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948. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre I : Une doctrine littéraire »

J’accorde qu’il ne faut pas, en littérature ni en philosophie, sacrifier les vérités acquises aux vérités à découvrir : là est la part de la tradition ; toutefois, il ne faut pas tarir la source des vérités nouvelles, car là est l’origine de la tradition future.

949. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

Essai sur l’Origine des Connaissances humaines, tom. 

950. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

Ainsi l’on doit se défaire du préjugé tiré du nom de saltation, et qui porteroit à croire que toute saltation tirât son origine du mot saltus qui signifie un sault.

951. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre III. Besoin d’institutions nouvelles » pp. 67-85

Burke, à l’origine de la révolution française, qui devait être une révolution européenne, prouvait, avec une, grande puissance de raisonnement, que les libertés de l’Angleterre étaient un héritage aussi ancien que la monarchie, et non point une conquête récente de l’ordre de choses qui porta Guillaume d’Orange au trône ; ni même une conquête de l’ordre de choses, de beaucoup antérieur, qui produisit la grande Charte du roi Jean.

952. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

C’était une puissance d’invention dévoyée, déshonorée ; de basse origine et de bas étage, je le veux bien !

953. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

Même les femmes qui, d’origine, étaient des esprits aimables, en entrant dans la science, entrent dans une gaine… La femme y disparaît pour ne plus montrer que sa tête.

954. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Chine »

Dieu, à l’origine, avait déposé de cerveau ?

955. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Justement effrayés du développement que prenait cette coutume du duel, d’origine religieuse, — puisque les jugements de Dieu, qui furent les premiers duels, partaient de l’idée (mal entendue, il est vrai), mais de l’idée de sa justice, — les rois, en France, ne cessèrent, depuis Louis IX jusqu’à Louis XIV, de s’opposer à ce développement et de le combattre.

956. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Grand sujet qu’il n’a pas traité, et qui lui aurait servi à dégager les premiers rudiments de cette centralisation du pouvoir dont l’origine est romaine, et qui, depuis l’Empire jusqu’à nos jours, n’a pas cessé de se préciser parmi les modernes, à travers tous les retards et tous les obstacles !

957. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

Une science si fausse et si viciée dans son origine a beau être jugée, par les esprits pénétrants et fermes, comme déjà vieille d’une décrépitude de deux jours, elle n’en paraît pas moins jeune et pleine d’avenir aux jouvenceaux du xixe  siècle, et elle exerce une influence dangereuse sur les esprits qui débutent dans la vie intellectuelle, et qui vont prendre leur premier pli dans ce premier livre dont on dépend un peu toujours !

958. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

Un historien a dit de Charles-Quint : « Les regrets de Worms furent tardifs. » Pour notre compte, nous croyons fort peu à ces regrets ; mais regrets ou remords dans la conscience du prince qui avait compromis également sa puissance et sa foi avec les ennemis de l’une et de l’autre, les faiblesses de Worms, les fausses habiletés du grand Habile qui ne vit pas à l’origine tout ce que le Protestantisme cachait, n’en furent pas moins un crime dans la pure conscience de l’Espagne, et un crime qui avait besoin d’expiation.

959. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Prenez, si vous voulez, tous les écrits politiques que notre siècle a vus, toutes les élucubrations quelconques de ces penseurs à répétition qui se donnent pour sonner leur propre pensée, et vous verrez si un seul de ces écrits peut échapper à l’une ou à l’autre de ces deux et fatales origines, ou la théorie de Rousseau ou la théorie de Montesquieu !

960. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Mais elle n’était presque pas, elle rasait la terre, on la voyait à peine, et voici que, depuis quelque temps, la rampante bête s’est redressée, qu’elle se nettoie comme elle peut, de ses origines, que l’aile lui pousse, cette aile de papier sur laquelle les sottises vont si loin, et qu’elle sera peut-être une hydre, un dragon à mille têtes sans cervelle, demain !

961. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Dès l’origine, rien n’annonçait dans ses facultés éphémères qu’elle était plus qu’une jeune fille, — la jeune fille-type, la jeune fille éternelle, la charmante et volage combinaison de poussière rose, qui croule si vite en cendres grises sur nos cœurs !

962. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

… Et, en effet, elle appartient à tout ce qui est catholique, l’histoire de l’Église, tentante même pour ceux qui ont le malheur de ne pas l’être mais dont les facultés, si elles sont de noble origine, sont entraînées vers ce magnifique sujet, magnétisées par sa beauté suprême… On peut le dire sans témérité : il n’y a pas, dans les annales du monde, deux pareils sujets d’histoire pour l’esprit humain.

963. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Son esprit, à l’origine de sa vie, a dû être trempé dans cet attendrissement dont Lamartine pénétra tout son siècle, au temps de sa jeunesse, quand, après le sang qu’avait fait couler ce terrible poète de Napoléon Bonaparte, ce fut au tour des larmes de couler… A ce moment unique dans l’Histoire, toutes les imaginations faites pour la poésie s’imbibèrent de celle-là, inconnue dans la littérature française, car avant Lamartine, excepté La Fontaine, en quelques vers trop rares, mais divins, quel poète français avait vraiment rêvé ?

964. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »

Je sais son origine, à lui ; il nous appartient.

965. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Envoyé à Nancy, il y fonda l’Espérance, revint à Paris, et, comme tous les esprits de grande origine que le sentiment de l’unité tourmente et chez qui l’inconséquence entre la pensée et la vie ne saurait durer, il y revint chrétien pratique de chrétien spéculatif qu’il avait été jusque-là.

966. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

Il le sait mieux que moi, sans doute, mais moi, je parierais avec assurance que c’est un événement extérieur d’une forte action sur sa pensée qui a poussé dès l’origine l’esprit de M. 

967. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Mais il est bien certain aussi que cet étrange talent a une origine plus haute qu’une espèce de gageure artistique.

968. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

On en trouve aussi d’un genre plus relevé, et faites pour contenter le goût le plus austère ; telles sont les idées générales répandues sur chaque science, sur leur origine, leur progrès, leur but, les moyens de les perfectionner, leur liaison et les points de communication par où elles se touchent.

969. (1888) La vie littéraire. Première série pp. 1-363

« C’était, a-t-il dit, un gentilhomme qui dissipait tout son bien avec les femmes et les maçons. » Sa mère, Gillette de Salgues, était d’origine castillane. […] La charbonnerie, née sur la terre classique des complots, dans les cabanes des Abruzzes, établissait dans toute la France ces réunions mystérieuses qu’elle nommait des ventes, parce qu’à l’origine les conjurés se donnaient pour des charbonniers vendant leur charbon. […] On peut dire, il est vrai, que Chateaubriand, homme de l’ancien régime, mit son honneur à combattre pour son roi, tandis qu’Armand Carrel appartenait par son origine et par ses sentiments à la France démocratique, et qu’il était sans excuse, ne pouvant avoir d’autre religion que celle de la patrie. […] ce sont nos propres origines que le poète nous enseigne. […] Le langage des hommes est né du sillon : il est d’origine rustique, et, si les villes ont ajouté quelque chose à sa grâce, il tire toute sa force des campagnes où il est né.

970. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Cependant Vallès était sincère en se rêvant une destinée d’ouvrier, et il y voyait juste sur l’origine de sa détresse intime. […] J’y reconnais aussi l’origine d’une des idées maîtresses de Gustave Flaubert : la persuasion, pour prendre une de ses formules, que le monde a la « haine de la littérature ». […] Taine vient de publier à la librairie Hachette le tome quatrième de son grand ouvrage sur les Origines de la France contemporaine. […] Taine, en composant ses Origines, a inauguré une forme particulière dans ce vieil art d’écrire l’histoire, déjà discuté, analysé et défini par les rhéteurs grecs. […] Quand on lit d’affilée ces volumes sur les Origines, c’est bien cela qui frappe d’abord.

971. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Les écrivains d’esprit et de talent, qui, peu passionnés de poésie, se sont voués à la nouvelle et au roman, ont dû remonter les origines et s’orienter d’après un symbolisme discret, ou une étude minutieuse de la vie, des décompositions de mouvement, des études précises d’allures fugaces, ou d’informations sur des milieux peu connus. […] On sait aussi qu’après avoir trop servi, les formes demeurent comme effacées ; leur effet primitif est perdu et les écrivains capables de les renouveler considèrent comme inutile de se soumettre à des règles dont ils savent l’origine empirique et les débilités. […] Il en manque, mais les dimensions du volume déjà gros, nous restreignent à suivre surtout la ligne générale que nous y voulons donner, des origines du symbolisme pour la préface, et de ses possibilités, pour les articles qui suivent. […] Grands ils sont à ses yeux comme consolateurs, grands comme impeccablement obéissants à des maximes dont ils n’ont d’autre clef pour les bien comprendre que de les connaître supérieures à leurs cerveaux par l’étrangeté poussée à l’absurde de leurs propositions ; si l’homme les pouvait comprendre, seraient-elles d’origine divine, Villiers ne le croit pas. […] Lazare, je serais enchanté de voir mes contradicteurs apporter avec zèle leur part des pièces du procès qui se juge perpétuellement, car une littérature doit être au courant de ses origines ; pour être au courant, les écrivains doivent connaître le plus possible d’âmes d’écrivains ; et qui les tentera davantage que les âmes d’exception, que ceux qui pensèrent à part, autrement, et n’accordèrent pas leurs méditations aux sujets que, nécessairement, tous, et à tous instants, sont forcés de traiter ?

972. (1911) L’attitude du lyrisme contemporain pp. 5-466

— Griffin et les origines de la chanson populaire. […] C’est sur quoi les critiques n’ont pas assez insisté et tout reste encore à faire du côté de nos origines. […] Par elle, nous comprenons pourquoi le symbolisme a réagi avec tant d’acharnement contre l’esthétique parnassienne insoucieuse de ses origines. […] Jamais on n’avait encore embrassé d’un plus vaste regard une succession continue de chefs-d’œuvre pour en mieux fixer la commune origine. […] Ce volume, Les Pas sur la Terre, n’a d’autre fin que de nous remettre en mémoire, au moyen d’exemples délicieux, nos origines intellectuelles.

973. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Mais il faut encore une certaine sensibilité, d’assez basse origine, mais réelle, pour composer des scènes voluptueuses, Fontenelle n’est pas assez sensible pour être un Gentil-Bernard. […] Il ne serait pas bon qu’on le crût : on aurait confiance quand à l’origine des croyances on ne verrait pas de thaumaturge. […] L’auteur des Éloges est bien le même homme que l’auteur de l’Origine des Fables et des Oracles. […] Et voyez encore de qui Le Sage procède directement, où sont ses origines et comme ses racines littéraires. […] Jacob commence par n’accepter que quelques écus de la dame et de la femme de chambre ; il refuse une forte somme, parce qu’elle est trop forte, et d’origine suspecte.

974. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

Elle ramène notre connaissance à ses origines. […] À l’origine de toutes les preuves il y a la source de toutes les preuves, j’entends les axiomes. […] Pourquoi, demande Mill, ces agents naturels ont-ils existé à l’origine plutôt que d’autres ? […] L’abstraction rend aux axiomes leur valeur en montrant leur origine, et nous restituons à la science la portée qu’on lui ôte en restituant à l’esprit la faculté qu’on lui ôtait.

975. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Elle ne restait pas tout à fait indifférente ; mais ses alarmes et ses résistances se renfermèrent en général dans un cercle étroit, égoïste, personnel, où rien n’allait au cœur même de la question, à l’origine du mal, à la nature et à l’imminence du danger. […] Il s’agissait simplement de préciser la situation, de remonter résolument aux origines et aux causes, et de démontrer que, dans l’art comme dans la politique, ce qui ne semblait qu’un accident était une conséquence. […] Assurément celles-là gardent, de leur origine et de leurs habitudes primitives, des signes de race, des traces indélébiles de distinction et d’élégance. […] Mais, ces fugitives victoires de l’être immatériel, ces oublis passagers des liens du corps, ces aspirations vers Dieu, privilège et signe de notre origine, venant à se transformer en doctrine, à se fixer, à se poser dans un système, il en résultera infailliblement que l’âme humaine perdra le vrai sens de ses rapports avec Dieu. […] Comment est-ce rendre un éminent service aux lettres chrétiennes et à l’histoire, que de dégager et de montrer, dans le tableau de cette époque décisive, ce double esprit, cette double influence, où se manifeste et se continue la double nature du Dieu fait homme ; la société antique abdiquant dans le sein de l’Église, l’Église en conservant tout ce qui n’était pas incompatible avec son origine, son essence et son but ?

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