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1269. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

L’illustration du roman commence par l’abatage d’un très vieux camphrier poussé sur la montagne de Yonédani-Yama, l’abatage d’un camphrier sacré, où les bûcherons, dans leur œuvre sacrilège, se blessent en tombant des branches. […] Or les trois ans sont expirés, il est au bout du bail de sa force mystérieuse, et poussé à cette visite par l’influence occulte de la statue qui veut se venger. […] Et il serait amené à cette hypothèse par la légende de la planche, qui est celle-ci : Quelle nouvelle chose que de voir pousser la jeune mariée (le nom d’une espèce de salade de là-bas) dans le sable de la plage ! […] Cette éruption qui a fait pousser sur la droite du Fouzi-yama un petit mamelon, amène une planche caricaturale où un Japonais explique à un Japonais, affligé d’une énorme loupe à la joue, qu’il est arrivé à la montagne ce qui est arrivé à sa joue. […] Dessins très poussés, très finis, et ayant le caractère de ses dessins appliqués de la Soumida dans les dernières années du siècle dernier.

1270. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Les derniers adeptes tentent une sorte de néo-romantisme désespéré, et poussent aux limites extrêmes le côté négatif de leurs devanciers. […] Ce sont les révélateurs antiques du Beau, ceux qui poussent à travers les siècles les premiers cris sublimes de l’âme humaine, les grands poètes populaires et nationaux. […] La horde cruelle et inexorable des élégiaques échappés de la barque d’Elvire et les austères conservateurs de la pudeur critique ont poussé le même cri de détresse et d’horreur.

1271. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Où trouvez-vous, lui disons-nous, la racine de l’exotisme de Chateaubriand : c’est un ananas poussé dans une caserne ! […] Il semblait que ces gens eussent poussé le travail, la patience et la conscience aux dernières limites. […] De loin nous entendions une piaillerie : les gamins du village d’à côté, les petits rabatteurs, qui poussaient, en se jouant, des cris de sortie d’école, dans les arbres.

1272. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Ainsi poussé, Amour entre en colère, mais Folie lui soutient que c’est bien à elle de passer devant. […] Quelle Syrène hors du sein ce chant pousse, Qui decevroit le caut Prince de Grèce ? […] C’est toi qui fais que la Lune Mène au galop ses moreaux Le long de la lice brune, Claire de mille flambeaux ; C’est toi qui de main maîtresse Pousse avant la blonde tresse Du Soleil au fond des eaux. […] Qui les pousse ? […] Je crains beaucoup qu’il me pousse Hors de ma propre maison.

1273. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Tous ces tueurs ont pour eux d’avoir été tués à leur tour… Je pense à la dernière nuit de Robespierre, couché sur une table, la mâchoire fracassée, et au cri terrible qu’il poussa quand on lui retira sa mentonnière avant de le guillotiner. […] J’en ai surtout quand je considère avec quelle aisance Flaubert écrivait à ses amis, en une matinée, des lettres de vingt pages, qui sont déjà vraiment d’un style très poussé. […] Après avoir rugi comme un lion, il se mettra à pousser, pendant plusieurs minutes, de petites plaintes de nouveau-né. […] Je ne vous rappellerai que cette strophe de Lamartine : Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges Jeter l’ancre un seul jour ? […] C’est sans doute pour cela qu’il est triste et que, ayant à s’arranger un intérieur, il a conçu et réalisé un musée de Cluny poussé au sombre.

1274. (1921) Esquisses critiques. Première série

La réunion des qualités qu’il faut pour pousser des recherches en des directions si distinctes surprend, — car ce n’est pas l’ordinaire du roman d’analyse d’être machiné comme un roman d’aventures. […] Il nous le dit expressément, nous convie à faire cet effort, nous engage, nous pousse à pénétrer dans cette heureuse contrée que dépeint avec poésie son œuvre de romancier, et dont son œuvre de chroniqueur explique le système. […] Toutes les recherches techniques de ce temps (l’un de ceux qui les poussèrent le plus loin et le plus avant) se reflètent dans le langage de cet écrivain, dont l’originalité tient pour partie à l’étrange combinaison de l’héritage traditionnel avec un effort si nouveau. […] Non, car pour achever de la peindre, il faut encore faire sentir qu’elle est un résultat d’extrême culture, un aboutissant, une pousse terminale. […] Monsieur Lavedan, par exemple, ne peut pas dire : la pomme crie sous le couteau, mais il dit : la pomme pousse de petits cris sous la langue d’argent du couteau .

