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401. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIV » pp. 209-212

Saisset a beau dire des injures (car il en a dit) aux sceptiques, aux matérialistes ; il a beau dire que ces systèmes n’ont de prise aujourd’hui que sur les âmes basses et les esprits obtus (page 472), il échappe très-difficilement lui-même et les siens à ce scepticisme qui ne diffère pas notablement du matérialisme quant au résultat moral ; de plus il viole les droits de la philosophie qu’il prétend défendre en s’exprimant de la sorte sur des doctrines peu hautes et peu consolantes à coup sûr, mais envers qui les philosophes proprement dits n’ont pas à se montrer si injurieux.

402. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXII » pp. 328-331

Dans tout ce que nous venons de dire de la poésie française, nous désirons être bien compris ; nous ne prétendons en rien diminuer le mérite des poëtes français dont quelques-uns sont si évidemment supérieurs, nous ne parlons que de la langue même dans laquelle ils ont écrit et des conditions qu’elle leur a fait subir.

403. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 104-107

Nous ajouterons enfin, qu’il n’eût pas dû sur-tout confondre parmi les Ecrivains des Trois Siecles de notre Littérature, depuis François I jusqu’à nos jours, Guillaume de Lorris & Clopinel, qui vivoient dans le treizieme siecle ; encore moins faire un Auteur distingué du prétendu M.

404. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 121-125

Il n’a pas fait attention que chaque Langue a son génie particulier, ses tours, ses licences, & que prétendre les faire passer littéralement dans une autre Langue, c’est dénaturer également & l’Original & la Langue dans laquelle on traduit.

405. (1908) Après le naturalisme

Dans sa solitude, l’artiste prétend s’être libéré des contingences auxquelles est soumis le vulgaire. […] Son influence n’atteignit pas, en général, l’envergure qu’on doit lui souhaiter ni l’activité à laquelle elle pouvait prétendre : sa vie normale. […] nous ne prétendons pas, loin de là, que la Littérature se fasse servilement vulgarisatrice. […] Que prétend-on ? […] Même aux urnes, il est encore dans la main des exploiteurs de toutes sortes, dont il prétend se libérer.

406. (1864) Études sur Shakespeare

Les spectacles des peuples barbares s’adressent à leurs yeux avant de prétendre à ébranler leur imagination par le secours de la poésie. […] Le sculpteur fit des statues isolées ou des groupes peu nombreux, et ne prétendit point à composer avec des blocs de marbre des scènes violentes ou de vastes tableaux. […] Comment lui était-il permis de prétendre à porter un nom particulier, à former un genre distinct ? […] Dès lors s’accumulent devant ses pas les doutes, les difficultés, les obstacles qu’oppose toujours le cours des choses à l’homme qui prétend se l’assujettir. […] Ce ne fut point à sa pédanterie dramatique que Ben-Johnson dut alors l’empire que, du temps de Shakespeare, il n’osait prétendre à partager.

407. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Riposte à Taxile Delord » pp. 401-403

Riposte à Taxile Delord Un écrivain que je ne prétends nullement hostile par système ni méchant, mais qui s’est montré en ceci parfaitement léger, avait publié dans Le Siècle (fin de janvier 1864) une espèce de portrait-biographie de moi tout à fait inexact, et dans le dessein, avant tout, de faire rire aux dépens de celui qu’on dépeignait.

408. (1874) Premiers lundis. Tome II « Sextus. Par Madame H. Allart. »

Nous soumettons, sans prétendre les lui appliquer dans toute leur extension, ces remarques à l’auteur éclairé de Sextus.

409. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 157-161

L’Auteur du Siecle de Louis XIV, prétend que ce Livre n’est pas de M.

410. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 127-131

Est-ce sur de pareils sentimens qu’ont pris soin de se former ceux qui, avec des lumieres bien plus foibles, prétendent courir, peut-être avec plus de succès, la même carriere ?

411. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XX. Des Livres de facéties, des recueils d’anecdotes & de bons mots. » pp. 381-385

On prétend que l’auteur avoit un but en composant ses extravagances, & qu’il avoit pris le masque de la folie pour cacher la satyre qu’il vouloit faire du Pape, des Cardinaux & de l’Eglise.

412. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 38, que les remarques des critiques ne font point abandonner la lecture des poëmes, et qu’on ne la quitte que pour lire des poëmes meilleurs » pp. 554-557

Qu’on fasse donc un poëme meilleur que l’éneïde, si l’on veut diminuer l’admiration que les hommes ont pour cet ouvrage, et si l’on prétend lui enlever ses lecteurs.

