Maître, qui fus Celui, un instant, pour nous, Tu dois, de ceux qui se passent le flambeau, L’éternel flambeau, qui nous éclaire, nous, Recevoir le tribut des hymnes clairs et beaux : « Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères.
Qu’on ouvre Leconte de Lisle : on connaîtra pour un instant la vision sans souffrance et la sérénité des Olympiens ou des Satans apaisés.
Au même instant, les chasseurs, vêtus d’habits ridicules, traversent la scène à grand bruit et s’éloignent.
À l’origine, sa naïveté ne s’est pas posé la question : dès l’instant qu’il s’adonnait au bonheur des voisins, ce bonheur s’épanouirait.
Et en effet elles marquent la même heure au même instant physique, mais à une condition, c’est que les deux stations soient fixes.
Il est évident qu’un homme qui n’a pas le nécessaire, ou est obligé pour se le procurer de se livrer à un travail mécanique de tous les instants, est forcément condamné à la dépression et à la nullité.
On a dit : & dans l’instant une troupe choisie se charge de l’honnête ambassade….
Des réflexions morales, vives et pénétrantes, sur la différence des temps et des civilisations, viennent animer et sauver ces brusques trajets : on n’est pas en risque de s’ennuyer un instant avec lui.
En présence d’une Assemblée si nouvelle et au sortir de cette atmosphère de faveur où son éloquence avait été nourrie sans s’y amollir, il eut un léger apprentissage à faire ; il le fit en un instant.
Si l’on considère un instant dans son ensemble le mouvement poétique de ces vingt-cinq dernières années, on est frappé par le nombre considérable de discussions qui ont été provoquées par des questions de pure forme, et même, la plupart du temps, exclusivement prosodiques.
« Isaac fit entrer Rébecca dans la tente de Sara, sa mère, et il la prit pour épouse ; et il eut tant de joie en elle, que la douleur qu’il avait ressentie de la mort de sa mère fut tempérée121. » Nous terminerons ce parallèle et notre poétique chrétienne par un essai qui fera comprendre dans un instant la différence qui existe entre le style de la Bible et celui d’Homère ; nous prendrons un morceau de la première pour la peindre des couleurs du second.
Eh bien, malgré tous ces défauts, quoiqu’assez chaud de mon naturel et peu disposé à pardonner le froid à une composition quelconque ; quoiqu’il me paraisse absurde d’avoir allongé les oreilles de Midas avant son impertinente sentence, et que cet effet soit d’un instant postérieur, du moment où Apollon ayant cessé de jouer, la main étendue, l’air indigné, il ordonne à ces oreilles de pousser ; quoique ce morceau soit proscrit sans restriction, j’avouerai qu’il y en a cent autres au sallon, qu’on regarde, qu’on loue, et que je mets au-dessous.
Cette pression de tous les instants que subit l’enfant, c’est la pression même du milieu social qui tend à le façonner à son image et dont les parents et les maîtres ne sont que les représentants et les intermédiaires.
A chaque instant Bossuet choisit ou rejette des mots qui n’ont rien de commun avec le dogme.
À chaque instant, on croit qu’elle va se lever, cette cravache indignée, dans la main de ce prêtre mâle et ferme, qui exige si nettement ce qu’on lui doit, ne fût-ce que pour éviter d’être foulé, lui et la considération de tout prêtre venant après lui en Chine, sous les pieds d’un peuple lâche, gouverné par le bâton, et qui a toujours besoin de sentir le vent du bambou sur sa tête !
Violée en Italie par l’ambition de la maison de Savoie, indifférente aux souverains de l’Europe qui, comme leurs peuples, ne croient plus en elle ; méprisée et haïe, comme une ruine du passé, par tous ceux qui ont l’orgueilleuse suffisance de se donner pour l’avenir ; telle la papauté qui échéait à Léon XIII, à cet homme dont on sentit tout à coup la main, quand il l’eut prise dans sa main… La biographie de Teste, qui fourmille de détails et d’anecdotes impossibles à faire tenir dans ce chapitre, nous montre, dès les premiers instants de son pontificat, Léon XIII serrant tous les freins relâchés dans les dernières années de l’administration de Pie IX et rappelant tout le monde au devoir, — à toutes les hauteurs de hiérarchie et de fonction.
