Nous citerons ces strophes : ……………………………………………… Les chiens déconcertés renoncent à la piste : Voici l’heure paisible où finissent les jours ; Libre vers son refuge, il monte grave et triste… À l’horizon lointain expirent les abois, Sur les chênes dormants la nuit remet son voile… Lui qui ne verra plus l’aurore dans les bois, Donne un dernier regard à la première étoile… C’est un sentiment profond de la nature qui donne de tels accents et qui fait que le lecteur croit voir le tableau que le poète a tracé.
Il était, et il représenta toujours le guerrier libre, volontaire, indiscipliné, de la première République, de la première levée en masse de 93, incapable de se ranger à être un militaire distingué et subordonné de la seconde époque et de l’Empire. […] Il lui parle de la religion d’une manière à fort étonner un jeune séminariste encore novice et très sincère : il ne la prenait, en effet, que par le côté social et politique, et pour l’utilité morale ; hors de là, il n’en acceptait rien et se croyait tout à fait libre et dégagé dans son for intérieur, « ne voyant le péché que dans l’injustice, le défaut de charité et le scandale. […] Celui-ci, très sincère dans ses réponses, aussi libre de préjugés que de passions, essaye pourtant de le séduire par un endroit : il voudrait le décider à se faire moine, et se met en tête de lui procurer sa charge.
Depuis trois années le champ de la poésie est libre d’écoles ; celles qui s’étaient formées plus ou moins naturellement sous la Restauration ayant pris fin, il ne s’en est pas reformé d’autres, et l’on ne voit pas que, dans ces trois ans, le champ soit devenu moins fertile, ni qu’au milieu de tant de distractions puissantes les belles et douces œuvres aient moins sûrement cheminé vers leur public choisi, bien qu’avec moins d’éclat peut-être et de bruit alentour. […] Dans ces Idylles en vers libres, pleines de moutons à la Des Houlières, d’agneaux volages ou gémissants qu’enchaînent des rubans fleuris ; dans ces premières élégies où voltige l’Amour en bandeau et où il est tant question de tendres feux, de doux messages et de fers imposteurs, on est, en souriant, reporté à cette génération sentimentale nourrie de Mme Cottin, de Mme Montolieu, que Misanthropie et Repentir attendrissait sans réserve, que Vingt-quatre Heures d’une Femme sensible n’exagérait pas, et qui lors du grand divorce de 1810, s’apitoya avec une exaltation romanesque sur la pauvre châtelaine de la Malmaison. […] Le rhythme serré a remplacé les vers libres, dont l’usage était familier à Mme Valmore ; enchâssées là dedans, parsemées de paillettes étrangères et d’un brillant minutieux, les ellipses de la pensée échappent, se dérobent davantage, et de là cette obscurité de sens au milieu et à cause du plus de couleur.
On n’a qu’un très petit nombre de ses sermons : c’en est assez, avec ses Entretiens spirituels qu’on a recueillis, pour nous faire juger cette éloquence solide et insinuante, qui semble une causerie aisée, soudaine, enlevée jusqu’au pathétique par une émotion intérieure : c’est parfois un commentaire chaleureux de quelque texte sacré, parfois une libre instruction sans ordre apparent, ou divisée sans subtilité. […] Toute la nature et tous les livres lui fournissent des comparaisons, des images, des agréments : il a une libre fantaisie qui se promène à travers le monde, ramassant toutes les curiosités et toutes les singularités, à la façon de Montaigne. […] Et dans tout sujet les modernes sont en présence d’une masse de documents, qui rejette les esprits littéraires vers les genres où l’invention est plus libre, vers l’observation morale ou vers l’analyse dramatique.
