Cette coutume dura jusqu’à Malherbe, qui, sans se préoccuper de la non-prononciation des consonnes finales, posa le principe de la rime aux yeux. […] Un principe général exprimé par les versificateurs est celui-ci : « Un vers terminé par une rime masculine ne peut être contigu à un vers terminé par une autre rime de même nature. » Or, là-dessus encore il faut s’entendre.
C’étaient tantôt des fureurs justicières et vengeresses contre une réformatrice audacieuse, tantôt une idolâtrie lyrique comme les œuvres qui en étaient l’objet, une acclamation bruyante en l’honneur des idées et des principes confondus, dans une sorte d’apothéose déréglée, avec la puissance de l’inspiration et la beauté du style. […] L’idée d’une réformation ne va guère d’abord au-delà du mariage, critiqué moins encore dans son principe que dans sa pratique. […] il me semble reconnaître de vieilles phrases qui ont fait un long et vaillant service dans la Démocratie pacifique de ce temps et ailleurs : « Une secte mystérieuse et singulière rêva, entre beaucoup d’autres, de réhabiliter la vie de la chair, et de réunir dans un seul principe divin ces deux principes arbitrairement divisés. […] Elle chercha à relever de son abjection le prétendu principe du mal et à le rendre, au contraire, serviteur et agent du bien »… etc., etc. […] D’ailleurs la passion est bien plus forte et bien plus vivante chez elle que l’idée, et, quand c’est un principe, vrai ou faux, qui l’inspire, il a fallu d’abord que ce principe cessât d’être une abstraction et devînt un sentiment.
Mon but est de chercher à connaître quelle serait l’influence qu’auraient sur les lumières et sur la littérature les institutions qu’exigent ces principes, et les mœurs que ces institutions amèneraient.
Dès le principe, dès les premiers essais, le dialogue prit sur notre scène un développement préjudiciable à l’action ; celle-ci est vive sans doute dans la Farce primitive, mais combien le dialogue domine dans les Mystères et les Moralités !
Les principes fondamentaux y sont exposés avec cette lucidité et cette précision que l’auteur apporte à tous ses ouvrages.
Il est néanmoins certain, et il sera prouvé que la guerre de Molière et de ses amis contre ce qu’ils appelaient les précieuses, a été fort malentendue dans le siècle dernier, qu’elle l’est toujours plus mal, à mesure que nous avançons ; il est de fait que l’unique intention de Molière a été d’attaquer les affectations et l’hypocrisie des Peckes (ou Pécores) provinciales et bourgeoises ; qu’il respectait, non pas l’hôtel de Rambouillet qui ne subsistait plus de son temps, mais les personnages qui en restaient, notamment le gendre de la marquise, ce duc de Montausier, dont il emprunta plusieurs traits pour peindre l’austérité de principes et de goût, et pour en orner le liant caractère de son Misanthrope.
Au spectacle de cette période de terreur, c’est, je pense, une consolation de voir s’élever une autre grandeur que la grandeur de la cour, une autre autorité d’exemple et d’opinion, un autre modèle de société, une autre source de mœurs, d’idées, de principes ; c’est surtout un besoin pour les âmes douces et nobles, au milieu des tourments politiques qui les épuisent, d’entrevoir dans une société nouvelle un asile fermé à l’esprit de faction, et où se retrouvent les principales aménités de la vie civilisée.
En face de cette doctrine, l’idéalisme représente le sujet pensant comme le principe même des lois universelles et des relations nécessaires que l’on croit découvrir dans les objets extérieurs : c’est la forme du miroir qui explique celle de l’image, et par cela même de l’objet représenté.
Le système nerveux n’apparaît plus aujourd’hui que comme le siège de phénomènes dont le principe dépasse de beaucoup l’organisme individuel : la solidarité domine l’individualité.
Parfois j’ai songé, — c’était ma réflexion à chaque tome qu’il publiait de ses Origines de la France contemporaine, — qu’une bonne explication de lui sur sa situation philosophique, confiée à quelque reporter intelligent, éclairerait le public qui se passionnait à le traiter tantôt d’infâme réactionnaire, tantôt d’athée sans principe.
