Ce Libelle, qui a d’abord paru sous le titre d’Extrait d’un Ouvrage nouveau, Chap. 15, fait à présent partie du tome 13 de la Collection complette des Œuvres de M. de Voltaire, en 41 vol.
Gavarni : l’homme et l’œuvre.
et de l’argent »67 ; je ne saurais calculer ce que vaut — valeur marchande — la parfaite connaissance de l’anglais, de l’allemand ou de l’espagnol ; ma vocation est de défendre, par des œuvres ou par des traités, la beauté et l’intégrité de la langue française, et de signaler les écueils vers lesquels des mains maladroites dirigent la nef glorieuse.
Indulgente pour les déformations spontanées, œuvre de l’ignorance, sans doute, mais d’une ignorance heureuse et instinctive, elle admettrait avec joie les innovations du parler populaire ; elle n’aurait peur ni de gosse, ni de gobeur et elle n’userait pas de phrases où figure kaléidoscope 113 pour réprouver les innovations telles que ensoleillé et désuet 114.
Les Œuvres spirituelles de Fénelon, sont le fruit d’une belle ame & d’un cœur sensible qui aime & qui fait aimer la vertu ; mais il y a une petite teinture de quiétisme, qui pourroit produire de mauvais effets sur les esprits foibles.
Celle-ci lui fournit la matière de son œuvre. […] Nous ne nous entendons pas sur le mérite comparé de l’œuvre que nous jugeons avec un autre. […] Donner une forme à l’idéal esthétique, c’est l’œuvre de l’art. […] Mais c’est la seconde partie de cette tâche qui est son œuvre propre et original. […] Elle nous permet de reconstituer l’œuvre de la nature.
Sauf deux ou trois figures de provinciaux burlesques, la province, où il vagabonda pendant douze ans, n’a rien laissé dans son œuvre. Il fit des études, m’e semble-t-il, très ordinaires ; car, sauf Plaute, Térence et un peu de Lucrèce, rien dans ses œuvres ne montre qu’il ait rien retenu de l’antiquité. […] Il vaut mieux, moralement, que son œuvre, ce qui, je le reconnais, n’est pas beaucoup dire ; mais il y a tant d’auteurs qui, moralement, sont beaucoup au-dessous de leurs œuvres qu’il faut retenir ce trait de Molière et bien s’en souvenir, pour que les sévérités que l’on pourra avoir pour l’œuvre soient maintenues peut-être à l’égard de l’auteur, mais ne noircissent pas l’homme lui-même. […] Il y a, et cela est bien naturel, deux choses immortelles : c’est l’œuvre de Molière et les ridicules qu’elle a fouettés. […] Considérée comme œuvre de polémique elle attaque le goût régnant dans la ville ; considérée en soi elle est une pièce sans sujet.
Francis Thomé (Théâtre de l’Œuvre). […] Ainsi fait-on pour les œuvres de Gluck quand on les reprend, par hasard. […] Il synthétise ceux qui font des œuvres diverses, sans valeur, et exigent qu’on en reconnaisse l’éminence. […] dans toutes les œuvres dramatiques, devons-nous trouver une banale histoire d’amour ? […] Mais que diable voulez-vous qu’à son tour le public prenne, pour l’imiter, dans leurs œuvres ?
Du moins, il est, pour la plus grande portion, une œuvre de l’expérience. […] Ils n’en fournissent qu’indirectement, par l’éveil d’une activité de notre âme, au moyen de laquelle nous nous représentons nos sensations comme comprises dans un ensemble et douées de rapports mutuels. » Il y a là une œuvre ultérieure et surajoutée, l’adjonction d’une série d’images musculaires qui, par sa durée, mesure la distance, l’adjonction d’un groupe d’images tactiles et musculaires qui marquent la consistance, la figure, la grandeur de l’organe auquel la sensation est rapportée, l’adjonction d’un groupe d’images visuelles qui notent cet organe parmi les autres organes et les autres objets notés de la même façon. Tout cela est l’œuvre de l’expérience, et l’expérience, poussée plus avant, peut associer à la sensation des représentations plus exactes. […] Ce sont celles des muscles de l’œil ; car sa forme et sa position sont capables de changements, et ces changements sont l’œuvre de ses appendices musculaires. — D’abord nous l’accommodons à la distance de l’objet, en le disposant de telle sorte que l’image lumineuse vienne tomber exactement sur la rétine, et non plus avant ou moins avant ; sinon la vision n’est pas distincte ; pour cela, nous changeons la courbure du cristallin, probablement en contractant le muscle ciliaire et les fibres musculaires de l’iris. — En outre, quand nous regardons le même objet avec nos deux yeux, ces deux yeux convergent plus ou moins, selon que l’objet est plus ou moins proche. […] C’est qu’elle est l’œuvre non d’une rencontre, mais d’une harmonie.
