On objecta Werther, René, Byron, Adolphe, toutes les grandes douleurs philosophiques et aristocratiques, qui avaient su concilier la rêverie et la confidence avec un certain bon goût littéraire et un certain décorum de bonne compagnie. […] Mais pouvons-nous subir en silence, et comme critiques littéraires, ces attaques que certains journaux ne se lassent pas de renouveler, ces inconvenantes parodies, ces citations tronquées, ces images malignement séparées du cadre où elles peuvent recevoir la lumière ? […] On s’étonnera, à la fin, de cette persévérance à ternir une belle réputation, dont les titres, incontestés jusqu’ici, sont l’élévation du sentiment, le culte fervent de l’art, une haute probité critique, une pureté de goût littéraire que les ménagements d’une bienveillance instinctive ne peuvent altérer, et surtout ce désintéressement, cette indépendance qui s’effarouchent, à tort selon nous, des distinctions les plus méritées* [* Voir à ce sujet, dans Souvenirs et Indiscrétions, pages 198 et 203, ce qui se rapporte à cette année même et aux années suivantes dans une Note confidentielle de M.
[L’Année littéraire (7 juin 1887).] […] Mais quels que soient le talent et les projets littéraires de M. […] Nous préférons clore cette déjà longue notice par quelques scrupuleuses indications bibliographiques, rappelant la collaboration de Gustave Kahn à la Jeune Belgique, au Décadent, à la Basoche, à la Gazette anecdotique, au Paris littéraire, à la Vie moderne, au Réveil de Gand, à la Société nouvelle, à la Revue encyclopédique, au Monde moderne, à la Revue de Paris, à la Nouvelle Revue, au Livre d’Art, à l’Épreuve, au Supplément du Pan, au Mercure de France, au Journal, à l’Événement, aux Droits de l’Homme, à la Presse, à l’Almanach des poètes (Mercure de France, 1896-1897), aux Hommes d’aujourd’hui, et à la Revue blanche où, indépendamment de différentes études consacrées à Rodenbach, Anatole France, Émile Zola, Arthur Rimbaud, etc., il signe depuis plusieurs années la chronique des poèmes.
Les symbolistes entre autres se distinguaient par une culture sérieuse, des connaissances littéraires supérieures à celles des écrivains qui les raillaient. […] Ajoutez au lyrisme de Rousseau, tout le génie de Châteaubriand qui, lui, a fait le xixe siècle littéraire. […] Qu’on y songe cependant, ce n’est point seulement un programme littéraire, c’est encore une politique et une sociologie.
[Cité dans l’Enquête sur l’évolution littéraire, p. 20 (1891).] […] [Cité dans l’Enquête sur l’évolution littéraire, p. 344 (1894).]
La critique littéraire n’est jamais pour l’esprit moraliste qu’un point de départ et qu’une occasion. — On assiste à la représentation d’une pièce de théâtre : que de contradiction aussi ou de développement on y apporte ! […] Elle ne goûtait rien tant que ce don créateur là où il éclate dans sa merveilleuse plénitude : Molière, Shakspeare et Walter Scott étaient ses trois grandes admirations littéraires, les seules où il entrât de l’affection. […] Tout ce côté d’elle, ce côté de critique littéraire, de polémique philosophique, n’est pas connu autant qu’il le faudrait. […] Quoique la critique littéraire ne soit jamais le principal pour elle, elle y a laissé des traces que je regretterais de voir effacées et perdues pour toujours. […] Elle n’était pas, comme esprit, sans quelque rapport avec lui, Boileau, sauf la prédominance, en elle, du côté de moraliste sur le côté littéraire.
et n’est-ce pas là comme l’unité retrouvée de cette noble vie littéraire ? […] Tous les instincts littéraires de M. de Vigny le portent à l’analyse. […] En tout ceci d’ailleurs, je ne prétends rien faire qui ressemble à un portrait littéraire. […] Il est infaillible dans ses dogmes littéraires, comme dans sa vie. […] Le bel effet littéraire !
En France, à ce qu’il semble, cette époque maîtresse, cet âge d’or littéraire embrasse deux siècles, le dix-septième et le dix-huitième. […] Les deux siècles qui viennent de s’écouler offrent en effet le complet épanouissement du génie littéraire de notre nation. […] On ne fera pas de cet aigle un volatile de basse-cour ; on n’attellera pas ce lion à l’omnibus littéraire. […] Il me sera désormais prouvé qu’il ne faut point heurter de front l’armée compacte des dupes littéraires, et que c’est une aventure dangereuse que de troubler, dans les mares stagnantes, la quiétude des grenouilles, jeunes et vieilles. […] Un des mieux doués, également remarquable par l’originalité de ses conceptions et par la langue précise, neuve et brillante qu’il s’est faite, bien connu de ceux dont l’estime sérieuse ne fait jamais défaut aux fermes défenseurs de la vérité littéraire, M.
