Nicole n'a pas laissé de leur en faire un crime dans ses Wendroch sur la dixieme Lettre Provinciale.
Il se demanda, il chercha à deviner quelle pouvait être l’âme en peine qui n’avait pas voulu quitter ce monde sans laisser ce stigmate de crime ou de malheur au front de la vieille église.
Il laissera vivre les cygnes dans les grands lacs : se blesser, n’est-ce point souffrir ? […] Elle y a exercé un caractère spécial, qui s’est imprimé aux premiers contes même qu’elle nous a laissés. […] Et laissons apparaître librement les certitudes de ce philosophe, dans leur enchaînement rigoureux. […] Taine sont décidément fatiguées ; j’aurais aimé qu’on les laissât dormir des années encore. […] Elle refusait tout remède, elle allait mourir, sans même laisser un gendre au bon vieux Modyslas.
Je laisse les Daudet entrer tout seuls à l’Odéon. […] Et il laisse entendre, que le soir, à Médan, il ferme ses fenêtres, avec certaines combinaisons hermétiques. […] Dans ces moments il n’y a pas à vouloir lutter, il faut imiter les petits bâtiments qui ploient leurs voiles, ferment leurs écoutilles, et se laissent battre comme une épave, comme une planche sombrée. […] Ziem, qui est mon voisin de table, me raconte qu’il a commencé ses Mémoires, mais qu’il les a laissés, ne se sentant pas outillé pour écrire. […] Un jeune homme d’ici est mort ; il a laissé un chien, que la mère de ce jeune homme se faisait un bonheur de garder, comme un peu du souvenir de son fils.
Je voudrais lui laisser la parole le plus longtemps possible, c’est d’ailleurs le meilleur moyen de le faire apprécier de mes lecteurs.
Cotin aura même pardessus eux l’avantage d’avoir laissé quelques Productions, que l’impartialité sauvera toujours du mépris général, répandu sur ses autres Ouvrages.
Une réserve dont on doit lui savoir gré, c’est que la vivacité de son imagination n’a jamais laissé échapper aucun trait contre la Religion, aucun de ces transports qu’on appelle philosophiques, aucune de ces saillies licencieuses qui coutoient si peu aux Grécourt, aux Chaulieu, & à quelques autres qui n’avoient jamais tant d’esprit que pour le vice & contre Dieu.
On ne laissera cependant pas ignorer qu'il a fait un Ouvrage intitulé de la Nature, où, selon lui, tout est intelligent & animé ; mais où, selon le Lecteur, tout s'obscurcit & tout expire au milieu du désordre & de l'absurdité.
Son Livre n'a pas laissé d'avoir beaucoup d'Editions.
À la vérité il est plus instruit que Commines, et néanmoins le vieux seigneur gaulois, avec l’Évangile, et sa foi dans les ermites, a laissé, tout ignorant qu’il était, des mémoires pleins d’enseignement.
Saut périlleux Comme un aigle ne laisse dans son voisinage subsister d’autres oiseaux que les aigles, une bonne définition paraît : toutes les autres ne sont déjà plus135. — Le comique est le contraire du sublime136. […] on n’a qu’à présenter la sienne, et, si elle est bonne, toutes les autres vont mourir d’elles-mêmes et par elle, de même que l’aigle ne laisse subsister dans son voisinage d’autres oiseaux que les aigles.
Le pain du soldat n’est pas plus abondant que celui du détenu, et il est pire ; car on ôte le son pour faire le pain du vagabond enfermé, et on le laisse pour faire le pain du soldat qui l’enferme. — En cet état de choses, il ne faudrait pas que le soldat réfléchît, et voilà justement que ses officiers l’invitent à réfléchir. […] Pour celles qui ont été averties, les avocats, procureurs et notaires des petites villes voisines ont fait leurs doléances de leur chef, sans assembler la communauté… Sur un seul brouillon, ils faisaient pour toutes des copies pareilles qu’ils vendaient bien cher, aux conseils de chaque paroisse de campagne. » — Symptôme alarmant et qui marque d’avance la voie que va suivre la Révolution : l’homme du peuple est endoctriné par l’avocat, l’homme à pique se laisse mener par l’homme à phrases.
L’idée mère de ce cruel supplice n’était pas de tuer directement le condamné par des lésions déterminées, mais d’exposer l’esclave, cloué par les mains dont il n’avait pas su faire bon usage, et de le laisser pourrir sur le bois. […] M. de Vogüé a découvert, à 76 mètres à l’est de l’emplacement traditionnel du Calvaire, un pan de mur judaïque analogue à celui d’Hébron, qui, s’il appartient à l’enceinte du temps de Jésus, laisserait ledit emplacement traditionnel en dehors de la ville.