À cela se réduit son œuvre. […] Nous reconnaissons l’art dans cette puissance créatrice, indifférente et universelle comme la nature, plus libre et plus puissante que la nature, reprenant l’œuvre ébauchée ou défigurée de sa rivale pour corriger ses fautes et effectuer ses conceptions. […] La différence des deux œuvres marquera la différence des deux littératures. […] L’imagination de Dickens elle-même eût manqué cette œuvre. […] Auprès d’elle toute joie terrestre est nulle : Penser à elle, c’est louer Dieu1363. » Un caractère capable de tels contrastes est une grande œuvre ; on se souvient que Thackeray n’en a point fait d’autre ; on regrette que les intentions morales aient détourné du but ces belles facultés littéraires, et l’on déplore que la satire ait enlevé à l’art un pareil talent.
Le curieux de cette révolution, me fait remarquer Heredia, c’est que le retour à la nature de Ronsard, est amené par l’étude et l’emploi dans son œuvre de l’antiquité : retour qui a lieu plus tard chez André Chénier par la même source et les mêmes procédés. […] Samedi 28 février Au milieu de l’embêtement de ces jours-ci, une petite satisfaction, je lis dans un journal d’art, qu’à Londres, dans la galerie de Burlington Fine Arts club, est exposée une collection d’eaux-fortes françaises, où parmi les œuvres des aquafortistes les plus illustres, figurent les eaux-fortes de mon frère, et où se trouve le « Taureau » de Fragonard. […] Mais arrêté dans son désir par le caractère de ses œuvres, qui étaient les œuvres d’un artisan, et non d’un poète ou d’un savant, il lui demandait une fois, s’il n’avait pas un autre talent que celui d’ornemaniste. […] Dimanche 19 avril À propos de son livre sur la Bonté, qu’annonce Rosny, Daudet me parle ce soir, de la privation grande qu’il éprouve maintenant à ne plus faire la charité, depuis qu’il ne marche plus : « Oui, dit-il, en répondant à sa femme qui lui rappelle les bonnes œuvres qu’ils font ensemble, oui, c’est vrai, mais ce n’est plus cela, dans ces bonnes œuvres, je ne joue plus le rôle de la Providence, de l’être surnaturel, si tu le veux, apparaissant au miséreux, au routier que je rencontre sur mon chemin. » Et il raconte alors, de la manière la plus charmante, avec de l’esprit donné par le cœur, l’affalement, la nuit tombée, du routier éreinté devant la fontaine faisant face à la maison de son beau-père, à Champrosay, et son incertitude angoisseuse en tête des deux chemins du carrefour, interrogeant du regard, l’un et l’autre, et se demandant celui au bout duquel il y avait l’espérance de manger et de coucher, puis, son aventurement dans l’un, puis dans l’autre, et son retour découragé au bout de quelques pas… Alors, dans ce moment, Daudet penché derrière les persiennes fermées, mettait une pièce de cent sous dans du papier, et la jetait.
