Fior d’Aliza (suite) Chapitre IX (suite) CCLI J’entrai dans le préau et je courus dans la loge d’Hyeronimo ; le père Hilario y était déjà, il était venu lui annoncer que tout espoir de grâce était perdu par l’absence du prince qui voulait chasser le faisan en Bohême, et que le jour de la mort était fixé à trois jours de là pour le condamné ; il recevait sa dernière confession et la promesse de lui apporter le sacrement du mariage et le sacrement de l’eucharistie avec celui de l’extrême-onction, la veille de sa mort. […] Elle le dit tout bas à mon père sans que le père Hilario s’en aperçût ; puis ils reçurent la fatale nouvelle avec la résignation apparente de ceux qui n’ont plus rien à craindre ici-bas, que la fin de tout. […] CCLXII Pour moi, elle me confia à la grande maîtresse du palais, pour qu’elle me fît recevoir au couvent des Madeleines à Lucques, jusqu’au jour où mon père et ma tante viendraient m’y chercher pour me conduire au châtaignier. […] Or, comme l’État de Lucques n’avait pas de marine, un traité avec la Toscane obligeait l’État toscan à recevoir les condamnés de Lucques dans les galères de Livourne. […] Nous ne pouvons vous recevoir dans une sainte maison comme la nôtre ; le monde est si méchant !
Et il continue de s’étendre sur sa noblesse ; il parle de ses nobles cousins de Suisse dont l’un l’a visité autrefois à Ferneyd, et dont l’autre était venu à Paris, il y avait quelques années, pour entrer au service de France : Sur ma recommandation, dit La Harpe, M. le comte d’Affry (commandant des troupes suisses) eut la bonté de le recevoir sur le champ parmi les cadets gentilshommes de l’un de ses régiments, et ce respectable vieillard, qui connaissait ma famille, n’exigea pas de mon jeune parent d’autre preuve que d’être reconnu par moi pour m’appartenir. […] Le compte que rendit de Warwick L’Année littéraire se composait surtout de deux lettres adressées au rédacteur, l’une de Dorat et l’autre d’un anonyme, et l’on ne peut dire que La Harpe n’y reçût point une part d’éloges très suffisante. […] La Harpe n’eut point le bon esprit de ne se point choquer des critiques modérées, ni de fermer les yeux sur les injures et les méchants procédés que l’envie oppose à tout succès, à toute célébrité naissante ; et sa vie dès lors se composa de deux parties qui se mêlèrent sans cesse, et dans la confusion desquelles sa dignité d’homme et d’écrivain reçut de cruelles et irréparables blessures. […] On alla chez le créancier, qui vint recevoir ses deux cents pistoles ; mais la scène dura plus de deux heures, et une bonne âme qui passait dans la rue Saint-Honoré répandit le bruit que La Harpe avait battu sa femme, et qu’une escouade du guet, conduite par le commissaire du quartier, avait rétabli la paix dans le ménage. […] Son cerveau n’avait plus évidemment sa santé parfaite ni son équilibre ; il avait reçu un ébranlement.
La mère de Mme Émile de Girardin présida longtemps aux succès et à la renommée poétique de sa fille ; elle en reçut des reflets qui la réjouirent, qui la rajeunirent, et qui ne l’éclipsèrent pas. […] Marie-Françoise-Sophie Nichault de Lavalette, née à Paris, le 1er juillet 1776, d’un père homme de finances, attaché à la maison de Monsieur (depuis Louis XVIII), et d’une mère très belle, dont la ressemblance avec Mlle Contat était frappante, reçut une très bonne éducation, une instruction très soignée, et se fit remarquer tout enfant par la gaieté piquante et la promptitude de ses reparties. […] Excellente musicienne, elle recevait des leçons de Méhul ; elle composait des romances, musique et paroles. […] Gay, homme d’esprit et qui recevait bien, était ami intime d’Alexandre Duval, de Picard, de Lemercier ; Mme Gay, qui les connaissait déjà, se trouva plus liée que jamais avec eux tous : ce sont là ses premiers contemporains littéraires. […] Chez elle, me disent ceux qui ont eu l’honneur de la voir habituellement, elle était très aimable, et plus que dans le monde ; elle y avait tout son esprit, et de plus celui des personnes qu’elle recevait.