Et même en supposant que ces choses hétérodoxes vinssent de l’ignorance de la dame, il resterait toujours à lui dire, à cette aimable dame qui veut ramener le Christ sur la terre, c’est-à-dire convertir le monde, ce qu’un des derniers curés de Sainte-Clotilde disait un jour en chaire, avec une onction si plaisamment spirituelle, à des ouailles trop échauffées aussi du zèle des conversions : « Mesdames, je vous en supplie, laissez-nous notre besogne. […] La Critique n’aurait rien à dire de ce livre inconséquent, inconsistant, emphatique, production turbulente d’un esprit perturbé, et le laisserait périr dans l’oubli.
Eh bien, comment donc se fait-il que Paulin Paris ait laissé sa sagacité esthétique se prendre dans cette toile d’araignée qui a ramassé au passage tous les scandales bourdonnants et les mauvais propos d’un siècle ? […] On ne sait pas bien, et c’est là ce qu’on ne pourrait affirmer quand on interroge le texte seul du rapport de cette espèce de Vidocq des ruelles de son temps, qui l’écumait chaque jour de ses sottises, de ses ridicules et de ses vices, au profit d’un mystérieux manuscrit qu’il devait laisser derrière lui à l’histoire, comme un document à apurer !
L’une est cette madame Cornuel dont j’ai parlé plus haut, une madame Pernelle, terrible et charmante, qui a laissé autant de mots que Rivarol, mais d’un tout autre calibre, moins fastueux, mais plus meurtriers. […] Il s’est laissé couler là-dedans… L’erreur du moment, c’est que la langue du xviie siècle doit quelque chose à cette poignée de femmelettes affectées qui faisaient les hommes et la littérature à leur image.
Nous avons, dès le premier pas, reculé de l’histoire à l’histoire de France, et de l’histoire de France nous sommes tombés dans des historiettes dont la plupart étaient déjà suspectes d’exagération ou d’infidélité, et quelques-unes brillaient d’une netteté d’apocryphe qui ne laissait rien à désirer bien avant que Fournier eût fait claquer son fouet… dans les airs ! […] … De même, laissez-moi vous faire encore cette citation dernière.
S’il ne s’adressait qu’à cette race de Vésuviennes… licenciées, qui, depuis le coup de foudre épurateur du deux décembre, se sont remises à rêver… en attendant leur émancipation définitive, nous l’aurions laissé aller peut-être à son adresse sans l’intercepter ; car nous sommes de ceux-là qui croient à l’endurcissement des idées fausses et à l’impénitence finale de certains partis. […] Voilà pourquoi toute critique qui va plus loin que l’œuvre d’art et l’édifice de la composition, ne doit pas laisser circuler, sans avertir et sans y attacher une étiquette, ce sachet de graines vénéneuses, ce haschich préparé pour les têtes ardentes, ce petit poison de Java dans lequel les Tricoteuses des temps futurs peuvent tremper la pointe de leurs aiguilles, et qu’on nous débite, en ce moment, avec des airs vertueux et sensibles dignes de la femme de l’apothicaire de Roméo !
Et non seulement ces Lavatériens de l’Histoire s’étaient servis des portraits d’une époque pour en connaître mieux les hommes, mais ils s’étaient emparés de tous les produits d’art laissés par les sociétés derrière elles pour expliquer l’état moral de ces sociétés. […] Une fausseté naturelle, une dissimulation acquise, un regard à volonté, une physionomie maîtrisée, un mensonge sans effort de tout l’être, une observation profonde, un coup d’œil pénétrant, la domination des sens, une curiosité, un désir de science, qui ne leur laissaient voir dans l’amour que des faits à méditer et à recueillir, c’étaient à des facultés et à des qualités si redoutables que ces femmes avaient dû, dès leur jeunesse, des talents et une politique capables de faire la réputation d’un ministre.
Aussi l’a-t-il donné pour le premier journaliste de son temps, où cependant il y avait Camille Desmoulins, latin dans sa prose comme André Chénier était grec dans ses vers, et Rivarol l’éblouissant, qui fut plus qu’un journaliste, puisqu’il a laissé un magnifique livre d’histoire. — Et peut-être le regarde-t-il comme le premier aussi des temps qui ont suivi le temps de Chénier, et qui ont produit, par exemple, des journalistes de la volée de Chateaubriand, de Bonald, de Lamennais, et de celui-là qui s’est tu trop tôt sous la maladie et dont le silence que nous entendons après sa voix fit un silence si grand3… IV Je dis peut-être… car M. de Vallée ne l’a pas écrit expressément dans son livre, et il a même laissé entrevoir la raison qui l’a empêché de l’écrire.
Et si ce n’était encore qu’un vieux républicain de la première heure, sur lequel Lamartine aurait laissé son rêve, comme Lekain laissa son talent sur La Rive, certainement ce ne serait pas très imposant d’intelligence, mais ce serait touchant, comme une folie de sentiment, que cette fidélité obstinée aux illusions de ses beaux jours.