Le roman passif ne crée pas le principe de son ordre. […] Mais cette composition tragique n’appartient au roman que par accident, elle est le principe de la tragédie. […] Mais en somme le principe des classiques était juste. […] Elle l’altère en vue d’un effet total à produire, qui sera la supériorité de tel principe sur tel autre. » Seulement, M. […] Il a mis en ses héros, comme un grand artiste, ce principe d’élargissement qu’est la vie.
Quos decet esse hominum, tali sub Principe mores. […] Cependant sans ces connoissances particulieres, que ces Philosophes même comptent parmi les idées acquises, peut-on comprendre le principe général ? […] A l’égard du premier point, il faut se rappeller ce principe dont nous avons parlé ci-dessus, que l’adjectif & le substantif mis ensemble en construction, ne présentent à l’esprit qu’un seul & même individu, ou physique, ou métaphysique. […] Principe obscur. […] Mais l’orthographe est un pur effet de l’art ; tout art a sa fin & ses principes, & nous sommes tous en droit de représenter qu’on ne suit pas les principes de l’art, qu’on n’en remplit pas la fin, & qu’on ne prend point les moyens propres pour arriver à cette fin.
Guizot était le représentant exclusif du principe d’autorité, et M. Thiers celui du principe de liberté. […] Guizot, où le libéral s’était montré dans le défenseur du principe d’autorité, je l’avais été, vingt ans auparavant, de la façon dont M. […] Thiers pour exposer ses principes, et M. […] Mais je n’ai pas pensé un seul moment à leur donner cette croyance pour principe, ni pour fin.
En effet, si les plus grands hommes de la république se sont honorés par la mort de Flaccus, de Saturnius, des deux Gracques, je ne devrais pas craindre que la postérité me condamnât pour avoir fait mourir ce brigand, cent fois plus coupable, et meurtrier de ses concitoyens ; ou, s’il était possible qu’une action si juste excitât contre moi la haine, il est dans mes principes de regarder comme des titres de gloire les ennemis qu’on se fait par la vertu. […] « Mais vous, qui êtes comme moi sectateur des principes plus spiritualistes et plus sublimes des disciples de Socrate et de Platon, avec quelle délicatesse ne faudra-t-il pas en développer la philosophie pour être compris ? […] Lisez : « Appliquez, dit-il, ces mêmes principes à la modération, à la tempérance, qui est la sage mesure des passions et qui les soumet à la raison. […] Quelle que soit donc la nature d’un être qui a sentiment, intelligence, volonté, principe de vie, cet être-là est céleste, il est divin, et dès lors immortel. […] Sur ce principe, que deviendraient la piété, la sainteté, la religion ?
Et certes je ne dis point que Veuillot soit avec Vindex, le gueux révolté qui va jusqu’au bout de sa pensée, contre Spartacus, le « radical » bien mis, qui a du linge et garde des principes : mais Vindex a vraiment, dans ce pamphlet, des airs du Satan de Milton ; et il est certain qu’il y avait en Veuillot un je ne sais quoi de caché, de secret, de dompté et d’étouffé par la foi, mais qui, sous couleur de fiction littéraire, s’épanche, gronde et rugit avec une sinistre allégresse dans les propos sauvages de l’esclave romain. […] Dans cette longue et douloureuse bataille plus quam civilia bella il me semble bien que c’est Veuillot, en principe, qui a raison. […] Certes il est permis à un bon catholique et il lui est même recommandé d’être, s’il peut, un bon politique, de se servir avec habileté des circonstances, voire de s’y plier dans l’intérêt de sa foi, mais à une condition : c’est qu’il ne paraisse jamais réduire ou limiter le domaine où cette foi doit s’exercer et qui est, par définition, universel, ni faire à ses adversaires l’abandon de ses propres principes et se diriger d’après les leurs. […] On enrage d’avoir raison contre ceux qui se réclament de nos propres principes. […] Et, en effet, si je consulte là-dessus ma propre expérience, je sens très bien que ce que les classiques de l’antiquité ont insinué et laissé en moi, c’est, en somme, le goût d’une sorte de naturalisme voluptueux, les principes d’un épicurisme ou d’un stoïcisme également pleins de superbe, et des germes de vertus peut-être, mais de vertus où manque entièrement l’humilité.