Enfin, si Beaumarchais rentrait dans une partie de ses fonds comme négociant, et touchait à titre d’arriéré plus de deux millions, il se refusait comme homme de lettres à recevoir une pension sur la cassette de plus de cent livres. […] Les frères Perrier, moyennant l’établissement de la pompe à feu, avaient entrepris de fournir Paris d’eaux salubres, abondantes, et à plus bas prix qu’on ne le faisait jusqu’alors ; chaque maison qui s’abonnait recevait par des conduits et tuyaux toute l’eau nécessaire, ce qui était très utile et très digne d’encouragement. […] C’étaient sans cesse des visites domiciliaires, des menaces de pillage et d’incendie ; on accusait Beaumarchais d’être accapareur de blés, puis d’être accapareur d’armes cachées, et de les entasser dans des souterrains qui n’existaient pas : Quant à moi, disait-il dans ces espèces de mémoires et pétitions à la Convention qu’il faudrait toujours mettre en regard du monologue de Figaro, quant à moi, citoyens, à qui une vie si troublée est devenue enfin à charge ; moi qui, en vertu de la liberté que j’ai acquise par la Révolution, me suis vu près, vingt fois, d’être incendié, lanterné, massacré ; qui ai subi en quatre années quatorze accusations plus absurdes qu’atroces, plus atroces qu’absurdes ; qui me suis vu traîner dans vos prisons deux fois pour y être égorgé sans aucun jugement ; qui ai reçu dans ma maison la visite de quarante mille hommes du peuple souverain, et qui n’ai commis d’autre crime que d’avoir un joli jardin, etc. […] À Londres, où il s’est réfugié à la fin de 1792, il reçoit pourtant une lettre de son commis et fondé de pouvoir, qui lui dit qu’il s’est présenté dans les bureaux de la guerre et qu’on l’a adressé à un sieur Hassenfratz (le savant) : « J’ai débuté lui demandant si j’avais l’honneur de parler à M. […] Beaumarchais, si attaqué, si calomnié, n’eut jamais de haine ; si l’on excepte Bergasse, qu’il a personnifié dans Bégearss avec plus de mauvais goût encore que de rancune, il avait raison de dire et de répéter : J’ai reçu de la nature un esprit gai qui m’a souvent consolé de l’injustice des hommes… Je me délasse des affaires avec les belles-lettres, la belle musique et quelquefois les belles femmes… Je n’ai jamais couru la carrière de personne : nul homme ne m’a jamais trouvé barrant ses vues ; tous les goûts agréables se sont trop multipliés chez moi pour que j’aie eu jamais le temps ni le dessein de faire une méchanceté.
. — Choix et succession des idées Ces premiers points étant acquis, le travail qui reste à faire consiste principalement à régler le nombre, la subordination et les proportions réciproques des parties que l’œuvre doit comprendre, à choisir parmi toutes les idées que la réflexion a suggérées celles qui doivent y être reçues, à déterminer enfin l’ordre dans lequel elles seront employées. […] Il les reçoit toutes les deux, sans les opposer. […] Là est le vrai critérium : il faut recevoir ce dont on ne peut pas se passer. […] De là vient aussi la prolixité stérile des écrivains qui s’abandonnent à leur facilité naturelle : ils reçoivent dans leurs ouvrages tout ce que leur présente leur fantaisie agitée, mais ils ne remarquent pas qu’elle leur envoie toujours les mêmes idées diversement habillées, comme au théâtre on fait passer et repasser sans cesse les mêmes figurants sur la scène pour donner l’illusion des grandes armées.
Ce qu’on a dit relativement à La Fausse Prude reçoit quelque vraisemblance du caractère fort impertinent dont Angelo Costantini (Mezzetin) a donné plus d’une preuve. […] Costantini partit alors pour l’Allemagne où il reçut des propositions d’Auguste Ier, roi de Pologne, qui le chargea de recruter une troupe. […] Dans le dessein de recevoir la récompense qu’il espérait, il se rendit un matin chez le duc ; mais le suisse, se doutant du sujet de sa visite, ne voulut point le laisser entrer. Mezzetin, pour le toucher, lui offrit le tiers de la récompense qu’il recevrait de son maître, et passa au moyen de cette promesse.
