. — Mort vaillante. — Essai de jugement. […] Le brave Montausier était mort de blessures dès le mois de juillet précédent ; Rohan eut plus d’une occasion de le regretter. […] Et cependant, lui-même il tombe gravement malade à Sondrio (août-septembre 1636), d’une maladie qualifiée de léthargie profonde tellement que le bruit de sa mort se répand et dans son armée qui le pleure, et chez l’ennemi qui s’en réjouit. […] Au nom de Dieu, ayez soin qu’une personne qui ne respire que votre service ne voie point la réputation des armes du roi flétrie en un lieu où, jusqu’à présent, il les a maintenues glorieuses ; car j’aimerais mieux être mort en ma maladie que de voir cela. […] Dans l’intervalle de sa blessure à sa mort, il avait reçu une lettre du roi qui lui témoignait de l’intérêt sur sa situation.
J’ai relu des pensées de Bacon sur la mort, des pensées de Montaigne sur la vieillesse, sur cet âge peu agréable, quoi qu’on puisse dire, où des passions ardentes nous en venons petit à petit aux passions frileuses ; j’ai relu aussi des pages de Buffon qui sont bien faites à leur manière pour acheminer l’homme naturel vers son déclin, pour le consoler, sinon pour l’enorgueillir32. Je me suis rappelé Homère, indiquant toujours comme le signe dela triste humanité, de n’avoir pu trouver « de remèdeni contre, la vieillesse ni contre la mort. » Je me suisrappelé ce cri échappé du milieu de ses triomphes augénéral victorieux de l’armée d’Italie, en présence d’uneépidémie caniculaire : « Misérables humains que nous sommes, nous ne pouvons qu’observer la nature, mais non la surmonter ! […] Je veux citer cette page très belle et vraiment touchante : il vient d’être question de la mort : « La vieillesse aussi, dit-elle, est un mal irréparable : rien ne peut faire qu’on remonte le cours des ans ; mais, comme toutes les situations sans éclat, elle renferme des compensations puissantes et un charme secret, connu seulement de ceux qui s’exercent à le goûter. […] » Et, jusqu’à l’article de la mort, presque à l’agonie, conservant ces formes de rédaction ingénieuse, elle disait : « La résignation est encore distincte de la volonté de Dieu ; c’est la différence de l’union à l’unité ; dans l’union, on est encore deux, dans l’unité seule on n’est plus qu’un… » J’avoue que quand je vois un instrument si subtil et dont on se sert si bien, j’ai toujours peur que l’on ne me crée des distinctions qui ne soient que dans l’instrurment même, c’est-à-dire dans le tissu du langage, et qui s’évanouissent dès qu’avec un esprit exact on en vient à serrer de près les choses. […] Gonod, ai textuellement écrit : « Horace dit de la mort : In æternum exilium, partir pour l’éternel exil ; et le chrétien dit : S’en retourner dans la patrie éternelle.
Lorsque tout le bien de La Fontaine fut dissipé et que la mort soudaine de Madame l’eut privé de la charge de gentilhomme qu’il remplissait auprès d’elle, madame de La Sablière le recueillit dans sa maison et l’y soigna pendant plus de vingt ans. […] Il sentit vivement le prix de ce bienfait ; et cette inviolable amitié, familière à la fois et respectueuse, que la mort seule put rompre, est un des sentiments naturels qu’il réussit le mieux à exprimer. […] La Fontaine en fut touché comme d’un exemple à suivre ; sa fragilité et d’autres liaisons qu’il contracta vers cette époque le détournèrent, et ce ne fut que dix ans après, quand la mort de madame de La Sablière lui eut donné un second et solennel avertissement, que cette bonne pensée germa en lui pour n’en plus sortir. […] A la mort de cette dame, elle recueillit le vieillard, et l’environna d’amitié jusqu’au dernier moment. […] J’en reviens volontiers et je m’en tiens sur lui à ce jugement de La Bruyère dans son Discours de réception à l’Académie : « Un autre, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire, toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au-delà de ses modèles, modèle lui-même difficile à imiter. » — Voir aussi le joli thème latin de Fénelon à l’usage du duc de Bourgogne sur la mort de La Fontaine, in Fontani mortem.