Mais le cours des destinées humaines est tel, et l’ironie des événements, l’indifférence du sort est si parfaite en soi et si profonde que, de cette révolution essentiellement mauvaise dans son principe, est sorti, après quelque temps, un nouvel état de choses paisible, animé et assez reflorissant pour qu’à dix-sept ans de distance, et en nous relisant aujourd’hui, cet excès de plaintes nous étonne un peu nous-même et amène sur nos lèvres un triste sourire (1864).
Mais M. de Dampmartin, par un scrupule assez rare et même louable en son principe, s’est interdit une si vaste perspective ; il n’a voulu parler que de ce qu’il a vu, et s’est imposé silence sur ce qu’il n’a fait qu’entendre des autres ; l’autorité des témoins les plus respectables n’a pu, nous dit-il, le faire déroger à cette loi.
En s’arrachant aux principes immuables, et se livrant à toute la fougue de leurs passions, ils altérèrent leur nature, l’habituèrent à une sorte de crise permanente, et la mirent comme en dehors des règles éternelles.
Si, en passant à leur tour par cette route lente et difficultueuse qu’elle a glorieusement parcourue la première, les pays voisins nous offrent une répétition affaiblie du spectacle consommé chez nous ; si, dans les moyens, dans les arguments, il y a de leur part emprunts et redites, nous devons leur en savoir gré et redoubler envers eux de faveur, laissant de côté la prétention puérile d’auteurs originaux, et heureux, comme nation, de voir nos principes se répandre et triompher.
En ce qui me concerne, je proteste de toutes mes forces contre ce triste reportage… …………………………………………………………………………………………………… … J’ai pour principe que le radotage des sots ne tire pas à conséquence… Et les foudres de cette lettre n’ont pas suffi à l’homme bénin.
Le réformateur Saint-Simon, qui était une façon d’aventurier brillant et passionné, Fourier, bonhomme d’une naïveté quasi-ridicule, ont posé une couple de principes autrement féconds que toute cette philosophie où M.
La tradition des principes philosophiques et de l’enthousiasme politique, par où débutèrent tant de jeunes esprits d’alors, ne lui arriva point. […] Un jour M. de Narbonne lui parlait de quelques mots jetés à l’Empereur sur l’éducation du Roi de Rome ; une autre fois, il lui touchait une idée qu’avait l’Empereur de réformer les auteurs classiques, semés de maximes et de principes qu’il faudrait élaguer avec art : « Dites-lui donc, » répliquait le jeune homme de goût, « que César ne s’avisa jamais de donner d’édition abrégée de Cicéron. » Et il ne fut plus reparlé de cela. […] Villemain dans sa critique professée, ce qui lui constitue une grande place inconnue avant lui et impossible depuis à tout autre, c’est de n’avoir pas été un critique de détail, d’application textuelle de quatre ou cinq principes de goût à l’examen des chefs-d’œuvre, un simple praticien éclairé, comme La Harpe l’a été à merveille dans les belles parties de son Cours ; c’est de n’avoir pas été non plus un historien littéraire à proprement parler, et dans ce vaste pays mal défriché, dont on ne connaissait bien alors que quelques grandes capitales et leurs alentours, de ne s’être pas choisi un sujet circonscrit, tel ou tel siècle antérieur, y suivant pied à pied ses lignes d’investigation, y élargissant laborieusement son chemin, y instituant une littérature historique, scientifique en quelque sorte, ne reculant pas devant l’appareil de la dissertation, comme fait M.