Il est, ce me semble, curieux de savoir comment l’autorité de la société polie, la considération qu’elle donnait aux personnes qu’elle distinguait, celle qu’elle en recevait, celle qu’y sut acquérir madame de Maintenon, parvinrent, à l’aide des agréments personnels et par la conversation de cette femme célèbre, à opérer un changement total dans les mœurs de la cour ; changement qui eut été trop heureux si l’ambition des ministres n’eut jeté l’esprit du roi dans une extrémité opposée ; je veux dire dans l’aveugle dévotion. […] Scarron était d’une famille parlementaire ; il recevait chez une bonne compagnie. […] J’allais à l’hôtel d’Albret ou de Richelieu, sûre d’être bien reçue et d’y trouver mes amis rassemblés, ou bien de les attirer chez moi, en les faisant avertir que je ne sortirais pas 78… » Quelques mois après la mort de son mari, elle refusa d’épouser un homme de qualité, à qui ses amis lui conseillaient de s’unir. […] Telle était madame Scarron quand elle reçut du jeune roi la réponse galante dont il me semble qu’il serait raisonnable de suspecter le désintéressement plutôt que la sincérité, et dont on peut croire qu’elle fut émue, et peut-être un moment enivrée.
La revue finissait à peine, que les colonels reçurent l’ordre du départ pour le lendemain. […] Je reçus leurs bénédictions avec attendrissement et reconnaissance. […] Le 3e corps, dit M. de Fezensac, avec les renforts reçus à Smolensk, ne s’élevait pas à 6 000 combattants ; l’artillerie était réduite à six pièces de canon, la cavalerie à un seul peloton d’escorte. […] Ce sont pourtant les restes de ce corps, joints à quelques autres débris, qui reçoivent l’ordre de faire l’arrière-garde jusqu’à la fin, et de défendre tant qu’ils le pourront le pont de Kowno, pour donner au gros de la déroute le temps de s’écouler.
Il est quelquefois cassant ; il est quelquefois un peu trop admiratif et ami de tout le monde ; il est quelquefois, à votre goût, trop tourné du côté du passé ou au contraire trop attiré vers les nouveautés, et homme qui découvre tous les matins un nouveau chef-d’œuvre, ce qui lui fait oublier celui qu’il a découvert hier ; il est quelquefois l’homme qui n’a que de la mémoire et qui cite presque sans choix, et vous le trouvez monotone ; il est quelquefois l’homme qui, en parlant des autres, songe surtout à lui et qui, dans l’esprit des auteurs, ne trouve presque qu’une occasion de faire admirer celui qu’il a ; mais quels que soient ses défauts vous l’aimez toujours un peu : le lecteur aime celui qui lit et qui lui parle de lectures, et en vient même, par besoin de confidences intellectuelles à faire et à recevoir, à ne pouvoir plus se passer de lui Eh bien ! […] Vous ne pourrez pas, en lisant l’auteur, ou vous pourrez difficilement, vous débarrasser du point de vue du critique pour recevoir l’impression directe ; le critique sera comme un écran entre l’auteur et vous. […] Énergiquement, doctoralement, quelques-uns disent : « Ne jamais demander à l’enfant que sa pensée personnelle, que l’impression qu’il a reçue et dont il a dû, seulement, se rendre compte, dont il a dû, seulement, prendre possession, en lisant les Femmes savantes, Britannicus ou l’Art de conférer. […] Il y a deux éducations : la première que l’on reçoit au lycée, la seconde que l’on se donne à soi-même ; la première est indispensable, mais il n’y a que la seconde qui vaille.
Il semble que cette nation spirituelle et vive, dans un climat doux et voluptueux, livrée à tout ce qui peut amuser l’imagination et enchanter les sens, s’occupe plutôt à jouir des impressions qu’elle reçoit qu’à les transmettre, et dans l’expression des arts même, cherche encore plus à intéresser les sens que l’âme et l’esprit. […] Là aussi, comme ailleurs, le génie, de son vivant, fut quelquefois puni de sa célébrité ; mais souvent il reçut des récompenses éclatantes ; et, toujours après sa mort, on lui prodigua, pour l’honorer, les inscriptions, les statues, les mausolées et les éloges. […] À l’égard des vivants, rien n’est plus commun en Italie que les éloges ; mais on les distribue en sonnets ; c’est pour la louange la monnaie courante du pays : chacun la vend, la donne, l’achète ou la reçoit. […] Au reste, ces éloges sont sans conséquence ; on n’en est ni plus grand ni plus petit pour les avoir faits ou reçus.
