/ 1472
792. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

De tout ce qu’on fit sur cette mort rien ne fut plus approuvé que ces quatre vers latins qu’on a trouvé à propos de converser.

793. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

C’est un moraliste aussi, je le sais, et je le montrerai ; mais c’est un moraliste qui, si je ne me trompe pas, a commencé d’étudier son latin de moraliste à l’École des Chartes.

794. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Ils feraient, dans un temps donné, sur cette civilisation dont les doubles bases sont latines et chrétiennes, le travail du fer et du cheval d’Attila ; ils échoueraient, nous n’en doutons pas, — à moins pourtant que Dieu, qui use les races et qui frappe de mort les nations comme les individus, n’ait résolu que l’Europe périsse, — ils échoueraient, mais avant d’échouer ils auraient creusé un abîme qu’on ne comblerait peut-être plus qu’avec du sang.

795. (1929) Dialogues critiques

Il est clair que c’est du latin. […] Pierre Et vous ne croyez point qu’on parlât le latin quinze ou vingt mille ans avant Jésus-Christ ? […] Il se fût tout de suite débrouillé dans ce phénicien, ou ce préphénicien, ou ce latin, et eût établi la vérité sur Glozel, comme sur la tiare, le Pentateuque et le reste.

796. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Sans doute les œuvres latines de Pétrarque, ses confidences écrites et ses lettres familières auraient révélé bien des circonstances de cet amour et bien des détails sur ces deux familles de Noves et de Sades ; mais Pétrarque raconte lui-même qu’il a détruit toutes ces traces de sa passion avant sa mort. […] Il faut l’entendre lui-même faire la description des lieux, et de ce qu’il y sentit, dans une lettre en vers latins à Barbate de Sulmone. […] On lit avec délices, dans ses lettres latines de cette date, la description de quelques rares et courtes journées passées solitairement dans sa maisonnette de Vaucluse comme pour faire ses derniers adieux à ce séjour d’amour et de paix.

797. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Enfin il y avait le toscan, la vieille langue étrusque de Machiavel, de Michel-Ange, de Dante, rugueuse, nerveuse, un peu sauvage, un peu latine, brève, forte, concentrant en peu de mots un grand sens, telle que Dante l’a chantée, telle que Machiavel l’a écrite, langue faite pour des héros, des poètes, des philosophes, et qui ne s’entend bien qu’à Florence, entre les deux rives de l’Arno et à Pistoia, langue locale s’il en fut jamais, héritière d’un peuple qui n’a point d’héritage sur la terre, langue de puritains et de pédants, qui prétendent avec raison être à eux seuls l’Italie classique… C’est celle-là qu’Alfieri choisit. […] Outre les compositions dont j’ai parlé, j’y continuai avec persévérance et avec fruit l’étude des classiques latins, de Juvénal entre autres, qui me frappa vivement, et que dans la suite je n’ai cessé de relire non moins qu’Horace. […] Une médaille fut frappée pour perpétuer le souvenir de cet événement ; sur l’une des faces, on voyait le portrait de Charles-Édouard, sur l’autre celui de la jeune femme, et la légende, inscrite aussi sur la muraille de la chapelle, portait ces mots en latin : Charles III, né en 1720, roi d’Angleterre, de France et d’Irlande. 1766.

798. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Là, une imagination plus latine et une langue plus belle encore que l’espagnol, la langue des Lusiades, attend d’autres Camoëns, dont les chants seront répétés par deux mondes, de Cintra à Rio-Janeiro. […] Je connaissais de jeunesse le caractère hésitant, repentant, puis récidivant, extemporané enfin, pour me servir du mot latin, de Charles-Albert. […] Quant à la langue, je la parlais couramment, quoique avec un accent trop latin, grâce à Dante, à Pétrarque, à Alfieri, à Monti, dont j’avais déjà tant lu et relu les vers.

799. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Toute cette littérature païenne et mythologique n’avait aucun charme pour lui ; ce livre était son bréviaire, son psautier, ou l’Imitation de Jésus-Christ, ou quelque livre latin de dévotion à l’usage de son ordre et recommandé par ses supérieurs. […] Un autre livre broché en papier de couleur était fermé sous son bras, entre son habit noir et son coude ; on voyait qu’il y pensait malgré lui ; son regard, distrait de ses textes grecs et latins ouverts sur le pupitre de sa chaire, se détournait involontairement et tombait obliquement sur le livre pressé contre son cœur. […] XX Tout à coup le père Béquet ferma ses livres grecs et latins.

800. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Il semble cependant qu’on veuille réagir contre le pessimisme naturaliste, contre le romantisme et qu’on oppose, à l’idéalisme minutieux et subtil des slaves, une sorte d’idéalisme latin. […] « Celui-ci se défend énergiquement de faire de l’exotisme et prétend rechercher à travers la complexité algérienne le type et la mentalité persistantes de la race latine dont il voudrait l’unification morale. […] Il a été imprimé à Paris 6 603 ouvrages français, latins, grecs, italiens, allemands, etc….

801. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVIII. J.-M. Audin. Œuvres complètes : Vies de Luther, de Calvin, de Léon X, d’Henri VIII, etc. » pp. 369-425

La civilisation chrétienne périssant sous la civilisation païenne, ressortie de ses ruines depuis le xve  siècle, le mort revenant tuer le vif, la tradition coupée comme une corde de harpe, les ancêtres niés, les langues retardées dans leur développement par ce latin qui n’était plus le robuste latin des moines dans lequel palpitaient l’âme et le génie du Moyen Âge, mais un latin qui singeait l’antique et qui puait la tombe sous ses élégances comme les momies sous leur rouge ; l’imitation substituée à l’originalité et l’empêchant même de naître, tel fut, en quelques mots, le crime intellectuel de la Renaissance, et ce crime, dont nous portions la peine, s’était épuisé dans des littératures qui n’avaient plus une goutte de sang dans les veines.

802. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

On a le droit de choisir ses modèles, et Malherbe, quant à lui, les préférait latins, et de la décadence. […] C’est ce que les Latins appellent caritas patrii soli, l’amour de la patrie, et ils la regardent comme un lien entre les hommes. […] , Ce ramas d’ennemis qui, faibles et mutins, Préfèrent à nos chants les ouvrages latins. […] Moins savants, moins pédants, leurs successeurs les ont cependant imités, et toute une partie de la réforme de Malherbe n’a guère consisté qu’à remplacer l’imitation des modèles grecs par celle des modèles purement latins. […] D’année en année, les éditions s’en succèdent, et on traduit le livre en latin, en anglais, en allemand, en espagnol.

803. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Hors des religions, il n’y a pas de grand art et lorsqu’on est d’éducation latine : hors du catholicisme, il n’y a que le néant. […] Mais nous ne sommes ni des Latins, ni des Grecs, nous autres ! […] L’œuvre née du symbole ne peut être qu’une allégorie, et c’est pourquoi l’esprit latin, ami de l’ordre et de la certitude, me semble plus enclin à l’allégorie qu’au symbole. […] Un peu d’encens, un peu de prière, un peu de latin liturgique, de la prose de saint Bernard, des vers de saint Bonaventure, — et des secrets pour exorciser M.  […] ces règles d’amour à l’usage des comtesses et des marquises qu’on dirait apprises dans les brasseries de femmes du quartier Latin !

804. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Renan, il fut imbu des idées germaniques et il tenta de les accommoder aux exigences de son éducation toute latine. […] Il est visible qu’au XVIIe siècle et au XVIIIe l’esprit latin l’emportait dans la lutte pour la vie sur l’esprit germanique. […] En d’autres termes, dans quelle mesure l’esprit latin peut-il admettre des idées d’origine germanique sans souffrir dans sa constitution intime ? […] De fait, il suffit de comparer ses livres à ceux du docteur Strauss pour apercevoir la différence entre le germanisme pur et son interprétation latine. […] Ces trois écrivains avaient subi d’autre part une si forte discipline classique et latine, et ils continuaient de vivre dans un milieu lui-même si latin, qu’ils ont été plus forts que les idées venues du Nord.

805. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Quelques-uns datent des années lointaines où, dans les cafés du Quartier Latin, je perdais ma jeunesse à vouloir résoudre les insolubles problèmes de l’art et de la vie. […] Qu’importent les premières légendes latines, les barbares essais du drame chez ce peuple ? […] Alors le jeune pâtre regarda de nouveau dans les yeux la princesse Marysia ; et puis il lui ordonna de dire, en latin, le nom et les caractères de la maladie dont souffrait son auguste père. Et Marysia dit tout cela, en latin, et même le remède, qui guérit aussitôt le monarque. […] D’être poète, en vérité, je ne me hâtais pas : à propos d’une composition en vers latins sur Milon de Crotone et son fameux accident, mon professeur, M. 

806. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

Louis Langlois, qui se plaisait à traduire en vers les élégiaques latins, est également parti de ce même goût personnel pour léguer à l’Académie une rente de 1,500 francs destinée à l’auteur de la meilleure traduction en vers ou en prose d’un ouvrage grec, ou latin, ou étranger.

807. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Mis au collége à Dol, où il apprend Bezout, où il sait par cœur toutes ses tables de logarithmes depuis 1 jusqu’à 10,000, où il fait des vers latins si coulamment que l’abbé Egault, son préfet, le surnomme l’Élégiaque, le chevalier revient passer ses vacances non plus à Saint-Malo, mais à Combourg. […] L’effet est souvent heureux, de ces mots gaulois rajeunis, mêlés à de fraîches importations latines, et encadrés dans des lignes d’une pureté grecque, au tour grandiose, mais correct et défini.

808. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Ils traduisent sans avertir, comme, aux figes précédents, on copiait les textes latins des anciens sans avertir non plus et sans citer. […] Il les donne pour les avoir faites à l’imitation des anciens grecs, latins et modernes italiens voilà qui est franc ; mais, en ces termes généraux, l’indication reste bien vague.

809. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

On peut penser tout ce qu’on voudra de cette violence, en rire ou s’en alarmer, mais il nous semble qu’il ne s’en est point vu d’aussi curieuse depuis que Ronsard essaya de parler grec et latin en français, et qu’elle vaut la peine qu’on s’y arrête une fois. […] Littré, ce lexicographe libéral et hardi, serait le premier à accueillir, s’il n’était pas mort, les trouvailles de style des décadents, comme il l’a fait pour les mots, tirés du latin ou créés de toutes pièces, par ce prodigieux écrivain qui a nom Théophile Gautier.

810. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Sous l’amas des épithètes et la barbarie d’un néologisme tout grec et tout latin, le poëte perd cette veine française et ces tours nerveux et naïfs que Malherbe plus tard recueillait dans le parler vivant de la foule, en les ennoblissant par le nombre et l’harmonie. […] Un magistrat de cette cour suprême, le Sueur, traduisait en strophes latines d’une rare élégance tous les chants conservés du grand lyrique grec ; et, dédiant les diverses parties de ce travail au roi Henri III, au président de Thou, au conseiller Hurault de Cheverny, il opposait, non sans éloquence, à la cruauté stérile et raffinée des duels du temps la vertu patriotique des anciens jeux de la Grèce.

811. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coppée, François (1842-1908) »

C’est un devoir d’élève de rhétorique, assez fort en vers latins, qui pille

812. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Condamner, disoit-ils nos poëtes François, c’est condamner aussi les poëtes Grecs & Latins.

813. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 22, que le public juge bien des poëmes et des tableaux en general. Du sentiment que nous avons pour connoître le mérite de ces ouvrages » pp. 323-340

Par exemple, tous ceux qui sont capables de porter un jugement sain sur une tragédie françoise, ne sont pas capables de juger de même de l’éneïde ni d’un autre poëme latin.

814. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

Il n’y a pas très longtemps que l’Europe a secoué le joug de la langue latine, par laquelle les rédacteurs des lois et les dépositaires de la science mettaient une barrière entre eux et les peuples, ce qui était toujours une manière de remplacer la parole traditionnelle.

815. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Royalistes et Républicains »

Mallet-Dupan, dans lequel Thureau-Dangin a appris son latin politique et qui tient plus de place que Thureau-Dangin lui-même dans le livre de Thureau-Dangin ; Mallet-Dupan mourut à la peine d’une besogne impossible.

816. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

Pieux dès qu’il respira et comme il respirait, élevé par son oncle, un pauvre curé de campagne, qui lui apprit assez de latin pour entendre le bréviaire, Benoît-Joseph, dès qu’il fut en âge de choisir sa fonction parmi les hommes, sentit tressaillir en lui la vocation religieuse, qui y tressaillit longtemps, mais sans l’éclairer.

817. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Je ne connais rien de plus méprisable en ce genre que les éloges qui lui furent adressés par l’auteur du poème latin de la Callipédie.

818. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Le vers proverbial du lyrique latin nous est pleinement expliqué ; nous comprenons l’ïambe furieux d’Archiloque. […] Il a aiguisé avec tant de persévérance, il a trempé si habilement le métal amolli de l’idiome latin, que son vers pénètre dans la chair comme la pointe de l’épée. […] Dans le poète latin, elle est souvent voisine de la comédie. […] Dans les Martyrs, nous n’avons ni lingots, ni statue ; chacun des fragments dérobés à l’antiquité hébraïque, grecque ou latine, se dénonce et trahit son origine. […] Ils ne connaissent guère cette maladie de l’âme humaine que par quelques vers du lyrique latin ; s’ils avaient eu l’occasion de voir par eux-mêmes ce que j’ai vu, d’entendre ce que j’ai entendu, ils seraient les premiers à proclamer mon récit incomplet.

819. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Paul Georges donne à son livre un titre latin. Paul Junka cite, toujours en latin, de nombreux passages des Écritures. […] Mlle Mélégari, qui sait probablement le latin, a signé Forsan des romans quelconques et prêcheurs. […] Ici encore, elle est un génie constructeur, abominablement latin, organisateur et tyrannique. […] sorte de Jocelyn mélodramatique où j’ai surtout admiré des épigraphes en langues fort diverses : français, latin, italien, allemand, anglais et même droit.

/ 1472