’il possédait Saumur, Angers, Honfleur, le Havre, Oléron et l’île de Rhé, usurpant pour lui tout ce qu’il était aux autres ; qu’il disposait en maître de toutes les finances de l’État ; qu’il avait toujours en réserve chez lui trois millions de notre monnaie actuelle ; qu’il avait des gardes comme son maître, et que son faste effaçait le faste du trône.

1365. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

le roi Louis XVIII uni au roi Charles X ne suffiraient pas à contenir le Génie du Christianisme et les Martyrs. […] Outre ces honneurs rares et signalés, qui suffisaient, et au-delà, à ses modestes ambitions, M.  […] Il était déjà un savant absorbé par la science ; mais la science ne lui suffisait pas. […] Il se suffisaient si bien à eux-mêmes ! […] Un mot me suffira.

1366. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Sully et d’après ses commentaires, qu’un de ces deux éléments peut suffire. […] Il appert que cela suffit. […] L’inattendu suffit pour exciter le rire. […] Les hésitations de Titus et les illusions, si persistantes qu’on les veuille faire, de Bérénice, n’y suffiront pas. […] Ça ne suffit pas.

1367. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Il lui suffisait de lire la Jeanne d’Arc à Domrémy de M.  […] Il suffit que M.  […] Mais ils ne suffisent point à percevoir les délicatesses de l’art nouveau. […] Il suffit qu’on n’ait rien omis d’essentiel. […] Il suffirait de trois étages de marionnettes, que des rouages feraient mouvoir.

1368. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Dès les premières scènes éclatent les transports de l’ombrageuse jalousie espagnole à qui le moindre soupçon suffit pour motiver les plus farouches vengeances. […] Taine est de ceux qui croient que l’observation soutenue, le récit sans plus ne suffit pas à l’étude des actes humains. […] Ces verbes indéterminés et splendides, ces précis ornements ne suffiraient point à la reviviscence. […] Simon et il suffira, pour s’en convaincre, de lire dans la Réforme sociale le chapitre intitulé : l’Agriculture par la famille-souche. […] Je préviens ceux qui ouvriront la Ville qu’une première lecture ne suffit point.

1369. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Et il est très vrai que cela même ne suffit pas. […] Il suffit d’avoir vécu au village pour le savoir. […] — C’est incontestable ; mais cela ne suffit pas à me persuader. […] Il suffit de rappeler seulement Polyeucte, Pauline, Chimène, Auguste et Néron. […] Il suffit d’être deux, fidèlement associés.

1370. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Un écriteau en grosses lettres indique au public qu’on est à Londres ou à Constantinople ; et cela suffit au public pour se transporter à l’endroit voulu. […] « J’étais noyé dans l’orgueil, dit-il ; courir les filles était mon exercice journalier, et la gloutonnerie avec l’ivrognerie, mon seul plaisir ; … je prenais du plaisir à jurer et à blasphémer le nom de Dieu… Ces vanités et autres pamphlets futiles, où j’écrivaillais sur l’amour et sur mes vaines imaginations, étaient mon gagne-pain, et, à cause de tous mes vains discours, j’étais aimé de toutes sortes de gens frivoles, qui étaient mes compagnons assidus, venaient incessamment à mon logis, et là passaient le temps à trinquer, à sabler le vin, à se gorger avec moi toute la journée… » « Si je puis avoir mon contentement tant que je vis, disait-il encore, cela me suffit, je me tirerai d’affaire après la mort comme je pourrai… L’enfer, qu’est-ce que vous me parlez de l’enfer ? […] » Cette seule imagination suffit à l’enivrer51. […] Cela fait, peu lui importe que la seconde percée soit à deux pas ou à cent pas de la première ; il suffit qu’elle aille à la rencontre du même fonds et serve aussi à manifester la couche intérieure et invisible. […] Qu’il vous suffise de savoir que vous aurez la gloire de fournir un père à ce qu’un si brave père a engendré.

1371. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

L’honneur parle, il suffit ; ce sont là nos oracles. La voix de l’honneur suffit-elle pour voguer sans le secours du vent ? […] Pour établir le danger, ne suffit-il pas qu’il y ait peine de mort pour quiconque ose enfreindre cette loi sacrée ? […] La tragédie n’est pas responsable des mœurs et des passions qu’elle peint ; il lui suffit de les bien peindre. […] Voltaire avait des nègres qui lui fournissaient des matériaux : il les mettait en œuvre avec élégance ; il ne se donnait pas la peine de tirer les diamants de la mine, il lui suffisait de les polir.

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