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1682. (1802) Études sur Molière pp. -355

On peut, en lisant la satire d’Horace, se convaincre que Molière l’a imitée, cependant, lorsque nous voyons jouer la première scène des Fâcheux, nous reconnaissons les mœurs du temps qui la vit naître ; aucun air étranger ne laisse soupçonner son antique origine à ceux qui ne la connaissent pas ; et voilà ce qui distingue l’imitateur du plagiaire. […] Quelle différence avec ces représentations où l’on voit journellement l’esclave courir après l’esprit, la gentillesse, pour éclipser le dieu ; et celui-ci oublier son illustre origine, pour ne nous faire voir que la grossièreté du mangeur d’ail ! […] Cette pièce donnée pour la première fois sur le théâtre du Palais-Royal, le 24 mai, a une origine des plus illustres ; elle est imitée du Phormion de Térence, on y reconnaît la manière de dialoguer du poète latin, ses détails les plus piquants, surtout le fond de sa fable ; et c’est d’abord avec le fond de cette fable qu’il nous importe de familiariser le lecteur ; le reste des imitations, ne venant pas toujours d’une source aussi pure, n’exige pas une analyse aussi scrupuleuse.

1683. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Voilà l’origine des fables de La Fontaine.

1684. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Ces traditions sans origine connue, qui se transmettent de livre en livre, forment, à côté de l’histoire authentique, une sorte d’histoire légendaire qui l’explique et la confirme.

1685. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Au bout de la table, en haut, un ménage d’origine mexicaine, d’insulaires venus d’une Canarie quelconque : la femme, une vraie femelle avec une tête de bonne singesse, une peau café au lait, les bras comme des antennes de sauterelles, des gestes pour découper qui lui retournent les mains à la façon de spattes, horriblement maigre, séchée, ratatinée sous son châle de petite fille, couleur caca d’oie, et attaché à son cou par une immense plaque, remplie par la photographie de son mari ; on croirait voir une contemporaine de Montezuma, exhumée de ces cruches mexicaines, où l’on empote les morts.

1686. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

On a vu que la royauté de 1830 était à son origine aussi antipathique à mon cœur qu’à ma raison ; à tort ou à droit, je ne croyais ni à son titre, ni à son utilité, ni à sa durée ; mais puisque la France, qui a tous les droits, l’avait adoptée, et puisque le pire des gouvernements est d’être sans gouvernement, je ne conspirais pas contre cette royauté ; je la subissais en bon citoyen qui ne veut pas, pour des préférences ou pour des répugnances, précipiter son pays dans l’anarchie et l’Europe dans une mer de sang.

1687. (1899) Arabesques pp. 1-223

Il faut répéter infatigablement : « Nous avons tout avantage, quel que soit notre pays d’origine, quelles que soient les dissensions de nos gouvernants, à vivre en paix, afin d’échanger nos idées et nos produits. […] La lecture réfléchie de l’Origine des Espèces de Darwin et de l’Intelligence de Taine est à recommander.

1688. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Les Origines du théâtre de Lyon (Lyon, Scheuring, 1865, in-8). […] (Aucune indication d’origine.

1689. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

L’amour n’est pas absent de Macbeth ; l’adultère est aux origines d’Hamlet et de l’Orestie. […] Une rhétorique terrible sévit à l’origine des littératures modernes ou, pour mieux dire, au moment où elles ont fait la rencontre des littératures antiques. […] Or, l’ayant retrouvée, il reçoit d’elle des services d’argent, et il l’aide à faire fructifier cette fortune, sur l’origine de laquelle il ne saurait avoir de doutes. […] Ce comique-là, si on en voulait découvrir les origines, on devrait peut-être le chercher dans la Petite Marquise, ooù il est accompagné, fort heureusement, de beaucoup de grâce et de fantaisie.

1690. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Pouchet assure, que les papiers de Robin ont été brûlés par une famille catholique, cependant quelques écritures auraient échappé, parmi lesquelles se trouve une origine physiologique de la naissance de la religiosité.

1691. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Nulle différence, ici-bas du moins, dans la prédestination199. » Hugo revient plus d’une fois sur cette identité profonde des hommes, qui, pour lui comme pour Schopenhauer, est l’origine métaphysique de la pitié et de la fraternité. « Nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui.

1692. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Cependant, l’origine des marionnettes est, paraît-il, hiératique, ni plus ni moins. […] Cet Espagnol du Nouveau-Monde, encore que très moderne, boulevardier et cosmopolite, n’a pas rompu néanmoins les liens qui rattachent à ses origines ; et, par son esprit, comme par son cœur, il fait songer, plus d’une fois, aux personnages de Cervantes, à ce gentil bachelier Carrasco et à ce fantasque licencié Vidriéra.

1693. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Les visions que nous avons suggérées dans notre énumération, si dissemblables qu’elles fussent, n’avaient-elles pas une analogie et comme un air de famille qui trahissait une origine commune ? […] Je crois qu’à la longue les symboles peuvent devenir absolument conventionnels, leur forme primitive finissant par se dénaturer au point de devenir méconnaissable, mais qu’à l’origine ils ne le sont jamais. […] Ils ont eu, au moins à l’origine, un sens figuré.