1275. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Je ne sçai pas comment on peut pousser ainsi la morale jusqu’à la superstition, et s’accommoder en même temps de celle d’Homere. […] Il faut bien aimer les répétitions pour une pareille délicatesse ; vous n’aurez satisfaction là dessus que dans Homere : les historiens mêmes les plus éxacts ne poussent pas leur scrupule jusques-là. […] C’est apparemment un de ces endroits qui a fait dire à Aristote que le poëme pousse le merveilleux jusqu’au déraisonnable. […] Les soupirs qu’Agamemnon poussoit sans cesse du fonds de son coeur se suivoient de même, et il étoit dans une continuelle agitation. […] Des cignes du caistre on voit les bataillons à flots tumultueux inonder les sillons de cent battemens d’aîle, ils expriment leur joye ; et frappent l’air de cris que l’écho leur renvoye, sur les bords du Scamandre, ainsi les argiens poussent cent cris rendus par les échos troyens.

1276. (1893) Alfred de Musset

Précoce d’esprit dans ses études, l’amour-propre le poussait moins qu’un certain besoin de distinction. […] Ses grands amis du Cénacle lui faisaient réciter ses vers, le conseillaient, et il va sans dire qu’ils le poussaient dans leur propre voie. […] Non, non, j’en jure par ma jeunesse et par mon génie, il ne poussera sur ta tombe que des lys sans tache. […] Sans faire de tapage, sans pousser de cris, Barberine donne au jeune Rosemberg une leçon dont il se souviendra, et peut-être sans trop d’amertume. […] Cette jeunesse dissolue adore chez Musset l’expression de ses propres vices ; dans ses vers elle ne trouve rien de plus beau que certaines poussées de verve où il donne comme un forcené.

1277. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Le sang ainsi poussé par le cœur dans les artères va se purifier en tout ou en partie de divers produits d’élimination et par des mécanismes divers, suivant les organismes ; mais ce qu’il importe de savoir ici, c’est que le sang artériel est celui qui se dirige vers nos organismes élémentaires et qui leur distribue toutes les substances capables de réagir sur eux. […] Si, au lieu des deux jambes, on n’en préserve qu’une de l’empoisonnement, le résultat est le même ; seulement il n’y a qu’une jambe qui se meut quand on pince l’animal, et cette jambe pousse tout le reste du corps devant elle quand on place l’animal dans l’eau. […] Le cœur ne serait pas seulement un moteur vital qui pousse le liquide sanguin dans toutes les parties de notre corps qu’il anime ; le cœur serait aussi le siège et l’emblème des sentiments les plus nobles et les plus tendres de notre âme. […] Quand l’oreillette se contracte, le sang est poussé dans le ventricule parce que la valvule auriculo-ventriculaire s’abaisse ; quand le ventricule se contracte, le sang est chassé dans les artères parce que la valvule sygmoïde ou artérielle s’abaisse pour laisser passer le liquide sanguin en même temps que la valvule auriculo-ventriculaire se relève pour empêcher le sang de refluer dans l’oreillette. […] Le savant qui a poussé l’analyse expérimentale jusqu’au déterminisme d’un phénomène voit clairement qu’il ignore ce phénomène dans sa cause première, mais il en est devenu maître ; l’instrument qui agit lui reste inconnu dans son essence, mais il connaît la manière de s’en servir.

1278. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

« S’il lui plaît de s’étendre tantôt sous un vieux chêne, tantôt sur un moelleux gazon, les eaux profondes du fleuve roulent sous ses yeux entre leurs rives élevées, les oiseaux gazouillent dans les branches, les sources répandent, en murmurant, leurs eaux courantes et l’invitent par leur bruit monotone à de légers assoupissements ; mais quand la saison d’hiver ramène les pluies, les foudres et les neiges dans le ciel, il pousse, aux aboiements de sa meute de chiens, les féroces sangliers dans les toiles qu’il leur a tendues, ou bien, sur des baguettes invisibles, il tend le filet à larges mailles aux grives gourmandes qui viennent s’y abattre ; il prend au lacet le lièvre peureux ou la grue voyageuse, proie enviée de son foyer. […] Mais si vous êtes seulement un homme de bon sens et de goût exquis, un amateur des délicatesses de l’esprit et des grâces de la poésie ; si vous ne sentez plus dans votre cœur ou si votre nature tempérée n’a jamais senti les brûlures sacrées ni les stigmates toujours saignants des fortes passions : amour, dévouement, religion, soif de l’infini ; si une félicité facile et constante vous a servi à souhait dans les différents âges de votre vie ; si vous avez passé l’âge des tempêtes, l’équinoxe de cette vie ; si vous êtes détrompé des hommes et de leurs vains efforts pour se retourner sur leur lit de chimères ; si vous avez vu dix révolutions et cent batailles soulever pendant soixante ans la poussière des places publiques et des champs de mort sans rien changer dans le sort des peuples que le nom de leur servitude et de leurs déceptions ; si vous avez vu les prétendus sages de la veille déclarés fous le lendemain, et les philosophies et les systèmes qui avaient fanatisé les pères devenir la dérision de leurs fils ; si la pensée humaine, toujours active et toujours trompée, vous a attristé d’abord par ce perpétuel enfantement du néant ; si, après avoir pleuré sur ce tonneau retentissant des Danaïdes qu’on appelle Vérité, vous avez fini par en rire ; si, sans chercher plus longtemps cette impénétrable moquerie du destin qui pousse le genre humain à tâtons de la vie à la mort, vous avez pris le parti de douter de tout, de laisser son secret à la Providence, qui, décidément, ne veut le dire à aucun mortel, à aucun peuple et à aucun siècle ; si vous vous laissez glisser ainsi sur la pente, comme l’eau de l’Anio qui glisse en gazouillant sous le verger d’Horace ; si vous n’avez ni femme ni enfant qui doublent et qui perpétuent pour vous les soucis de la vie ; si votre cœur, un peu rétréci par cet égoïsme qui se replie uniquement sur lui-même, a besoin d’amusement plus que de sentiment ; si vous possédez cet Hoc erat in votis , ce vœu d’Horace, un joli domaine aux champs pour l’été, une maison chaude l’hiver, tapissée de bons vieux livres ( nunc veterum libri ) ; si votre fortune est suffisante pour votre bien-être borné ; si vous avez pour amis quelques amis puissants, amis eux-mêmes des maîtres du monde, avec lesquels vous soupez gaiement en regardant combattre Pompée et mourir Cicéron pour cette vertu que Brutus appelle un vain nom en mourant lui-même ; enfin, si vous n’avez pas grand souci des dieux, et si les étoiles vous semblent trop haut pour élever vos courtes mains vers les choses célestes ; oh !

