Aussi tranquilles donc sur leur subsistance que le religieux d’une riche abbaïe, ils avoient la liberté d’esprit necessaire pour se livrer aux goûts que la douceur du climat dans les contrées qu’ils habitoient faisoit naître en eux.
En effet la rime la plus riche ne fait qu’un effet bien passager. à n’estimer même le mérite des vers que par les difficultez qu’il faut surmonter pour les faire ; il est moins difficile sans comparaison de rimer richement que de composer des vers nombreux et remplis d’harmonie.
Placé d’une manière convenable dans la maison d’un homme riche et généreux, et qui faisait de sa fortune un usage si noble, que sa mémoire est encore chère à tous les gens de bien2, Geoffroy conduisait souvent ses élèves à la Comédie-Française. […] Empressé de se rendre à l’invitation d’un libraire riche et gourmet, il oublia qu’il avait promis un article au journal ; et l’on était à peine au milieu du repas lorsqu’un apprenti d’imprimerie arriva tout à coup, et lui dit que depuis quelques heures on attendait de la copie. […] V 30 fructidor an 11 (17 septembre 1803) C’était un ancien usage établi parmi les gens de lettres, de dédier leurs ouvrages à quelque prince, à quelque seigneur de la cour, qui, de son côté, payait l’honneur de la dédicace par un présent considérable : les poètes n’avaient point alors de plus clair revenu que la générosité des grands et des riches ; cette générosité était. à la mode et faisait partie du luxe. […] Il a dû déplaire à Voltaire, qui, dans son commerce avec les grands et les riches, mettait tant de grâce et d’urbanité ; mais il aurait dû pardonner au sublime Corneille de ne pas savoir manier agréablement des bagatelles : pourquoi insulter, sans aucun égard, à la mauvaise prose d’un homme qui a fait les plus beaux vers dont la langue française puisse s’honorer ? […] Qu’un si riche discours nous rend considérables !
Il faudroit au moins placer l’impôt territorial sur tant de terreins inutiles ; mais il suffit d’être riche pour n’être pas taxé, & presque pour ne rien payer. […] Le riche y porte son argent ; les marchandises s’y donnent à très-bon marché, & il n’y a que ceux qui prennent à crédit qui achetent chez les débitans ; & combien ces crédits n’ont-ils pas d’inconvéniens ! […] Il en est de ces personnages comme d’un vin médiocre qu’un riche vous donne à sa table pour un vin exquis. […] Il a sauvé ce riche héritier que tout le monde connoît…. […] Ce qui, par ce moyen, épargneroit aux riches le chagrin d’assister les malheureux ; car il n’y en a guere qui mettent gaiement la main à la poche, quand il s’agit de secourir le prochain.
Je la préfère à la molle Riviera, riche en jardins où pendent les citrons d’or. […] Pour le moment, les Grecs n’ont pas à voler comme Dikaiopolis sur l’aile des grives et des merles : ils ne sont point assez riches. […] C’est qu’il est fort pauvre, et comme dit Theognis : « Chacun honore le riche, chacun méprise le pauvre. […] Elle la couche dans son lit aux riches couvertures. […] Il se couche auprès de la camériste, dans le lit aux riches couvertures.
Elle se compose en grande partie de gens riches et distingués ou de fanatiques. […] S’ils sont poètes, ils auront la rime très riche, la forme brillante, quelquefois ce seront des décadents29 ». […] Une riche ceinture pour la fille du roi. […] Il a pour résultante que tous les riches parvenus tranchant du grand seigneur envoient leurs fils dans les écoles de jésuites. […] Le « circulaire » est condamné par la nature de son mal, s’il n’appartient pas à une riche famille, à être vagabond ou voleur ; il n’y a pas de place pour lui dans la société normale.
Elle est la première femme élégante et belle, et riche (à ses yeux) qu’il ait rencontrée. […] Seulement, stylée par sa mère, elle acceptait, sans le dire à Jean-Jacques, des cadeaux de ses riches amies […] Il y a bientôt des riches et des pauvres. […] Ce qui la décide, c’est que son père l’avait promise à Wolmar riche, et que maintenant Wolmar est ruiné. […] Son père était riche ; il est à demi ruiné : mais il possède encore la jolie maison aux contrevents verts, un beau jardin, des prés, des champs.