Pour servir de suite aux Salons, Œuvres complètes, Garnier Frères, t. […] [Egger renvoie vraisemblablement à la traduction de Cousin dans son édition des Œuvres complètes de Platon en 13 volumes chez Bossange frères (1822-1846) car la seconde édition chez Hachette est postérieure à son travail (et date de 1896)] — On voit que Platon entend par discours intérieur la succession des pensées, la pensée discursive. […] Ecrit en 1818, à l’occasion des Recherches philosophiques ; publié par Naville, dans les Œuvres inédites. […] III de ses Œuvres inédites, Paris : Dezobry, E. […] Cf. le Mémoire sur l’habitude (1802) [Le titre précis de l’ouvrage de Maine de Biran est Influence de l’habitude sur la faculté de penser (1802).], p. 39 (Œuvres philosophiques, éd.
Quand Madame, engageant Mme de La Fayette à se mettre à l’œuvre, lui disait : « Vous écrivez bien, » elle avait lu sans doute la Princesse de Montpensier, première petite nouvelle de notre auteur, qui fut imprimée dès 1660 ou 1662106. […] Même sans cela, à force d’entendre unir son nom à la louange ou à la critique de l’œuvre, on l’adopte plus étroitement. […] Personne, au reste, ne s’y méprit cette fois ; les lectures confidentielles avaient fait bruit, et le livre fut bien reçu comme l’œuvre de la seule Mme de La Fayette, aidée du goût de M. de La Rochefoucauld. […] On peut voir au tome II, page 304, des OEuvres diverses de Bayle, une critique très-agréable de la Princesse de Clèves, qui s’est allée loger dans les Nouvelles Lettres critiques sur l’Histoire du Calvinisme : cette critique de Bayle est l’antipode de l’idéal, et tout au point de vue de ce qu’on a appelé la bonne grossièreté naturelle.
En relisant ces divers écrits, en tâchant, s’il se peut, pour les Essais d’un jeune Barde et pour les Tristes, de ressaisir l’édition originale (car dans les volumes des œuvres complètes la physionomie particulière de ces petits recueils s’est perdue et comme fondue), on surprend à merveille les affinités sentimentales et poétiques de Nodier dans leurs origines. […] De même en littérature, en poésie, les premières impressions, et souvent les plus vraies et les plus tendres, s’attachent à des œuvres de peu de renom et de contestable valeur, mais qui nous ont touché un matin par quelque coin pénétrant, comme le son d’une certaine cloche, comme un nid imprévu au rebord d’un buisson, comme le jeu d’un rayon de soleil sur la ferblanterie d’un petit toit solitaire. […] En 1832, ses œuvres complètes, et pourtant choisies encore, parurent pour la première fois, et vinrent déployer, en une série imposante, les titres jusqu’alors épars d’une renommée qui dès longtemps ne se contestait plus. […] L’auteur l’a rejeté depuis avec raison, comme trop juvénile et peu digne de ses œuvres complètes.
» Le principe que l’exercice de la vertu est la seule chose qui puisse s’appeler bonheur sur la terre est développé avec le même élan de conviction dans toute cette œuvre. […] Villemain, digne d’une telle œuvre, a traduit et publié en France ces fragments. […] Cicéron, après ce traité de haute politique, voulut écrire sur la législation, qui dérive de la politique ; il écrivit le Livre des Lois ; il devait bientôt écrire le Livre des Devoirs, afin que la civilisation tout entière eût pour ainsi dire son catéchisme dans ses œuvres, comme elle l’avait dans son âme et dans sa vie. […] XX Le livre des Devoirs, œuvre de morale, par Cicéron, vint après les livres sur la république, la politique, la législation.
XXXIII Elle parut se résigner néanmoins à la seule célébrité littéraire par la publication du roman de Delphine, celle de ses œuvres qui respire le plus de passion. […] Elle méditait dès ce moment Corinne, son œuvre la plus lyrique, où elle voulait fondre ensemble l’émotion et l’enthousiasme pour éblouir à la fois l’imagination par le génie et pénétrer le cœur par l’amour. […] La France se mourait d’imitation dans le fond et dans la forme des œuvres de l’esprit ; elle lui ouvrait des sources neuves et intarissables d’inspiration dans l’originalité, cette muse qui se rajeunit avec les siècles. […] LXV Cette critique créatrice de madame de Staël, appliquée avec une merveilleuse éloquence aux grandes œuvres philosophiques, lyriques ou dramatiques des grands écrivains du Nord, procédait par l’admiration au lieu de procéder par le dénigrement.