On ne sait pas assez combien meurt vite une civilisation littéraire sous la hache d’une assemblée ou sous la faux d’un Attila. […] Le Consulat et l’Empire ne furent pas des époques littéraires. […] Le fond de nos plaisirs était toujours et exclusivement littéraire. […] Nous rentrâmes à Paris avec un éblouissement de gloire littéraire dans les yeux. […] Cette conversation était très littéraire, comme il convenait à un ami de Mirabeau et à un habitué des cours.
Mais, ceci demeure vague, n’est peut-être que littéraire. […] Mais il aspire à la gloire littéraire. […] Ses admirations littéraires, elles, sont irrespectueuses jusqu’à l’imitation. […] Je me détourne en hâte de ces questions insuffisamment littéraires. […] Je fais de la critique et je ne parle jamais que d’attitudes littéraires.
Leur animosité s’étend en deux larges fleuves, parfois souterrains, tout le long de l’histoire littéraire. […] Type littéraire absolument opposé à Musset, Chateaubriand est d’une sérénité sentimentale absolue. […] Albalat est le plus humble des procédés littéraires et celui qu’un écrivain véritable fuira toujours avec soin. […] D’autres pays ont eu une influence plus directement littéraire. […] C’est d’ailleurs ainsi que finissent, en tout pays, tous les mouvements littéraires.
Éloigné, par état, de toute prétention littéraire, l’auteur a dit sans art et sans éloquence ce qui lui semble la vérité. […] Si, ne consultant qu’une juste défiance de ses forces, l’auteur eût entouré ses observations de l’appareil inattaquable de ces formes dubitatives et élégantes, qui conviennent si bien à tout homme qui a le malheur de ne pas admirer tout ce qu’admirent les gens en possession de l’opinion publique, sans doute alors les intérêts de sa modestie eussent été parfaitement à couvert, mais il eût parlé bien plus longtemps, et par le temps qui court, il faut se presser, surtout lorsqu’il s’agit de bagatelles littéraires.
. — La Lorgnette littéraire (1871). — Les Frères Chantemesse (1872). — Les Femmes qui font des scènes (1872). — Marie et Ferdinand (1873). — Panier fleuri (1873). — Gastronomie (1874). — Les Amours du temps passé (1875). — Scènes de la vie cruelle (1876). — Lettres gourmandes (1877). — Poésies complètes (1881). — Monsieur de Cupidon (1882) […] — Mon dernier né (1883). — L’Argent maudit (1884). — Petits mémoires littéraires (1885). — Oubliés et dédaignés (1886). — Les Amours du temps passé (1887). — De A à Z (1888). — Poésies (1889).
En cette grande épopée littéraire, où le génie, chose qu’on n’avait point vue encore, disons-le à l’honneur de notre temps, ne se sépare jamais de l’indépendance, Frédéric Soulié était de ceux qui ne se courbent que pour prêter l’oreille à leur conscience et qui honorent le talent par la dignité. […] Si le véritable public prêta peu d’attention à cette première œuvre de Soulié, il n’en fut pas de même du monde littéraire qui, à cette époque, était à l’affût des moindres publications poétiques.
Des sympathies anarchistes de quelques littérateurs L’autre mois, le défenseur d’un de nos amis, expliquant aux assises de la Seine quelle variété d’opinion politique professait son client, le présentait comme un anarchiste littéraire ; ce littéraire venu à l’anarchie ne s’y sentait point dépaysé, retrouvant des confrères de notoriété, des camarades de talent.
Les Notes qu’il a cru devoir ajouter, pour éclaircir certains points, soit de l’Histoire Littéraire, soit de l’Histoire Sacrée ou Profane, portent l’empreinte d’une érudition étendue & d’une critique éclairée. […] Sa maniere d’écrire & les connoissances qu’elles supposent, prouvent combien il seroit capable d’ajouter à sa réputation littéraire, s’il n’en faisoit le sacrifice à des occupations plus importantes & non moins utiles à la Religion.
Il lut des fragments de cet ouvrage, le soir même du 18 fructidor, au sein d’une société littéraire de très-jeunes gens, dont MM. […] Ballanche a été une sorte d’événement dans ma vie littéraire, et il a contribué à m’apprendre bien des choses, de celles qu’on ne sait jamais mieux que par son expérience personnelle. […] Une petite pension littéraire avait été aussi obtenue pour lui en 1837. […] Ampère lui-même, au tome Ier des Portraits littéraires : on y trouvera des lettres intéressantes de M. […] Ce fut l’article de début de M. de Feletz ; on peut le trouver recueilli dans ses Jugements historiques et littéraires (1840).