1279. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

C’est le tiroir épique, c’est la bataille de Waterloo : qu’a-t-elle à faire dans cette épopée de petites misères d’un forçat et de quatre filles dans le bourbier du bagne ou des mauvais lieux de Paris : à moins que ce ne soit pour exciter la pitié sur ces quatre-vingt mille malheureux soldats de vingt ans, hier heureux laboureurs, arrachés à leur famille par un conquérant, pour les pousser sur quatre lieues de carnage ? […] Un effluve de l’ouragan divin se détache et vient passer à travers les hommes, et ils tressaillent, et l’un chante le chant suprême, et l’autre pousse le cri terrible.

1280. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Par là il s’achemina vers la poésie philosophique ; il y fut poussé par une influence générale qui porta tous les nobles esprits de ce temps à souffrir, à espérer, à vivre enfin pour l’humanité tout entière : un large courant d’amour social se répandit après 1830 dans la littérature. […] Et par endroits perçait une originalité certaine de tempérament, dans quelques mots de passion profonde, dans quelques poussées de mélancolie simple ou de moquerie gouailleuse.

1281. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

— Et l’on a poussé la folie jusqu’à demander de quelle utilité était au monde l’Othello de Shakespearea ; on a proposé sérieusement à l’Humanité d’abolir le drame ; car, le drame étant la peinture de passions tristes ou coupables, on ne voyait pas quel avantage en résultait pour l’Humanité. […] La vie du monde extérieur coule sans cesse, et l’industrie humaine la gouverne comme nous poussons de l’eau avec une rame.

1282. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

On avait poussé le devoir de l’abnégation jusqu’à effacer des ouvrages le nom de l’auteur, et l’œuvre n’y portait pas la marque de l’ouvrier. […] En aucun ouvrage du même genre on n’a poussé plus loin l’art de s’approprier, ni mieux connu le chemin de toutes les intelligences saines, ni enseigné en termes plus exacts des notions plus précises et plus accessibles à tous.

1283. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Il importe peu à notre objet actuel de pousser plus loin cette délicate analyse, d’essayer de reconstruire en quelque sorte, d’une part, les Logia originaux de Matthieu ; de l’autre, le récit primitif tel qu’il sortit de la plume de Marc. […] Quelques sentences sont poussées à l’excès et faussées 62.

1284. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Préface (1879)29 Sur une grande table à modèle, aux deux bouts de laquelle, du matin à la tombée du jour, mon frère et moi faisions de l’aquarelle dans un obscur entresol de la rue Saint-Georges, un soir de l’automne de l’année 1850, en ces heures où la lumière de la lampe met fin aux lavis de couleur, — poussés je ne sais par quelle inspiration, nous nous mettions à écrire ensemble un vaudeville avec un pinceau trempé dans de l’encre de Chine. […] Nous étions un peu poussés à cette pièce, il faut l’avouer, par une croyance à des événements prochainement graves.

1285. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Quelquefois je rougissais subitement et je sentais couler dans mon cœur, comme des ruisseaux d’une lave ardente ; quelquefois je poussais des cris involontaires et la nuit était également troublée de mes songes et de mes veilles. » Il appela la mort. […] La plainte monocorde et maladive de Senancour est sincère ; les sentiments de René sont outrés et poussés à une telle violence que l’on en sourit.