Jamais il n’avait été plus heureux que dans ce temps, tout misérable qu’il était… D’abord, reprend-il, il n’avait pas un moment douté de son succès futur, non qu’il eût une idée bien définie de ce qui lui arriverait, mais il était convaincu qu’il réussirait, ajoutant que c’était assez difficile à exprimer ce sentiment de confiance, que par pudeur vis-à-vis de nous, il définit ainsi « que s’il n’avait pas foi dans son œuvre, il avait confiance dans son effort ». […] Il nous dit : « Oui, oui, je voudrais gagner de l’argent, pour me payer un four avec une œuvre que j’aimerai, une œuvre de talent ! […] Or un auteur qui a un idéal d’art élevé, qui s’efforce d’écrire, et de créer des types nouveaux, quand même il ne réussirait pas… c’est une raison pour tuer son œuvre.
Michelet a-t-il réellement dans ses œuvres la valeur de forme que certains esprits veulent y voir ? […] Lui, Richelieu, le passionné serviteur de la royauté, ainsi qu’il aimait à signer, le grand artiste en magnanimité, qui grava, avec tant de soin, sur la pierre poreuse et ramollie que Louis XIII avait en place de cœur, le chef-d’œuvre de noble sentiment qu’on appela depuis l’honneur de la couronne, n’a plus été, grâce à cette tourbe d’ennemis, que le bourreau traditionnel et glacé de tant de Mémoires écrits par la rancune ou l’épouvante, l’exécuteur impassible et patibulaire des hautes œuvres du despotisme personnel ; et M. […] Bien des hommes qui portent dans les sources de leur vie morale et intellectuelle le venin du xviiie siècle n’oseraient ainsi le dégorger dans une œuvre retentissante et faite pour la publicité. […] que les portraits tracés par lui accuseraient sinon l’éclat d’un talent… bien fatigué maintenant, au moins l’effort d’une œuvre nouvelle.
Gandar s’est complu à rechercher dans l’œuvre de Ronsard la trace et l’influence homérique. […] Ronsard, en effet, regorgeait de grec quand il se mit à l’œuvre.
Il y eut dès lors dans la jeunesse toute une école choisie, une génération éparse d’admirateurs qui se répétaient le nom du Guérin, qui se ralliaient à cette jeune mémoire, l’honoraient en secret avec ferveur, et aspiraient au moment où l’œuvre pleine leur serait livrée, où l’âme entière leur serait découverte. […] Le désir de connaître et déposséder enfin les œuvres complètes du frère s’en était accru et comme irrité.
Malheureusement il y a trop peu de ces passages dans le recueil de ses œuvres trop sèches et trop ternes20 ; il se réservait pour la conversation ou la correspondance. — Être plutôt que paraître, savoir plutôt qu’enseigner, préférer une vie égale et tranquille avec l’estime des siens à une réputation lointaine, renoncer aux chimères, aux grands desseins, pour cultiver cette sorte de mérite « qui a sa récompense en soi-même et se suffit » ; faire tout cela et par choix, et aussi parce qu’on n’a pas en soi de démon qui vous pousse ailleurs : tel était, avec ses trente louis de rente, et même un peu plus, dit-on, Abauzit, le type du studieux et du sage non professant, mais consultant. […] Il lui arrive de s’élever, mais il a de la peine à se soutenir ; il a le vol court, et ses poésies sentent l’effort et le travail ; on s’aperçoit que la recherche du beau, d’un certain éclat, en fait le grand ressort : de là viennent les bons mots où il lui arrive si souvent de s’échapper, aussi bien que toutes ces malignités hors d’œuvre, ces traits qui divertissent le lecteur, mais qui ne font pas honneur au poète.
Et puis, est-ce rendre à leurs œuvres le plus digne hommage que d’éviter d’en parler devant tous ? […] La matière existait toute brûlante et en fusion : elle aurait pris forme si le metteur en œuvre s’était rencontré.
