Le moine n’en est pas moins ridiculement placé dans ces peintures allégoriques. […] Tragédie ) ; mais nous placerons ici quelques observations particulieres aux personnages de l’épopée. […] Les opérations destructives sont rapides & bruyantes ; nous les plaçons au rang des prodiges. […] Avec moins de génie que Tacite & que Corneille, un ministre, un législateur seront placés au-dessus d’eux. […] Cette vertu, c’est d’aimer les hommes ; ce talent, c’est de les placer.
Relisez ce chant admirable des Magnanarelles, placez-le dans la terre de Camargue, qui a le soleil de Cannes sans l’ombrage de ses orangers. […] Près d’Alphonse Tavan, plaçons un autre félibre, non moins malheureux aujourd’hui qu’il a perdu sa Zani, sa blonde bien-aimée. […] Encore là, la scène était-elle placée tout autour de ce vieux Luxembourg d’autrefois, que la pépinière continuait et rendait vraiment champêtre. […] Le Saxon, seul des peuples anciens, osa regarder la mort en face, sonder l’obscur au-delà et y placer une récompense ou un châtiment, le début d’une existence nouvelle. […] Seulement Coligny ne me paraît pas placé en si mauvaise compagnie.
Tourmenté cependant par cette idée, il alla se placer derrière un enfant et, brusquement, se mit à jouer. […] Par un hasard comme il ne s’en produit pas deux au cours d’une vie humaine, ils se trouvaient placés exactement dans les circonstances qui devaient porter leurs âmes au plus haut degré possible d’amour. […] Prise ainsi isolément, cette scène peut paraître un peu forcée, elle n’est que naturelle dans le roman, dans le milieu ou l’auteur l’a placée. […] Il la ramassa, non pas à pleine main, mais par la queue, entre l’index et le pouce, comme une chose dégoûtante, et il la plaça sur le coin de la table. […] Je ne m’exprime librement qu’avec les gens que je sais dégagés de toute opinion et placés au point de vue d’une bienveillante ironie universelle.
Lui-même il a placé la bombe destinée à la faire sauter. […] Je suis placé pour ainsi dire sur une crête entre deux précipices ; cette crête, je l’ai gravie à grand péril et n’en puis redescendre sans péril plus grand encore, et je me tiens heureux pour autant que le ciel au-dessus de ma tête reste calme. […] De quel prix n’est pas un cœur dur bien placé ? […] Le fil conducteur que Jaloux doit au Henry James des grandes nouvelles, c’est de placer l’unité de l’ouvrage dans un lent et graduel investissement de l’histoire qui en forme le sujet. […] Et, pour définir l’agrément de Maurois, me revient en mémoire de ce même Fontenelle une phrase que mieux que personne aujourd’hui Maurois pourrait reprendre à son compte : « C’est une idée qui me plaît, — et qui s’est placée dans mon esprit d’une manière riantefz » : en l’esprit de Maurois il semble que toujours de la sorte les idées soient placées ; d’où leur grâce, d’où cet attrait — comme d’un geste féminin — que prend, que garde chez lui l’acte même de penser.
Il plaçait donc essentiellement le Moderne dans le choix des sujets. […] Ainsi placée entre ce qu’elle aime et comprend être un mensonge, entre ce qu’elle hait et comprend être une vérité indestructible et meurtrière, que lui reste-t-il que de tout maudire, excepté la bonne Déesse, la seule qui offre aux vaincus la coupe remplie de l’eau du Léthé ? […] C’est pour cela que les frères de Goncourt déchiquettent leurs récits en une série de petits chapitres dont la juxtaposition montre la ligne totale d’une habitude, comme les petits cailloux d’une mosaïque, placés les uns à côté des autres, forment les lignes d’un dessin. […] Or l’homme qu’ils placent dans ce cadre ne pouvait pas voir ainsi. […] Si, avec cela, il prétend ne jamais conclure, s’il débarrasse son œuvre de tout caractère de thèse, en un mot, s’il manifeste cette ambition de placer le lecteur devant les scènes qu’il raconte comme devant la nature elle-même, le doute n’est pas permis sur ces tendances.