Il y en a de dates et de chiffres, bonnes pour les biographes qui discutent, et celles-là nous les laisserons dans la Notice ; mais il y en a d’autres qui tiennent à l’essence même de l’esprit très particulier de la marquise et qui s’adressent à tous les biographes qui sentent. […] C’est un visage inattendu, quand on pense au temps où elle écrivait et surtout au temps où elle avait été jeune, — une physionomie qui tranche sur celles du xviiie siècle, toutes agitées, toutes molles et violentes, comme il convient à une société qui laissait évaporer ses mauvaises mœurs et couvait une révolution.
Flourens n’avait qu’une seule importance, — s’il n’était qu’un savant d’un ordre supérieur, enfermé dans la carapace d’une grande spécialité, impénétrable à tout ce qui ne serait pas savant, sinon du même niveau que lui, au moins du même courant d’études, — nous ne nous hasarderions point à vous en parler… Nous laisserions aux livres purement scientifiques ou aux Mémoires de l’Académie, dont il est le secrétaire perpétuel, à vous entretenir de ses découvertes en anatomie et de ses travaux en physiologie et en histoire naturelle. […] Non, il prit tout simplement et tout brutalement le cerveau, le découvrit, le disséqua, et, sous la pointe de ce scalpel, qui est le seul instrument de vérité pour les matérialistes, il montra que le cerveau était le siège exclusif de l’intelligence ; que l’ablation d’un de ses tubercules déterminait la perte du sens de la vue, mais que l’ablation d’un lobe laissait la sensation et détruisait seulement la perception.
Guizot, qui ne dit pas son dernier mot dans ce livre, car il n’y a pas de dernier mot pour cette loquacité, tenace et vivace ; Guizot, qui ne tient pas moins, dans ce livre, à faire solennellement la cène protestante et à chanter, non pas son cantique de saint Siméon, mais de Marot, en l’honneur du protestantisme, devait laisser là saint Louis et saint Vincent de Paul, qui n’ont que faire et qui détonnent un peu dans des litanies protestantes, et, s’il n’y a pas quatre grands hommes pour lui dans les rangs du protestantisme, se contenter fièrement de deux ! […] Désormais je le laisserai tranquille.
Un reproche pourtant que la critique pourrait hasarder, c’est d’avoir laissé un des Deux étrangers trop dans le vague de l’ombre, et de n’avoir pas mis assez de clarté dans ce redoutable personnage… On croit bien pressentir qu’il est l’Homme des Sciences occultes, quelque Magicien investi de sataniques pouvoirs, puisqu’il promet la Science universelle au docteur Williams, lequel meurt de ce funeste don ; mais le conteur aurait précisé davantage cette grandiose et inquiétante figure que son conte n’aurait été ni moins effrayant, ni moins mystérieux. […] Ils ont laissé mourir de faim Raymond Brucker, qui avait mis à leur service tout son génie.
Oui, laissons là pour un moment la personne et le talent de Mme Valmore, mais ce cri qui jaillit du fond du cœur frappé, comme le sang jaillit d’une veine ouverte, mais cette éloquence irrésistible de la blessure ou de la caresse, mais cette émotion qui doit être, en poésie, prépondérante même à la pensée, à plus forte raison à l’image, à la phrase, au rythme, à l’harmonie, enfin à tout ce qui entre nécessairement à n’importe quel degré dans la trame d’une poésie quelconque, cette émotion ne constitue-t-elle pas certainement et dans la mesure où elle existe la poésie la plus élevée et la plus profonde, et par la raison souveraine que l’homme mesure tout à lui-même et que c’est le battement de son cœur qui donne le branle à l’univers ! […] , La Feuille volée, Les Éclairs, Les Roses de Saadi, La Jeune Fille et le Ramier, qui finit par cette strophe interjective et profonde : Laissez pleuvoir, ô cœurs solitaires et doux !
À voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse, Seul, le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. […] Quand je lis cette superbe pièce léonine de la Colère de Samson, — le type le plus majestueux dans sa tristesse du fatalisme du poète, — de Samson qui sait que Dalila l’a vendu aux Philistins et qui ne s’en laisse pas moins dormir sur ses genoux dans la lassitude de son mépris ; …… Je suis las.
Le violent, l’absolu Richepin, s’est laissé tranquillement châtrer ; mais c’est ici un trait caractéristique de l’espèce d’homme qu’il est que je ne veux pas oublier. L’auteur de La Chanson des gueux a une si méprisante indifférence pour les journaux et l’opinion qu’ils font, qu’au sien il s’est détourné de son œuvre, avec une légèreté qui n’est pas même un stoïcisme, et qu’il a laissé opérer sur sa personne les sordides et lâches ciseaux de l’industrialisme qui l’ont dépecée.