/ 3050
2837. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — III. (Suite et fin.) » pp. 128-145

Comme la plus belle des facultés humaines est la volonté, il a pu montrer dans le gouvernement, et à un assez haut degré, une espèce de volonté qui, dans l’opposition, ne semblait que de l’esprit de harcèlement.

2838. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Dans ce voyage extrême de Laponie, après avoir aperçu du haut d’une montagne la mer Glaciale et toute l’étendue de la contrée, après avoir laissé sur une pierre une inscription en vers latins, signée de ses compagnons, et de lui, et destinée à n’être jamais lue que des ours, Regnard, qui s’est frotté, comme il dit, à l’essieu du pôle, songe au retour ; il ne revient point pourtant en France directement, et il achève le cours de ses pérégrinations instructives par la Pologne et par l’Allemagne.

2839. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Adams), qu’on ne saurait exprimer ni professer trop haut ces sentiments de gratitude pour la France, pour son jeune et vertueux roi.

2840. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre V. Le génie et la folie »

Et d’abord, pour ce qui est de la folie, nous avons vu combien les médecins sont bien loin d’être arrivés à signaler la lésion certaine qui en est la cause ou le signe, et nous avons exposé plus haut toutes leurs divergences.

2841. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

A cette époque, en effet, on avait le goût de la plus haute généralité possible dans l’interprétation des faits humains.

2842. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

En posant le beau roman, nous nous réveillons au sens propre du mot, nous nous frottons les yeux, nous nous étirons, nous nous ébrouons ; nous sentons très nettement que nous passons d’une vie dans une autre et que nous nous diminuons, ou que nous tombons de haut.

2843. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

Cette préoccupation constante prouve une fois de plus l’habileté suprême et l’adresse de haut vol des rédacteurs de mandements et de lettres apostoliques.

2844. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

. — Dans l’évolution normale, ces trois états d’esprit se succèdent, sans jamais s’exclure complètement ; Victor Hugo le remarque expressément, avec raison, dans un des passages que j’ai cités plus haut.

2845. (1900) La culture des idées

La plus haute civilisation étant celle où l’individu est le plus libre, le plus dégagé d’obligations, cette proposition ne serait contestable que si on la prenait pour une provocation au libertinage ou pour une dépréciation de l’ascétisme. […] Nous avons donné plus haut l’explication de cette attitude rétive ; c’est que leur occupation principale est la recherche du bonheur, et qu’ils ont bien plus souci de raisonner selon leur intérêt que selon la logique. […] La littérature qui plaît aussitôt à l’universalité des hommes est nécessairement nulle ; il faut que, tombée de haut, elle rejaillisse en cascade, de pierre en pierre, pour enfin couler dans la vallée à la portée de tous les hommes et de tous les troupeaux. […] Mais il faut reprendre les choses de plus haut et redire, hélas ! […] Sit ut est, aut non sit  ; ce mot d’un jésuite prénietzschéen, la plus haute parole échappée à l’instinct de puissance, doit être rappelé avant toute discussion.

2846. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Un homme de haute et sagace observation (M. […] Un de ses gestes familiers trahissait en quelque sorte sa disposition habituelle : Le petit homme, aurait dit un physionomiste, a l’œil vif, le sourcil épais et fin, du nez et du menton, mais le haut du front un peu bas ; — et encore il ramenait sans cesse, il aplatissait tant qu’il pouvait sa perruque pour le dérober. […] La raison sublime, répondait-il avec Chénier ; mais si un seul des degrés qui, du bon sens, de la raison vulgaire, conduisent jusqu’au haut de l’échelle, se trouvait brisé, il était rétif et ne montait plus.

2847. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Le jardin était grand, profond, mystérieux, Fermé par de hauts murs aux regards curieux, Semé de fleurs s’ouvrant ainsi que les paupières, Et d’insectes vermeils qui couraient sur les pierres, Plein de bourdonnements et de confuses voix ; Au milieu, presque un champ ; dans le fond, presque un bois. […] Le poète entend à l’horizon un bruit qui parfois tombe et parfois recommence ; c’est un murmure sourd, un grondement lointain et menaçant ; c’est la haute marée du peuple qui se rapproche, qui menace de tout envahir. […] Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté. […] Trompettes tout haut d’or pâmé sur des vélins, Le dieu Richard Wagner irradiant un sacre Mal tu par l’encre même en sanglots sibyllins.