Le malheur fut qu’ils le placèrent dans le détail et non dans la conception. […] Il pourrait en face de Gygès placer Candaule, et entre eux Nyssia. […] Pourtant, je sens trop d’injustice à me placer au même point de vue en face de lui qu’en face de ces maîtres. […] Mais lequel de ses livres oserait-on placer, sur le rayon d’une bibliothèque des poètes, à mi-chemin entre Saint-Amand et Mendès ? […] Et ils placent ici l’argument capital du défunt poète Sully Prudhomme et aussi de M.
Ce n’est point un simple chaos de conversation, mais une forte histoire de la vie réelle, et qui placera, sans aucun doute, Miss Veitch à un rang éminent parmi les romanciers modernes. […] Il plaida la cause du véritable ornement pour le livre, contre la sotte habitude de placer le dessin là où il n’a que faire. […] Swinburne placerait Miss Christina Rossetti, dont l’Hymne du Nouvel An est décrit par lui comme la plus noble des poésies sacrées de notre langue, au point qu’aucune autre ne s’en rapproche assez pour mériter le second rang. […] Swinburne, en sa noble et naturelle loyauté, l’a placée sur un piédestal trop élevé. […] Elle s’est simplement placée entre le pays et ses sottises impétueuses et passagères.
. — Et plus tard, à sa rentrée en France après l’Empire, dans les trop courtes années qu’elle vécut, la voilà qui saisit avec la même promptitude le sens des transactions nécessaires, et sa liaison plus fréquente, dans les derniers temps, avec des personnes comme Mme de Duras, achève de placer en son existence toutes les teintes caractéristiques des phases sociales où elle a passé, depuis le salon à demi philosophique et novateur de sa mère jusqu’au royalisme libéral de la Restauration. […] Mais dès lors, au dire de Grimm, l’objet de ces satires avait su se placer à une hauteur où de pareils traits ne portaient pas. — Les terribles événements de la Révolution française vinrent couper court à cette première partie d’une vie littéraire si brillamment accueillie, et suspendre, utilement, je le crois, pour la pensée, le tourbillon mondain qui ne laissait pas de trêve. […] … N’êtes-vous pas heureux qu’une nation tout entière se soit placée à l’avant-garde de l’espèce humaine pour affronter tous les préjugés, pour essayer tous les principes ? […] » Plus tard, en avançant en âge, en croyant moins, nous le verrons, aux inventions nouvelles et à la toute-puissance humaine, Mme de Staël n’eût pas placé hors de l’ancien et de l’unique Christianisme le moyen de régénération morale qu’elle appelait de ses vœux. […] Il plaçait Calderon au-dessus de Shakspeare ; il blâmait sévèrement Luther et Herder.
Car, ces gens-là n’ayant rien de commun avec l’honneur, on n’a que de l’argent à leur donner. » Le bourreau placé entre les tratants et les histrions ! […] Depuis plus de vingt ans, le tribunal supérieur chargé de cette opération délicate n’avait jamais suspendu ses fonctions. — Mais, à chaque instant, des vues lumineuses et de haute politique générale sillonnent le sujet et élargissent les horizons : « Il est bon, dit le publiciste, en tout ceci purement judicieux, qu’une quantité considérable de nobles se jette dans toutes les carrières en concurrence avec le second ordre ; non-seulement la noblesse illustre les emplois qu’elle occupe, mais par sa présence elle unit tous les états, et par son influence elle empêche tous les corps dont elle fait partie de se cantonner… C’est ainsi qu’en Angleterre la portion de la noblesse qui entre dans la Chambre des communes tempère l’âcreté délétère du principe démocratique qui doit essentiellement y résider, et qui brûlerait infailliblement la Constitution sans cet amalgame précieux. » Et plus loin : « Observez en passant qu’un des grands avantages de la noblesse, c’est qu’il y ait dans l’État quelque chose de plus précieux que l’or187. » Il raille de ce bon rire, qui s’essaye d’abord comme en famille, ses compatriotes devenus les citoyens tricolores, et se moque des raisonnements sur les assignats : « Lorsque je lis des raisonnements de cette force, je suis tenté de pardonner à Juvénal d’avoir dit en parlant d’un sot de son temps : Ciceronem Allobroga dixit 188 ; et à Thomas Corneille d’avoir dit dans une comédie en parlant d’un autre sot : Il est pis qu’Allobroge. » Mais déjà il passe à tout moment la frontière et ne se retient pas sur le compte de la grande nation : « Quand on voit ces prétendus législateurs de la France prendre des institutions anglaises sur leur sol natal et les transporter brusquement chez eux, on ne peut s’empêcher de songer à ce général romain qui fit enlever un cadran solaire à Syracuse et vint le placer à Rome, sans s’inquiéter le moins du monde de la latitude. […] Et suit un éloge de la monarchie en une de ces images qui vont devenir familières à l’écrivain et qui saisissent la pensée comme les yeux : « La monarchie est réellement, s’il est permis de s’exprimer ainsi, une aristocratie tournante qui élève successivement toutes les familles de l’État ; tous les honneurs, tous les emplois sont placés au bout d’une espèce de lice où tout le monde a droit de courir ; c’est assez pour que personne n’ait droit de se plaindre. […] Les hommes estimables viendront d’eux-mêmes se placer aux postes où ils peuvent être utiles…. » Voilà un idéal de 1814 et de 1815, une vraie idylle politique que j’aurais crue à l’usage seulement des crédules et des niais du parti. […] Il est bon, en histoire, de contrôler les récits l’un par l’autre, de se placer tour à tour sur chacun des revers des monts.