, fierté des gloires militaires de la Révolution et de l’Empire, rêve d’une France libre, glorieuse et honorée parmi les hommes », cela composait une sorte de religion civique, commune alors à un très grand nombre de Français, et faite de très antiques bons sentiments, mais qui, naturellement, revêtaient les formes accidentelles propres à cette époque : on n’était pas clérical dans la maison ; on était de ces Parisiens qui, à l’endroit des « capucinades » officielles de la Restauration, retrouvaient les propos de la Satire Ménippée ; et, le samedi soir, on se réunissait entre amis, sous la tonnelle, pour chanter les premières chansons de Béranger. […] J’ai dit qu’il s’appuyait uniquement sur l’estime et l’amitié de l’empereur : c’est pour cela qu’il fut si libre et put tenter de si vaillantes entreprises. […] Après tout, la conquête romaine, relativement douce aux vaincus, substitua aux lois étroites de la République les lois générales et moins dures de l’Empire ; elle aplanit sans le savoir, pour la propagande chrétienne, tout le champ méditerranéen, et, d’autre part, respecta presque toujours l’indépendance de la pensée philosophique et commença de fonder, à travers le monde, la république des libres esprits ; elle fut enfin, pour une portion considérable de la race humaine, un puissant agent d’unité, encore qu’imparfaite et bientôt défaite… Et puis, nous venons de Rome ; et Victor Duruy ne peut se défendre d’aimer en Rome, initiée de la Grèce et notre initiatrice dans le travail jamais achevé de la civilisation, l’aïeule même de la France.
La notion d’un peuple libre n’est jamais entrée dans leurs têtes serrées par les bandeaux de la servitude ; ce partage de l’autorité les étonne et les scandalise. […] Tandis que la morne et caduque Égypte, chargée des chaînes de ses dogmes, tournait autour d’un puits funéraire, dans le cercle qu’avaient creusé ses ancêtres ; tandis qu’elle embaumait ses morts et raidissait ses colosses, la libre et riante Hellade créait ses dieux en chantant, et les sculptait dans les marbres pleins d’une vie sublime. […] Nous ne l’avons point gravé sur des tables d’airain, nous ne l’avons point scellé sous les replis du papyrus, mais la bouche d’un homme libre te le signifie.
À partir du moment où elle l’aima, et malgré les infidélités dont il ne se faisait pas faute, il paraît bien que Mlle Le Couvreur ne se considéra plus comme libre. […] Les Mémoires de Mme d’Épinay nous font assister à ces derniers ; l’entretien y est piquant, mais libre jusqu’à être licencieux, ce qui ne l’empêche pas de devenir parfois déclamatoire. Ce n’était pas là le ton habituel d’un lieu où Voltaire avait ses libres entrées et se permettait toutes ses saillies sans doute, mais où Fontenelle était goûté ; ce n’était pas le ton des soupers de Mlle Le Couvreur.
Il était l’aîné ; il avait une sœur d’un caractère original, d’un cœur excellent, brave fille qui ne se maria point pour mieux servir son père, « vive, agissante, gaie, décidée, prompte à s’offenser, lente à revenir, sans souci ni sur le présent ni sur l’avenir, ne s’en laissant imposer ni par les choses ni par les personnes ; libre dans ses actions, plus libre encore dans ses propos : une espèce de Diogène femelle ». […] Il y a là, au milieu de ses qualités charmantes, délicieuses et suaves, une habitude d’indélicatesse et de sensualisme, un déshabillé libre et bourgeois, par lequel il est bien inférieur à cet autre grand critique des arts, Lessing.
On y trouvait, sous une forme froide, mais ingénieuse et distinguée, des pensées libres et dégagées sur les sottises humaines, une sagacité indifférente à les démêler à travers les temps, les croyances et les costumes divers. […] Disciple de Descartes en philosophie, mais disciple libre et qui se permettait de juger son maître, il comprit qu’il y avait un rôle à prendre, un milieu à tenir entre les gens du monde et les savants, et que l’esprit, qui, d’un côté, servait à entendre, pouvait servir, de l’autre, à exprimer. […] Si inférieur à Pascal comme imagination et comme âme, et dans un rapport qu’on dirait incommensurable avec lui (nous sommes en style de géomètre), Fontenelle, à titre d’esprit libre et dégagé, d’esprit net, impartial et étendu, reprend lentement ses avantages, et, sur la fin de ce siècle de grandeur, mais certes aussi d’illusion et de timidité majestueuse, il ose voir en réalité et exprimer en douceur les vérités naturelles telles qu’elles sont.
