Sa prétention est d’avoir fait une œuvre large, inspirée par le sens du réel, d’avoir vu beaucoup de choses et de les avoir rendues avec fidélité. […] Ce n’est pas seulement la fantaisie la plus basse, mais c’est aussi la plus folle, qui lui inspire la peinture de ces intérieurs bourgeois où les mères dressent leur fille à enivrer un parent riche afin de lui soutirer vingt francs, où les jeunes gens qu’on invite filent du côté des chambres de bonnes, et où s’épanouit le double cynisme des mœurs et du langage. […] Il y mêle les réflexions que lui inspirent les événements qu’il raconte. […] Mais ce qui diminue beaucoup le prix de cette belle campagne, c’est qu’elle semble inspirée surtout par un esprit de positivisme et par des considérations d’utilité pratique. […] Elles sont dues en partie au dégoût qu’avait fini par inspirer la littérature idéaliste, fantaisiste et romanesque.
Cependant le Coupe-Cul des Moines, ou la Seringue spirituelle inspirent de médiocres regrets, et pareillement les Estranges et espouvantables Amours d’un diable déguisé en gentilhomme et d’une demoiselle de Bretagne. […] Dans toutes les sociétés, tant qu’elle est jeune et belle, la femme, et même esclave, est la maîtresse de la civilisation ; les poètes, que sa grâce a inspirés, augmentent cette suprématie en faisant d’elle l’objet de leurs chants, et la poésie, qui ne voulait d’abord que dire les joies de la possession ou les affres du désir, achève son évolution, en créant l’amour. […] Ces débris d’inconscients et microscopiques travaux, à peine s’ils inspirent encore quelque respect (si On nous le permet) ou quelque curiosité à des passagers en promenade autour du monde, et les chefs de ces défuntes colonies (un peu animales, peut-être ?) […] * ** Il est à supposer, car je ne suis ni inspiré ni visionnaire, que cette figuration de « Celui qui ne comprend pas » m’a été suggérée par telle bévue dont je fus victime : Oh !
Avec quelle lucidité il a su nous analyser le travail d’esprit que la guerre en Mauritanie lui avait inspiré ! […] Appliquez cette loi au développement de ces grandes créatures collectives qui sont les États, et voyez comme elle justifie la dure politique de la Prusse depuis Frédéric II, et de l’Empire allemand depuis Bismarck, de telle façon que l’une semble inspirée par l’autre. […] La philosophie de la guerre, qui a inspiré les ordres implacables dont je parlais, est issue de cet autre abus, celui du penser scientifique. […] III Le projet, dont il est question aujourd’hui, paraît inspiré de ce principe que l’élément historique est au second plan, et l’élément économique au premier.
Ce n’est pas à dire qu’on n’ait pas eu avant lui de très belles formes de mémoires et très variées : il serait le premier à protester contre une injustice qui diminuerait ses devanciers, lui qui s’est inspiré d’eux, il le déclare, et de leur exemple, pour y puiser le goût de l’histoire, de l’histoire animée et vivante.
On conçoit que Le Brun, qui prenait ici une revanche éclatante sur son vainqueur en élégie, ait pu dire un jour, dans un éloge un peu épigrammatique : Parny, demi-Tibulle, écrivit mollement Des vers inspirés par les Grâces Et dictés par le sentiment.
« L’avocat général prit la parole : « Messieurs les jurés, l’incident si étrange et si inattendu qui trouble l’audience ne nous inspire, ainsi qu’à vous, qu’un sentiment que nous n’avons pas besoin d’exprimer.
Je ne vois que lui dont l’existence m’inspire de la crainte : il intimide mon génie, comme César, dit-on, celui de Marc-Antoine.
Aussi, chose bien remarquable, Montesquieu écrivait sur le seuil même d’une révolution, d’une tentative la plus forte qui fut jamais pour rectifier et renouveler les lois du monde moderne, et, depuis Mirabeau jusqu’à Condorcet, Danton, Robespierre, personne ne s’est inspiré de lui, personne n’a prononcé son nom, et la Convention n’en a pas parlé plus que de Confucius ou d’Aristote : ce n’était pas l’homme de l’avenir, c’était l’homme du passé.
Un interne, Barnier, lui inspire peu à peu un sentiment d’affection tout innocente.
Tel est, en effet, le prix que le christianisme a donné aux vérités de la morale, qu’il n’y a pas d’intérêt purement humain, fût-ce la liberté ou l’indépendance d’un peuple, qui pût inspirer à un politique une éloquence plus durable qu’à un chrétien, qui a la foi et le génie, la défense de ces vérités.
La raison est la seule loi du monde ; il est aussi impossible de réduire en formules les lois des choses que de réduire à un nombre déterminé de schèmes les tours de l’orateur, que d’énumérer les préceptes sur lesquels l’homme moral dirige sa conduite vers le bien. « Sois beau 97, et alors fais à chaque instant ce que t’inspirera ton cœur », voilà toute la morale.
Voici donc, pêle-mêle, les réflexions que m’ont inspiré les admirations extatiques, sincères ou de parti pris, les dénigrements systématiques ou raisonnés qui flottent autour du grand nom de Wagner.
Cette thèse de Lettres épistémologiquement novatrice, soutenue à la Sorbonne, attaque la psychologie spiritualiste, et expose une théorie de l’hérédité inspirée de Lamarck (hérédité des caractères acquis) et de Spencer (évolutionnisme et progressisme), que Ribot a beaucoup lu à l’époque de sa Psychologie anglaise contemporaine (1870).