Il a rêvé, dans l’opprobre et la misère, la royauté du monde ; renonce-t-il à ce rêve, aujourd’hui qu’il est riche et puissant ? […] Il a fait un ample recueil et une riche collection de nos misères intellectuelles et morales. […] Il était venu riche de jeunesse, de gaieté et d’espérance, sans un sou vaillant. […] Tout y respire la haine des riches et des puissants de ce monde. […] Il nous a rempli de sa science profonde, de sa riche pensée, de ses doutes même, qui dans un tel esprit avaient l’efficacité d’une croyance.
Par sa coignée vivait en honneur et en réputation entre tous les riches bûcheteurs. […] Tu as dorénavant de quoi te faire riche ; sois homme de bien. » L’autre courtoisement remercie Mercure, révère le grand Jupiter, sa coignée antique attaché à sa ceinture de cuir, et s’en ceint sur le dos, comme Martin Cambray. […] Et quel brave petit dieu joyeux que Mercure, sachant les moeurs des gens, ayant le mot pour rire : « Tu as assez crié pour boire. » Du reste, il est moral justement de la façon qui convient à un dieu des voleurs. « Tu as dorénavant de quoi te faire riche ; sois homme de bien. » Mais surtout quel luxe, quelle profusion de détails, quelle insistance dans la prière, quelle surabondance de l’imagination qui déborde et se répand de tous côtés et noie le récit, troublée, emportée, ruisselante ! […] « Car j’ai à parler de choses qui font dresser les cheveux » (il n’y a pas de danger, vous êtes trop calme), « et que je ne crains point de dire en votre présence, puisque vous n’êtes pas honteux de les faire, joint que toute faute qui est publique mérite d’être reprochée publiquement. » (Pédant.) « Sachez donc que vos juges prennent publiquement tout ce qu’on leur donne et sous main le plus qu’ils peuvent, châtient le pauvre sévèrement et dissimulent les fautes du riche, souffrent quantité de désordres, afin d’avoir occasion de faire de gros larcins », etc., etc.
Mais il la convoitait comme une chose anormale et difficile, parce qu’elie était noble, parce qu’elle était riche, parce qu’elle était dévote, — se figurant qu’elle avait des délicatesses de sentiment, rares comme ses dentelles, avec des amulettes sur la peau et des pudeurs dans la dépravation. » C’est ainsi, par des expansions et des contractions altérnées, modérant, contenant et précipitant le flux des syllabes, que Flaubert déclame la longue musique de son œuvre, en cadences mesurées. […] Arnoux riche, la religion du chic dont est imbu le jeune de Cisy, les plaisirs mondains de Mme Dambreuse et les galanteries maquignonnes de son premier amant, sont détaillés avec une insistance dont l’ironie n’exclut pas toute exactitude. […] Tant pis pour les conséquences ; riches ou pauvres, vainqueurs ou vaincus, je n’admets rien de tout cela. […] Evidemment, l’esprit surchagé par ces acquisitions, il ne put se borner à étudier et à décrire la vie moderne pour laquelle le vocabulaire lyrique du grand poète n’est point fait, est trop riche et reste en partie sans emploi.
Dans un piquant dialogue entre Semblançay, surintendant des finances de François Ier, et l’abbé Terray, dernier contrôleur général sous Louis XV, il s’applique à prouver que François Ier était plus riche avec un revenu d’environ seize millions que Louis XV, avec ses trois cent soixante-six millions. […] On y voit des princes ornés de riches colliers, endormis depuis des siècles dans de magnifiques palais.
Notre passé est riche pourtant, plus riche encore que nous ne le croyons ; il suffit d’y pénétrer par une étude un peu courageuse pour en dégager maint personnage antique et d’autant plus frappant de nouveauté.
Sa mémoire est riche en images que son imagination embellit ; son discours est plein d’enthousiasme ; il ne récite pas, mais il peint. […] À les lire aujourd’hui, on a besoin, pour en comprendre tout le succès, de se replacer en scène, au vrai point de vue, et de se représenter cet auditoire mobile, sensible aux moindres allusions, avide de connaissances faciles, riche d’espérances en tout genre, des plus complaisants à l’admiration, et qui savait très bien s’éprendre d’une correction ornée à défaut d’une plus haute éloquence.
