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2460. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Ce qui manque aujourd’hui aux hommes d’un vrai mérite, aux artistes graves et convaincus, ce n’est donc pas le bon vouloir du public ; le public ne demande qu’à faire des succès, parce qu’il veut jouir.

2461. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre V : Règles relatives à l’explication des faits sociaux »

Celle-là seulement mérite ce nom qui correspond à quelque supériorité sociale, c’est-à-dire intellectuelle ou morale.

2462. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Mais qu’il y pense ou qu’il n’y pense pas, sa méthode historique le trahit, et cette méthode même, il n’en a pas le triste mérite.

2463. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

honorez le souvenir d’un Pontife qui est moins indigne de votre estime qu’il ne mérite toute votre compassion.

2464. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Et ceci enfin, qui mérite d’être médité : … Il n’est que le fils de notre puissance, et nous l’avons cru le fils de ses œuvres. […] Il y a parfois du mérite. Il nous l’explique lui-même : « Les chutes me sont des ruines, car je ne possède que des dettes, dettes que je contracte dans des places où je ne demeure pas assez de temps pour les payer ; de sorte que, toutes les fois que je me retire, je suis réduit à travailler aux gages d’un libraire. » Et voici ce qui augmente son mérite.

2465. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Ce mérite de composition, que je n’ai pas su voir, M.  […] Je remercie publiquement mes interprètes, tous ensemble et sans entrer dans le détail de leurs mérites respectifs. […] Et c’est un des mérites de Maître Guérin. […] Les scènes épisodiques (ce sont, paraît-il, les premières peintures qu’on ait faites au théâtre de la petite bourgeoisie russe) ont ce mérite de reculer la pièce comme dans un lointain de tragédie (l’exotisme et l’éloignement dans l’espace produisant à peu près les mêmes effets que l’éloignement dans le temps). […] Mais il est remarquable par la précision et la sûreté dans la transcription des ignominies ; et il a, comme le reste de la pièce, ce grand mérite d’être tout en action.

2466. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Cette chambre d’échos, qui a le mérite de faire entendre des voix très diverses, est toutefois gagnée peu à peu par un ton nettement partisan. […] Henri de Régnier ensuite, constate avec un secret plaisir, que Viélé-Griffin « s’est éloigné à dessein de toute vision directe du monde ; c’est dire que le Moderne tient peu de place en ses vers où pourtant s’ouvre une concise vision des choses d’à présent, parfois. » — « Il se réfugie volontiers aux sites des campagnes et aux horizons des mers où sa native barbaie peut s’exalter au faste des couleurs et à l’évocation de mythiques visions et de lointains spectacles : car le mérite de M.  […] C’est par là qu’il mérite la compassion des honnêtes gens et la sollicitude des aliénistes » (Débats, 7 mars 1890). […] Moréas ne mérite ni cet excès d’honneur, ni cet excès d’indignité. » (Egalité, 17 mars 91).

2467. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Mais un lecteur cultivé ne prend pas beaucoup au sérieux ni ce mérite ni ce grief. […] Au contraire la forme impersonnelle a le mérite d’être une école, un effort, une discipline. […] Thibaudet trouve ici à louer dans Madame Bovary les mérites propres d’une image d’Épinal. […] On sait d’ailleurs qu’un de ses mérites est d’être placée sur le chemin du Vin en bouteilles, un simple titre qui, comme L’Incommodité des commodes de Jules Vabre, est plus célèbre que bien des œuvres en trente-cinq volumes, et que M.  […] Si la composition était le mérite principal d’un roman, il n’en faudrait mettre aucun avant ceux de M. 

2468. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Ainsi que toute copie, la nouvelle littérature est médiocre, et répète sa voisine, avec des mérites moindres et des défauts plus grands. […] « Dès l’an 652, dit Warton, l’usage commun des Anglo-Saxons était d’envoyer leurs enfants dans les monastères de France pour y être élevés ; et l’on regardait non-seulement la langue, mais encore les manières françaises, comme un mérite et comme le signe d’une bonne éducation. » 99.

2469. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Walter Scott écrit de prime saut après avoir lu Childe Harold : « Poëme de grand mérite, mais qui ne donne pas une bonne opinion du cœur ni de la morale de l’écrivain. […] Son être intime, —  quand elle est dépouillée de cette mortalité, n’emprunte point — sa couleur aux choses fugitives du dehors, —  mais demeure absorbé dans une souffrance ou dans une joie — qui vient de la conscience de ses propres mérites. —  Tu ne m’as point tenté, ce n’est point toi qui aurais pu me tenter. —  Je n’ai point été ta dupe, et je ne suis point ta proie. —  J’ai été mon propre destructeur, et je le serai encore — dans la vie qui s’approche.

2470. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Le chef croyait trouver sous sa main son arc et son épée : Hagene eût été récompensé selon son mérite. […] Il mérite grand déshonneur.

2471. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Le crime de la France fut celui d’un homme riche qui choisit un mauvais gérant de sa fortune, et lui donne une procuration illimitée ; cet homme mérite d’être ruiné ; mais on n’est pas juste si l’on prétend qu’il a fait lui-même les actes que son fondé de pouvoirs a faits sans lui et malgré lui. […] Le nombre et la valeur des hommes distingués qui sortaient de la nation se maintenaient, augmentaient peut-être ; dans plus d’un genre de mérite, les nouveaux venus né le cédaient à aucun des noms illustres des générations écloses sous un meilleur soleil ; mais l’atmosphère s’appauvrissait ; on mourait de froid.