Fiévée était libre depuis plusieurs mois, lorsqu’au 9 Thermidor, obéissant à un élan courageux, il fut le premier qui décida sa section (celle de l’Odéon, dite de Marat) à faire acte d’adhésion et à se réunir à la Convention soulevée contre Robespierre. […] Faisant sentir le danger des sociétés libres et des clubs qui, nés en Angleterre et sans inconvénient dans leur pays natal, en ont beaucoup dans le nôtre : L’établissement des clubs en France, dit-il, a précédé la Révolution de quelques années. […] Mais à un moment, et lorsque le parti royaliste ultra, dont il était un des libres meneurs, arriva au pouvoir avec MM. de Villèle et Corbière, M.
Franklin est un des hommes les mieux nommés, et qui a le plus justifié son nom ; car ce mot de Franklin signifiait primitivement un homme libre, un franc-tenancier, jouissant dans un petit domaine à lui de la vie naturelle et rurale. […] Jamais esprit plus vigoureux et plus sain ne s’éleva à moins de frais lui-même, et ne réagit sur lui d’une façon plus libre, avec moins de préjugés d’école. […] Ç’a été de voir que, dans le temps où il était décidément esprit fort, il a manqué à la fidélité d’un dépôt, et que deux ou trois autres libres penseurs de sa connaissance se sont permis des torts d’argent ou de droiture à son égard : « Je commençai à soupçonner, dit-il, que cette doctrine, bien qu’elle pût être vraie, n’était pas très profitable. » Il revient donc à la religion elle-même par l’utilité.
« Quand l’historien de Jésus-Christ, dit-il, sera aussi libre dans ses appréciations que l’historien de Mahomet et de Bouddha, il ne songera pas à injurier ceux qui ne pensent pas comme lui. » Raison pitoyable ! […] Ernest Renan, n’est pas l’œuvre du libre penseur, mais des sectateurs les plus zélés de cette religion. » C’est pour cela sans doute qu’il est sorti de Saint-Sulpice. […] Éblouir comme le renard de La Fontaine tous les dindons oisifs de la libre pensée qui le regardent tourner en rond, prendre ses poussières à l’apparence et faire monter cette vile fumée sur le soleil de nos traditions ; tel est le côté sérieux du personnage que M.
Jamais cette poésie de l’hymne religieux ou de l’hymne guerrier, de l’adoration divine ou de l’ardeur patriotique, n’éclata dans des vers plus hardis, d’un tour plus extraordinaire et plus libre. […] Une autre poésie s’était élevée, depuis plus d’un siècle, puissance bien assortie aux troubles des états libres, n’épargnant ni le vice ni la vertu, et promenant de Paros à Corinthe son fouet injurieux. […] Le meilleur, c’est la richesse unie à la modération. » En dehors de cette poésie funeste à ses auteurs, bien d’autres formes restaient au génie de Pindare et se liaient à la pompe des rites religieux, à l’éducation belliqueuse des cités libres du Péloponèse, aux magnificences des rois de Sicile : Pindare les cultiva toutes, sans approcher du théâtre, cette couronne privilégiée d’Athènes.
Nous voulions être libres avec la morale des esclaves. […] Cousin dans ces divers essais de sa jeunesse et qu’on avait l’honneur de le connaître : cet esprit si libre, si étendu, si dégagé des formes, n’était pas de tout point représenté dans ces expositions premières ; je ne sais quel mélange d’école y nuisait.
