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3025. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Division dramatique. » pp. 64-109

En ces rencontres donc, il faut trouver des couleurs pour obliger un homme à faire éclater tout haut sa passion, ou bien lui donner un confident avec lequel il puisse parler comme à l’oreille ; en tout cas, le mettre en lieu commode pour s’entretenir seul et rêver à son aise, ou enfin lui donner un temps propre pour se plaindre à loisir de sa mauvaise fortune.

3026. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre II : Règles relatives à l’observation des faits sociaux »

Par conséquent, ces faits et leurs analogues semblent n’avoir de réalité que dans et par les idées qui en sont le germe et qui deviennent, dès lors, la matière propre de la sociologie.

3027. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

, l’amant de ses propres filles (d’où le sait M. 

3028. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Nous avons une bien autre enseigne que celle d’un marchand de cochon, et enseigne est le mot, car voici les propres termes que M. 

3029. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

M. d’Avrigny risque ensuite la phrase suivante pour son propre compte : « On devine de suite que le Demi-Monde ne pouvait être une comédie d’action. » De quel nom baptiser alors les situations émouvantes et les péripéties pressées des trois derniers actes de la pièce ? […] Quand on a écrit le deuxième acte du Songe d’une Nuit d’été, quand on a fait preuve d’idées pour son propre compte, on ne s’amuse pas à sculpter les formes d’autrui. […] « Ce qu’Alfieri a mis dans Mirrha pour son propre compte, dit M. 

3030. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

On s’est habitué, de notre temps, à mettre monseigneur devant un nom propre, à dire monseigneur Dupanloup, monseigneur Affre.

3031. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

Souvenez-vous d’Athènes et de l’Hellade, afin que nul ne méprise sa fortune présente, et, dans sa convoitise du bien étranger, ne perde sa propre richesse.

3032. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

» — Leurs invectives deviennent menaçantes ; elles crient à l’impiété et au sacrilège : on dirait qu’elles veulent mettre en interdit, par leurs anathèmes, le temple profané par son propre dieu.

3033. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

On triomphe de ceci (j’abrège un peu, je citerai un propos qui est un peu audacieux), on triomphe de ceci : La Fontaine a dit en propres termes aux Vendôme, en leur demandant de l’argent : Le reste ira, ne vous déplaise, En vin, en joie et coetera.

3034. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Mais il leur resta l’intelligence ; une intelligence sans passion, il est vrai, mais qui semblait se conserver dans sa propre glace quand tout se putréfiait en eux.

3035. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Horace et Anacréon vivront d’une gloire égale par ce charme exquis, par cette urbanité attique (si ces deux mots peuvent être rapprochés) qui leur appartiennent en propre et dont, seuls en français et à de longs intervalles, Ronsard, la Pléiade, Fénelon et parfois Chénier ont su leur ravir le secret. […] Le métal dans la forge semble feu et non métal ; mais il en sort mieux trempé, et c’est un instrument propre à mille opérations utiles. […] Nous ne sommes point autorisés à mettre le nom du grand Félibre en avant : nous agissons de notre propre mouvement, et nous pouvons ajouter, sans crainte d’être désavoué, car Frédéric Mistral n’a pas le droit de se dérober aux honneurs académiques. […] Si Zabeth s’ennuie, c’est donc non par faute d’amours, mais faute d’amoureux, et cet amoureux, il existe, c’est le sceptique vaincu par son propre artifice ; c’est Gallus, qui fait des vers pour elle, lui achète des parures et lui cueille des bouquets ; et devant elle ensuite, juge plats les vers, fanées les fleurs, et pauvres les diamants. […] « Ce dialogue auquel le théâtre méridional nous avait si peu habitués, cette aisance de bon ton et d’allures, ce naturel et cette promptitude de reparties, entièrement dignes de Molière, qui eût été heureux de reprendre, comme son bien propre, quelques éclairs de tendresse qui manquaient à la troisième scène de son quatrième acte, et surtout l’ingénieuse invention de Flourineta, venant jeter au-devant de Cécile, prête à céder aux instances d’Estève, les morceaux déchirés de son billet doux57. » Deux ans plus tard58, Antoine Roux donnait, à son tour, du Joueur de Regnard une édition populaire montpelliéraine.

