qu’on était heureux il y a dix années, lorsque entrant dans le monde plein de confiance dans ses forces, dans les amis qui s’offraient à vous, dans la vie qui n’avait point encore démenti ses promesses, on ne rencontrait ni des partis injustes, ni des haines envenimées, ni des rivaux, ni des jaloux !
Une fois cette digue emportée, il n’y a plus de digue, et l’inondation roule sur toute la France comme sur une plaine unie En pareil cas, chez les autres peuples, des obstacles se sont rencontrés : il y avait des lieux élevés, des centres de refuges, quelques vieilles enceintes où, dans l’effarement universel, une partie de la population trouvait des abris Ici le premier choc achève d’en emporter les derniers restes, et, dans ces vingt-six millions d’hommes dispersés, chacun est seul.
… Belle chose vraiment, pour tant de personnes qui ne savent que les mots, s’ils savent persuader au public qu’en leur distribution gise l’essence et la qualité d’un écrivain… Eux et leurs imitateurs ressemblent le renard qui, voyant qu’on lui avait coupé la queue, conseillait à tous ses compagnons qu’ils s’en tissent faire autant pour s’embellir, disait-il, et se mettre à l’aise… Ils ont vraiment trouvé la fève au gâteau d’avoir su faire de leur faiblesse une règle et rencontrer des gens qui les en crussent. » Elle criait que cette poésie correcte et populaire était trop facile à faire, trop facile à comprendre.
Un autre avait mieux rencontré, quand il haranguait sur le dessein de l’Académie, et sur le différent génie des langues.
Il sait s’incarner dans les gueux qu’il peint Mais il n’a pas, malheureusement, il faut bien le dire, le seul sentiment qui l’aurait mis au-dessus de ses peintures, le sentiment qui lui aurait fait rencontrer cette originalité que Villon,
L’escouade rencontra un certain Simon de Cyrène, qui revenait de la campagne, et les soldats, avec les brusques procédés des garnisons étrangères, le forcèrent de porter l’arbre fatal.
Jusqu’ici on l’avait vu pénétrant, fin, un peu subtil peut-être, vivement coloré et politique par places, quand il rencontrait l’occasion de l’être.
Or, n’eût-on rencontré que quatre imbéciles dans sa vie, — et qui peut se vanter de n’avoir jamais connu que quatre imbéciles ?
L’auteur des Quinze ans du règne de Louis XIV rencontrera-t-il plus tard, sur l’homme et le règne dont il a commencé de raconter le déclin, une idée qui dépasse toutes celles qu’on trouve dans la majorité des esprits ?
Ni Augustin Thierry ni Guizot eux-mêmes, les œdipes officiels de ce temps qu’ils n’ont pas deviné toujours et qu’ils ont calomnié quelquefois ; ni Augustin Thierry ni Guizot n’ont été assez forts pour se soustraire à ces préjugés du siècle dernier qui offusquent tout, quand il s’agit du Moyen Âge, Il est vrai que, pour Guizot, le moment n’est peut-être pas fort éloigné où l’Histoire de la Civilisation rencontrera quelque contradicteur terrible ; quant à Augustin Thierry et à ses travaux, il s’est lui-même, avant de mourir, passé par les armes.
En cela il ressemble à beaucoup de révolutionnaires, qui pourraient lui servir tout naturellement de miroir quand il les rencontrera dans son histoire, mais il retournera le miroir.
Ce qu’on doit rencontrer ici, c’est le Français, — le Français de cœur qui respirait dans ce Grec par l’intelligence ; c’est le journaliste oublié, — que la guillotine n’oublia pas, elle !
À coup sûr, on ne rencontrait rien d’épique dans ce chef d’idées ou de parti, au front bas, à la tête presque crépue, chagrin, froncé, retors, vrai Chicaneau normand quand il s’agissait de questions de droit touchant son métier, comme il n’y avait rien non plus d’un grand artiste dans cet écrivain assez mâle de ton, — correct et brossé, — qui ne perdait de sa rigidité de tenue que dans la colère.