X Une seconde visite, où Boris se trouve placé à table entre deux sœurs, ne réussit pas mieux. […] À l’un des angles de sa chambre, il plaça une table façonnée avec les mêmes matériaux, dans le même genre, et près de cette table une chaise à trois pieds dont lui seul pouvait se servir. […] Bon gré, mal gré, Tatiana se trouva placée sous sa protection. […] C’était une chienne qui n’avait pas plus de trois semaines, dont les yeux s’ouvraient à peine, et qui était tellement affaiblie qu’elle n’avait pas même la force de faire un mouvement pour laper la boisson placée devant elle. […] Étienne apporta un verre de lait et le plaça devant Moumou, qui ne daigna pas même flairer cette boisson, et continua à trembler.
C’est parce que quelques-uns l’ont placé dans la perfection du métier que nous avons eu le rococo du romantisme, le plus insupportable de tous sans contredit. […] Delacroix l’injure d’un éloge exagéré pour avoir si bien vaincu la concavité de sa toile et y avoir placé des figures droites. […] Le paysage, qui néanmoins n’est qu’un accessoire, est, au point de vue où je me plaçais tout à l’heure, — l’universalité des grands maîtres, — une chose des plus importantes. […] Achille Devéria surtout s’est fait remarquer au Salon de 1846 par un tableau, le Repos de la sainte famille, qui non seulement conserve toute la grâce particulière à ces charmants et fraternels génies, mais encore rappelle les sérieuses qualités des anciennes écoles ; — des écoles secondaires peut-être, qui ne l’emportent précisément ni par le dessin ni par la couleur, mais que l’ordonnance et la belle tradition placent néanmoins bien au-dessus des dévergondages propres aux époques de transition. […] Papety, que quelques-uns, ses amis surtout, avaient pris pour un coloriste lors de son retour de Rome, a fait un tableau d’un aspect affreusement désagréable, — Solon dictant ses lois ; — et qui rappelle, — peut-être parce qu’il est placé trop haut pour qu’on en puisse étudier les détails, — la queue ridicule de l’école impériale.
Que si le mathématicien déclare se placer dans cet intervalle, c’est toujours en un certain point, à un certain moment, je veux dire à l’extrémité d’un temps t’ qu’il se transporte, et c’est alors de l’intervalle qui va jusqu’en T′ qu’il n’est plus question. […] Il s’inspire du même postulat, avec cette seule différence que, dans la course de nos intelligences finies le long de la succession toute apparente des choses, il met en avant de nous la lumière avec laquelle il prétend nous guider, au lieu de la placer derrière. […] Nous nous plaçons en un des points d’aboutissement de l’évolution, le principal sans doute, mais non pas le seul ; en et point même nous ne prenons pas tout ce qui s’y trouve, car nous ne retenons de l’intelligence qu’un ou deux des concepts où elle s’exprime : et c’est cette partie d’une partie que nous déclarons représentative du tout, de quelque chose même qui déborde le tout consolidé, je veux dire du mouvement évolutif dont ce « tout » n’est que la phase actuelle ! […] Pour que la vision s’opère, dit l’auteur d’un livre bien connu sur les « Causes finales », il faut « que la sclérotique devienne transparente en un point de sa surface, afin de permettre aux rayons lumineux de la traverser… ; il faut que la cornée se trouve correspondre précisément à l’ouverture même de l’orbite de l’œil… ; il faut que derrière cette ouverture transparente se trouvent des milieux convergents… ; il faut qu’à l’extrémité de la chambre noire se trouve la rétine… 23 ; il faut, perpendiculairement à la rétine, une quantité innombrable de cônes transparents qui ne laissent parvenir à la membrane nerveuse que la lumière dirigée suivant le sens de leur axe 24, etc., etc. ». — A quoi l’on a répondu en invitant l’avocat des causes finales à se placer dans l’hypothèse évolutionniste. […] Et l’on aurait d’autant plus de chances d’aboutir qu’on se placerait plus résolument alors dans l’hypothèse évolutionniste.