Stéphane Mallarmé La mort de Mallarmé survenue le 9 septembre 189828 découronnait le clan symboliste dont il fut le véritable patron. […] Ils vivent dans cette ombre où, dit Vielé-Griffin, « marchèrent côte à côte Vigny et Baudelaire, Verlaine et Mallarmé » et il ajoute : Cette ombre où vit Verhaeren, où Laforgue est mort, fut, pour ceux à côté desquels j’ai pris conscience de la vie, comme l’ombre des lauriers. […] André Gide quand il écrit : Leconte de l’Isle était mort, Rimbaud perdu, Verlaine hagard, impossible à saisir. […] Moréas, après avoir admiré Mallarmé, disait vers la fin : « Je ne rouvrirai plus ses livres. » Pourtant, plus d’un quart de siècle après sa mort, la jeunesse intellectuelle qui a enterré d’un cœur joyeux le Parnasse et qui est en train d’enterrer si résolument le symbolisme, se préoccupe toujours de Stéphane Mallarmé. […] Verlaine était mort le 8 janvier 1896.
Un antique poète21, qui passe cependant pour sage, a dit : « Insensés et bien puérils les hommes qui pleurent la mort, et qui ne pleurent point la fleur envolée de la jeunesse ! […] Andrieux, Picard, Auger, Roger, Campenon et Droz ; Collin d’Harleville, mort trop tôt, y manquait. […] Ce témoignage est d’un homme dont les paroles, considérables de tout temps, ont pris plus d’autorité par sa mort généreuse ; c’est ainsi que M. […] Droz a donc conduit l’histoire de la Révolution jusqu’au lendemain de la mort de Mirabeau ; cette grande figure domine tout ce troisième volume, le plus remarquable, le plus curieux et le plus neuf par la nature et le cachet des révélations précises. […] Grâce à lui, ce qu’il appelle les trois phases de la vie politique de Mirabeau depuis 89 jusqu’à sa mort, les circonstances particulières et les vicissitudes de ses relations avec la Cour, sont aussi éclaircies désormais qu’il est permis de l’espérer22, et, quelque jugement qu’on porte sur le caractère de l’homme, le génie de Mirabeau en ressort plus grand, il est piquant de voir cet esprit juste, droit et pur de M.
— si tu ris ici, si tu trouves ceci un amusement, un sujet de plaisanterie, j’aime mieux que tu ries à la mort de ta mère… » La mort de ta mère ! […] Le rire et son éclat moqueur, ce clic-clac du fouet du bon sens, qui coupe un homme en deux du premier coup, serait la mort, — la mort subite du livre de Michelet ! IV Il faudrait peut-être la souhaiter à son livre, cette mort subite après laquelle bientôt on n’en parlerait plus, il faudrait peut-être la lui souhaiter, par charité pour un talent qui existe encore, au milieu de toutes ces folies qui ressemblent à des dépravations.
Ces trois romans ne sont rien moins que la mort de Gilbert, la mort de Chatterton et la mort d’André Chénier, répondant toutes les trois à la pensée du romancier, qui est l’hostilité éternelle de tout gouvernement contre les poètes, et représentant vis-à-vis de ces morts illustres, dont ils furent les bourreaux, l’action des trois formes de gouvernements qui dominent le monde et l’enserrent : le Gouvernement Absolu, le Gouvernement Représentatif, et le Gouvernement Républicain. […] C’est qu’il est vraiment un grand poète, un poète comme eux, palpitant, souffrant et chantant dans les trois poètes dont il nous dit la mort, et presque comme s’il l’eût chantée !
Il y avait eu toujours antipathie sourde entre Platon et Aristote pendant les dix-sept ans qu’ils avaient vécu et professé ensemble après la mort de Socrate ; le dissentiment s’était prononcé et élargi d’année en année depuis le départ de Platon. […] Aristote avait rejeté ces dogmes divins, mais ténébreux, et demandait au corps et aux sens, c’est-à-dire, à la mort, le secret de l’âme et de la vie éternelle. […] Alors comme aujourd’hui, il ne voulait point de mystère : point de mystère, c’est le matérialisme et la mort. […] La philosophie sera donc comme un apprentissage et comme une anticipation de la mort véritable. […] Et est-il personne qui ne puisse adopter ceux qui donnèrent à Socrate son imperturbable foi devant une mort inique et cruelle ?