Le système de Thalès, dont la trace est visible dans plus d’un souvenir de Pindare, n’était qu’une tradition reçue de l’Orient par un Grec d’Ionie. […] Séparé de Pythagore à peine par un demi-siècle, Eschyle reçut cette doctrine de ses premiers disciples ; et sans doute il avait pratiqué comme eux cette vie pure, solitaire, rigoureuse, si favorable à la force d’âme et à l’imagination poétique. […] Quoiqu’il n’eût pas été disciple de Pythagore, il reçut la tradition récente encore de ses leçons : il y joignit les voyages en Orient, dont profita de bonne heure le génie grec, à part la supériorité que ses lois et ses arts lui donnaient sur les peuples que la Grèce appelait barbares. […] La terre les a lancées vers le radieux foyer du soleil infatigable, qui les renvoie au tourbillon de l’éther ; chaque élément les reçoit rejetées par un autre, et tous en ont horreur. » Une découverte récente nous a fait connaître encore quelques débris de cette antique poésie, dont la philologie moderne rétablit quelquefois à grand hasard les mètres décomposés.
Je laisse à juger si la proposition fut reçue avec acclamation et reconnaissance. […] M. de Valincour, avec son tact fin, fut le premier à le sentir ; il démêla à travers l’effusion de Villars une certaine adresse peut-être et une intention de gloire, l’ambittion « d’être le seul académicien que la postérité vît représenter à côté de Richelieu et de Louis XIV. » M. de Valincour se réserva donc, le jour où l’Académie reçut le portrait du maréchal, d’offrir pour sa part à la compagnie ceux de Despréaux et de Racine, et, sans faire tort au héros, l’égalité académique, la dignité des Lettres fut maintenue15. […] Personne ne connaît mieux que vous les Champs élysées, et personne assurément ne peut entendre à y être mieux reçu ; ainsi les consolations que vous m’y faites espérer doivent vous flatter plus que moi.
Porté si loin par la conquête, l’idiome romain recevait de points fort opposés ses orateurs et ses poëtes. […] reçois et sanctifie l’âme ce pieuse dans la demeure natale, qu’elle avait quittée pour l’exil et l’égarement. — Nous cependant, nous couvrirons ces restes de violettes et de verdure ; et nous arroserons de parfums l’épitaphe et la froide pierre. » À ces élévations religieuses, à cette métaphysique chrétienne qui est une poésie, Prudence avait allié les souvenirs récents du martyre. […] Par une affinité de plus avec le poëte Prudence, Paulin, jeune encore, avait reçu la foi dans cette province d’Espagne si passionnée pour elle.
Une race se rencontre ayant reçu son caractère du climat, du sol, des aliments, et des grands événements qu’elle a subis à son origine. […] En sorte qu’on doit le considérer comme le représentant et l’abrégé d’un esprit duquel il reçoit sa dignité et sa nature.
S’il ne fallait, pour être artiste, que sentir vivement les beautés de la nature et de l’art, porter dans son sein un cœur tendre, avoir reçu une âme mobile au souffle le plus léger, être né celui que la vue ou la lecture d’une belle chose enivre, transporte, rend souverainement heureux, je m’écrierais en vous embrassant, en jetant mes bras autour du cou de Loutherbourg ou de Greuze : Mes amis, son pittor anch’io. […] Un beau jour il s’échappe de l’atelier de son maître et d’entre les bras de sa maîtresse ; il se présente à l’Académie avec vingt tableaux de la même force, et se fait recevoir par acclamation.
Nous craignons de recevoir de pareils conseils en de semblables conjonctures. […] Après ce que Phédre et sa confidente disent dès le premier acte sur la haine de Venus contre la posterité de Pasiphaé, et sur la vengeance de cette déesse qui détermine notre princesse infortunée à tout le mal qu’elle fait, ses crimes ne paroissent plus être ses crimes, que parce qu’elle en reçoit la punition.
Je l’ai vu assez souvent rue de Berri où la princesse recevait les mercredi et dimanche soirs. […] C’était là que le comte Primoli recevait ses amis de Paris, de Rome et d’ailleurs. […] Ce fut là que nous fûmes reçus, un dimanche d’été, et reçus fort aimablement. […] Tout était nettement et sobrement ordonné dans le cabinet de travail où il me reçut. […] Ce témoignage, je l’ai reçu plusieurs fois et j’y ai toujours été affectueusement sensible.