Son emphase complimenteuse, sa déclaration que la boucle de cheveux est placée au ciel parmi les astres, tout son attirail de phrases n’est qu’une parade de galanterie qui laisse percer l’indélicatesse et la grossièreté […] Le premier vers résume tout le livre précédent, et le second résume tout le livre présent ; c’est une sorte d’escalier qui conduit d’un temple à un temple, régulièrement composé de marches symétriques et si habilement placées, que de la première on aperçoit d’un coup d’œil tout l’édifice qu’on quitte, et que de la seconde on aperçoit d’un coup d’œil tout l’édifice qu’on va visiter. […] Voici ces vers si beaux traduits en prose ; j’ai beau traduire exactement, de toutes ces beautés il ne reste presque rien : Connais-toi donc toi-même, et ne te hasarde pas jusqu’à scruter Dieu. — La véritable étude de l’humanité, c’est l’homme. — Placé dans cet isthme de sa condition moyenne, — sage avec des obscurités, grand avec des imperfections, — avec trop de connaissances pour tomber dans le doute du sceptique, — avec trop de faiblesse pour monter jusqu’à l’orgueil du stoïcien, — il est suspendu entre les deux ; ne sachant s’il doit agir ou se tenir tranquille, — s’il doit s’estimer un Dieu ou une bête, — s’il doit préférer son esprit ou son corps, — ne naissant que pour mourir, ne raisonnant que pour s’égarer, — sa raison ainsi faite qu’il demeure également dans l’ignorance, — soit qu’il pense trop, soit qu’il pense trop peu, — chaos de pensée et de passion, tout pêle-mêle, — toujours par lui-même abusé ou désabusé, — créé à moitié pour s’élever, à moitié pour tomber, — souverain seigneur et proie de toutes choses, — seul juge de la vérité, précipité dans l’erreur infinie, — la gloire, le jouet et l’énigme du monde.
Quand on fusille un homme, on le fait placer là ordinairement, ajouta-t-il plus bas. […] Cette rencontre me révéla une nature d’homme qui m’était inconnue, et que le pays connaît mal et ne traite pas bien ; je la plaçai dès lors très haut dans mon estime. […] Il ne voulait pas lui-même placer un obstacle de plus sur la route d’une restauration que son père avait ramenée de l’exil.
Sachez, ajouta-t-il, que cette tête est faite selon la manière antique, qui est la bonne, et que, si elle était mieux placée, elle ferait un plus bel effet. […] Altoviti m’a fait voir son portrait en bronze, et m’a dit qu’il était de vous : il m’a fait le plus grand plaisir ; mais il l’a placé dans un faux jour, ce qui l’empêche de produire le merveilleux effet dont il est susceptible.” […] Étant donc à Rome, j’allai voir Altoviti, qui me répéta les paroles de Michel-Ange, et chez lequel j’avais placé quelque argent, dont il me devait l’intérêt, ainsi que le prix de son buste ; mais, quand nous fûmes sur cet article, il parut si refroidi envers moi, et il me donna de si mauvaises raisons, que je fus obligé de lui laisser mon argent en rente viagère à quinze pour cent, et que je perdis le prix du buste que je lui avais fait.
Le groupe d’arbres est d’un côté en demi-cercle, et forme comme la voûte d’une grotte ; nous nous assîmes sur de petites chaises placées autour d’une table ronde. […] Je me plaçai avec eux près de la table. […] « Ampère, dit-il, a placé son esprit si haut qu’il a bien loin au-dessous de lui tous les préjugés nationaux, toutes les appréhensions, toutes les idées bornées de beaucoup de ses compatriotes ; par l’esprit, c’est bien plutôt un citoyen du monde qu’un citoyen de Paris.