Ils s’y développent, ils y agissent par leurs propres forces et d’eux-mêmes ; ils n’y sont point contraints par les passions ou les facultés qu’ils y rencontrent : ce sont des hôtes libres ; tout le soin du poëte est de ne point les gêner ; ils se remuent et il les regarde, ils parlent et il les écoute ; il est comme un étranger attentif et curieux devant le monde vivant qui s’est établi chez lui ; il n’y intervient qu’en lui fournissant les matériaux dont il a besoin pour s’achever et en écartant les obstacles qui l’empêcheraient de se former. […] Lisez encore ces trois lignes, vous emporterez avec leur souvenir de quoi songer toute une heure, car elles enferment toute une vie : J’étais libre et vivais content et sans amour ; L’innocente beauté des jardins et du jour Allait faire à jamais le charme de ma vie.
Sully-Prudhomme dit à l’hirondelle : Toi qui peux monter solitaire Au ciel, sans gravir les sommets, Et dans les vallons de la terre Descendre sans tomber jamais…, ce mot de ciel traîne après lui pour tout le monde les mêmes images : l’espace libre, profond, sans limites, d’un bleu intense ou laiteux, baigné de soleil, ou traversé de nuages. […] Le mot mer évoque pour un jeune Parisien l’idée de la saison joyeuse et du grand soleil, de la libre vie en plein air, de l’expansion irréfrénée de l’énergie musculaire, des jeux d’après-midi sur la plage et des danses du soir au casino, des bruyantes parties de bain ou de pêche aux crevettes : pour le pêcheur, la mer, c’est le mystérieux ami et le terrible ennemi, le pain d’aujourd’hui et la mort de demain : toute la destinée roule dans ces vagues.
Shaftesbury, Bolingbroke sont des maîtres de pensée indépendante, de doute curieux et libre. […] Un fond de très sérieuse philosophie, une pensée libre, active, pénétrante, font de tous ses écrits, mais surtout de sa vaste correspondance une des plus intéressantes lectures que le xviiie siècle puisse fournir, même en négligeant l’intérêt historique.
M. de Voltaire fut toujours libre de paroître à la cour. […] Devenu libre, il alla passer quelque temps à Manheim chez l’électeur Palatin.
Or, de son propre aveu, à deux lignes de là, dans ce livre où toutes les affirmations se soufflettent, la liberté déréglée et malsaine des hommes du xviiie siècle les rendait moins propres qu’aucun autre peuple à fonder l’empire paisible et libre des lois… — En présence d’une liberté déréglée et malsaine, eh ! […] Que « manque-t-il à ceux-là pour être libres ?
Désorienté dans une histoire d’Angleterre, se sentirait-il moins libre et moins inspiré que dans ces essais circonscrits et variés qui, réunis sous le commun titre de Miscellanies, forment une si brillante mosaïque intellectuelle ? […] Macaulay n’a point cédé à une fantaisie d’historien, au libre choix d’un esprit qui se taille un sujet de réflexion et d’enseignement dans les chroniques de son pays.
qui se piquent de libre examen et de philosophie, et c’est ainsi que du bonheur, de n’être pas prêtre dans une question théologique, il aura fait une habileté. […] Avec cette charité et cette politesse qui drapent de si haut les coups… que l’on porte si bas, nous sommes plus libres, nous, les brutaux, de jeter à la porte, à notre manière, les réputations et les idées qui n’avaient pas le droit d’entrer !
Enfin, vous voyez ces hommes extraordinaires se faire presque tous un régime pour la pensée, ménager avec économie toutes leurs forces, et quelques pas même, par la vie la plus austère, s’affranchir, autant qu’ils le peuvent, de l’empire des sens, pour que leur âme, dès qu’ils l’appellent, se trouve indépendante et libre. Si vous les comparez par leur état, vous trouvez, dans cette liste, des militaires qui ont uni les sciences avec les armes, des médecins qui, forcés d’être instruits pour n’être pas coupables, autant par devoir que par génie, sont devenus grands ; des religieux qui, privés par leur état même de toutes les passions, s’en sont fait une dont l’activité a redoublé par le retranchement des autres ; enfin un certain nombre d’hommes qui, jaloux d’être libres, n’ont voulu pour eux d’autre état que celui de s’instruire, et d’autre rang que celui d’éclairer.
