Rien dans ses ouvrages ne montre l’analyse ; il est un des derniers qui aient su peindre au lieu de décrire. […] Ici se montre un exemple frappant de l’étroite liaison qui unit les mœurs et les lettres. […] Elle se montre positive pour satisfaire le cœur par des pratiques journalières, et idéale pour les âmes préoccupées d’une sublime curiosité. […] Aussi le caractère de cette philosophie ne se montre pas tant dans les opinions qui ont été professées que dans la manière dont elles l’ont été. […] L’exposition des faits historiques montre, au contraire, peu d’érudition et de critique.
Que n’as-tu, comme moi, l’espoir qui te soutienne, Qui te montre la vie en germe dans la mort, Le mal à se détruire épuisant son effort !
Paul Arène, conteur exquis en prose, se montre, je crois, aussi souvent parisien que provençal dans ses vers trop rares.
Aussi, dans un des meilleurs passages du livre, il nous montre un brave homme, un officier plein d’honneur et d’esprit, mais vieux avant l’âge, et livré par d’affaiblissants chagrins et par la fausse hygiène de l’ivrognerie aux gouailleries d’une bande d’estaminet.
M. le Chevalier de Laurés s’y montre souvent égal & quelquefois même supérieur au Poëte Latin, comme dans le discours que Pompée adresse aux compagnons de sa fuite, après sa défaite.
Ce n’est pas qu’elle soit ennemie du monde, elle s’y montre au contraire très aimable ; mais cette céleste Philomèle préfère les retraites ignorées.
C’est pourquoi j’ai pu y renoncer. » Toutefois, dans le Canard sauvage, Ibsen nous montre que ce qui est bon pour l’élite ne l’est pas pour tous. […] La Dame aux camélias nous montre l’amour libre s’absolvant à force de sincérité, de profondeur et de souffrance Le Fils naturel, l’Affaire Clémenceau protestent contre la situation faite par le code aux enfants naturels […] Car, non seulement l’Éducation sentimentale est l’histoire de deux jeunes gens, très particuliers comme individus et très généraux comme types, puisqu’ils représentent, l’un, le jeune homme romantique, et l’autre, le jeune homme positiviste, et cela juste à l’heure où la période du positivisme va succéder chez nous à celle du romantisme ; et non seulement cette histoire se combine avec une étude des idées et des mœurs dans les dernières années du règne de Louis-Philippe : l’Éducation sentimentale est quelque chose de plus : l’histoire pittoresque et morale, sociale et politique, de la Révolution de 1848 ; elle nous dit, et avec profondeur, les barricades et les clubs, la rue et les salons, et elle nous montre cette chose extraordinaire : la confrontation effarée des bourgeois avec la Révolution, cette Révolution que leurs pères ont faite soixante ans auparavant, mais qu’ils croient terminée, puisqu’elle les a enrichis, qu’ils s’indignent de voir recommencer ou plutôt qu’ils ne reconnaissent plus quand c’est eux à leur tour qu’elle menace, et qu’ils renient alors avec épouvante et colère. […] Mais cet enthousiasme même, avec lequel nous avons chéri et célébré l’humanité miséricordieuse du roman russe et du drame norvégien, ne montre-t-il pas que nous la portions en nous et que nous l’avons seulement reconnue ?
Sans avoir égard à cette considération personnelle, il en est une beaucoup plus importante, puisée dans la nature même du sujet, et qui montre clairement pourquoi il n’a pas été possible jusqu’ici de s’élever à une conception encyclopédique véritablement satisfaisante. […] Ce qui montre clairement la différence du point de vue chimique et du point de vue minéralogiques quoique les deux sciences portent sur les mêmes objets, c’est que la plupart des faits envisagés dans la première n’ont qu’une existence artificielle, de telle manière qu’un corps, comme le chlore ou le potassium, pourra avoir une extrême importance en Chimie par l’étendue et l’énergie de ses affinités, tandis qu’il n’en aura presque aucune en minéralogie ; et réciproquement, un composé, tel que le granit ou le quartz, sur lequel porte la majeure partie des considérations minéralogiques, n’offrira, sous le rapport chimique, qu’un intérêt très médiocre. […] Une telle considération montre clairement combien il est indispensable de séparer nettement la physique céleste et la physique terrestre, et de ne procéder à l’étude de la seconde qu’après celle de la première, qui en est la base rationnelle. […] Cette Considération, qui montre évidemment la chimie comme ne pouvant marcher qu’après la physique, la présente en même temps comme une science distincte.