Tout le détail sensible du roman, descriptions et actions, traduit et mesure la qualité, l’énergie du principe moral intérieur. […] Il a pour principe que tous les hommes tendent au bonheur ; et la peinture de la vie, c’est pour lui la peinture des moyens qu’ils choisissent pour s’y diriger. […] On inculque ce beau principe aux individus dès le bas âge ; ils apprennent que le talent mène à tout : ils ont le talent ; ils apprennent que la supériorité sociale suit la supériorité intellectuelle : ils sont des esprits supérieurs.
On sait généralement que Cyrano de Bergerac, dans son Histoire comique des Etats et Empires de la Lune, indique parmi les moyens pour y monter un globe rempli de fumée : voilà le principe de la Montgolfière plus d’un siècle avant Montgolfier ! […] On ne se borne plus à constater une règle de grammaire : on en cherche patiemment la genèse à travers les âges ; on remonte à son origine, à son principe. […] Le philosophe emploie la méthode déductive ; d’un principe unique, je pourrais dire d’un axiome, il tire l’existence de Dieu, l’existence du monde, toute une série de corollaires enchaînés comme les théorèmes d’Euclide.
L’Académie française avait été, dans le principe, un hochet littéraire de la vanité de Richelieu, puis un luxe de cour, puis un moyen de discipliner les lettres et de dorer le joug que voulait leur imposer le despotisme. […] La nation est plus grande que nature ; les obstacles disparaissent, on ne voit que le but, on ne proclame que des principes ; ils sont vrais et divins comme les théories : on ne foule pas la terre, on marche sur les nues. […] L’assemblée constituante de 1848 n’avait pas reçu du temps et de la Providence les grandes nécessités d’initiation et de promulgation de principes de l’assemblée constituante de 1790, mais elle en avait le courage, le patriotisme, la haute raison, la vertu publique, souvent l’éloquence.
Cette exposition du sujet ne doit point être si claire, qu’elle instruise parfaitement le spectateur de tout ce qui doit arriver dans la suite, mais le lui laisser entrevoir comme une perspective, pour le rapprocher par degrés et le développer successivement, afin de ménager toujours un nouveau plaisir partant du même principe, quoique varié par de nouveaux incidents qui piquent et réveillent la curiosité. […] Les principes de l’exposition sont les mêmes pour la comédie. […] Les principes du dialogue sont les mêmes pour la comédie.
On oublie que ce système était celui du physicien réel, que les autres sont seulement ceux de physiciens imaginés, qu’on avait cherché un mode de représentation convenant en même temps à ceux-ci et à celui-là, et que l’expression équation avait précisément été le résultat de cette recherche : on commettrait donc une véritable pétition de principe en s’autorisant de cette expression commune pour mettre tous les systèmes au même rang et pour déclarer que tous leurs Temps se valent, puisqu’on n’avait obtenu cette communauté d’expression qu’en négligeant la différence entre le Temps de l’un d’eux — seul Temps constaté ou constatable, seul Temps réel — et les Temps de tous les autres, simplement imaginés et fictifs. […] ROUVIÈRE, p. 101-107 ; Jean BECQUEREL, Le principe de Relativité et la théorie de la gravitation, p. 29-32. […] La théorie de la Relativité exige avant tout, comme nous l’avons montré (p. 27 et suiv.), qu’on applique ce principe avec la dernière rigueur.
Esprits faux En partant d’un principe faux, on peut déduire une foule de propositions vraies par rapport à ce principe. […] Il était long, jaune, maigre, et propre dans ses habits, car il avait pour principe de ne laisser aucune prise à la malignité dans son extérieur. […] Les principes de la philosophie qu’il a mise en action se vulgariseront ; j’en suis bien fâché pour MM. de Pontmartin et Poitou, qui voient dans ces principes la ruine de la société, mais je ne les reconnais pas juges de la question. […] Il lui a manqué un philosophe qui pût diriger sa marche et donner, dès le principe, de la solidité à ses conceptions. […] Il peut donc dominer le Tout avec son savoir philosophique, et n’y avoir rien gagné pour le particulier, pour l’usage ; et même en insistant partout sur les principes les plus élevés, qui rendent tout possible, il peut facilement négliger les principes les plus familiers qui rendent tout réel.