On citait la Lettre du cheval, la Lettre de la prairie, la Lettre de la mort de Turenne, la Lettre de la mort de Vatel… Et l’on se demandait : « Avez-vous lu la dernière lettre de Mme de Sévigné ? […] La Bruyère mort, il se passera plus de cent ans avant que son pittoresque se retrouve. […] Dans le moindre de ses jugements il tient compte d’une chose considérable en effet : le jugement exprimé ou supposé des morts, qui sont plus nombreux que les vivants. […] Elles détiennent, elles captent, elles défendent leur mort. […] … Et, pour la plupart des autres, ce que j’en ai pu dire ne se ramène-t-il pas à cette vérité, à la fois nécessaire, mélancolique et rassurante, que les morts n’arrêtent pas la vie ?
Pourquoi de 1722 à 1728, laissa-t-il six cruelles années s’écouler, et conduire pas à pas Stella vers la mort ? […] La mort de Guillaume et l’avènement d’Anne Stuart, en 1702, concoururent avec le mouvement de l’opinion à favoriser le succès des Whigs. […] Mais la mort de la reine et la fuite du ministre rendirent inutile la persévérante activité du doyen. […] Les deux récits qui nous sont laissés de sa mort sont tous deux aussi déchirants et aussi accablants l’un que l’autre pour la mémoire de Swift. […] Cette mort, le livrant tout à fait à lui-même, augmenta sa disposition à la folie et assombrit encore à ses yeux l’aspect des choses humaines.
— Aujourd’hui surtout, quand l’homme est mort, les rancunes doivent-elles survivre ?… « Maintenant, la mort est venue. […] La vie égoïste, mondaine, la vie des intérêts et des luttes, évidemment, n’est point la vie réelle, puisqu’elle se termine par la mort. […] Aussi Jésus nous met-il en garde de la mort : « Soyez prêts : ayez joui votre joie, lorsque la fin viendra ». […] Les trois premiers de ces livres, et l’adorable conte : Trois Morts, n’ont pas été traduits en français.
Baudrand, [Michel-Antoine] Abbé, né à Paris en 1633, mort dans la même ville en 1700, connu par un mauvais Dictionnaire Géographique in-folio, qui n’a pas laissé d’être utile à ceux qui en ont composé de meilleurs. Bayle, [Pierre] Professeur de Philosophie à Sédan, puis à Rotterdam, né au Carlat, petite ville du Comté de Foix, en 1647, mort à Rotterdam en 1706 ; un des plus célebres Critiques du siecle dernier, & le plus subtil Dialecticien que nous connoissions.
FRERET, [Nicolas] de l’Académie des Inscriptions, né à Paris en 1688, mort dans la même ville en 1749, Ecrivain également célebre & par l’étendue & par l’abus du savoir. […] Ces deux Ouvrages n’ont paru qu’après la mort de M.
Voisenon, [Claude-Henri de Fusée de] Doyen du Chapitre de Boulogne-sur-Mer, Ministre du Prince Evêque de Spire à la Cour de France, de l’Académie Françoise, mort en 1775. […] Il avoit fait faire d’avance un cercueil de plomb ; il se le fit apporter quelques jours avant sa mort : Voilà donc ma derniere redingote , dit-il ; & se tournant vers un de ses laquais, dont il avoit eu quelquefois à se plaindre : J’espere, ajouta-t-il, qu’il ne te prendra pas envie de me voler celle-là.
je suis appelé à parler sur la tombe d’un ami intime, j’écris ce discours le matin même de la cérémonie funèbre ; je le prononce devant des témoins amis et émus ; le Moniteur, où j’écrivais alors, insère le lendemain les paroles qui sont l’éloge du mort ; si d’autres feuilles, des journaux de médecine et de science les reproduisent, j’y suis totalement étranger et je n’ai eu nullement à m’en mêler : ces journaux n’ont vu dans mon Éloge funèbre que la mémoire du médecin, homme de bien, que j’y célébrais. […] Sa conduite généreuse, et toujours droite jusqu’en ses excès d’ardeur, lui acquit alors, dans la cité messine, de ces amitiés qu’on ne noue qu’une fois dans la vie et qui durèrent jusqu’à sa mort. […] Elle lui donna successivement deux filles, mortes trop tôt pour le bonheur de tous deux.