Le Tournoi fini, ils se présentoient, couverts d’une glorieuse poussière, pour recevoir de la Beauté, souveraine de ces jeux solennels, le prix de leur victoire. […] C’est par lui qu’ils reçurent une nouvelle vie : ses progrès réparèrent avec rapidité les pertes des siècles précédens, & les bons Auteurs, multipliés par l’impression, trouvèrent bientôt une foule de lecteurs, en état de les entendre & de les lire avec fruit. […] Or, quelque étendue de génie que nous ayons reçue d’elle, cette faveur est un partage, & par conséquent elle est toujours bornée ; elle nous devient même inutile, si nous ne la cultivons pas. […] Que Rameau dut être flatté, lorsque, sans le prévoir, ni l’avoir recherché, malgré le goût des Fredons d’Italie qui commençoit à dominer, il reçut l’éclatant témoignage de l’estime que la Nation faisoit de son talent ! […] Là, dépouillé de tout sentiment d’amour-propre, le crayon à la main, toujours prêt à effacer, il peut ; sans blesser la modestie, profiter des avis, ou recevoir les suffrages légitimes de la raison, du goût & de la vérité.
Mais ils ne peuvent pas vous recevoir le même. […] Vous ne pouvez pas faire qu’ils vous reçoivent le même. […] Il avait reçu ce don unique, entre tous les hommes il avait reçu ce don, plus jeune que les anciens avant les anciens il avait reçu ce don de voir la création comme si elle sortait ce matin des mains du Créateur. […] — Les blessures que nous recevons, nous les recevons dans Racine ; les êtres que nous sommes, nous le sommes dans Corneille. […] Au fond tout le monde en reçoit un grand soulagement.
Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques Nous avons déjà montré qu’antérieurement à Homère il y avait eu trois âges de poètes : celui des poètes théologiens, dans les chants desquels les fables étaient encore des histoires véritables et d’un caractère sévère ; celui des poètes héroïques, qui altérèrent et corrompirent ces fables ; enfin l’âge d’Homère, qui les reçut altérées et corrompues. […] Ils disent encore qu’Eschyle fut le premier poète tragique, et Pausanias raconte qu’il reçut de Bacchus l’ordre d’écrire des tragédies ; d’un autre côté, Horace qui dans son art poétique commence à traiter de la tragédie en parlant de la satire89, en attribue l’invention à Thespis, qui au temps des vendanges fit jouer la première satire sur des tombereaux.
Lui seul reçoit tous les respects, lui seul est l’objet de toutes les espérances. […] — Mais la vertu même reçoit des tempéraments, et l’offre aura quelques restrictions. […] L’éléphant reçoit le singe de Jupiter. […] Il doit « complaire à son maître », chasser les gens mal vêtus, les mendiants, tout ce qui n’est point digne d’être reçu dans la société choisie. […] dit le seigneur : Je les reçois, et de bon coeur.
Il est bien vrai que la Bonne Hélène a été refusée par le comité, l’un de ces Messieurs ayant dit que, si l’on recevait cet ouvrage blasphématoire, il n’oserait plus jouer la tragédie. Mais je ne leur ai pas laissé le plaisir de recevoir l’Aînée à correction. […] Je pense d’ailleurs, en toute simplicité, que ni l’Aînée ni la Bonne Hélène n’en valent moins pour cela, de même que, pour avoir été reçue avec acclamation, Frédégonde n’en vaut pas mieux.
Weiss, Henri Littolff, Jules Grévy, général Boulanger, Alphand), les Muses règnent et une fièvre cérébrale intense se propage comme si elle recevait un surcroît d’activité de tant de secousses nerveuses. […] Et ü arrivait aussi que l’on eût à se garer d’une querelle de ménage continuée, la parte ouverte, sur le palier et d’en recevoir les éclaboussures. […] Si douées d’attrait que fussent ces soirées chez un Verlaine en possession de la vogue et promu à la bruyante célébrité, elles n’arrivaient pas, à cause de leur pêle-mêle et de leur tohu-bohu, à me faire oublier les bonnes et paisibles soirées d’antan passées chez un Verlaine abandonné et méconnu et qui consentait à recevoir à l’improviste, autour de son lit de malade, quelques intimes privilégiés.