2472. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

C’est chez nous l’incomparable Molière, et Dieu sait que presque tout son théâtre, ses scènes célèbres, ses mots que tout le monde a dans la mémoire, c’est presque toujours un vol, vol dont les critiques lui font un mérite, mais moi, non. […] Hayashi me racontait qu’un compatriote, qu’il a connu à Paris, et qui est devenu un grand monsieur dans le gouvernement japonais, lui avait écrit plusieurs fois, sans qu’il répondît, lorsque à son dernier voyage au Japon, il lui avait demandé à venir le voir, dans une lettre où il lui disait : « Oui, je suis un fonctionnaire du gouvernement, mais je suis tout de même un honnête homme, je ne vole pas mes appointements, et je mérite une visite. » Mercredi 14 août Les journaux qui ont raconté la visite du Shah de Perse à Saint-Gratien, n’ont point eu connaissance du message qui l’a précédé, et qui demandait de lui faire préparer « un verre d’eau glacée, des gâteaux, une chaise percée ».

2473. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Dimanche 25 février Interrogé sur son ami Paul Adam, de Régnier nous dit que c’est un corpulent, un sanguin, dont même la rêverie n’est pas contemplatrice, mais est active, et tout en reconnaissant, en exaltant ses mérites littéraires, il déclare toutefois que chez lui, l’occultisme prime la littérature. […] C’est vraiment une ornementation de livres très charmante, et une collection de volumes ainsi agrémentés, a encore le mérite d’être un album d’échantillons de robes du dix-huitième siècle.

2474. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Pour les Japonais, Miomandre écrivit une histoire de la littérature française en comparant ses mérites avec la littérature nippone, tirant au clair les analogies que l’une et l’autre pouvaient présenter. […] Il note d’après ses imaginations, il rêve à des personnages, et la vie se charge de le mettre en contact avec eux pour lui donner un supplément de traits et d’informations : Valentine Pacquault qui est son héroïne la plus attachante, à mon avis, est une figure qui mérite de demeurer dans notre littérature, il l’avait d’abord imaginée, lorsqu’il la rencontra. […] Lui, il n’invoque pas ses mérites littéraires sur une quelconque Lyre d’airain achetée chez Dufayel.

2475. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

On voit combien Bernardin mérite d’être associé à ce dernier, à Pascal, au Tasse, à toute cette famille d’illustres malheureux.

2476. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Religion innée, dans ce système la société mérite ce vrai nom, car elle relie les hommes entre eux, et les agglomérations d’hommes à Dieu !

2477. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

La philosophie de Socrate, quoique faussée par Platon, aura cet éternel mérite d’avoir été la première grande profession de foi spiritualiste du genre humain, non-seulement en Asie, mais en Europe.

2478. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

Quoiqu’il ait passé la plus grande partie de sa vie à la campagne, cependant il n’est pas tout à fait étranger aux habitudes du monde et des cours ; il a un frère qui est depuis longtemps à la cour du pape ; il est l’ami du cardinal Vercelli, dont le rare mérite est en grande estime dans ce pays.

2479. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Sans prêter aux termes de la correspondance, vraie ou apocryphe, de Marie Stuart avec Bothwell plus d’autorité historique que cette correspondance contestée n’en mérite, il est évident qu’une correspondance à peu près de cette nature a existé entre la reine et son séducteur, et que si elle n’a pas écrit ce que contiennent ces lettres non autographes, par conséquent suspectes, elle a agi dans tous les préliminaires de cette tragédie de manière à ne laisser aucun doute sur sa participation au piége où elle s’était chargée de ramener l’infortuné et amoureux Darnley.

2480. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

leur répondait Élisabeth avec hypocrisie, la reine d’Écosse est ma fille ; mais celle qui ne veut pas bien en user avec sa mère, mérite d’avoir une marâtre ! 

2481. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Elle est donc confondue dans l’espèce, et ses vertus ou ses crimes individuels sont donc sans importance aux yeux de Dieu, sans criminalité ou sans mérite aux yeux du sage suprême.

2482. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

La religion donc qui la propose, si elle n’est pas vraie encore, mérite du moins d’être prise au sérieux, et respectée.

2483. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

De valeur, de mérite, de clair, de trouble, de distinction, de profondeur.

2484. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Pour ma part, j’ai peine à comprendre une école normale, par exemple, où le directeur ne puisse pas dire, sans s’expliquer davantage, aux sujets dénués de vocation : « Vous n’avez pas l’esprit de notre état ; en dehors de cela, vous devez avoir tous les mérites ; vous réussirez mieux ailleurs.

2485. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Certes, nous ne sommes pas de ceux pour qui l’art est tout entier sur les planches, et la valeur d’une partition nous séduit en-dehors des mérites de Mademoiselle Malten ou de M. 

2486. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Et si quelque chose mérite d’être appelé a priori comme indépendant de l’extérieur et propre au sujet conscient, c’est avant tout le sensible, le matériel de la connaissance.

2487. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Hugo avec les mots) dans la langue osée et plate des goujats, et c’est même là son mérite, selon la poétique de M. 

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