3036. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Rien ne peut être à la fois plus insupportable à la vanité du Français et plus propre à exciter sa raillerie, pleine de vanité encore, que cette double formule : « Vous ne savez rien et êtes incapable de rien savoir ; et, du reste, nous sommes exactement dans les mêmes conditions ». […] Ce sont des partis qui ont besoin d’avoir des ennemis ; ce qui est précisément le propre des partis ; et qui sentent continuellement ce besoin comme une condition et comme une nécessité de leur existence ; et qui ont besoin d’opprimer quelqu’un pour se prouver à eux-mêmes qu’ils existent et qui, par conséquent, inventent des ennemis pour pouvoir se battre et des oppressibles pour pouvoir être oppresseurs. […] C’est le propre de ceux qui causent beaucoup, discutent beaucoup et discutent bien, que ce qui est preuve, ce qui est argument, en vient à se dégrader à leurs yeux, à perdre sa valeur, par la trop grande connaissance qu’ils en ont et l’abus qu’ils en ont fait. […] Briand lui-même, qui a dû la défendre contre les attaques de ses propres amis, et à M.  […] » J’entends bien : une nation comme l’Angleterre ou la Hollande, une nation distincte de son gouvernement et ayant réellement une vie propre en dehors de ceux qui la régissent.

3037. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Il eut du succès à Pétersbourg, contrairement à sa propre attente ; la princesse Koubensky, que M.  […] « C’est Glafyra Pétrowna, dit Antoine, qui a daigné la tresser de ses propres mains. » Dans la chambre à coucher s’élevait un lit étroit, sous un rideau d’étoffe rayée, ancienne, mais solide ; une pile de coussins à demi fanés et une mince couverture ouatée étaient étendues sur le lit, au-dessus duquel pendait une image reproduisant la Présentation de la Vierge, que la vieille demoiselle, expirant seule et oubliée, avait pressée à ses derniers moments sur ses lèvres déjà glacées.

3038. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

C’est un traducteur très séduisant, avec son mot à mot trouvant si bien l’expression propre, ses petites hésitations balbutiantes devant un terme archaïque, ou un terme d’argot, avec son intonation à mezza voce qui, au bout de quelque temps, a le charme berçant d’une cantilène. […] Pour se perfectionner dans son art, il faisait un séjour de quatorze mois à Rome, d’où revenant en France, au mois de janvier 1660, émerveillé des beaux pois en cosse, qu’il trouvait aux environs de Gênes, il en faisait cueillir deux paniers par les paysans, qui lui apportaient avec quantité de boutons de roses, dont le tour de leurs champs est garni, et certaines herbes propres à les conserver dans leur fraîcheur.

3039. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Schlangenbad est un jardin ravissant ; pas de places, pas de rues, çà et là des maisonnettes propres et simples. […] On dira que, sauf deux ou trois exceptions, il n’y a pas eu d’exemple de femmes ayant fourni à l’art des personnalités considérables d’artistes comparables aux artistes hommes, oui, mais les hommes reçoivent dans une des plus magnifiques écoles du monde une éducation intelligente et grandiose ; pendant tout le jour ils sont entourés des beautés de l’Art, leur yeux ne reposent que sur lignes pures et couleurs éclatantes, ils respirent une atmosphère propre à ouvrir leur âme à l’inspiration et à développer les ailes de leur imagination qui doivent les porter vers le génie. […] C’est aux gens éclairés, aux artistes, aux disciples de l’art, qui ne voient que lignes pures et couleurs éclatantes, qui respirent une atmosphère propre à ouvrir l’âme à l’inspiration, à ce qui est puissant et beau, et à développer les ailes de l’imagination qui doivent porter vers le génie, c’est aux amis du progrès et de la justice qu’il faut faire appel.

3040. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

le souper nous importe peu, dit ma mère, pourvu que la chambre et le lit soient propres.

3041. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Je ne vois aucun signe de décadence dans l’intelligence humaine, aucun symptôme de lassitude ni de vieillesse ; je vois des institutions vieillies qui s’écroulent, mais des générations rajeunies que le souffle de vie tourmente et pousse en tous sens, et qui reconstruiront sur des plans inconnus cette œuvre infini que Dieu a donnée à faire et à refaire sans cesse à l’homme, sa propre destinée.

3042. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Cela se rattache à la supposition que très peu d’hommes sont assez détachés de leurs propres idées pour qu’on ne les blesse pas en leur disant autre chose que ce qu’ils pensent.

3043. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Préfère l’estime des connaisseurs et la tienne propre à l’argent des imbéciles.

3044. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Mais Mozart et Berlioz ce sont pas les seuls qui aient fait ainsi des citations musicales de leurs propres œuvres ; Wagner lui-même a usé de cette idée ; voir dans le troisième acte des Maîtres Chanteurs le moment, où surgissent deux thèmes de Tristan, l’apparition du motif du cygne de Lohengrin dans le premier acte de Parsifal, etc., et enfin l’emploi de divers thèmes de Siegfried dans le ravissant Siegfried-Idyill.

3045. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Du propre, les musiciens français !

3046. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

Son œuvre propre est enfin connue, et un clan d’écrivains campe sur cette terre novale.