IV Quand il la rencontra pour la première fois, c’était à Coppet, chez Madame de Staël, en 1807, où elle passa entre eux deux sans lui donner le coup de coude au cœur qui nous avertit que c’est là notre destin qui vient de passer !
Cousin, par exemple, en 1640, et à le métamorphoser en abbé, en théologien et en successeur de Bossuet, — espèce de truc à l’aide duquel il est facile de rencontrer des analogies d’imagination assez drôlettes, — nous dirions, nous, que M.
Les Purgon et les Diafoirus du xixe siècle n’ont pas rencontré le Molière qui doit les bafouer et les déshonorer dans l’avenir.
n’est que la négation des protestantismes antérieurs auxquels il substitue un protestantisme de sa façon, — ni des milieux où il a vécu aux différentes époques de sa vie, ni des croyants qu’il a faits, ni des incrédules qu’il rencontra.
Quoique sans génie, sans talent, sans esprit, sans homme d’intelligence première, elles s’emparent de l’esprit moderne avec un effroyable ascendant, et elles rencontrent précisément dans le « sens commun » d’un temps matérialisé de mœurs par une corruption de deux siècles, le plus redoutable auxiliaire.
Il commence le volume et, en le commençant, il l’écrase ; car en continuant de lire, on ne rencontrera plus rien de pareil… Ce conte est intitulé Ludovic, et le sujet en est l’avare, l’avare pur, l’avare complet, l’avare jusqu’aux dernières profondeurs ; en un mot qui dit tout : l’idolâtre de l’or.
Mais le xixe siècle n’a qu’un assez maigre sourire, et il tarira bientôt sur les lèvres de ce pauvre siècle gourmé de doctrine quand il verra et rencontrera, comme un obstacle devant lui, la science immense qu’un catholique a su mettre au service de sa pensée et dont il construit la justification rationnelle de sa foi.
A cette époque d’anémie poétique où l’on s’épuise le tempérament à faire des sonnets et où, pour pouvoir dire quelque chose, on se met à décrire jusqu’aux brins d’herbe qu’on a sous les pieds, on est content de rencontrer une poitrine assez bien organisée pour souffler, d’une seule haleine, fût-ce une bulle de savon de cinq mille vers, sans s’y reprendre à deux fois avec son fuseau !
Un jour, madame de Girardin, qui était poète, quoique bas bleu (cela peut se rencontrer), écrivit : Le Malheur d’être belle.
Sur le chemin de cette histoire projetée, il a rencontré le sublime bonhomme, pur comme un croisé des premières croisades, net de l’or qui avait taché tant de mains et corrompu jusqu’aux épées, et il a fait avec lui accointance.
Si vous rencontrez un pauvre sans baptême, Donnez-lui le pain que l’on vous a donné, Parlez-lui d’amour comme on fait à vous-même, Dieu dira : c’est bien, voilà l’enfant que j’aime.
Celui-là s’appelle les Deux Cortèges : Deux cortèges se sont rencontrés à l’église.
En ces Idylles qui cachent des élégies, mais des élégies qui pleurent du sang, comme Le Jour des Morts, Les Femmes violées, Les Allemands, Le Jeune Prussien (je ne puis pas tout citer) ; dans ces Idylles où se rencontrent quelques notes simplement touchantes et tendres, ce qui vibre avec le plus de profondeur, c’est la haine, — la haine du Prussien, — et même encore plus (du moins dans ma sensation, à moi !)
J’ai eu l’honneur de connaître le poète d’Éloa et de Moïse, et je dois dire que jamais je n’ai pu oublier un moment, quand je l’ai rencontré, que j’avais affaire à la plus suave poésie des temps modernes.
Gardons-nous de croire qu’elle ait à rencontrer plus terrible épreuve, ni qu’elle puisse tarir jamais !