Je comptais aujourd’hui parler encore du Roman de Renart et de ces malices du Moyen Âge ; mon second article est terminé, mais on me permettra de l’ajourner à huitaine pour m’occuper d’un petit événement littéraire et philosophique qui est d’hier, et dans lequel il s’est déployé du talent, de l’habileté, de la candeur, et même un peu de ruse. […] Ce n’était là chez vous qu’une forme littéraire sans doute, qu’une première roideur de talent. […] Il avait une langue pure, facile et pleine, une perception vive et pénétrante de la nature, un tour d’imagination assez romanesque, et un sentiment exquis de critique littéraire : il aurait pu se porter sur plus d’un sujet qui eût du corps, s’y reposer du moins et s’y refaire dans les intervalles de ses soliloques psychologiques trop prolongés. […] La rhétorique est proprement justiciable de la critique littéraire, et M. […] Cousin disait à qui voulait l’entendre : « Damiron, — clarté littéraire, obscurité philosophique. » Depuis, après vingt années d’enseignement, et quand l’auteur de tant de mémoires étudiés et fins avait pris rang de maître (s’il devait jamais le prendre), M.
Ces illustres étrangers qui choisissent le français pour leur langue littéraire, même sans être jamais venus en France ni à Paris, sont assez nombreux au xviiie siècle. […] Bons catholiques ou non, nous n’avons pas le goût protestant en littérature : quoi qu’il en soit, il convient, au moins à quelques-uns, de bien connaître ce monde à part, cette province littéraire non soumise qui a son fond et sa forme d’indépendance et d’originalité. […] L’histoire littéraire vit de détails, et ce n’est pas nous qui reprocherons à l’auteur de les prodiguer, surtout dans une histoire littéraire du genre de celle-ci, et qui était à créer : ma critique porterait seulement sur un certain manque de proportion. C’est ainsi que la biographie de Georges Le Sage, esprit plus singulier encore qu’original, et qui d’ailleurs n’a rien produit, me paraît tenir trop de place, venant après les études sur Charles Bonnet et sur l’illustre Saussure, les deux noms qui forment le véritable couronnement de ce beau siècle littéraire et scientifique de Genève.
Cervantes n’est pas seulement un génie clair et net, c’est un génie littéraire et qui a fort en souci les résultats de ce genre. […] On ne saurait donc contester que le point, de départ et l’objet principal du Don Quichotte ne soit une satire littéraire. […] Nous voyons là à l’état de symptôme littéraire ce qui a fait ailleurs les saints et les dieux. Et toutes ces opinions ainsi énumérées et passées en revue, je ne puis m’empêcher d’ajouter encore : Une des plus grandes vanités de la gloire, même de la gloire littéraire, qui de toutes semble pourtant la plus authentique, c’est qu’un de ses premiers effets consiste, si elle vous saisit une fois, à vous changer plus ou moins et à vous défigurer. […] Il n’est pas jusqu’aux censures littéraires sur les livres et les auteurs qu’il condamne qui ne soient très-adoucies chez Cervantes et tempérées encore d’indulgence.
Sainte-Beuve, le monopole littéraire, dans les régions administratives et officielles de la presse. […] Sainte-Beuve, à cause d’une critique de goût et toute littéraire qu’il contenait à l’adresse de M. l’évêque de Montpellier. […] « Mais on insiste, on allègue qu’il est étonnant qu’un sénateur envoie des articles, même purement littéraires, à un journal de l’opposition, et particulièrement au Temps. […] « Les affaires de la presse et celles de l’esprit ont été tellement conduites dans ces dernières années, que lorsqu’un écrivain dévoué à l’Empire veut insérer désormais quelque part un assez long travail littéraire, il ne trouve d’autre Revue que des Revues d’opposition. […] « S’il est en effet singulier qu’un sénateur, resté écrivain, croie ne pouvoir mieux placer des articles littéraires que dans un journal d’opposition, cela n’est arrivé qu’à la suite de beaucoup d’autres faits également singuliers que M. le ministre d’État doit connaître mieux que personne.
Ce rôle de précurseur, en relevant par la précocité ce que le talent peut avoir eu de hasardeux ou d’incomplet, offre toujours, dans l’histoire littéraire, quelque chose qui attache. […] Il trouva en ce nouveau maître, qui succédait cette année-là à M. de Fontanes, un élève affaibli, mais encore suffisant, de la même école littéraire, un homme instruit et doux, qui s’attacha à lui et l’entoura de conseils, sinon bien vifs et bien neufs, du moins graves et sains. […] Il publia ces essais de 1801 à 1804156, et ne vécut plus que de la vie littéraire, et aussi de la vie du monde, tout entier au moment et au Caprice. […] C’aurait été, au reste, sa seule inimitié littéraire, et elle ne paraît pas avoir été bien vive, pas plus vive que son objet. Si Millevoye n’avait pas de passions littéraires, il en eut encore moins de politiques.