Soudain elle a laissé libres les fruits naissants des guérets fertiles : la vaste terre a regorgé de feuilles et de fleurs. […] Ce nom continua de vivre dans la mémoire poétique de la Grèce, souvent blâmé par les philosophes, mais cité, chanté dans toutes les fêtes : et, lorsque la Grèce libre et parlant à la tribune et sur le théâtre eut cessé, lorsque sa langue et son génie ne furent plus qu’un luxe de cour et une étude de cabinet dans Alexandrie et les villes grecques d’Asie, nul monument de l’art antique ne fut plus imité, plus commenté que le hardi génie d’Archiloque.
Enfin, notre poésie est libre ; libre, elle se développera personnellement et généralement, ode, poème, drame, jusqu’à ses totales destinées ; et ce sera notre auguste et incomparable xixe siècle. […] En ma déférente amitié, en ma religieuse admiration, j’ai pensé autrement, jadis ; j’ai cru sincèrement que nos esprits restaient libres sous sa loi ; je pense que je me trompais. […] N’v a-t-il pas ici quelque chose qui annonce la prochaine apparition de ce qu’on allait appeler le vers libre ? […] Mais gardez-vous de croire que la préoccupation de l’art, — continue, comme il convient, — nuisît, chez Éphraïm Mikhaël, au libre développement de la personnalité. S’il ressemble à quelques-uns de ses maîtres par la magnanime volonté de la perfection, il est lui-même et lui seul en sa libre pensée.
Le Français n’est plus ce peuple qui cherchait à rire et à s’amuser de tout5. » Il faut se réfugier à Paris pour être à peu près libre de rester tranquille et à peu près libre d’être gai. […] Le sujet d’un empire oriental se croit libre ; le peuple romain a très bien vu en César un libérateur. […] Il veut que l’individu soit aussi libre, aussi autonome que possible, ne soit pas gêné sous prétexte d’être protégé, ne soit pas opprimé par sa sauvegarde. […] « L’ouvrier libre est payé, mais il fait plus vite que l’esclave… Le noir n’a rien à réclamer pour prix de ses sueurs, mais on est obligé de le nourrir en tout temps ; il faut le soutenir dans sa vieillesse comme dans son âge mûr, dans sa stérile enfance comme dans les années fécondes de sa jeunesse, pendant la maladie comme en santé… » Conclusion : la production est plus grande dans le pays de travail libre ; mais l’ouvrier libre est beaucoup moins heureux dans son enfance, pendant ses maladies, dans sa vieillesse, et beaucoup plus chargé de travail quand il est valide, que le travailleur esclave. […] Je me hâte de définir cette espèce d’indifférence, qui n’exclut pas du tout la curiosité et la conscience, ces deux vertus du critique, et qui même leur laisse un plus libre jeu… M.
Plus le régime de la presse est libre et ouvre un vaste champ à toutes les haines, à toutes les injures, et plus il est du devoir de tous ceux qui veulent s’en servir à bonne et longue fin, d’apporter envers les adversaires, et ne serait-ce que par égard pour soi-même, une certaine modération de ton dont rien ne saurait dispenser.
Théophile Gautier M. de Châtillon, bonne fortune que lui envieront tous les poètes, a composé plus d’une de ces chansons qui semblent faites par tout le monde et n’avoir jamais eu d’auteur, telles qu’en inventent les carriers en tournant leur grande roue rouge, les charretiers au tintement des grelots de leur long attelage, les compagnons en brandissant leur canne enrubannée sur le chemin du tour de France, les villageois en versant leur botte pleine de raisin dans la cuve de la vendange, la jeune fille en tirant son aiguille près de la fenêtre que l’hirondelle libre vient agacer de son aile.
Le volume des Convictions est remarquable par un accent de sincérité et de fière indépendance, qui relève bien l’homme, un abrupt civilisé qui prétend n’appartenir à aucune classe, à aucune coterie, et qui n’a publié ses vers qu’à rares intervalles, au gré de sa libre fantaisie, dans sa vie errante et active à la fois.