1286. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Pierre Janet, soit le terrain sur lequel peuvent pousser une foule d’anomalies, personne ne le contestera : la fausse reconnaissance est du nombre. […] De même, quand nous écoutons une phrase, il s’en faut que nous fassions attention aux mots pris isolément . c’est le sens du tout qui nous importe ; dès le début nous reconstruisons ce sens hypothétiquement ; nous lançons notre esprit dans une certaine direction générale, quitte à infléchir diversement cette direction au fur et à mesure que la phrase, en se déroulant, pousse notre attention dans un sens ou dans un autre.

1287. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

« Ainsi, dit Flourens, les diverses parties du système nerveux ont toutes des propriétés distinctes, des fonctions spéciales, des rôles déterminés ; nulle n’empiète sur l’autre2. » Peut-on pousser encore plus loin la détermination des organes correspondant aux fonctions de relation ? […] Une école cependant pousse la nouvelle science physiologique des rapports du physique et du moral jusqu’à des conclusions contredisant certaines vérités de sens intime que l’analyse psychologique semblait avoir mises hors de débat.

1288. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — III. (Fin.) » pp. 246-261

À Milan il visite Beccaria, célèbre par son livre philanthropique Des délits et des peines : mais Duclos ne donne pas à l’aveugle dans ces nouveautés qui, poussées trop loin, tendent à désarmer la société et à énerver la justice.

1289. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Il y a des âmes nées guerrières ; elles le sont par l’instinct qui les pousse aux périls, par les ressources de génie qu’elles y trouvent, et les talents, chaque fois imprévus, qu’elles y déploient, comme par l’ardeur croissante dont elles s’y enflamment ; elles le sont aussi, pendant et après l’action, par l’expression et par la parole.

1290. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — III » pp. 90-104

Dans un moment où le soupçon régnait et où la discorde était près d’éclater parmi eux, il s’adressa à la dévotion italienne et fit diversion aux querelles moyennant des processions publiques et des prières : « Car de jeûnes, dit-il gaiement, nous en faisions assez. » Ces jeûnes étaient poussés aux dernières limites du possible : « Ni la ville ni nous ne mangeâmes jamais, depuis la fin de février jusques au vingt-deuxième d’avril, qu’une fois le jour : je ne trouvai jamais soldat qui en fît plainte. » Lui-même et les autres chefs ne mangeaient plus, depuis la fin de mars, qu’un petit pain, un peu de pois avec du lard et des mauves bouillies, et une fois le jour seulement : Le désir que j’avais d’acquérir de l’honneur, dit-il, et de faire souffrir cette honte à l’empereur (Charles Quint) d’avoir arrêté si longuement son armée, me faisait trouver cela si doux qu’il ne m’était nulle peine de jeûner.

1291. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

Non, je ne crois pas que Dangeau, même en cet endroit, ait été si près de sourire ; on n’a jamais pris plus constamment au sérieux toutes ces puérilités majestueuses, qui avaient, au reste, leurs avantages, si on ne les avait poussées si à bout.

1292. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Les Chants modernes, par M. Maxime du Camp. Paris, Michel Lévy, in-8°, avec cette épigraphe. « Ni regret du passé, ni peur de l’avenir. » » pp. 3-19

Il y a de beaux vers, surtout des poussées éloquentes.

1293. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Il risque la tirade, il la pousse et la place où il le peut. — Ô Nil, que l’on a bien fait pour ta plus grande gloire d’ignorer longtemps tes sources !

1294. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

Quelques autres prétendent que le cas de Roger est trop singulier et trop poussé à bout pour être tout à fait vrai, que l’impitoyable rigueur logique avec laquelle procède sa passion est plus logique que la vérité même, ou du moins que la vraisemblance en pareil cas ; que cette impression se prononce surtout en avançant, et qu’on y croit sentir un parti pris ; que ce n’est que quand on invente que l’on est tenté ainsi d’exagérer, et que tout s’expliquerait pour la critique s’il n’y avait de tout à fait observés que les trois quarts de l’histoire de Roger, le reste étant inventé et composé.

1295. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Rivet (23 octobre 1853), les travaux préparatoires dont je vous ai parlé… Il s’agit de savoir s’il y a maintenant quelque chose à tirer de ces matériaux qui ne sont qu’un fumier inutile si par leur moyen on ne fait pas pousser quelque plante nouvelle.

1296. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Mélanges scientifiques et littéraires, (suite et fin.) »

Mais il revenait quelquefois, il réagissait contre son goût et son humeur, et son second mouvement était alors de profiter, à son tour, de ces documents nouveaux pour pousser plus avant lui-même l’étude des savants illustres.

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