. — Journalistes et romantiques, poètes et polémistes, qui vaquaient sans défiance à leur besogne littéraire, sont assaillis pêle-mêle… Victor Hugo et Villemessant, Th. de Banville et Monselet, tous reçoivent sur la tête le buste de Voltaire. — Ils se contentent d’abord de s’étonner, puis finissent par se fâcher sérieusement. […] Certes, il ne peut trouver mauvais que vous l’appeliez le père du « bon style » et que vous invitiez la jeunesse littéraire à venir faire ses dévotions sur sa tombe. […] qui a déjà vu Lamennais, Balzac, Hugo, Musset, George Sand, Lamartine : comme si, hors de Voltaire, il n’y avait pas de salut littéraire possible ! […] Parce qu’il t’aura plu de débuter assez peu honorablement (tu l’avoues) dans le journalisme, le Figaro devient tout de suite un atelier de « calomnie » où l’on n’est admis à travailler que sur un certificat de mauvaises mœurs littéraires ! […] Le petit vieillard regrettait fort l’ancien régime littéraire : — une fois par semaine, régulièrement, il venait se plaindre — poliment et spirituellement — au public que le présent ne valût pas le passé.
Si elles sont « littéraires » par le nom qui les signe et par les personnes à qui elles s’adressent, elles ne le sont pas autrement. […] Ils publient beaucoup et leur apport dans la production littéraire annuelle est considérable. […] Sa formation intellectuelle et littéraire me demeure mystérieuse. […] Études et portraits littéraires (Paris : Lecène et Oudin, 1886 pour la 2e série, p. 50). […] Lucien Muhlfeld (1870-1902), avant d’écrire des romans, s’était déjà distingué comme critique littéraire.
Il ne considère point les choses littéraires sub specie æternitatis. […] Dans ses jugements littéraires, que d’injustices contre Voltaire, Corneille, Ronsard, Hugo, Théophile Gautier et tout le romantisme ! […] Pierre Benoit, sans grand mérite littéraire, soit du moins divertissant et récréatif ; mais nous connaissons un éminent philosophe qui, ayant essayé à plusieurs reprises de lire des romans de M. […] C’est aussi ce qui explique quelques animosités littéraires contre M. […] Il faudrait aimer assez peu la littérature pour juger les livres d’un point de vue qui ne serait pas exclusivement littéraire.
Je veux dire les qualités certaines, l’honnête tenue littéraire, l’émotion de bel aloi que dégagent ces pages où Goudeau a mis le meilleur de son beau talent de conteur. Je retrouve, dans la Graine humaine, la verve robuste, l’art léger et sain, et l’imagination souriante qui constituent la physionomie littéraire de Goudeau et lui assignent une des places en vue parmi les écrivains de tradition française.
. — Documents littéraires (1881). — Le Naturalisme au théâtre (1881) […] Timide comme il l’était encore, vivant en dehors du monde littéraire, il se contenta, je crois, de le rêver.
Histoire littéraire, 212 Chap. […] Des Journaux littéraires, 229 §.
C’est, en effet, le moment pour nous de bien fixer le caractère littéraire et philosophique de Roederer. […] Plus tard, dans ses loisirs, lui aussi il reviendra passionnément et avec une prédilection marquée à une sorte de culte, au culte littéraire du xviie siècle ; mais, même dans ce mouvement qui lui est commun avec d’autres, notez les différences. […] C’est alors que, retiré absolument des affaires, au seuil d’une robuste vieillesse, vivant de préférence en sa charmante habitation du Bois-Roussel (dans l’Orne), au milieu des libertés champêtres ou des joies de la famille, il se livra à ses goûts d’étude et de société combinés, et à la composition d’ouvrages moitié littéraires, moitié historiques, où il se développa avec une originalité entière. […] Roederer67 : Faut-il donc porter dans la discussion littéraire cette âcreté qui en dénature l’esprit, et qui semblait autrefois réservée pour les disputes de grammaire ou pour les controverses théologiques ? […] [NdA] On devine assez, sans que j’avertisse, que tout ce que Napoléon dit ici de lui, il est amené à le dire par opposition au roi Joseph, aux goûts littéraires de ce dernier, à ses illusions de souverain nouveau, et aux qualités militaires et de commandant en chef qu’il n’avait pas.