2848. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Le principal personnage n’est pas Œdipe ; c’est une Dircé, fille de Laïus et de Jocaste, et peut-être la plus fière princesse qu’il y ait dans aucun roman de Scudéri et de La Calprenède ; elle prend le plus haut ton, même avec sa mère, et traite fort cavalièrement son beau-père Œdipe. […] je n’ai pas été maître d’un mouvement d’indignation ; j’ai dit assez haut : Eh ! […] Des yeux mourants qui craignent de pleurer, sont extrêmement plaisants ; et tremblant de murmurer est aussi assez réjouissant, et donne surtout une haute idée du courage des Chinois. […] La baronne, irritée des raisonnements du comte, lui dit : …………… Mon sang Exigerait un plus haut caractère. Et le comte répond : Il est très haut, il brave le vulgaire.

2849. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

La réalité se voile de rêve et les pierres disparaissent sous les calices et les corolles. « Au sommet de la colline, une haute tourelle d’angle restée debout au milieu des ruines pittoresques se dressait en plein ciel, comme une gigantesque gerbe de fleurs. […] La maman peut leur dire : Votre naissance est haute, et pure, et légitime. […] En dehors de sa littérature enfantine, Mme Gevin-Cassal a publié des Souvenirs du Sundgau, où quelques renseignements sur les mœurs populaires de la haute Alsace font pardonner des nouvelles lentes et ennuyeuses. […] Mlle Cladel, heureusement, nous instruit, et désormais nous contemplerons en la directrice de la Renaissance, la « haute et insubmersible figure du devenir de la nation ». […] Je suis reconnaissant à Mme Rose Romain d’avoir crié bien haut son âme absurde et sincère.

2850. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Ainsi un homme assis au faite d’un haut rocher qui avance, à l’aide de l’hameçon brillant et de la ligne, attire un grand poisson hors de la mer, Ainsi Patroklos enleva du char, à l’aide de sa lance éclatante, Thestor, la bouche béante ; et celui-ci, en tombant, rendit l’âme. » La comparaison est la forme élémentaire de l’imagination visuelle. […] Mais cela remonte bien plus haut. […] … » Les cinq paragraphes suivants, qui complètent le poème, débutent tous d’une façon aussi originale : « Un porte-balles, sac au dos, en veston de laine bleue » — A côté de lui, un vieux en guêtres de cuir … — Plus loin un grand brun, hâlé, de haute taille … — Il y en avait un autre, vêtu d’un sarau bleu … — Un autre en chapeau de feutre … » Et dire que M.  […] Qu’un monsieur écrive à son ami : « J’irai vous voir en mil neufe cent cinq », cela m’est fort indifférent et à la société ; mais s’il profère tout haut son barbarisme, il me gêne, il me froisse, il me contamine, il peut devenir la source d’un vice universel d’élocution. […] Même dans l’exemple tiré plus haut de Racine, même dans le « des choses toutes opposées », de la Bruyère, tous et toutes sont encore des adverbes, quoiqu’on les ait pliés à l’accord, par syllepse.

2851. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Il était suivi du valet de chambre monté sur une haquenée anglaise, lequel portait sur lui la casaque de son maître, casaque de velours orangé à clinquant d’argent, et, en la main droite, des tronçons d’épées, de pistolets et armes diverses, et des lambeaux de panaches, de son maître également, le tout lié en faisceau et formant trophée : Après cela, disent les secrétaires s’adressant à Rosny, vous veniez dans votre brancard (brancard fait à la hâte de branches d’arbres, surmonté de cercles de tonneaux), couvert d’un linceul seulement ; mais par-dessus, pour parade des plus magnifiques, vos gens avaient fait étendre les quatre casaques de vos prisonniers, qui étaient de velours ras noir, toutes parsemées de croix de Lorraine sans nombre en broderie d’argent ; sur le haut d’icelles les quatre casques de vos prisonniers avec leurs grands panaches blancs et noirs, tout brisés et dépenaillés de coups ; et contre les côtés des cercles étaient pendus leurs épées et pistolets, aucuns brisés et fracassés ; après lequel brancard marchaient vos trois prisonniers, montés sur des bidets, dont l’un, à savoir le sieur d’Aufreville, était fort blessé, lesquels discouraient entre eux de leurs fortunes… Après les prisonniers venaient le surplus des domestiques, puis la compagnie des gens d’armes et les deux compagnies d’arquebusiers, ou du moins ce qui en restait, non sans plus d’un brancard encore pour les blessés, et sans bien des têtes bandées ou des bras en écharpe : toute une ambulance victorieuse.

