Les autres, si énergiques d’attitude ou de visage qu’ils puissent être, manquent tous ou presque tous de l’originalité éclatante ou profonde qui timbre nettement une physionomie et en font une personnalité. […] Avec son air de victime, l’élégiaque Sophie-Dorothée est peut-être plus étonnante, plus ténébreusement profonde encore !
Sa manière de procéder est plus profonde, et j’oserai dire plus chaste. […] » On a le mérite des âmes bien faites et profondes ; mais de mérite acquis, pénible, arraché aux instincts et tout saignant des cruautés du sacrifice, il n’y en a point, c’est la vérité !
Supposez Michelet ou Chateaubriand, ou tout autre historien qui aurait eu le sentiment profond de l’Histoire, croyez-vous qu’ils n’auraient pas animé devant nous, et fait vivre dans leur action même, Innocent X, Alexandre VII, les Barberini, le duc de Parme, tous les hommes, enfin, à qui Lionne eut affaire, en ces deux négociations, dans lesquelles, il faut bien le dire, il fut battu, mais ne fut pas content ? […] Histoire écrite sans pénétration, sans pincement des faits pour en exprimer l’intime essence, sans clarté profonde et à l’aveuglette, par un tâtonneur qui a mis la main sur un carton et qui nous le vide, par pièces et morceaux, sur la tête !
Cette théorie, d’une si originale simplicité qu’elle plonge l’esprit dans l’étonnement qu’inspirent ces vers qui semblent si faciles à trouver, et pour lesquels cependant il ne fallait rien moins que du génie, cette théorie, que son auteur a exposée dans son écrit intitulé : Symbolisme dans l’Architecture, est intégralement, pour qui sait l’y voir, en cet axiome, d’une concentration si profonde ; « L’art tout entier est symbolique de l’état matériel, moral et intellectuel de l’humanité aux diverses époques de son développement. » Mais, de cette profonde concentration, Daly l’a puissamment tirée.
Pour nous, Carlyle, le plus connu relativement des deux écrivains en question, est celui-là qu’on voudrait le plus connaître davantage, car c’est une espèce de poète métaphysicien qui a par conséquent deux poésies l’une sur l’autre, la poésie de l’idée et la poésie de l’image, la poésie de l’abstraction profonde sous la poésie de la concrétion toute-puissante. […] Tour à tour éclatante et profonde, cette notice sur Carlyle serait véritablement un petit chef-d’œuvre, si l’auteur n’y posait pas abstraitement sa théorie de la critique pour, à trois pas de là, la renverser.
Fréron, lui, avait des principes, et son enthousiasme se recueillait pour être plus profond ; Diderot était un des enfants perdus d’un siècle qui allait aux abîmes, comme l’astrologue allait au puits… À proprement parler, Fréron n’était pas de ce siècle-là. […] Sous cette plume, d’un naturel profond, et si méprisante du bel esprit qui est le laid, il a des expressions comme celles-ci, que je pourrais multiplier : « Le plat écrivain se rend intérieurement justice.
Il n’est ni l’écrivain pittoresque, ni l’écrivain moraliste, ni l’écrivain judicieusement profond qu’il faudrait pour constituer la triplicité de talent qui est de rigueur quand on ose toucher à l’Histoire. […] Eh bien, c’est dans ce ton qu’il va, qu’il va droit devant lui, comme s’il revenait de… Stockholm ou de Pontoise, ne faisant jaillir sur sa route ni aperçu nouveau, ni opinion nette dont l’esprit du lecteur puisse être reconnaissant au sien, sur ce règne brillant et délabré qui commença si bien et finit si mal, plus semblable à un carrousel ou à une représentation théâtrale qu’au règne d’un roi sérieux qui sent sa fonction jusque dans le plus profond de sa conscience !
Imposante, originale et profonde figure, près de laquelle les historiens passent trop vite, et qu’ils devraient plus attentivement regarder. […] Voyez comme La Bruyère lui-même, un grand esprit pourtant, bien au-dessus des apparences, a traité cette profonde figure de Guillaume d’Orange, qui finit par devenir poétique à force de soucis et d’ombres redoublées sur son front souffrant !
II Jamais chute plus profonde après une montée plus rapide… Une autre coquine de ces temps de coquines heureuses qui ont cependant fini par tomber, la Dubarry, eut l’honneur d’être guillotinée avec le même couperet que Marie Antoinette, mais la fin, dans la destinée de Sophie Arnould, rien n’en a diminué ou n’en a relevé la bassesse. […] Le regard qu’ils jettent sur cette étincelante et étrange personnalité qui fut Sophie Arnould n’est ni assez froid, ni assez profond.
mais elle aime pour la première fois, et c’est un enchantement imprévu, inconnu et d’autant plus profond qu’il n’a pas d’ivresse. […] Dans les siennes, il y a l’immanence du bonheur d’aimer, et puisqu’elle est céleste, le calme de son ciel dans la plus profonde des tendresses.