3047. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

La Faustin, quoique d’un tout autre ton que La Fille Élisa, ce roman de La Faustin, qui aurait pu être beau et profond, porte çà et là les traces de ce mal du temps qui devient une contagion, et qu’ils ont appelé « le Naturalisme », pour ne pas lui donner son nom propre, qui serait une malpropreté… C’est la première fois, par parenthèse, que ces Grossiers, qui aiment et qui recherchent les mots abjects, ont reculé devant celui qui nommerait bien leur système.

3048. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Et non seulement ils sont vivants, Balzac et Walter Scott, mais ils sont impersonnels, et Hugo est toujours à l’attache de sa propre personnalité, comme la chèvre à son piquet.

3049. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Elle fait bon marché de sa grandeur, elle se tourne en ridicule, et se chatouille pour se desserrer les dents ; mais elle ne prévoit pas qu’un jour la foule s’avisera de la prendre au mot, et sera sans respect pour un corps littéraire si peu ménager de sa propre dignité. […] L’illustre bibliophile, se défiant de ses propres lumières, consulte Mason, poète érudit et familiarisé avec les monuments littéraires anglo-saxons et anglo-normands. […] Le jour où la réunion des types s’accomplira, nous aurons la dictature après l’anarchie : les trois types s’anéantiront en se réunissant. — Non pas que je conseille à personne l’abnégation de sa propre nature, comme un moyen d’agrandir sa puissance : l’imitation la plus savante ne peut jamais conduire à l’originalité. […] Alexandre donne à Lucrèce le gouvernement de Spolèteq ; à Rodrigue, fils de Lucrèce et d’Alphonse d’Aragon, le duché de Sermoneta ; à Jean Borgia, son propre fils, qu’il avait eu d’une maîtresse demeurée inconnue, le duché de Nepi. […] Gilbert n’est pas non plus une création facile à expliquer, si l’on ne s’en rapporte qu’au témoignage de sa propre conscience.

3050. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Les chanoines de Notre-Dame, il les déteste ; il a, pour les détester, ses propres rancunes et, principalement, les rancunes de tout un chapitre. […] … Caërdal affiche la haine des doctrines ; et il écrit : « L’homme de génie n’a pas de doctrines. » Mais il ajoute : « Elles varient avec ses propres efforts à vivre ; car on ne vit point, à moins de renouveler continuellement sa vie. » Et c’est encore une doctrine, je le disais. […] Il me semblait qu’une œuvre d’art devait posséder sa vie propre, indépendante et sa signification, sa beauté absolue. […] Alors, non seulement il construisit, pour son propre compte, selon la formule ogivale ; mais encore, les monuments bâtis par ses prédécesseurs du douzième ou du treizième siècle, il les remania et les corrigea de même que vous remaniez et corrigez vos brouillons. […] … Il le dit : c’est qu’il a cessé de se plaire dans sa propre solitude.

3051. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Averti par les violences de sa propre sensibilité, mis en garde par elle, il réagit plus énergiquement. […] Ce qui corrompt l’âme de ce pays est mauvais ; ce qui la développe selon sa propre nature est bon. […] Il avait l’air de se limiter à ses morts ; et c’est par eux qu’il se propage au-delà de ses propres limites. […] L’aspect de rude sauvagerie que Leconte de Lisle donne à cette épopée en ne traduisant pas les noms propres et en les transcrivant, sans, d’ailleurs, tenir aucun compte de la prononciation véritable, cet aspect-là n’est pas du tout celui de l’Iliade. […] « Quelle stupéfaction pour nous, écrivait Mme Aupick, quand Charles s’est refusé à tout ce qu’on voulait faire pour lui, a voulu voler de ses propres ailes et être auteur !

3052. (1924) Critiques et romanciers

Elles supportent, résignées, Du journal le pesant fronton… « Jusqu’à lundi je suis mon maître… » Il ne songe plus qu’à s’enivrer « du vin de sa propre pensée », du vin que « répand la grappe de son cœur », écrasée par la vie. […] Cette ingratitude pour leur patrie était si farouche qu’un étranger a pu dire que leur histoire semblait écrite par leurs propres ennemis. […] Les jeunes gens héritent de leurs aînés une façon de goûter la vie, qu’ils transmettent eux-mêmes, modifiée par leur expérience propre, à ceux qui viennent ensuite. […] Ce ne sont ni Ottavio ni Clelia qui forment et composent jour à jour l’âme qu’ils ont donnée à Tito Bassi ; Ottavio veille seulement à ses chaussures, les veut solides et commodes ; Clelia ne veille qu’à son linge, le veut propre et fin. […] Du moins, disait-il, « je me suis gardé de rien tirer de mon propre fonds, ayant tâché seulement d’éviter les gens qui mentent.

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