Dès la fin de l’année 1814, nous dit M. de Viel-Castel, dont l’opinion compte d’autant plus qu’il ne se montre point favorable au régime impérial antérieur, il était évident pour tout le monde que les gouvernants n’étaient pas en accord avec le sentiment public, que les lois, les institutions qu’ils appliquaient avec plus ou moins de fidélité n’avaient pas leurs sympathies, et qu’un penchant irrésistible les entraînait, sinon à les violer, au moins à en éluder l’esprit. […] Malgré le budget déjà équilibré et les justes combinaisons financières du baron Louis, malgré les succès diplomatiques de M. de Talleyrand à Vienne, les deux côtés honorables de 1814, et qu’il nous fait si bien connaître ; malgré ces compensations qui n’étaient pas sensibles aux yeux du public, l’historien nous montre la situation intérieure comme s’étant peu à peu délabrée d’elle-même et comme étant devenue par degrés désespérée.
La relation, Quinze jours au désert, qu’on a pu lire dans un des derniers numéros de la Revue des deux mondes, nous montre un Tocqueville simple voyageur, chevauchant à côté de son ami Gustave de Beaumont, cherchant presque les aventures, et nous racontant ses impressions vives et sérieuses, aux limites extrêmes de la colonisation, à travers une forêt vierge. […] Il me semble que je suis au-dessus d’eux, et quand je me montre, je me sens au-dessous.
La troisième partie de la Confession, qui contient les amours naissantes et les premiers épanchements d’Octave et de Mme Pierson, est d’une fraîcheur d’adolescence, d’une grâce délicate et amoureuse, qui montre à nu toutes les ressources du jeune talent de M. de Musset, et combien il lui sied d’ensevelir une certaine expérience corrompue. […] La Confession montre qu’il aurait l’haleine ; mais il ne s’y est pas assez donné le temps de la confection.
Les personnes qui me font l’honneur de lire mes écrits avec suite me pardonneront, je l’espère, ces répétitions, si la publication nouvelle leur montre ma pensée dans des agencements et des combinaisons qui ont pour elles quelque chose d’intéressant. […] L’objet de la connaissance est un immense développement dont les sciences cosmologiques nous donnent les premiers anneaux perceptibles, dont l’histoire proprement dite nous montre les derniers aboutissants.
D’abord qu’on me montre l’orateur ou l’écrivain qui ait rempli sa mesure, qui ait conscience d’avoir dit tout ce qu’il aurait voulu et pu dire, qui n’ait jamais senti trembler au bout de sa plume ou au bord de ses lèvres une pensée restée inexprimée. […] Ce ne sont plus maintenant des documents toujours destinés au public qu’il s’agit d’interpréter : ce sont des paroles échappées dans la causerie, des lettres intimes où la pensée se montre sous forme familière et parfois dans toute sa nudité ; ce sont des actes où se trahit la vraie nature de celui qui les commet.
Les académiciens de province et les médiocrités trouveraient leur compte à la Décentralisation : les académiciens, parce qu’ils tiendraient alors la littérature sous leur férule et régleraient les intelligences comme une montre ; les médiocrités, parce qu’il est de leur nature de vouloir être régentées. […] On leur montre un inconnu d’hier, jeune célébrité d’aujourd’hui : « Allons donc !
Engagé et embarrassé dans cette période grandiose et orageuse du Moyen Âge, le comte de Gasparin, sans être Tartuffe, tire parfois de sa poche la montre de Tartuffe : « … Monsieur, il est trois heures et demie. » Ces « trois heures et demie », dans ses Conférences, sonnent souvent… Pouvait-il en être autrement, du reste ? […] Mais la montre de Tartuffe dit : « trois heures et demie », et les conférenciers du Progrès sont des postillons qu’on paye, à chaque relais, en applaudissements.
Dans la correspondance publiée, il est une lettre datée du 21 novembre 1774, qui montre amèrement comment la vanité console. […] Goethe, par la nature du sien, avant tout dramatique, ne montre guères que les extrémités de la personne : c’est par le geste, un mot, une indication, qu’il la révèle.
Caro nous montre très bien comment le Catholicisme les traite et quel droit indéfectible il a pour les condamner et pour les punir. […] Caro nous montre Saint-Martin, abrité contre la révolution française dans le désert intérieur de sa spiritualité, et, quand la tempête est passée, plus tard, en 1795, il suit avec un intérêt mêlé d’éloge le solitaire devenu homme public, répondant sur la question de l’enseignement, agitée alors officiellement par le Pouvoir, aux attaques cauteleuses de Garat, le rhétoricien de la sensation.