Elles pérorent et placent des phrases à tant la ligne. […] voici dans quelle situation je viens de le placer. […] Ce n’est pas par vertu ou par raison qu’on créera une littérature nouvelle : c’est spontanément, quand on se sera placé dans les conditions nécessaires pour cela.
Si vous placez côte à côte les deux images répondant à des groupes différents, vous êtes frappé de leur ressemblance. […] Un jour, on plaça une feuille blanche sur la page d’écriture qu’il venait de terminer : il se relut sur cette page blanche, faisant çà et là des ratures et des corrections qui coïncidaient exactement avec le texte placé dessous.
Quand les jesuites de Rome firent élever, il y a trente cinq ans, l’autel de saint Ignace dans l’église du Jesus, ils mirent au concours deux grouppes de cinq figures de marbre blanc qui devoient être placez à côté de ce superbe monument. […] Le Poussin en trente années de travail assidu dans un attellier placé au milieu de Rome, ne forma point d’éleve qui se soit acquis un grand nom dans la peinture, quoique ce grand homme fût aussi capable d’enseigner son art, qu’aucun maître qui jamais l’ait professé. […] Tels sont les bas-reliefs, qui se voïent sous l’arcade principale : les divinitez qui sont en dehors de l’arc, posées sur les moulures du ceintre des deux petites arcades, ainsi que les bas-reliefs écrasez, placez sur les clefs de voûte de ces arcades.
On la trouve plus ou moins enveloppée dans les premiers critiques anglais ou allemands qui aient réagi en faveur de Shakespeare, si longtemps méconnu dans le pays qui fait des lords avec des Macaulay et de simples baronnets avec des Walter Scott, et méconnu même des plus grands ; car, au commencement de ce siècle, Lord Byron lui-même osait placer Pope au-dessus de Shakespeare ! […] Nous ne l’avons que trop répété déjà, nous ne trouvons pas heureuse cette nomenclature, toute d’invention, d’une exécution très arbitraire toujours et d’une justesse souvent très vague, pour ne pas dire pis ; mais il faut l’avouer, le titre collectif sous lequel François Hugo a placé ces deux drames de Shakespeare, qu’il a mis en un volume, dit bien la pensée de Shakespeare. […] Mais il ne s’agit pas de mes affreux goûts… Sur un mot très simple et très explicable, placé dans un des chœurs du Henri V, en l’honneur du comte d’Essex, François Hugo, qui a l’imagination fort alerte, nous enfile toute une histoire qui, je le crains pour lui, ne passera pas plus que le chameau à travers le trou de l’aiguille… Selon François Hugo, le comte d’Essex n’était pas seulement le miroir… de la vieille Reine Élisabeth ; il était par en dessous l’ennemi de l’intolérance religieuse de son gouvernement : c’était un philosophe anticipé et préludant ; et comme ce d’Essex était l’ami de Southampton, et Southampton l’ami de Shakespeare, et comme les amis de nos amis sont nos amis, Shakespeare se trouve donc être par ricochet un libéral et un opposant politique… Et j’ai vu l’heure, ma parole d’honneur !
Cette tendance des hommes à placer des types idéaux sous des noms propres, a rempli de difficultés et de contradictions apparentes les commencements de l’histoire. […] Tout ce que nous avons passé dans la table, se trouve placé ailleurs, et plus convenablement. […] Quoique cet homme célèbre n’ait rien écrit qui se rattache au système de Vico, nous croyons devoir le placer dans cette liste.
Les hommes, placés sur le haut de l’échelle par les grandes lumières, ont vu cette époque à la clarté que jetait sur elle la majesté des Écritures… La nature l’a confiée à ses observateurs ; les sciences s’en sont doutées ; la politique, couverte de honte, l’a pressentie dans ses chutes… « Oui, tous, soit en jouissant de ce grand secret encore voilé comme Isis, soit en tremblant de crainte que le voile des temps ne se déchirât, tous ont eu l’espoir ou la terreur de cette époque… « Quel cœur, en voyant tout cela, n’a pas aussi battu pour vous, ô France jadis si grande, et qui ressortirez plus grande encore de vos désastres ! […] Voici la pièce de Hadloub, traduite en vers, avec cette dernière idée de plus, et dans un style légèrement rajeuni du seizième siècle, où l’on peut supposer que quelque Clotilde de Surville, voisine de Ronsard et de Baïf, ou mieux quelque Marie Stuart la rima : Vite me quittant pour Elle, Le jeune enfant qu’elle appelle Proche son sein se plaça : Elle prit sa tête blonde, Serra sa bouchette ronde, O malheur !