Son nom fut Jean-Baptiste Poquelin ; il était Parisien, fils d’un Valet de Chambre Tapissier du Roi, et avait été reçu dès son bas âge en survivance de cette Charge, qu’il a depuis exercée dans son quartier jusques à sa mort. […] Ce Prince qui l’estimait, et qui alors n’aimait rien tant que la Comédie, le reçut avec des marques de bonté très obligeantes, donna des appointements à sa Troupe, et l’engagea à son service, tant auprès de sa personne, que pour les États de Languedoc. […] Ce compliment dont on ne rapporte que la substance fut si agréablement tourné, et si favorablement reçu, que toute la Cour y applaudit, et encore plus à la petite Comédie, qui fut celle du Docteur Amoureux.
Pendant que ces choses se passaient dans l’entendement, l’analyse resserrait de plus en plus les limites de nos langues : les mots consacrés par elles avaient subi tant d’épreuves de tous les genres, qu’ils avaient fini par recevoir un sens trop fixe et trop déterminé, qui était en opposition avec l’indépendance naturelle de la pensée. […] Dès lors ce qu’il y avait d’essentiel et de subsistant par son énergie propre a cédé la place aux signes variables et plus ou moins arbitraires ; dès lors le génie individuel a remplacé le génie général ; dès lors les impressions ont été reçues par un plus ou moins grand nombre, mais n’ont pas été reçues par tous ; dès lors enfin l’art est venu au secours de la nature.
Le célèbre Mélancton, mort en 1560, et l’un des hommes les plus savants de son siècle, reçut les mêmes honneurs qu’un reste de flatterie ou de respect prodigue au pouvoir qui n’est plus. […] Nous avons déjà cité l’exemple de Ronsard en 1585 ; et tout le monde sait comment les cendres de Descartes furent reçues à Paris. […] reçois ce long et dernier adieu de ton ami.
On disait à cause de leurs longues nuits qu’ils habitaient près des enfers, et les habitants de Cumes, voisins de la grotte de la Sibylle qui conduisait aux enfers, reçurent, à cause de cette prétendue analogie de situation, le nom de Cimmériens. […] Tacite nous apprend que les lettres latines furent d’abord semblables aux plus anciennes des Grecs, ce qui est une forte preuve que les Latins ont reçu l’alphabet grec de ces Grecs du Latium, et non de la Grande-Grèce, encore moins de la Grèce proprement dite ; car s’il en eût été ainsi, ils n’eussent connu ces lettres qu’au temps de la guerre de Tarente et de Pyrrhus, et alors ils se seraient servis des plus modernes, et non pas des anciennes. […] Il est plus naturel de croire qu’il exista sur le rivage du Latium une cité grecque qui, vaincue par les Romains, fut détruite en vertu du droit héroïque des nations barbares, que les vaincus furent reçus à Rome dans la classe des plébéiens, et que, dans le langage poétique, on appela dans la suite Arcadiens ceux d’entre les vaincus qui avaient d’abord erré dans les forêts, Phrygiens ceux qui avaient erré sur mer.
Alors, m’ayant fait apporter du papier : Écrivez de votre main, me dit-il, que vous avez reçu le prix du vase, et que vous êtes content. […] Je suis fâché de n’avoir pu mieux reconnaître tes services dans le temps, et j’aurais voulu que cet or fût d’un prix plus considérable : va donc te confesser, si tu n’as pas d’autres péchés qui me regardent ; et, quand tu auras reçu la communion, viens me retrouver, parce que je te veux beaucoup de bien. […] Le pape, que cet odieux marché faisait rougir en lui-même, ajouta : J’enverrai, pour ma propre satisfaction, Benvenuto dans les chambres basses, où il pourra se faire guérir et recevoir tous ses amis ; et, de plus, je payerai toute sa dépense. […] Je sais, disais-je, que j’ai commis des homicides ; mais je ne l’ai fait que pour défendre cette vie que vous m’avez donnée en garde ; et d’ailleurs ils m’ont été pardonnés : dans ce moment-ci, je suis innocent, selon toutes les lois humaines, et je suis comme un homme qui, passant dans la rue, reçoit une grosse pierre qui lui tombe sur la tête. […] On ne le reçut plus comme autrefois.