L’idée qui reste d’un classique, après l’avoir entendu, n’est plus du tout celle d’un mort ou d’un demi-dieu refroidi. […] Il ose dire, par exemple, que la tragédie classique est morte et de sa belle mort « de mort naturelle » ; que le drame est désormais la seule forme possible.
Ces lettres, écrites il y a environ dix-huit mois et publiées seulement depuis quelques semaines, sont l’œuvre d’un jeune homme mort à vingt-trois ans. […] Aussi il a mérité que ces lettres, écrites d’abord dans un but tout à fait particulier, et sans vue de publicité extérieure, parussent aujourd’hui, lui mort, sous les auspices et pour l’édification de cette doctrine même qu’il servit si religieusement ; qu’elles fussent proposées au public comme l’expression avouée et une des premières manifestations écrites de ce dogme immense qui mûrit et se développe de jour en jour. […] Dieu, qui voulut si jeune l’initier à une vie plus parfaite, ne laissa pas ses derniers jours sans joie ; et de son lit de mort, Eugène vit fonder la constitution définitive de la hiérarchie au sein de la famille saint-simonienne.
Une pièce qu’on aurait pu indiquer était le Deux novembre ou le Jour des morts, simple, sobre, voilée, et d’un christianisme attendrissant. […] Son volume se divise en deux parts : la première, sous le titre de Livre d’Amour, est censée un legs d’un jeune poète mort à Moscou ; mais ce linceul n’est qu’un domino rose pour oser dire tout haut ses tendresses. […] Cette Étoile polaire doit être aussi comme la clef du lyrisme du Nord. — Les stances et sonnets qui composent le Livre d’Amour, attribué au jeune poète mort, ont souvent de la grâce et toujours une grande aisance.
Car dans leur rêve, des naufs vermeilles par la mort du Soleil, aux cordages de soie, aux voiles pleines et blanches comme des seins, appareillaient vers la Cythère lointaine et bleue… Par quelle aberration en vint-on à faire disparaître l’assonance au profit de la rime ? […] Je prends un exemple chez un poète où l’art de la musique du verbe est poussée jusqu’à la magie, Stuart Merrill : La vieille volupté de rêver à la mort À l’entour de la mare endort l’âme des choses. Comme la phrase s’alanguit dans ces deux vers, jusqu’à en mourir, et chante l’ondulation des vagues d’étang qui déferlent silencieusement vers les berges (redoublement des l) ; comme se balancent et palpitent les ramées frôlées d’ailes d’oiseaux (les trois v du premier vers), et soudain dans le lointain éclate la fanfare sombre des cors (dort, mort) et se prolonge la plainte altière et virginale d’une qui se meurt d’avoir été chaste.
Indépendamment des épigrammes sur l’Aspar de Fontenelle, sur l’Iphigénie de Le Clerc, & sur la Judith de Boyer, qui sont imprimées, il en avoit fait près de trois cens autres qui ne nous sont point parvenues, & qu’on a brûlées à sa mort. […] Il meurt du même genre de mort, & son gouverneur fait un récit. […] L’esprit de cabale, acharné contre Racine, le persécuta jusqu’à la mort.
Ce qui la rompit, ce fut une réflexion sur la tragédie de la Mort de César & une plaisanterie insérées dans les feuilles périodiques. […] Mais toutes les satisfactions qu’il imagina pour s’acquitter envers l’auteur du Temple du goût & de la tragédie de la Mort de César, n’appaisèrent point l’offensé, peut-être trop sensible. […] Il fut assisté, à la mort, par un de ses anciens confrères, le célèbre P.
Un malade incurable au centre d’une famille, est comme un arbre mort au centre d’un jardin, dont les racines pourries sont funestes à tous les arbustes qui l’entourent ; les soins que la tendresse ou la commisération ne peut refuser à un vieillard infirme, à un enfant maladif, dérangent l’ordre des devoirs et répandent l’amertume sur la journée de ceux qu’ils occupent. […] Le cours se fermera toujours par un discours, prononcé alternativement par un des professeurs, sur l’importance de l’art, ses progrès et son histoire, le caractère et les devoirs du vrai médecin, l’incertitude et la certitude des signes de la mort, et la médecine légale considérée par ses rapports avec les lois, tels que les signes de la mort violente ou le suicide, les naissances tardives, etc., etc.
