/ 2220
604. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Haouâ est une mauresque rencontrée, perdue, retrouvée, aimée par l’auteur, — on n’oserait pas le dire, tant la chose reste vague, mystérieuse, indécise, dans ce récit, chef-d’œuvre de gaze transparente et voilante à la fois ! […] Je ne parle pas de l’intrépidité de l’historien, qui a égalé le courage des plus intrépides quand il a osé écrire cette histoire terrible sous les cent mille fusils qui l’ajustent déjà, en attendant l’heure de tirer, qu’avec son coup d’œil d’historien il doit voir venir !

605. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

Octave Feuillet, à la feuille de vigne vertueuse, n’aurait jamais osé s’y risquer. […] et sûre de soi — n’ait pas osé en décrire un… Elle en dit les commencements, mais elle ne l’achève pas.

606. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mikhaël, Éphraïm (1866-1890) »

Pierre Quillard Écarter le voile d’ombre, rompre par des paroles de gloire le sépulcral silence où dort celui qui jugeait également futiles, en présence de l’éternité, l’ostentation de l’orgueil et la plainte lâche de l’ennui, quelle main l’oserait, et quelle voix profanatrice ?

607. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quillard, Pierre (1864-1912) »

Oser cela, c’est être sûr de soi, c’est avoir la conscience d’une maîtrise, c’est affirmer tout au moins que, venant après Leconte de Lisle et après M. de Heredia, on ne faiblira pas en un métier qui demande, avec la splendeur de l’imagination, une certaine sûreté de main.

608. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roumanille, Joseph (1818-1891) »

Le premier, il avait osé s’attendrir en provençal, tout en riant parfois.

609. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVI. Consultation pour un apprenti romancier » pp. 196-200

Victor du Bled n’a jamais chiffonné que l’histoire de France de Dauban, si, malgré son âme lamartinienne, il n’osa jamais s’essayer dans la fiction personnelle, cette lacune de son éducation n’y est-elle pas pour beaucoup qu’oncques il ne manqua de respecter aucun pucelage, y compris hélas le sien ?

610. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Mais qui donc osera conclure de là que la botanique et la zoologie ne sont pas des sciences ?

611. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 202-207

Il osa dire un jour à un Courtisan de Louis XV, qui se vantoit d’être tendrement attaché à ce Prince : « Votre attachement, Monsieur, est celui du Vautour à sa proie ».

612. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 453-457

Les Journaux seuls peuvent offrir des ressources sûres pour retablir l’ordre & repousser les usurpations ; presque tous sont aujourd’hui dévoués aux corrupteurs du goût & de la morale : il n’y a guere que l’Année Littéraire & les Annonces & Affiches pour la Province, où l’on ose les combattre & les ridiculiser, encore même les Auteurs de ces Feuilles, aussi patriotiques que littéraires, sont-ils souvent exposes aux persécutions de l’amour-propre des Auteurs blessés de leurs censures, &c…..

613. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 115-120

Il faut convenir que ces admirateurs n’ont encore osé lui prodiguer leurs applaudissemens que dans l’Almanach des Muses, Almanach dont l’Auteur n’est pas plus infaillible dans ses éloges, que le Faiseur d’Almanach de Liége ne l’est dans ses prédictions.

614. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 192-197

Les Stances, avec grace, apprirent à tomber, Et le Vers sur le Vers n’osa plus enjamber.

615. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 190-194

Ose répandre encor sur ces vérités saintes, Les voiles enchanteurs de tes images feintes ; La noble fiction, en flattant les Esprits, Charme & conduit au vrai par des chemins fleuris, Orne la vérité des attraits de la Fable, Et l’offre à nos regards plus belle & plus aimable.

616. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 309-314

A la tête de ce petit Poëme, est un Avertissement où l'Auteur s'exprime ainsi : « Une fausse Philosophie, née de l'indépendance & de la présomption, leve aujourd'hui un front audacieux, s'arme de mille traits empoisonnés qu'elle ose lancer contre la Religion ; elle la poursuit avec une fureur qui n'a point d'exemple.

617. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 387-391

Comment oser paroître dans le monde poli, quand on s’est permis un pareil langage dans la solitude du cabinet ?

618. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre IV. Le Père. — Priam. »

Jusque-là, Priam n’a pas encore osé dire un mot de lui-même ; mais soudain se présente un rapport qu’il saisit avec une simplicité touchante : Comme moi, dit-il, il touche au dernier terme de la vieillesse.

619. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique Aprés cela j’oserai décider que generalement parlant, la musique est beaucoup plus efficace que la simple déclamation, que la musique donne plus de force aux vers que la déclamation, quand ces vers sont propres à être mis en musique.

620. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Pareillement, dans ce théâtre en ce moment, les âmes sont neuves, prêtes à tout sentir comme le poëte à tout oser. […] La pauvre Jane Grey était parfois « si misérablement bousculée, frappée, pincée, et maltraitée encore en d’autres façons qu’elle n’ose rapporter », qu’elle se souhaitait morte. […] Beaucoup de gens n’osent sortir de leur village après le soleil couché. […] Alors tu seras célèbre82. » Quand une femme se dépouille de son sexe, ses actions vont au-delà de celles de l’homme, et il n’y a plus rien qu’elle ne sache souffrir ou oser. […] —  Aussi volontiers que je le dis. —  Martell, un miracle, une femme qui ose mourir !

621. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Le jeune seigneur songe à l’épouser à présent, et veut être sûr qu’elle l’aime ; elle n’ose lui rien dire, elle a peur de lui donner prise sur elle ; elle est toute troublée de sa bonté, et pourtant il faut qu’elle réponde. […] Elle n’ose dire oui ; elle rougit et tremble ; il y a une grâce délicieuse dans cette pudeur effarouchée, dans ces effusions contenues. […] Il le relit quand il est près d’être attendri ; il s’irrite qu’elle ose se défendre : « J’enseignerai à la chère charmante créature à rivaliser avec moi en inventions ; je lui enseignerai à ourdir des toiles et des complots contre son vainqueur !  […] Il remédie à tout, il est prêt sur tout, il devine tout, il ose tout, contre tout devoir, toute humanité, tout bon sens, en dépit des prières de ses amis, des supplications de Clarisse, des remords de son propre cœur. […] Vous êtes alourdi par votre conscience qui vous traîne pas à pas et terre à terre ; vous avez peur de votre génie ; vous le bridez, vous n’osez trouver aux moments violents les grands cris, les franches paroles.

622. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIX » pp. 316-320

Alors en effet on se plaisait à concevoir une sorte de drame à la fois réel et idéal, qui reproduirait avec étude et fidélité les mœurs et les personnages de l’histoire, y associerait les passions éternelles de la nature humaine, et ferait parler le tout d’un ton plus simple et plus sincèrement poétique à la fois qu’on n’avait osé jusqu’ici.

623. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

Des villes d’Italie où j’osai, jeune et svelte, Parmi ces hommes bruns montrer l’œil bleu d’un Celte, J'arrivais, plein des feux de leur volcan sacré, Mûri par leur soleil, de leurs arts enivré ; Mais, dès que je sentis, ô ma terre natale, L'odeur qui des genêts et des landes s’exhale, Lorsque je vis le flux, le reflux de la mer, Et les tristes sapins se balancer dans l’air, Adieu les orangers, les marbres de Carrare, Mon instinct l’emporta, je redevins barbare, Et j’oubliai les noms des antiques héros, Pour chanter les combats des loups et des taureaux !

624. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Avertissement de la première édition »

On peut par là marquer les deux temps de ma manière critique, si j’ose bien en parler ainsi : dans le premier, j’interprète, j’explique, je professe les poëtes devant le public, et suis tout occupé à les faire valoir.

625. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « de la littérature de ce temps-ci, a propos du « népenthès » de m. loève-veimars (1833). » pp. 506-509

dites que c’est là le trait distinctif de la littérature de ce temps, et plus d’un écrivain qu’on lit non sans plaisir et qui vous paraît facile vous avouera, s’il l’ose, qu’il corrige, qu’il rature et qu’il recopie beaucoup.

626. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Note. »

Sa manière d’être dans cette soirée : Osez !

627. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vacquerie, Auguste (1819-1895) »

Nous trouvons dans Souvent homme varie, à peu près tous les caractères qu’on attribue d’ordinaire aux œuvres de la littérature classique… J’oserai dire que Souvent homme varie est une fantaisie très sévèrement composée et déduite presque sans caprice, par un esprit très lucide et très raisonnable.

628. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 223-229

Ceux qui ont osé comparer ce Conte à Télémaque, ont outragé, tout à la fois, la raison & la gloire de la Nation Françoise.

629. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre V »

Des suffixes en ose, la chimie et la médecine ont créé les mots dont glucose, amaurose sont des types assez bons et qui démontrent qu’avec un peu de goût la formation savante serait maniable sans danger pour la langue.

630. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre II. Vue générale des Poèmes où le merveilleux du Christianisme remplace la Mythologie. L’Enfer du Dante, la Jérusalem délivrée. »

Et que serait-ce donc, si le Tasse eût osé employer les grandes machines du christianisme ?

631. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VI. La Mère. — Andromaque. »

Il n’y a que le Dieu de l’Évangile qui ait osé nommer sans rougir les petits enfants 20 (parvuli), et qui les ait offerts en exemple aux hommes : « Et accipiens puerum, statuit eum in medio eorum : quem cùm complexus esset, ait illis : « Quisquis unum ex hujusmodi pueris receperit in nomine meo, me recipit. »   Et ayant pris un petit enfant, il l’assit au milieu d’eux, et l’ayant embrassé, il leur dit : Quiconque reçoit en mon nom un petit enfant me reçoit21.

/ 2220