VII Analysez d’un seul regard la profondeur de cette combinaison vraiment surhumaine, qui faisait invectiver Job et délirer Pascal, et qui m’inspirait à moi-même, dès ma jeunesse, les vers suivants, dans la méditation du désespoir.
Ces travaux immenses furent qualifiés d’œuvres diaboliques ; c’était, disait-on, l’esprit du mal qui inspirait ces connaissances impures, afin d’entraîner l’humanité à son éternelle damnation.
Cette conclusion atteinte, toute notre psychologie de la mémoire s’inspire d’elle ; notre physiologie elle-même s’en ressent.
Lorsqu’une fois cette tâche est remplie, je me retrouve au-dehors, je suis en mesure de m’exprimer plus librement, me souvenant toujours, s’il est possible, de ce que j’ai dit et jugé ; mais je parle plus haut, s’il est besoin, et du ton que m’inspire la rencontre. […] — I believe. — En vérité, ceci ne peut se voir que dans ce pays, à cette époque. » Mais, pour dernière citation, voici une réflexion d’ironique et haute mélancolie que lui inspire la vue d’une pauvre jeune fille qui se meurt : La jeunesse disparaissant dans sa fleur a quelque chose de particulièrement terrible ; on dirait que c’est une injustice.
III À quel point s’en distinguera notre art dramatique classique, dans les cas même où il s’inspirera de lui, dans le Cid, dans le Menteur, dans le Don Juan de Molière ! […] Puissent des dramaturges indépendants s’en inspirer !
Déjà l’on voit deux philosophies de caractère très-différent se dessiner l’une en face de l’autre et renouveler, comme on l’a vu à toutes les époques, l’éternelle opposition de l’empirisme et de l’idéalisme : d’une part, une philosophie circonspecte à l’excès, ennemie de toute spéculation métaphysique, n’admettant que les faits constatés, avec leurs rapports, c’est-à-dire leurs lois ; de l’autre, une philosophie idéaliste, ne pouvant consentir à trouver dans les phénomènes les derniers éléments de l’être et de la vie, pénétrant au-delà pour y découvrir la cause, la substance, l’infini, — l’une tout imprégnée de l’esprit des sciences positives, n’admettant que ce qui est démontré et vérifié, l’autre inspirée des hardiesses de l’esprit allemand, mais tempérée par les lumières et la mesure de l’esprit français, — l’une enfin à la recherche du positif, l’autre à la poursuite de l’idéal. […] Pour nous inspirer plus de respect pour cette quantité supprimée qui n’est pas très-claire, M.
Il s’inspire du même postulat, avec cette seule différence que, dans la course de nos intelligences finies le long de la succession toute apparente des choses, il met en avant de nous la lumière avec laquelle il prétend nous guider, au lieu de la placer derrière. […] Mais, d’autre part, cette mathématique naturelle n’est que le soutien inconscient de notre habitude consciente d’enchaîner les mêmes causes aux mêmes effets ; et cette habitude elle-même a pour objet ordinaire de guider des actions inspirées par des intentions ou, ce qui revient au même, de diriger des mouvements combinés en vue de l’exécution d’un modèle : nous naissons artisans comme nous naissons géomètres, et même nous ne sommes géomètres que parce que nous sommes artisans.
Sainte-Beuve, qui allait le suivre de si près, ne crut pouvoir mieux honorer la mémoire du grand poète qu’en relisant un soir, à table, après le dîner, d’une voix et d’un accent inspirés par le sujet même et dont la douceur et le charme pénétraient ceux qui l’entouraient, ces belles strophes, la plus belle musique de deuil qu’on ait écrite en poésie, et qui ont pour titre le Passé : Arrêtons-nous sur la colline À l’heure où partageant les jours, etc.
Elle craignait surtout de paraître inspirer ou sentir la passion à cet âge où d’autres l’affectent.
Il les portait toutes sur son beau visage d’inspiré, d’où semblait sortir d’un recueillement sacré un perpétuel oracle.
Le grand historien Salluste, célèbre à la même époque par ses débauches, par ses richesses et par les magnifiques jardins qu’il avait plantés pour le peuple sur une des collines de Rome, inspira à Horace une satire acerbe.
Je me sais d’autant meilleur gré d’y avoir travaillé que déjà mon exemple a eu la force d’inspirer à beaucoup d’autres l’envie d’apprendre et même d’écrire. » Trois philosophes de sectes différentes prennent part à l’entretien, développant chacun son système théologique.
… Les quelques résistances qui peuvent encore se produire ne nous inspirent aucune inquiétude.
Riehl s’est inspiré de Wundt, mais, au lieu d’un rapport entre des phénomènes inconscients, il fait consister la sensation dans un rapport entre une stimulation inconsciente et une stimulation consciente.
Inspirez du courage à l’être intelligent, donnez-lui de l’énergie ; qu’il ose enfin s’aimer, s’estimer, sentir sa dignité ; qu’il ose s’affranchir, qu’il soit heureux et libre ; qu’il ne soit jamais l’esclave que de vos lois ; qu’il perfectionne son sort ; qu’il chérisse ses semblables… Qu’il apprenne à se soumettre à la nécessité ; conduisez-le sans alarmes au terme de tous les êtres ; apprenez-lui qu’il n’est fait ni pour l’éviter ni pour le craindre. » Telle était la « prière de l’athée » au dix-huitième siècle.