. — Eschyle soldat des deux guerres médiques. — Il est accusé d’avoir divulgué les Mystères. — Son exil. — Eschyle en Sicile. […] Il était de la génération des grands et des forts, de l’élite des « Marathonomaques », comme les Athéniens de Périclès appelèrent plus tard les vétérans des grandes guerres Médiques. […] Entre les deux guerres et jusqu’à sa mort, le théâtre, où il fut cinquante-deux fois couronné, absorba sa vie. […] Il tient pour eux, se sentant un peu de leur race, contre les « dieux de fraîche date » ; il relève comme un gant de guerre leur rocher tombé.
Nous sommes cruellement payés, depuis la dernière guerre, pour nous méfier des trouvailles exterminatrices. […] Je sais bien, en effet, que l’idée de Claude est de rendre la guerre impossible par l’exagération de ses moyens meurtriers : mais cette prétention n’est pas sérieuse ; on dut en dire autant quand on fondit, au quatorzième siècle, la première bombarde. […] Il a entendu parler de la découverte du savant, il est patriote, il a eu un fils tué dans la dernière guerre, et de grosses larmes tombent, à ce souvenir, sur sa large face, aussi disparates que si elles roulaient sur le masque d’un Polichinelle. […] On n’espionne pas Dieu, on ne l’achète pas ; tout au plus peut-on l’exploiter, en temps de guerre, dans des ordres du jour aux armées dont ce mouchard est goujat.
Son grand-père, Italien d’origine, né en Lombardie, après avoir fait la guerre de la Succession au service de l’Espagne, s’était établi en Languedoc et y avait épousé une cousine germaine de M. […] Il avait porté la guerre dans un guêpier, et il eut fort à faire ensuite pour se dérober à des milliers de morsures. […] Dès avant le 14 Juillet, il avait dénoncé la guerre dans le Journal dit politique-national, publié par l’abbé Sabatier. […] Voici quelques vues sur Paris et sur sa destination naturelle comme ville européenne, qui sentent assurément l’homme d’une civilisation très avancée, très amollie, et l’épicurien politique plus que le citoyen-soldat ; nous les livrons toutefois, fût-ce même à la contradiction de nos lecteurs, parce que les réflexions qu’elles présentent n’ont pas encore trop vieilli : Paris est-il donc une ville de guerre ?
C’est peu maniable ; il importe d’avoir une arme moins grosse pour la petite guerre de tous les jours. […] Guerre aux nouvelles générations ! guerre à l’esprit nouveau ! […] Qu’est-ce que cette vaste chanson immodérée qu’il chante dans les siècles, chanson de guerre, chanson à boire, chanson d’amour, qui va du roi Lear à la reine Mab, et de Hamlet à Falstaff, navrante parfois comme un sanglot, grande comme l’Iliade !
Que le lecteur veuille bien songer qu’entre les naissances des jeunes hommes qui commencent à écrire et celles des écrivains précédents, un grand fait de l’histoire contemporaine a eu lieu, la guerre de 1870-71, à laquelle succédèrent les ensanglantements de la Commune. […] N’a-t-il pas démontré, d’une façon éclatante, qu’aux tumultueux sentiments qui agitaient la jeunesse, vers 1835, nous devions chercher une origine parmi les glorieux exploits et les héroïques guerres du Premier Empire ?
ACTE PREMIER Fulvio et Cintio, tous deux amoureux de l’esclave Celia, se déclarent la guerre. […] » On était alors, comme on le sait, au milieu de la guerre de Trente Ans, et l’Électeur palatin venait, en effet, de perdre ses États.
Il en est de même des environs d’une place de guerre, du campement d’une armée, d’un champ de bataille, d’une plante nouvelle, d’un animal extraordinaire, d’une machine, enfin de tous les objets sur lesquels la curiosité peut s’exercer. […] Je conçois bien, par exemple, que l’homme de guerre puisse sur une description, se former l’image d’un certain assaut ou d’un certain campement ; mais celui qui ne vit jamais ni campemens ni assauts, ne peut s’en faire une juste idée sur des relations.
., dit Puffendorff, en parlant des hollandois d’aujourd’hui, qui se servent de troupes étrangeres aussi volontiers que les bataves faisoient la guerre pour les étrangers. […] Va-t-on se faire tuer à la guerre dès qu’on a du courage, comme on fait des vers dès qu’on est né poëte ?