Bailly a, ce me semble, une idée peu juste, en vertu de laquelle il juge très défavorablement de ces peuples anciens et les déclare incapables des inventions scientifiques, qu’il estime peut-être supérieures elles-mêmes à ce qu’elles étaient en effet : quand il voit chez eux des fables accréditées et prises au pied de la lettre, il croit que tout cela a dû commencer par être une poésie allégorique, et que ce n’est que par une sorte de corruption et de décadence qu’on en est venu à prêter graduellement à ces fables une consistance qu’elles n’avaient pas d’abord dans l’esprit des inventeurs : en un mot, il croit à une sorte d’analyse antérieure à une réflexion philosophique préexistante à l’enfance et à l’adolescence humaines si aisément riches de sensations et toutes fécondes en imagesj. […] [1re éd.] en un mot, il croit à une sorte d’analyse antérieure et à une réflexion philosophique préexistante à l’enfance et à l’adolescence humaines si aisément riches de sensations et toutes fécondes en images.
Ramond s’est permis d’ajouter aux descriptions du voyageur anglais forme plus d’un tiers de l’ouvrage, et n’en est sûrement pas la partie la moins intéressante. » Coxe avait voyagé en homme riche et qui s’arrête a mi-côte ; Ramond, svelte, allègre et dispos, en piéton et en homme dont ces sortes de fatigues font le bonheur. […] Tout, jusqu’à l’oreille d’ours, qui est ici indigène, en est imprégné, et les aromates, tels que le serpolet et le thym, sont si riches en essence, qu’à chaque pas nous faisions jaillir dans l’atmosphère des parfums délicieux.
Du même âge que Bussy (Tallemant est né vers 1619 et Bussy en 1618), fils d’un riche financier, nourri dans l’opulence et la jovialité bourgeoises, il nous a tenus au courant de ses belles passions de jeunesse, il a fait aussi son histoire amoureuse, mais que le ton est différent ! […] Le monde que nous fait voir Tallemant, c’est la ville proprement dite, la ville à l’époque de Mazarin, avant ou après la Fronde et sous la minorité de Louis XIV, ce qui répond assez dans notre idée à ces premières satires de Boileau des Embarras de Paris et du Repas ridicule, le Paris où remuait en tous sens une bourgeoisie riche, hardie et libre, dont les types sont dans Molière, dont Gui Patin est le médecin comme attitré, et dont sera un jour Regnard.
À voir, sous le Consulat et au commencement de l’Empire, ce jeune homme d’une physionomie et d’une vivacité plus méridionale encore que genevoise, gai, riche, élégant, beau danseur, fort recherché dans le monde, même dans celui de Paris, « faisant de Genève à Paris dix-sept voyages en neuf ans », on n’aurait jamais supposé, remarque M. […] Je dirai la même chose du travail, très riche en matériaux, qui traite de la légende d’Alexandre le Grand, de la transformation de cette grande figure historique en fable chez la plupart des peuples.
Un homme de lettres pauvre est tenté autrement qu’un homme de lettres riche. […] Mais enfin M. de Pontmartin est meilleur juge de sa situation que nous ; il en dit trop pour qu’il n’y ait pas du vrai dans ses doléances, et il se présente dans tout son livre comme si mécontent, si battu de l’oiseau, si en guerre non seulement avec nous autres gens de lettres, mais avec les personnes de sa famille, avec les nobles cousines qui ont hérité d’un oncle riche à son détriment, avec les amis politiques qui lui ont refusé un billet d’Académie pour une séance publique très-recherchée, avec ses paysans mêmes et les gens de sa commune qui ont traversé indûment son parc et à qui il reproche jusqu’aux fêtes et galas qu’il leur a donnés, qu’il est impossible de ne pas voir dans tout cela une disposition morale existante et bien réelle, celle de l’homme vexé, dépité.