413. (1899) Arabesques pp. 1-223

… Vous ne vous entendez même pas entre vous, ô chevaliers de l’Abscons, et vous prétendez que nous nous inclinions sans discuter ! […] Mais aussi je suis libre : nul ne peut prétendre qu’il me fera écrire contre ma pensée. […] Un autre prétend prouver que les Anglais sont des Sémites. […] Il prétendit enfin « poser la base sur laquelle un temps meilleur pourra édifier la Justice ». […] Les économistes prétendent lui persuader que, s’il ne mange pas à sa faim, c’est une chose toute naturelle, et qu’il doit s’y résigner sous peine de lèse-Malthus.

414. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Existe-t-il encore des gens qui prétendent n’apprécier qu’un type de beauté et condamner tout le reste ? […] Il prétend, s’il lui plaît, changer d’avis d’une heure à l’autre. […] Sérieux comme il l’est, il ne pardonne pas à ceux qui prétendent l’amuser, surtout s’ils ne réussissent pas. […] France ne prétend consulter que son goût, il s’est du moins efforcé de l’élargir. […] Leconte de Lisle, ont dû ou prétendu être aussi impersonnels que possible.

415. (1910) Rousseau contre Molière

Eliante, à son dire, prétend être maîtresse au logis et ne trouve que tout va bien que si elle commande. […] Que prétend Rousseau, comme bien d’autres ? […] La marque de la vraie piété est de ne se soucier que d’elle-même, et dès que la religion prétend s’ériger en guide de la vie, elle devient suspecte à Cléante de « faste » et d’insincérité. […] En vain sur tous ses pas nous prétendons régner : Je trouve que le cœur est ce qu’il faut gagner. […] Que si, par un abus de mots, vous prétendez que l’avarice est un préjugé, je dirai que, dans l’Avare, ce prétendu préjugé n’est nullement ni en lutte avec une force de la nature ni vaincu par elle.

416. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Était-ce qu’il crût bien nécessaire, comme on l’a prétendu, de réfuter le paradoxe de Descartes sur les animaux machines ? […] Mais, en réalité, son prétendu scepticisme, et sa critique, et son ironie même ne sont chez lui que des procédés, ou une méthode, pour nous conduire à des conclusions très certaines. […] Quelques mauvais plaisants n’ont-ils pas en effet prétendu que les principes de l’Évangile, s’ils étaient fidèlement suivis, énerveraient le courage de ceux qui les professent ? […] Je ne prétends seulement pas qu’il eût une conscience très claire de la nature, de l’étendue, de la portée des conclusions où il se laissait entraîner par sa dialectique. […] c’est Voltaire qui le prétend, et nous ne sommes pas tenus de l’en croire ; mais il suffit ici que ce fût une « autre » philosophie.

417. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Ou bien ne prétendez-vous couronner que le premier après vous tous ? […] On le lui a pour ainsi dire promis, à ce qu’il prétend. […] Le Parisien prétend, à tort ou à raison, qu’un Américain ressemble toujours plus ou moins à un Anglais. — Mais enfin, qu’est-ce qui préoccupe les Parisiens dans ce moment-ci ?  […] Il ne semblait pas devoir prétendre, par son origine, au grand retentissement qu’il a obtenu. […] Renan à tracé un programme fort net de l’enseignement qu’il se proposait de faire, et qu’il n’a fait aucune concession à ceux qui prétendent avoir le monopole de la vérité.

418. (1890) Nouvelles questions de critique

Je crois que l’on a prétendu les tenir au courant de la science. […] N’y aurait-il pas peut-être plus d’indiscrétion que de respect à lui soustraire ainsi ce qu’il prétendait nous cacher ? […] En vérité, les avocats ne se moquent-ils point quand ils se prétendent frustrés dans ce partage de l’attention publique ? […] Mais, en réalité, sur les autres, sur les morts, — ceux dont aucun vivant ne prétend à se réclamer, comme par exemple M.  […] Mais on ne saurait guère prétendre que Carlyle soit plus intéressant que Cromwell, Michelet que Napoléon, ni même tous les quatre ensemble que la France et que l’Angleterre.

419. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Taine prétendissent l’obliger d’en changer ? […] Mais quelle est cette affectation de prétendre ne pas « juger » quand en effet on juge ? […] et, quand on fait une chose, de prétendre nous persuader qu’on en ferait une autre ? […] De certains connaisseurs prétendent pourtant que c’est le contraire. […] Personne, je pense, n’oserait prétendre qu’il n’y ait pas un art de chanter.