Toutes les Odelettes de Théodore de Banville ont cette légèreté, ce linéament d’arabesque à peine appuyé, cette grâce de bulle de savon dans le vent, cette transparence de dentelle qui recouvre… absolument rien, et la petitesse du volume, précédé pourtant d’une dédicace solennelle à Sainte-Beuve, montre assez que le livre en question est chose grave et probante, non pas seulement dans l’amour-propre, mais dans les idées de l’auteur. […] Mais un poète comme Banville, qui n’a eu qu’un tort pour sa gloire, c’est de venir dix ou vingt ans trop tard dans la poésie collective de son temps, nous montre, à travers l’éloquence de son talent et par elle, pourquoi les écoles meurent et pourquoi elles doivent mourir.
Mais Madame Bovary est un roman de mœurs, et de mœurs actuelles, et, bien que le sentiment s’y montre horriblement abaissé sous les corruptions qui envahissent une âme faible et qui finissent par la putréfier, c’est du cœur d’une femme qu’il y est question, et l’imagination s’attend à autre chose qu’à une main de chirurgien, impassible et hardie, qui rappelle celle de Dupuytren, fouillant le cœur de son Polonais, quand il lui eut rejeté la tablette de la poitrine sur la figure, dans la plus étonnante de ses opérations… M. […] Flaubert, qui doit être, sauf erreur, un incrédule, nous montre à travers un curé ridicule et stupide, rencontre au spectacle, où son mari la mène pour la distraire, ce jeune homme aimé et désiré autrefois ; et alors tous deux, ayant cessé d’être novices, se reprennent tout à coup l’un à l’autre avec la fureur du regret de ne s’être pas saisis plus tôt !
« Celui, dit-il à Valens, qui dans la guerre poursuit avec acharnement, et veut détruire, ne se montre que le roi d’une nation ; celui qui, après avoir vaincu, pardonne, se montre le père et le souverain de tous les hommes.
C’est cependant le grand poëte, le puissant lyrique, dont, un siècle après Horace, Quintilien disait encore : « La force de son génie se montre dans le choix même de ses sujets. […] Le grand et durable renom du poëte donna tant d’éclat à cette tradition anecdotique qu’elle suggéra, dans le déclin du génie grec, la composition de sophiste la plus étrange, un recueil de lettres dans lequel l’impitoyable Phalaris, tout en étalant ses vengeances, y compris le taureau d’airain enflammé où il brûlait ses victimes, se montre plein d’admiration pour Stésichore, déclare ce poëte un objet sacré, comble d’honneurs sa vieillesse, et, à sa mort, presse les Himériens de lui élever un temple81.
Le grison d’Araminte apporte une montre et une lettre à Moncade. […] Voyez-vous ces deux grisons rapportant à leurs maîtresses, celui-ci une montre pour l’agrafe, celui-là une agrafe pour la montre, sans le moindre compliment ! […] Pour une montre ou pour une agrafe, tout ce que doit. […] Celle-ci n’apporte ni montre ni agrafe, elle apporte cinquante mille écus et Lucinde ! […] Le mauvais sujet s’y montre, les jambes un peu avinées, la tête vacillante, le nez barbouillé de ta bac, la dentelle en désordre, en même temps il s’y montre bien vêtu, bien vrai, bien naturel, bien railleur.
Tristan Klingsor se montre un poète délicat et subtil, et, parmi les poètes nouveaux, l’un de ceux qui manient avec le plus de dextérité, d’invention et de bonheur le redoutable et difficile vers libre.
Eugène Lintilhac Parmi les lyriques, nous retrouvons l’inévitable Lebrun-Pindare qui se survit ; son homonyme Pierre Lebrun, beaucoup plus sincère, qui, dans ses odes (Au Vaisseau de l’Angleterre, Sur la Grande Armée, À Jeanne d’Arc, Sur la Grèce, etc…), se montre un précurseur direct, quoique trop sage de Béranger et de Victor Hugo… Mais quels émules il eut en son temps !
Dans les bras de ce Dieu, cette Déesse nue Dissipe l’épaisseur d’une profonde nue, Et paroît, à nos yeux, telle que le Soleil, Sur les bords d’Orient, au point de son réveil : Son teint blanc & vermeil montre son innocence ; Les Princes & les Dieux redoutent sa puissance : C’est elle qui confond l’artifice & l’erreur, Qui rend aux bons l’amour, aux méchans la terreur.
Le cœur est faux chez Amarante, Vesta nous montre un faux maintien, Lise est une fausse ignorante, Clindor est faux homme de bien.
Une pareille raison pourroit tout au plus justifier celui d’une jeune princesse qui, durant quatre actes, auroit fait voir la foiblesse que montre cet empereur.
Non-seulement elle montroit tout ce que la notre montre, mais elle enseignoit beaucoup de choses que la notre n’enseigne point, soit parce que l’on n’étudie plus aujourd’hui une partie de ces choses là, soit parce que l’art qui enseigne les autres n’est point reputé faire une partie de la musique, de maniere que l’on ne donne plus le nom de musicien à celui qui le professe.