Même pour les plus honnêtes gens, la politique n’est pas une œuvre de saints ; elle a des nécessités, des obscurités que, bon gré, mal gré, on accepte en les subissant ; elle suscite des passions, elle amène des occasions de complaisance pour soi-même auxquelles nul, je crois, s’il sonde bien son âme après l’épreuve, n’est sûr d’avoir complètement échappé ; et quiconque n’est pas décidé à porter sans trouble le poids de ces complications et de ces imperfections inhérentes à la vie publique la plus droite fera bien de se renfermer dans la via privée et dans la spéculation pure. » Quoi qu’il en soit, on vit là un de ces beaux duels où l’appétit des ambitions et la passion du jeu firent taire la prudence. […] Ses rivaux même, ces amis un peu malicieux (comme on en a), et qui ne louent qu’en restreignant, ne peuvent s’empêcher de dire : « C’est un grand metteur en œuvre que Guizot !
Sa thèse latine eut pour objet Swift, sa Vie et ses Œuvres. […] Thiers, comme j’inclinerais à le penser, il n’aurait jamais eu son jour, — j’entends son jour plein, son tour entier de soleil, la carrière ouverte au libre essai de sa politique ; et après quelques mois d’espérance à deux reprises, après avoir passé par le pouvoir, comme on dit, il se serait senti déçu, déjoué, évincé, et se serait rejeté dans l’étude, dans quelque œuvre individuelle : heureux qui peut se réfugier dans un monument !
Mélanges scientifiques et littéraires12 Lundi 24 février 1862 C’est un grand désavantage d’avoir à parler d’un homme éminent lorsqu’on ne peut se transporter tout d’abord au cœur de son œuvre et au centre de sa supériorité, lorsqu’on est obligé de se tenir dans les dehors en quelque sorte et les accessoires ; il est périlleux de prétendre juger d’un pays dont on n’a pas visité la capitale (si capitale il y a) et qu’on n’a traversé et entamé que par les bords. […] Biot, comme peut-être d’autres le diront de toute son œuvre scientifique elle-même : il s’étendait trop sur des surfaces indéfinies ; il n’eut pas de sommet capital ni de cime au loin visible ; il manquait de centre et de foyer.
On se mit donc à l’œuvre avec émulation et zèle ; l’honneur de l’Imprimerie Impériale était en jeu ; chacun le sentait ; chacun, dans cette sphère laborieuse où le ressort est intact comme dans une armée, fit son devoir à l’envi, depuis le chef des travaux typographiques jusqu’au dernier pressier, et l’on arriva à temps sans que l’œuvre produite accusât en rien la précipitation et sans qu’elle éveillât chez les connaisseurs en telle matière d’autre sentiment que celui d’une approbation sans réserve pour une exécution si parfaite.
Que l’on me permette cependant de ne pas fuir l’illustre souvenir et de l’aborder même de front, résolument : sans prétendre établir aucun rapprochement en effet, il y a lieu de se rendre compte de la différence des temps, de celle des points de vue, et d’apprécier de nouveau et en tout respect, mais aussi en pleine connaissance de cause, la plus mémorable des œuvres qu’a laissées Bossuet après ses Oraisons funèbres. […] Et reprenant de nouveau l’histoire de la Création et des époques primitives, tous ces récits dont Moïse est censé avoir recueilli les traditions, Bossuet nous montre le grand Ouvrier à l’œuvre, tantôt bienfaisant et clément, tantôt terrible et jaloux, toujours efficace, présent, vigilant, vivant : on n’en saurait prendre nulle part une idée plus forte, celle d’un Dieu qui tient le monde à chaque instant dans sa main, qui ne lui laisse pas le temps de s’engourdir, qui est toujours prêt à recommencer la création, à la retoucher, à secouer son monde.
Joubert, dont on sait de bellès pensées et dont les œuvres plus complétement recueillies ne tarderont pas à paraître104, voyait dans le jeune homme sérieux le confident peut-être le plus ouvert à ses subtiles et fines délicatesses. […] Ces œuvres ont paru (1842, 2 vol. in-8°) ; elles contiennent plusieurs lettres intéressantes adressées à M.