Tacite raconte que les allemands chantoient dans le temps où il écrivoit ses annales, les exploits d’Arminius mort quatre-vingt ans auparavant. étoit-il libre aux auteurs de ces cantiques cherusques d’aller contre la vérité des faits connus et de supposer, par exemple, pour faire plus d’honneur au heros, qu’Arminius n’eut jamais prêté serment de fidélité aux aigles romaines qu’il abbatit ? […] Les grecs et les romains qui ont vécu avant la corruption de leurs nations, avoient encore moins de peur de la mort que les anglois, mais ils pensoient qu’une injure dite sans fondement ne deshonorât que celui qui la proferoit. […] La maniere dont l’un et l’autre arriverent à la mort, montre assez qu’ils ne la craignoient gueres.
Si le grand estropié qui fut Cervantes resta malheureux jusqu’à sa dernière heure, broyé par la Misère, cette divine marâtre qui pétrit si bien le génie et l’imbibe de ses meilleurs parfums, au moins son œuvre eut-elle, après sa mort, le bonheur qu’il ne connut pas, lui, pendant sa vie. […] Mais le revers de la médaille de tout succès pour le génie, c’est l’imitation qu’il fait naître, et on n’attendit pas même la mort de Cervantes pour l’imiter. […] Mais, comme les plus gracieux convolvulus peuvent jeter leurs clochettes d’argent et d’azur sur les toits de chaume ou d’argile, comme les chèvrefeuilles peuvent tordre leurs couleuvres de fleurs autour d’un tronc mort et rabougri, M. de Lavigne, avec beaucoup de goût et d’adresse, a caché les indigences de son auteur sous les élégances d’une traduction faite avec un soin plus que pieux… On le concevrait le lendemain de la tentative d’Avellaneda, quand, dans l’air qu’avaient traversé les types de Cervantes, brûlaient encore les flammes de son inspiration.
— Et la maladie, la mort ? […] Taine ont vécu, ainsi ils sont morts ensemble. […] Après quoi il était mort, ne laissant guère de lui un souvenir bien vif qu’à Macaulay, qui lui-même est mort depuis bien longtemps. […] Il nous a décrit, en particulier quelques scènes de mort, la mort d’un interne tué par le croup, la mort d’un misérable enfant torturé dans un hôpital, des scènes d’une émotion simple et profonde qui, bien par-delà Swift, m’ont rappelé Dickens. […] Paul Sabatier a-t-il bien fait d’attendre la mort de M.
Il est impossible, en effet, de séparer ces deux idées ; ce qui est vivant mourra, ce qui est mort a vécu. […] Il est en voie de changement continuel : il est sujet à la mort. […] Ce sont les véritables phénomènes de mort quand ils s’appliquent à l’être organisé. […] Il n’y a pas de vie sans la mort ; il n’y a pas de mort sans la vie. […] D’autre part une conséquence impérieuse de la vie est de ne pouvoir naître que de la mort.
GOUDELIN, [Pierre] né à Toulouse, mort dans la même ville en 1649, âgé de 67 ans, célebre Poëte Gascon, dont les Ouvrages subsisteront tant qu’on parlera la Langue dans laquelle ils sont écrits, & qui serviront à la faire subsister elle-même. […] La ville de Toulouse, pleine d’admiration pour ses talens, & d’estime pour ses vertus, lui fit une pension pendant les vingt dernieres années de sa vie, &, lorsqu’il fut mort, plaça son buste dans le Capitole, à côté de celui du Poëte Maynard, son Compatriote.
L’office des morts est un chef-d’œuvre ; on croit entendre les sourds retentissements du tombeau. Si l’on en croit une ancienne tradition, le chant qui délivre les morts, comme l’appelle un de nos meilleurs poètes, est celui-là même que l’on chantait aux pompes funèbres des Athéniens, vers le temps de Périclès.