On a le droit de s’étonner du silence des historiens qui ne parlent jamais de l’industrie protestante qu’à propos de la révocation de l’édit de Nantes, sous Louis XIV, et négligent de poser au xvie siècle cette question de vie et de mort qui donne un intérêt si suprême, un instant si marqué, une âme si forte à l’intérêt catholique !
En ce qui me concerne, prêtez-moi pour un instant les foudres de Jupiter, je n’anéantirai que ce qu’il faudra de la masse irresponsable des brutes.
La nature, il est vrai, ne nous donne que peu d’instants pour vivre, mais le souvenir d’une mort illustre est éternel : et si la gloire n’avait que la durée rapide et passagère de la vie, quel serait l’homme assez insensé pour l’acheter aux dépens de tant de périls et de travaux ?
Je feuillette, et à chaque instant je trouve une idée féconde en considérations de toutes sortes, sur laquelle toute seule j’aurais envie d’écrire un article. […] Elles professèrent qu’elles avaient été créées en un instant et sous leur forme actuelle par une montre toute-puissante, mère commune de toutes les montres. […] Marie, c’est la chercheuse d’idéal qui a cru le trouver et qui, déjà, a la nostalgie du rêve dont elle est un instant sortie. […] Le soleil les éclaire encore… Si je cueille à la dérobée un instant de bonheur, il est troublé par la mémoire de ces jours de séduction, d’enchantement et de délire. […] De plus il avait épousé une femme que Napoléon avait aimée et un instant souhaitée pour épouse.
Dans sa casemate obscure et sonore, le vieil émeutier, très nerveux, est secoué à chaque instant, réveillé, taquiné par toutes sortes de chocs, de paroles et de bruits. […] J’imagine que les élèves et le maître n’ont pas dû s’ennuyer un seul instant, si j’en juge par ce livre des Hétaïres, dont raffolait Victor Hugo. […] Dans le livre, parmi les réussites, les trouvailles et, par instants, les beautés où s’exerce, s’amuse et triomphe le brillant génie de M. […] Il soupçonna, dès cet instant, que l’alliance de l’homme avec les bêtes est un pacte depuis longtemps aboli. […] Il connaissait trop bien ses collègues, pour croire un seul instant que leur douleur fût désintéressée.
Néron leur accorde quelques instants après ses repas : comme ils étaient d’opinions diverses, il s’amuse à les mettre aux prises. […] A l’instant les conjurés sont saisis et confrontés ( Id. ibid. […] ils meurent presque tous avec courage après s’être entr’accusés lâchement ; un instant sépare deux rôles aussi opposés. […] Cependant le tribun épargne à Sénèque l’horreur de le voir et de l’entendre, en introduisant un des centurions, qui déclare au philosophe que son dernier instant est venu. […] L’homme craint-il de mourir trop vite et metil tant de prix à un instant de plus ?
Mais ils ne sont qu’un manteau vert jeté sur la pierre rouge, et, au bout d’un instant » les formes colossales qu’ils recouvrent imposent à l’esprit le poids de leur multitude et de leur énormité. […] Tout en sachant se cantonner dans son domaine propre, il jetait à chaque instant son regard dans les divers royaumes des savants spéciaux. […] Jamais l’écrivain n’altère ou n’omet ces liaisons secrètes : chez lui, rien ne détonne ; tout est d’accord, les personnages, l’action, le paysage, le style ; au bout d’un instant et pendant toute la durée du livre, on a le plaisir d’y croire ; on est bien dans son monde, on s’y repose de l’autre. […] Nulle part on ne rencontre un pareil courant, des plaidoyers plus persuasifs, des dialogues mieux suivis, des discussions si entraînantes, des morceaux de soixante lignes prononcés d’une haleine, des crescendo de passion et de logique où le souffle oratoire et enthousiaste ne faiblit pas un seul instant. […] La bulle reflète un instant la lumière et les objets, mais ce n’est qu’un instant ; qu’elle surnage une minute de plus ou de moins, peu importe ; cela ne fait rien au courant, ni même à l’innombrable flottille des autres bulles.