1694. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Nous examinerons le style descriptif dans sa source et son origine ; puis dans ses diverses manifestations : pittoresque, images, réalité, vie intense. […] Il faut partir de ce principe, incontestable pour tous ceux qui ont étudié les origines et la filiation des auteurs, que le talent (et même quelquefois le génie) ne se crée pas tout seul. « Le talent, dit Flaubert, se transfuse toujours par infusion. » En traduisant une étude d’Edgar Poe, Baudelaire, poète maladif mais sincèrement épris de forme parfaite, déclarait ceci : « Edgar Poe répétait volontiers, lui, un original achevé, que l’originalité était chose d’apprentissage11. » Dans sa Philosophie de la Composition, Edgar Poe ajoute textuellement ces paroles : « … Le fait est que l’originalité… n’est nullement, comme quelques-uns le supposent, une affaire d’instinct ou d’intuition. […] La mort est origine d’une aultre vie ; ainsi pleurasmes nous, ainsi nous cousta-t-il d’entrer en cette cy, ainsi nous despouillasmes nous de nostre ancien voile en y entrant.

1695. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Il faudrait pour cela reprendre dès l’origine, et de 1816 à 1821, l’histoire des sessions parlementaires auxquelles il ne cessa d’être mêlé et où son éloquence reparut et se manifesta avec tant d’éclat : de dignes historiens l’ont fait en marquant dans chaque discussion la part importante qui lui revient.

1696. (1927) André Gide pp. 8-126

Peut-être ses origines normandes expliquent-elles ses instincts nomades.

1697. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Ils déterrent des pierres brillantes qu’ils cachent dans leurs chenils, qu’ils couvent des yeux, dépérissant et hurlant, si on les leur ôte ; voilà l’origine de notre amour de l’or.

1698. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

On est content d’observer les origines de ce généreux et puissant esprit, de découvrir quelles facultés ont nourri son talent, quelles recherches ont formé sa science, quelles opinions il s’est faites sur la philosophie, sur la religion, sur l’État, sur les lettres, ce qu’il était et ce qu’il est devenu, ce qu’il veut et ce qu’il croit.

1699. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

M. de Villebois était né Français, et ne démentait pas cette noble origine.

1700. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

c’est qu’elles seules pouvaient alors lui donner l’explication de son origine, et en même temps la prophétie de sa destinée, en lui enseignant et l’unité de Dieu et l’unité de la race humaine.

1701. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

* * * — Il faudrait étudier dans l’enfant l’origine des sociétés.

1702. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Une passion vraie, quoique superficielle en apparence, quand elle date de loin, a par cela même des racines profondes et des liaisons insaisissables avec tous les faits survenus depuis son origine. […] Dans cette existence, de même nuance en somme que celle où il trouvera son port de refuge, Dominique volontiers se tapirait jusqu’à sa mort : « Cette vie que nous avions menée ici, cette vie de loisir et d’imprévoyance, silencieuse et exaltée, ai constamment et si diversement émue, cette vie de réminiscence et de passion, tout entière calquée sur d’anciennes habitudes, reprise à ses origines et renouvelée par des sensations d’un autre âge, ces deux mois de rêve, en un mot, m’avaient replongé plus avant dans l’oubli des choses et dans la peur des changements. » De retour à Paris, Dominique rentre dans une atmosphère qui n’est plus favorable à cette égalité d’existence.

1703. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

par le savoir-faire des uns et la simplicité des autres226. » Ne voilà-t-il pas une explication de l’origine de la propriété bien ingénieuse et bien féconde en enseignements moraux ? […] Chaque fois qu’il s’interroge sur sa nature, son origine et son avenir ; chaque fois qu’il jette un regard inquiet sur ce monde où l’humanité se fraie péniblement sa voie, cet effrayant problème se dresse devant lui ; c’est le problème de l’existence du mal.

1704. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Helvia ou Helbia, mère de Sénèque, était Espagnole d’origine. […] XIII, cap. iii) et s’étendit sur l’ancienneté de son origine, les consulats et les triomphes de ses aïeux, son goût pour les lettres et les bonnes études, la prospérité constante de l’Empire sous son règne. […] Hybride ou ybride vient du grec flëpic ;, tache, honte ; celui dont l’origine était tachée, honteuse.

1705. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

… » Mercredi 17 janvier Ce soir, je dînais à côté d’une jolie et distinguée femme, d’origine russe.

1706. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Voici l’origine de cette conjecture. […] En Allemagne, ce sujet a été traité aussi dès l’origine du théâtre ; mais c’est surtout en Italie que ce canevas a été souvent employé.

1707. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

L’inconvénient de la langue de ce peuple, dont l’origine remonte si haut, est cause que les sciences & les arts languissent chez lui dans une éternelle enfance. […] Ces propositions regardoient l’essence de l’ame, les notions du bien & du mal moral, l’origine de la société & de la loi naturelle, la religion surnaturelle, les marques de la véritable révélation, la certitude des faits historiques, la chronologie, l’économie mosaïque, la nature des miracles, le parallèle des guérisons d’Esculape & des guérisons de Jésus-Christ, séparées des prophéties, & enfin la déférence due aux pères de l’église.

1708. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Nos palais, surpris, agacés de saveurs acides, protestaient en vain contre ces illustres origines. […] Des instincts bizarres, au premier coup d’œil, viennent de ces souvenirs confus, de ces rappels d’une origine étrangère.

1709. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Avant-propos Dans la série d’études sur nos grands écrivains qui aura pour titre général En lisant… je me propose, en lisant, en effet, avec mon lecteur, l’auteur ce jour-là choisi, de le situer dans son temps et dans le monde particulier où il a vécu ; de reconnaître son tempérament et son caractère surtout à ce qu’il en a dit ou à ce qu’évidemment il en a laissé percer ; de saisir la nature particulière de son génie et de la faire saisir sur le texte même ; d’éviter le plus possible les idées générales et d’atteindre l’intimité même de l’auteur, de vivre, autant qu’il est loisible, avec lui. Je voudrais enfin que « En lisant… » équivalût à peu près à « En conversant avec… » Le projet est parfaitement téméraire. Le réaliser à demi, ou moins encore, est le succès que je n’espère pas, mais que je souhaite. E. F.

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