420. (1883) Le roman naturaliste

Zola n’a pas l’air de se douter qu’une pareille créature mettrait en fuite ce baron Hulot lui-même, — dont il a visiblement prétendu nous donner le pendant. […] On prétendit, quand parut Madame Bovary, qu’il y avait là des pages que Balzac eût signées. […] On a prétendu qu’elle aurait dû finir dans le désordre galant et dans la débauche nocturne. […] La négative : que son prétendu naturalisme consistât peut-être, et surtout, à manquer de naturel. […] Qui le prétendra ?

421. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Ils ont prétendu, une fois de plus, démontrer la nécessité du surnaturel et de la providence. […] Avec celui-là elle prétend raisonner, avec celui-ci elle ne raisonne point. […] Il n’est homme, si démocrate qu’il prétende être, qui ne soit fier d’appartenir à une famille d’honnêtes gens ; il n’est personne qui ne tienne compte à un homme d’être d’une bonne famille. […] C’est l’éternité politique, au contraire, que Bonald prétend inventer, c’est l’élixir de vie sociale perpétuelle. […] Or ce que les hommes n’ont point fait au commencement de l’histoire, il est vrai que dans une révolution radicale ils prétendent le faire, et, en une certaine mesure, ils le font.

422. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — I. Sur M. Viennet »

C’est de ce dernier, lui-même, de ce Voltaire immortel, qu’il prétend procéder ; et l’on conviendra qu’il tient le drapeau d’une main ferme et qu’il n’a pas l’air d’un vaincu.

423. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. — POST-SCRIPTUM. » pp. 269-272

Ce n’est pas une conclusion qu’un tel recueil comporte, et nous ne prétendons en effet ni conclure ni clore.

424. (1890) L’avenir de la science « A. M. Eugène Burnouf. Membre de l’Institut, professeur au Collège de France. »

Nous saurons maintenir la tradition de l’esprit moderne et contre ceux qui veulent ramener le passé et contre ceux qui prétendent substituer à notre civilisation vivante et multiple je ne sais quelle société architecturale et pétrifiée, comme celle des siècles où l’on bâtit les Pyramides.

425. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 260-264

La sienne, sans prétendre au sublime, offre un ton simple, noble, intéressant, affectueux, naturel ; un style pur, correct, élégant, qui pénetre l’ame, sans la contraindre ni l’agiter.

426. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre III. Des Philosophes chrétiens. — Métaphysiciens. »

Une chose n’est bonne, une chose n’est positive qu’autant qu’elle renferme une intention morale ; or, toute métaphysique qui n’est pas théologie, comme celle des anciens et des chrétiens, toute métaphysique qui creuse un abîme entre l’homme et Dieu, qui prétend que le dernier n’étant que ténèbres, on ne doit pas s’en occuper : cette métaphysique est futile et dangereuse, parce qu’elle manque de but.

427. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Nisard »

Il prétendait, comme on sait, descendre de Totila, roi des Goths, et se faisait appeler Altesse et duc de Vérone, avec un aplomb que rien dans sa vie ne déconcerta, ni les moqueurs, ni les ennemis, ni les incrédules.

428. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Sans prétendre retracer une vie si diverse et si fuyante, il y a eu devoir et plaisir pour nous à bien saisir du moins cette physionomie à laquelle s’attache un enchantement immortel, et qui, même sous ses voiles redoublés, nous venait sourire du fond de notre cadre austère. […] Suivre la vie de Mme de Longueville à cette époque, dans les rivalités commençantes, dans les intrigues et bientôt les guerres de la Fronde, ce serait se condamner (chose agréable d’ailleurs) à émietter les Mémoires du temps ; ce serait surtout vouloir enregistrer tous les caprices d’une âme ambitieuse et tendre, où l’esprit et le cœur sont dupes sans cesse l’un de l’autre ; ce serait prétendre suivre pas à pas l’écume légère, la risée des flots : In vento et rapida scribere oportet aqua162. […] Cette nouvelle ne vous sera pas désagréable… Je prétends que, pour me donner une sensibilité pour Dieu que je n’ai point encore, et sans laquelle je ferois pourtant l’action que je vous ai dite, si l’on avoit la paix, vous me fassiez la grâce de m’écrire souvent et de me confirmer dans l’horreur que j’ai pour le siècle. […] Il aurait toujours prétendu y suivre la même nature s’inquiétant, se raffinant pour se reprendre à mieux, et persistant sous ses transes. « L’orgueil est égal dans tous les hommes, a-t-il dit encore, et il n’y a de différence qu’aux moyens et à la manière de le mettre au jour. » Il lui eût fallu avoir en lui le rayon pour le voir en elle comme il y était.

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