A l’instant de cette lecture, je vis un autre univers, et je devins un autre homme… En arrivant à Vincennes, j’étais dans une agitation qui tenait du délire, Diderot l’aperçut, je lui en dis la cause, et je lui lus la prosopopée de Fabricius écrite au crayon sous un chêne. […] Je le fis et dès cet instant je fus perdu. […] J’interpelle, dit Jean-Jacques un peu solennellement, tous ceux qui m’ont vu durant cette époque, s’ils se sont jamais aperçus que cet éclat m’ait un instant ébloui ; que la vapeur de cet encens m’ait porté à la tête ; s’ils m’ont vu moins uni dans mon maintien, moins simple dans mes manières, moins liant avec le peuple, moins familier avec mes voisins, etc.. […] Notez que, précisément à ce moment-là, son artificielle passion pour madame d’Houdetot est fort calmée. — Je ne pense pas que l’idée lui soit venue un seul instant de marier, après quelques péripéties, Saint-Preux et son élève : ce dénouement serait par trop fade. — Non : mais, arrivé là, il se ressouvient de son rôle de réformateur des mœurs et de professeur de vertu. […] Elle ne l’avait point prévu : Dans l’instant même, écrit-elle à Saint-Preux, où j’étais prête à jurer à un autre une éternelle fidélité, mon cœur vous jurait encore un amour éternel, et je fus menée au temple comme une victime impure qui souille le sacrifice où l’on va l’immoler.
Les bizarreries, les raretés, les phénomènes satisfont un instant une passagère curiosité, mais ils ne sauraient émouvoir. […] Une manie amuse un instant, mais ne tarde pas à déplaire par son invariable monotonie. […] Ils ont pu être un instant fascinés, subjugués, trompés. […] Son héros remplit si bien de ses ardeurs ambitieuses l’œuvre tout entière, que l’intérêt ne languit pas un seul instant. […] La voix grave du prêtre et les balbutiements du servant alternèrent encore pendant un instant.
On rendrait mal cet oubli de toutes choses et de soi-même où elle jette un instant celui qui s’y livre, cette rêverie, ce trouble, cet abandon où l’âme, uniquement préoccupée d’une image, d’un sentiment, d’une sensation même, perd un moment le souvenir et la prévoyance, et se berce elle-même du chant qui lui échappe. […] Je ne m’attacherai pas à suivre M. de Rémusat dans cette polémique de 1829-1830 ; sa vie de journaliste, il en convient, a été excessivement active, et il est des instants où il le regrette, se disant que ce qu’il a peut-être donné de mieux est perdu et oublié dans ces catacombes. […] qui, narguant l’anachronisme, fait des chansons déjà, comme, trois siècles plus tard, en fera Villon, et dont l’esprit, même aux instants sérieux, a l’air (passez-moi le mot) de polissonner toujours.
Le jeune, homme, après avoir attendu un instant, lui dit : « Cher Monsieur, vous m’avez fait demander ; je crois, j’espère que vous avez quelques commandements à me donner ; je les tiendrai pour sacrés. » Le mourant, avec un effort, lui serra la main et répondit doucement : « Voyez dans quelle paix un chrétien peut mourir. » Un instant après, il expira. […] Je souhaitai les ailes d’un aigle pour m’envoler jusqu’à ces demeures fortunées ; mais le Génie me dit qu’on n’y pénétrait que par les portes de la mort que je voyais s’ouvrir à chaque instant sur le pont. — Ces îles, me dit-il, que tu vois si fraîches et si vertes et dont la face de l’Océan semble bigarrée aussi loin que tes regards portent, sont plus nombreuses que les grains de sable sur le rivage de la mer ; il y en a des myriades derrière celles que tu découvres, au-delà de ce que ton œil, et même de ce que ton imagination peut atteindre.
« Lorsqu’en présence des trônes chancelants, au sein d’assemblées ébranlées par l’accent de tribuns puissants ou menacées par la multitude, il me restait un instant pour la réflexion, je voyais moins tel ou tel individu passager, portant un nom de notre époque, que les éternelles figures de tous les lieux et de tous les temps, qui à Athènes, à Rome, à Florence, avaient agi autrefois comme celles que je voyais se mouvoir sous mes yeux… « L’observation assidue des hommes et des événements, ou, comme disent les peintres, l’observation de la nature, ne suffit pas ; il faut un certain don pour bien écrire l’histoire. […] Thiers ne s’arrête qu’un instant à considérer les effets de la bataille de Marengo sur l’opinion de la France ; il reporte le regard et la pensée sur l’Allemagne. […] On décida qu’il serait enseveli à Westminster. » Arrêtons-nous là un instant, avant de reprendre cette route immense où M.