2852. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Tout le monde connaît sa silhouette, son profil découpé qui est en tête des Mémoires, et où il est représenté triturant sa prise de tabac, ce corps volumineux et rond porté sur deux jambes fluettes, ce petit visage comme perdu entre un front haut et un menton à double étage, ce petit nez presque effacé par la proéminence des joues.

2853. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Ils furent unanimes à dire que toutes les planches de la nef étaient ébranlées, et que, lorsqu’elle viendrait à être en haute mer, il était à craindre qu’elle ne pût supporter le choc des vagues.

2854. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Duclos, qui n’avait que de bons traits, de bonnes anecdotes, de fermes et fines remarques de grammaire, de littérature ou de société, s’y tenait sans viser plus haut.

2855. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Je faisais ces jours-ci une expérience : je lisais, et avec le plus de fruit que je pouvais, l’admirable sermon de Bourdaloue Sur la pensée de la mort, mais je le lisais haut et devant de jeunes amis.

2856. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

» Et il continue à rêver, à supposer : Par malheur, se dit-il, il n’y a pas de hautes montagnes auprès de Paris : si le ciel eût donné à ce pays un lac et une montagne passables, la littérature française serait bien autrement pittoresque.

2857. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Quand on sut que le jour était fixé, le roi dit tout haut : « On reçoit M. de Noyon lundi à l’Académie, je m’attends à être seul ce jour-là. » M. de Noyon, qui voulut se surpasser dans sa harangue ou du moins se montrer égal à lui-même, commença par un exorde des plus singuliers et tout à fait amphigourique.

2858. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Frédéric se prête peu à ces enthousiasmes de sa sœur, et quoiqu’il ait alors les cinq victoires de ses deux guerres de Silésie, il paraît réellement confus du compliment : Je vous avoue que je suis tombé de mon haut en recevant une couronne de lauriers de vos mainsaj.

2859. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Il assure la gloire de mon mari ; il le récompense de douze ans de travaux et d’ennuis ; il le paye de tous ses services ; nous pouvions l’acheter encore à plus haut prix, et nous ne l’aurions pas cru trop payer par le bonheur immense, et d’un genre nouveau, dont il fait jouir.

2860. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Au contraire, le critique liseur, si je puis dire, celui qui, dans son fauteuil, reprenait pour la centième fois de vieux écrits et se mettait à penser tout haut en refermant le livre, c’est celui-là qu’il y avait plaisir à entendre et à faire causer : idées justes, idées fines ou hardies, boutades légères et inspirées, lui sortaient en foule à la fois.

2861. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Histoire du roman dans l’Antiquité »

» Je vous demande si un tel conteur s’est allé aviser de haute morale et de métaphysique.

2862. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

On est sans rancune, on le met à son rang, mais pas un cran plus haut.

2863. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

J’ai pour raison une sorte d’oiseau qui peut voler haut et voir de loin.

2864. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Villars parlait fort de la donner, et d’autant plus haut qu’il se doutait bien que Berwick, général flegmatique et froid, était chargé de tempérer ce qu’on appelait sa trop grande ardeur : « C’est pourquoi, dit-il, je n’hésitais pas à proposer les projets les plus hardis, persuadé qu’on en rabattrait toujours assez. » C’est ainsi qu’il fit mine de se mettre en marche comme pour aller secourir Douai, dont il croyait fort bien cependant ne pouvoir faire lever le siège.

/ 3050