« Son œil est plein de feu, mais d’un feu doux, sa conversation riche et abondante, son expression toujours pittoresque, et sa pensée rarement ordinaire. » Rien n’égale à mes yeux le prix des témoignages contemporains quand ils sont donnés avec cette précision, cette justesse, et qu’ils nous arrivent contrôlés par les juges les plus compétents. […] Thiers qui, dans ses développements étendus et lucides, non-seulement riche des documents des Affaires étrangères, mais muni de la lecture des lettres mêmes de Napoléon, se portait en conquérant dans ce vaste sujet, y traitant tour à tour et indifféremment de l’administration, de la diplomatie, de la guerre, et promenant sur tous les points une intelligence ondoyante et diverse qui ne se laissait point gêner ni retarder par une trop grande exigence d’unité logique.
Quinet, il est vrai, dit à merveille dans sa préface : « L’époque la plus riche assurément que l’histoire romaine ait présentée à l’épopée est celle où le monde antique parvint à sa plus haute unité sous la puissance du premier des Césars. […] La quantité de préludes que nous entendons, la riche matière poétique qu’on broie à l’envi sur ce sujet, au lieu de préparer l’œuvre finale, ne la rendent-ils pas plus difficile ?
. — Les plus riches doivent payer par an chacun 12 boisseaux d’avoine de 40 livres et 12 deniers parisis ; les moyens, 9 boisseaux et 9 deniers ; tous les autres, 6 boisseaux et 6 deniers. « Ces droits de bourgeoisie sont bien établis, énoncés dans tous les terriers et aveux rendus au roi et perpétués par une infinité de reconnaissances : on ne peut pénétrer les motifs qui ont engagé les anciens régisseurs ou fermiers de cette terre à en interrompre la perception. […] Elle vaut donc environ 300 000 livres Remiremont, dont l’abbesse est toujours une princesse du sang royal, l’un des monastères les plus puissants, les plus riches, les plus amplement dotés, est évalué officiellement au chiffre ridicule de 15 000 livres.
Vous ne trouverez pas mauvais, monsieur, que je vous présente les trois meilleurs amis que j’aie au monde et les trois plus riches hommes de Paris. […] Au moins devrait-on sur cette matière établir une chambre des assurances en faveur de ces veuves riches et surannées, qui mettent tout leur bien à l’aventure sur la cape et l’épée d’un jeune homme.
Je ne suis réellement moi qu’au milieu des foules élégantes, dans la griserie des capitales, au cœur des quartiers riches ou dans le décor somptueux des palaces-hôtels, rendez-vous de l’élite cosmopolite, assiégé de toutes les commodités désirables et d’une armée de serviteurs, la caresse chaude d’un tapis sous les pieds. […] Le dandysme apparaît, quand sous la menace de la confusion générale, quelques modalités de l’ancien ordre jaillissent plus riches de sens et qu’une ligne de démarcation subsiste encore entre l’aristocratie déclinante et le flot démagogique envahisseur.
Il en sait l’aspect coutumier autour des bouges et dans les ruelles, les victimes que ce flot charrie et les raffinements dont elle s’orne pour les riches dans les maisons basses où l’on entend des cris d’enfant. […] Dans ses livres se trouvent les paroles les plus riches en pardon pour tous ceux en qui la vie imprime ses stigmates et fait sourdre les lents sanglots.
Or donc, les intransigeants de la poésie sont férus de la rime riche à un degré extraordinaire. […] Les première et quatrième rimes : gonds au pluriel, estragon au singulier, ne sont-elles pas aussi riches que si ce dernier mot était terminé par un s ?
C’est sur ce fonds si riche d’études et de souvenirs que passa par moment le souffle de la fantaisie, pour agiter la feuille d’or : Sic leni crepitabat bractea vento. […] « Remplissez jusqu’au bord la coupe étincelante ; apprêtez le riche repas : privé d’une couronne, il peut encore prendre place au festin ; tout près du siège royal, la soif amère et la famine jettent de côté un lugubre sourire sur leur hôte bafoué.
M. de Malesherbes, comme la plupart des grands hommes, avait son faible : c’était celui de se plaire à raconter les nombreuses anecdotes dont sa riche mémoire était meublée, et il faut convenir que personne ne racontait mieux que lui.
, d’émotion assez mélodramatique, est contée en vers de M. de Bornier, riches d’antithèses et d’allitérations.