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509. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Ponsard, François (1814-1867) »

L’originalité et la gloire de son œuvre est justement d’avoir ramené vers les vérités fortes et salubres nos esprits égarés dans l’invraisemblable, le paradoxal et l’impossible, d’avoir exprimé ces vérités immortelles dans un style ferme, net, franc, de bonne école et de bonne race, d’avoir fait circuler dans les veines de la comédie moderne, après tant de fièvres et de langueurs, un reste de ce sang vigoureux et pur qui semblait tari depuis les maîtres, et de n’avoir pas craint de nous paraître banal pour être plus sûr d’être vrai.

510. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

Mais, il est impossible de le méconnaître, il est tributaire d’autres littératures.

511. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une petite revue ésotérique » pp. 111-116

“Le commerce avec les grands morts, la méditation des livres testamentaires de la puissance magique… la force de toute force c’est l’adhésion au plan divin.” » Il est impossible de parler en détail de toutes les autres petites revues qui pullulaient à cette époque.

512. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre II »

N’importe quel assemblage de syllabes était apte à signifier bateau à vapeur aussi bien que pyroscaphe, puisque, même avec la connaissance du grec, il nous est impossible de découvrir dans cette agglutination de termes l’idée de « bateau qui marche au moyen d’une machine à vapeur » ; trouvé dans les papyrus calcinés d’Herculanum, il serait légitimement traduit par brûlot 9.

513. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 25, des personnages et des actions allegoriques, par rapport à la poësie » pp. 213-220

D’ailleurs il est impossible qu’une piece dont le sujet est une action allegorique, nous interesse beaucoup.

514. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IV. Les ailes dérobées »

Ils me forcent à me tenir devant leur case pour leur servir de gardien et il m’est impossible de me relever ».

515. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Bathild Bouniol »

et qu’il nous est impossible de ne pas beaucoup honorer.

516. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Champfleury ; Desnoireterres »

à voir les livres qu’elle publie, impossible de le penser.

517. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre ix »

Il était impossible qu’il n’y eût pas une compensation à tant de maux.

518. (1864) Le roman contemporain

Par une singulière illusion, il proclame impossible cette révolution, qui a sa date dans l’histoire. […] Situation de la société et des esprits de 1849 à 1852. — Le roman devenu impossible même après 1852. […] Pour me servir d’une expression de l’auteur, il est l’impossible et il fait tout, surtout l’impossible. […] L’analyse est impossible ; j’essayerai la synthèse. […] C’est ainsi que l’impossible se dénoue par l’impossible, et que cette espèce de course au clocher à travers le pays des chimères se termine par une chimère suprême.

519. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

… C’était impossible. […] Or le poète ou l’auteur comique est tenu, avant tout, même avant d’être profond, ce qu’il faudrait qu’il fût aussi, d’être spirituel et gai, les deux choses les plus antipathiques, les plus impossibles à l’essence de Gœthe, assez infatué de soi pour se croire un Aristophane, mais qui ne pouvait l’être qu’en plomb, comme son écritoire… Il a laissé à peu près un volume de comédies, dans lesquelles on trouve les très pâles giroflées de deux à trois pastorales, plates berquinades de Céladon pédant, fadeurs et fadaises qu’il imagina être du Florian pondu en se jouant, comme si, tout Florianet qu’il fût, Florian n’avait pas de l’esprit et de la grâce ! […] D’honneur, il est impossible de croire que ceux qui parlent de lui avec le respect qu’on doit au génie aient lu, — oui ! […] Ici on sort de l’impuissance de l’esprit pour entrer dans toute la folie de l’orgueil. « J’ai beau faire pour être modeste, — disait Voltaire, — il m’est impossible de croire que je suis un sot. » Gœthe écrit moins gaîment : « Pour faire époque dans le monde, il faut une bonne tête et un grand héritage. […] si après avoir écrit cela il est impossible à Gœthe de se croire un sot, c’est qu’il est plus fort que Voltaire.

520. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Elle se manifeste par le goût de l’action, la faculté de s’adapter et de se réadapter aux circonstances, la fermeté jointe à la souplesse, le discernement prophétique du possible et de l’impossible, un esprit de simplicité qui triomphe des complications, enfin un bon sens supérieur. […] Analyser cette préparation finale est impossible, les mystiques eux-mêmes en ayant à peine entrevu le mécanisme. […] C’était de ne pas rêver pour l’élan mystique une propagation générale immédiate, évidemment impossible, mais de le communiquer, encore que déjà affaibli, à un petit nombre de privilégiés qui formeraient ensemble une société spirituelle ; les sociétés de ce genre pourraient essaimer ; chacune d’elles, par ceux de ses membres qui seraient exceptionnellement doués, donnerait naissance à une ou plusieurs autres ; ainsi se conserverait, ainsi se continuerait l’élan jusqu’au jour où un changement profond des conditions matérielles imposées à l’humanité par la nature permettrait, du côté spirituel, une transformation radicale. […] Mais il y a une autre série d’objections, dont il est impossible de ne pas tenir compte. […] Impossible de penser à cette multiplicité sans être pris de vertige ; mais elle n’est que l’envers d’un indivisible.

521. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mort de M. Vinet »

Profondément estimé en France de tous ceux qui avaient lu quelques-uns de ses morceaux de morale et de critique dans lesquels une pensée si forte et si fine se revêtait d’un style ingénieux et savant, il laisse un vide bien plus grand que la place même qu’il occupait, et il serait impossible de donner idée de la nature d’une telle perte à quiconque ne l’a pas vu au sein de ce monde un peu extérieur à la France, mais si étendu et si vivant, dont il était l’une des lumières.

522. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Cette censure, dont les gouvernants auraient plus besoin que jamais, est devenue enfin là-bas insupportable et presque impossible, et voilà du Rhin à la Vistule un mouvement de presse indépendante, une ligue généreuse pour le maintien des journaux libéraux, analogue à notre coalition contre la censure en 1827.

523. (1874) Premiers lundis. Tome II « Dupin Aîné. Réception à l’Académie française »

Dupin s’est écrié qu’il lui rendait cet hommage en dépit du dénigrement et de la haine : il nous a été impossible, dans tout cela, de rien voir d’irrité que le ton et le geste de M. 

524. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 4. Physionomie générale du moyen âge. »

Elles rendent impossible la saine conception de l’histoire : et il est notable que dans l’âge moderne l’esprit français, substituant une conception philosophique à la conception théologique de l’univers, n’arrivera pas encore sans grande peine à l’intelligence historique, comme si sa nature répugnait secrètement à la considération du contingent, du relatif, de ce qui passe dans les choses qui passent.

525. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 348-356

Ce qui eût été impossible à tout autre, Montesquieu l’a exécuté avec le plus grand succès.

526. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre V. Suite des précédents. — Héloïse et Abeilard. »

Il était impossible que l’antiquité fournît une pareille scène, parce qu’elle n’avait pas une pareille religion.

527. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre premier. Que la Mythologie rapetissait la nature ; que les Anciens n’avaient point de Poésie proprement dite descriptive. »

Quoi qu’il en soit, il n’est pas impossible de soutenir que la mythologie si vantée, loin d’embellir la nature, en détruit les véritables charmes, et nous croyons que plusieurs littérateurs distingués sont à présent de cet avis.

528. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Deshays  » pp. 134-138

Il est impossible de regarder longtemps sans terreur cette scène d’inhumanité et de fureur.

529. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 6, des artisans sans génie » pp. 58-66

Il est impossible, dit on, de composer de meilleurs vers à moins que d’être poëte.

530. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Argument » pp. 93-99

Cette composition des familles fut antérieure à l’existence des cités, et sans elle cette existence était impossible.

531. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Et il y a l’autre manière de débuter, gaie, vive, insouciante de l’impossible, d’ailleurs éveillée à tout, tournant court à temps, capricieuse sans passion, curieuse avec intelligence, un peu timide d’abord, un peu superficielle sur bien des points, mais qui, au lieu de s’atténuer, s’accroît, se fortifie chaque jour, profite des fautes mêmes et des pertes des autres, et est moins sujette ensuite au désabusement des revers. […] Villemain dans sa critique professée, ce qui lui constitue une grande place inconnue avant lui et impossible depuis à tout autre, c’est de n’avoir pas été un critique de détail, d’application textuelle de quatre ou cinq principes de goût à l’examen des chefs-d’œuvre, un simple praticien éclairé, comme La Harpe l’a été à merveille dans les belles parties de son Cours ; c’est de n’avoir pas été non plus un historien littéraire à proprement parler, et dans ce vaste pays mal défriché, dont on ne connaissait bien alors que quelques grandes capitales et leurs alentours, de ne s’être pas choisi un sujet circonscrit, tel ou tel siècle antérieur, y suivant pied à pied ses lignes d’investigation, y élargissant laborieusement son chemin, y instituant une littérature historique, scientifique en quelque sorte, ne reculant pas devant l’appareil de la dissertation, comme fait M. […] Villemain ne nous semble ni assez prompt, ni assez formel, c’est que le parfait critique, comme Cicéron l’a dit de l’orateur, est impossible à trouver.

532. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Rousseau écrivit, mal éveillé, le Contrat social, capable de donner le fanatisme de l’absurde à toute la bourgeoisie lettrée de la France, jusqu’à ce que la rage de l’impossible, le delirium tremens de la nation, s’emparât du peuple et lui fît commettre des crimes, des meurtres et des suicides, qui remontent, comme l’effet à la cause, à de mauvais raisonnements. […] Je ne me crois ni plus ni moins d’intelligence que la généralité des hommes de mon siècle, et, à mon tour, je vous déclare que j’ai appliqué, pendant la moitié de ma vie, toute l’intelligence telle quelle dont Dieu m’a plus ou moins doué à comprendre ce que vos apôtres et vos faux prophètes vous promettent dans ce que vous appelez l’organisation du travail, et que, malgré toute mon application et tous mes efforts, il m’a été impossible d’y rien comprendre. […] J’écrivis à Hugo pour lui dire « que je l’avais lu, que j’étais tour à tour ravi du talent, blessé du système ; que la critique radicale de la société, chose sacrée parce qu’elle est nécessaire, chose imparfaite parce qu’elle est humaine, m’était antipathique ; que, si j’écrivais sur son livre, je respecterais avant tout l’homme, l’amitié, le suprême talent, le génie, cette épopée du talent ; mais qu’en confessant mon admiration pour le talent, il me serait impossible de ne pas combattre à armes cordiales le système ; et qu’en combattant le système, je froisserais peut-être involontairement l’homme et l’œuvre ; que par conséquent j’attendrais sa réponse avant d’écrire une ligne de l’admiration et de la réprobation qui bouillonnaient en moi ; et que, s’il craignait que la condamnation des idées du livre ne blessât le moins du monde en lui l’homme et l’ami, je n’écrirais rien, car, même pour défendre la société, il ne faut jamais, comme un vil séide, enfoncer même une épingle au cœur d’un ami, et qu’il me répondît donc, s’il le jugeait à propos ; que, s’il ne me répondait pas, j’interpréterais son silence, et je n’écrirais rien ».

533. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Impossible, impossible ! […] Il est impossible de lire Mlle de Guérin sans se dire à soi-même : « C’est mon amie ! 

534. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Les prix ont tout pour eux, puisqu’ils tendent à diriger le public, et à marquer la gloire juste ; Et tout contre eux, puisqu’on les donne à tort et à travers ; puisque des Comités, dont la Littérature est l’impossible souci, partout se fondent, envahissent la place, etc. […] On irait presque jusqu’à juger désirable la suppression des prix littéraires, si l’on ne savait qu’elle est impossible, car on n’imagine pas le Parlement votant une loi pour les interdire comme contraires à la moralité et à la salubrité publiques. […] Chacun arrive avec sa liste, ses candidats, et il serait impossible de ne pas tomber d’accord parce que le meilleur livre n’est pas celui qui vous plaît ou flatte vos manies ; c’est celui qui s’impose et vous hante malgré vous, celui qui possède le don, vous subjugue, celui dans lequel un dieu passe !

535. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Cependant cette solution serait impossible s’il n’y avait déjà un lien entre les deux peuples. […] Or pour les spectateurs la compréhension de la musique est souvent rendue ou difficile ou tout à fait impossible, s’ils ne peuvent se faire une idée claire du drame qui tout d’abord s’offre à eux, s’ils ne comprennent pas les paroles par lesquelles les personnes du drame unissent dans leur sphère le cœur musical à la tête dramatique, pour former l’entier organisme artistique. […] Cet article est impossible à lire aujourd’hui si ce n’est pour l’histoire des idées et pour étudier la diffusion de ce type de théories en France.

536. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Or, après cette rupture outrageante et sèche, toute réconciliation entre Louis Guérin et madame Lecoutellier devient impossible. […] Encore une fois, ce mariage, que nous savons impossible, ne rentre plus dans l’action. […] Certes, cette farce macabre paraissait déjà bien invraisemblable, à travers le voile du récit : étalée sur la scène, elle semble impossible.

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