Médecine Tessier28 [Le Pays, 4 février 1856] I Les Études de médecine, dont M. le docteur Tessier a publié la première partie, sont, avant tout, un livre de discussion ardente, sous des formes sévères, une polémique corps à corps et mortelle contre des hommes célèbres et des doctrines malheureusement professées ; mais cette discussion est, en bien des points, si détaillée et si spéciale, le langage qui l’exprime est d’une propriété si technique et si profonde, qu’au premier abord elle semblait, par cela même, échapper à notre examen. […] Blafard et douceâtre écrivain, élégant, mais à la manière des Incroyables de son temps, appliquant aux matières philosophico-médicales la rhétorique effacée de son ami Garat, Cabanis, malgré une médiocrité foncière, a laissé un sillon profond que d’autres ont fécondé, et a exercé une influence décisive sur l’enseignement en France, tel qu’il est encore aujourd’hui.
C’est par le fait d’un pur hasard, non parle fait d’un éditeur quelconque, que j’ai lu cette chose curieuse et cruelle, oubliée, par tout le monde, comme le testament d’un mort qui ne rapporte rien à personne, et qui m’a rapporté,, à moi, une impression profonde, que je vais essayer de faire comprendre si je ne puis pas la faire partager. […] mais en voici une tellement profonde, qu’elle paraît une nouveauté.
l’histoire du nègre, pour qui sait la lire, a un sens plus profond que toutes ces imitations dont la civilisation ne sortira jamais, parce qu’elle n’en est jamais sortie ! […] Règle générale en cette matière : pour tout historien dont l’intention est plus profonde que de raconter des excentricités risibles ou effrayantes et des histoires… grotesques et arabesques, comme dirait Edgar Poe, toute histoire de nègres ou sur des nègres doit être précédée d’une étude à fond sur la race, et Gustave d’Alaux était digne de la faire, cette étude sans laquelle toute histoire quelconque, même celle qu’il vient d’écrire, manque de flambeau.
L’Histoire, cette grande chose, existe par elle-même d’une vie si profonde qu’elle existe encore sous la main de ceux qui la gâtent, et qu’elle ne dépend ni du talent qui peut l’orner, ni de l’opinion qui l’interprète, ni de la passion qui s’en sert. […] il les a choisis ; la Critique n’a plus qu’à demander si ces biographies sont bien faites, si l’auteur y peint les hommes dont il s’occupe en portraitiste éclatant ou profond, et si, après les avoir peints, il les juge… Eh bien, pour mon compte, je ne le crois pas !
Cantel n’en est pas à son premier mot poétique, il a déjà publié un volume ; mais il n’en débute pas moins encore, dans un sens plus profond que celui qu’entend le public, car il cherche, avec les souples articulations d’un talent qui doit grandir, une forme arrêtée, une manière définitive. […] Le rhythme y joue en mille plis charmants ou profonds.
Il faut évidemment qu’il y ait ici l’exercice d’une faculté excessivement rare, et devant laquelle une Critique, un peu profonde, est obligée de s’arrêter. […] Réalisé comme l’a réalisé Diderot, Le Neveu de Rameau, qui a étonné nos pères comme un Paradoxe du Comédien de plus, n’est, à le bien prendre, qu’une conversation très-habilement menée, quoique bouillonnante, pleine d’esprit jusqu’à déborder ; plus pleine encore de verve, de bonhomie, de mordant, d’ironie profonde, mais si bouillonnante, rapide, interrompue, reprise ; cascade coupée de cascades qu’elle puisse être, ce n’est après tout qu’une violente dépense d’imagination et d’esprit d’une centaine de pages et le divertissement d’un soir qui ne dure guère plus que le temps d’une orgie, tandis que, sous les arabesques et les méandres d’un dialogue qui tarit moins vite et s’éparpille moins que celui de Diderot, le Neveu de Rameau de M.
Malheureusement, c’est l’observation large, profonde, impersonnelle, et sans laquelle le romancier n’existe pas, qui manque à MM. de Goncourt, ces talents costumiers qui croient que le costume est l’homme, et qui nous donnent aujourd’hui ce qui doit dans cent ans être la défroque du dix-neuvième siècle, — comme ils nous ont donné celle du dix-huitième siècle, ravaudeurs éternels ! […] Comparez, dans le Grand Homme de province à Paris, les conversations qui s’y font, — mais à temps, mais amenées par les nécessités du récit et ses transitions, — ces conversations à points de vue supérieurs, à mots mordants ou profonds, à soudainetés renversantes, et placez-les en regard de ce ramassis foisonnant, qu’on nous jette à brûle-pourpoint, de mots qu’il semble que l’on ait entendus déjà, et il vous sera bien démontré, par tous ces rapprochements utiles, que l’imitation n’a pu être volontaire, tant elle eût été imprudente !