Et ici se serait placée probablement son étude de l’homme, l’analyse des sens et des passions, la connaissance approfondie de notre être, tout le parti enfin qu’en pourront tirer bientôt les habiles et les sages. […] Entre autres manières dont cela peut être placé, écrit Chénier, en voici une : Un voyageur, en passant sur un chemin, entend des pleurs et des gémissements.
Je comparerais cette intelligence à un miroir presque plan, très-légèrement concave, qui a la faculté de s’égaler aux objets devant lesquels il est placé, et même de les dépasser en tous sens, mais sans en fausser les rapports. […] Dubois, qui, placé alors à Besançon, et lui-même atteint de cruelles douleurs et pertes domestiques, y cherchait un allégement dans l’entretien de l’amitié et dans les impressions pacifiantes d’une majestueuse nature.
À la chute du jour, il but de l’eau glacée pour apaiser sa soif ; ensuite il se fit apporter deux glaives, et, après les avoir examinés tous les deux, il en plaça un sous sa tête. […] Un soldat germain, s’élançant vers lui, l’atteignit d’un coup de son épée, soit par colère, soit plutôt pour le dérober à tant de dérisions et d’outrages, soit en cherchant à frapper le tribun ; l’arme trancha l’oreille du tribun, et le soldat fut à l’instant massacré. » XXV « Vitellius, forcé de relever la tête, par la pointe des épées qu’on lui plaçait sous le menton, était contraint, tantôt de présenter son visage aux insultes, tantôt de regarder ses propres statues s’écroulant sous ses yeux, tantôt la tribune aux harangues et la place où l’on avait tué Galba.
Les Grecs et les Romains ont parcouru la même route sous les Lagides et plus tard ; ils n’ont rien remarqué, ou du moins il n’est resté dans les ouvrages conservés jusqu’à nous aucune trace de ce nuage lumineux qui pourtant, placé entre le 11e et le 12e degré de latitude nord, s’élevait, au temps de Ptolémée, à 3 degrés, et en l’an 1000, du temps d’Abdourrahman, à plus de 4 degrés au-dessus de l’horizon. […] Le véritable télescope de l’homme n’est pas ce tube de bois peint, multiplicateur de la lumière et abréviateur des distances, placé au sommet d’un observatoire ; le véritable télescope, c’est le bon sens pieux de l’homme ignorant ou savant, peu importe, au travers duquel il ne voit pas, mais il conclut Dieu, le régulateur des univers qu’il lui a plu de créer, et de créer pour leur faire part de son éternité !
Il faut placer après cette date la présentation de Despréaux au roi, et les marques de bienveillance qu’il en reçut : c’est sans doute ce privilège si glorieusement recouvré qu’il céda au libraire Thierry, pour imprimer l’édition qui parut en 1674. […] Il accueillait tous les Lyonnais de distinction qui venaient à Paris, reconnaissant envers leur ville de bons intérêts qu’elle lui servait depuis tant d’années qu’il y avait placé ses fonds.
Certes, l’édifice du passé, qui se construit ainsi laborieusement, présente encore de nombreuses lacunes et il y a apparence qu’il en présentera toujours ; ça et là se dressent des arches colossales qui ne se rejoignent pas ; tel pilier façonné, sculpté, demeure isolé ; mais peu à peu, parmi les matériaux gisant à terre ou enfouis dans le sol, il s’en trouve qui comblent les vides et viennent se placer sur les pierres d’attente ; les substructions acquièrent de jour en jour une solidité à toute épreuve ; certaines parties sont assises, selon le vœu de Thucydide, pour toujours. […] § 3. — J’ai réservé, pour en parler avec plus d’ampleur, les rapports de la poésie et de la science, parce qu’elles passent pour être placées aux deux pôles et parce que, sans être aussi opposées l’une à l’autre qu’on le dit, elles sont pourtant séparées par un vaste écart.