Il n’a ni la conception profonde et variée des caractères, ni l’intuition des situations, ni la puissance de la passion et de la vie. […] Or, précisément c’est ce que j’ai fait, moi, avec toute la conscience dont je suis capable, et, en fait d’aventures et d’événements créés par une imagination souveraine, voici exactement ce que j’ai trouvé : Écoutez : Le baron de Sigognac est le dernier descendant mâle de l’antique famille de ce nom, tombée du haut d’une splendeur historique dont les rayons remontaient aux croisades, dans une de ces ruines si profondes, qu’on peut les nommer une splendide pauvreté.
Quelle auscultation des vices et des hypocrisies du temps plus profonde ! […] Ce serait peut-être un peu moins bien écrit au point de vue littéraire, mais pourquoi ne serait-ce pas aussi violent et aussi profond ?
Je prie mon père, ma mère, et tous ceux qui, n’étant plus, m’ont entouré de leur profond amour, d’accepter comme un dû la dédicace première de mon premier travail.
Le chapitre qui regarde le Beau dans les Ouvrages d’esprit, est plein de réflexions profondes, instructives, lumineuses ; il semble y être l’interprete des Muses & de la Nature.
L’Histoire Comique des Etats & Empires de la Lune & du Soleil, prouvent combien il étoit capable de devenir grand Physicien, habile Critique & profond Moraliste, si la mort ne l’eût enlevé presque aussi-tôt qu’il se fut entiérement consacré aux Lettres.
S’il est vrai que la Métaphysique soit une espece d’anatomie du cœur & de l’esprit humain, cet Académicien peut être regardé comme le Physiologiste le plus profond & le plus lumineux.
Ils écartent les jeux de mots, les grossièretés sensuelles, les écarts d’imagination, les invraisemblances, les atrocités et tout le mauvais bagage de Shakspeare933 ; mais ils ne le suivent qu’à demi dans les profondes percées par lesquelles il entre au cœur de l’homme pour y dévoiler l’animal et le Dieu. […] Il fait comprendre au public les images sublimes, les gigantesques passions, la profonde religion du Paradis perdu. […] La musique des larges phrases cadencées et tranquilles promène doucement l’esprit parmi les magnificences et les enchantements romanesques, et le profond sentiment de la nature toujours jeune rappelle la quiétude fortunée de Spenser943. […] Quelques voyageurs, à la vérité, mais leur nombre était bien petit, avançaient en clopinant jusque sur les arches rompues, mais tombaient tour à tour, au travers, épuisés comme ils étaient et accablés d’une si longue marche… Mon cœur se remplit d’une profonde tristesse en voyant plusieurs des passants qui tombaient à l’improviste, au milieu de leur joie et de leurs éclats de rire, et s’accrochaient à tout ce qui était près d’eux pour se sauver. […] Il y avait des multitudes affairées à la poursuite de babioles qui brillaient et dansaient devant leurs yeux ; mais souvent, au moment où ils croyaient les saisir, le pied leur manquait, et ils étaient précipités… Je poussai un profond soupir, et le Génie, touché de compassion, me dit de regarder vers cet épais brouillard dans lequel le courant portait les diverses générations de mortels engloutis.
Le goût, nécessaire au style, est le sentiment immédiat de lois plus ou moins profondes, les unes créatrices, les autres régulatrices de la vie. […] La métaphore, au lieu de doter les objets d’une forme plus brillante, leur enlève alors, au contraire, quelque chose de leur forme pour leur donner le caractère profond du pur sentiment. […] Une sensation peut ne pas être rendue dans ses contours nets, dans ce qu’elle a de déterminé (détermination souvent artificielle, car aucun contour n’est crûment arrêté dans lanature, aucune perception n’est donnée séparément), mais au contraire dans ce qu’elle a de plus diffus et de plus profond. […] Ce genre d’images est voisin de celles qui personnifient et font vivre : « Les affections profondes ressemblent aux honnêtes femmes ; elles ont peur d’être découvertes et passent dans la vie les yeux baissés269. » Les grands chars gémissants qui reviennent le soir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Oiseaux aux cris joyeux, vague aux plaintes profondes ; Froid lézard des vieux murs dans les pierres tapi ; Plaines qui répandez vos souffles sur les ondes !
La plupart de ses productions sont inspirées par le culte du beau et du juste, et elles attestent, sous une forme précise et harmonieuse, son aversion pour la bassesse et la lâcheté ainsi que son profond amour pour les âmes nobles et patriotiques.
Un poème dédié à Rodin nous montre le sublime artisan : … Retrouvant dans l’art gothique Le sens profond des imagiers.
Son élocution en général est simple, noble, pure, & vigoureuse : si elle étoit moins inégale ; si ses pensées étoient plus justes & plus profondes ; si son coloris répondoit toujours à la vivacité de ses sentimens, on pourroit le proposer aux Orateurs Chrétiens comme un modele ; mais il n’a ni l’éloquence convaincante de Bourdaloue, ni l’éloquence persuasive de Massillon, ni l’éloquence tendre & onctueuse de Cheminais, ni l’éloquence brillante & animée du P.