J’avais voulu prévenir la guerre, je croyais que la France liée à l’Angleterre la rendait impossible ; j’avais voulu, de plus, obtenir pour la Révolution française du mois de juillet 1830 le droit de bourgeoisie en Europe, et tranquilliser le monde sur l’esprit de propagandisme que l’on supposait à notre gouvernement. […] Claretie, qui, comme on sait, fait la guerre à Napoléon Ier. […] Il est bien certain qu’à un moment de l’Empire, Talleyrand a pensé que c’en était assez de guerres comme cela et de conquêtes. […] Que si pourtant on veut la guerre, on l’aura. […] Enfin, au premier mot de déclaration de guerre, je vous propose de vous donner un supplément d’article où je traiterai ce point : « M. de Talleyrand était certainement vénal et corrompu ; mais est-il vrai que, dans sa longue carrière, il n’ait fait de mal à personne ?
Cependant Valens fait sa jonction avec Cécina. » IV Un conseil de guerre, tenu en présence d’Othon, où l’on délibère sur la bataille à donner ou à ajourner, fournit à l’historien l’occasion d’une magnifique énumération des forces de l’empire. […] Notre vie, en effet, court maintenant moins de risque dans la guerre ouverte que dans la paix, car ceux qui délibèrent sur la rébellion sont déjà rebelles ! […] Le vieux roi de Rome, Tarquin, avait consacré ce temple pour obtenir la protection des Dieux dans la guerre contre les Sabins ; il en avait jeté les fondements, plutôt dans la vue de notre future grandeur, que dans les proportions encore si modiques du peuple romain ; ensuite Servius Tullius, avec le concours de nos alliés, et Tarquin le Superbe, avec les dépouilles de Suessa, avaient construit ses murailles ; mais la gloire d’élever ce chef-d’œuvre était réservée à la liberté. » XXI Les Vitelliens, vainqueurs au Capitole, égorgent les partisans de Vespasien, surpris dans le temple. […] « Vitellius mort, la guerre avait plutôt cessé que la paix n’avait commencé dans Rome. » XXVI Ici une horrible peinture du massacre et des proscriptions soldatesques après la victoire des soldats de Vespasien. […] Il voulait qu’au lieu de tirer au sort les députés qu’on enverrait à Vespasien pour lui décerner l’empire, on lui envoyât des députés choisis au mérite et aux opinions, parmi les hommes les plus vertueux du sénat, afin, disait-il, que ce choix indiquât à ce prince ceux qu’il devait estimer, ceux qu’il devait éloigner, car, ajoutait-il, il n’y a pas de meilleurs instruments d’un bon gouvernement que des hommes de bien. » XXIX Tacite, après une longue et splendide digression sur la guerre de Civilis en Germanie, revient à Rome.
Il ne se donne à aucun, il négocie avec tous ; il pose, impassible sur l’élément tumultueux de cette Assemblée, les bases de la constitution réformée : législation, finances, diplomatie, guerre, religion, économie politique, balance des pouvoirs, il aborde et il tranche toutes les questions, non en utopiste, mais en politique. […] Ce n’est pas lui qui demanda le premier la guerre et qui prononça le premier le mot de république ; mais il prononça le premier et souvent le mot dictature ; le mot république appartient à Brissot et aux Girondins. Si les Girondins, à leur avènement à l’Assemblée, s’étaient joints au parti constitutionnel pour sauver la constitution en la modérant, et la Révolution en ne la poussant pas à la guerre, ils auraient sauvé leur parti et maintenu le trône. […] Mirabeau, La Fayette, Robespierre lui-même, effacèrent la guerre du symbole qu’ils présentaient à la nation. […] Quand la guerre éclata, la Révolution avait dégénéré.
Or, il ne put s’introduire à Rome qu’après les guerres contre Tarente et Pyrrhus, dans lesquelles les Romains commencèrent à se mêler aux Grecs. […] Au rapport de Festus, les guerres puniques furent écrites par Nævius en vers héroïques, avant de l’être par Ennius ; et Livius Andronicus, le premier écrivain latin, avait écrit dans un poème héroïque appelé la Romanide, les annales des anciens Romains. […] Ainsi Solon institue l’aréopage, qui existait dès le temps de la guerre de Troie, et dans lequel Oreste avait été absous du meurtre de sa mère par la voix de Minerve (c’est-à-dire par le partage égal des voix). […] Concluons de tout ceci que ces signes divers, employés nécessairement par les nations muettes encore, pour assurer la distinction des propriétés furent ensuite appliqués aux usages publics, soit à ceux de la paix (d’où provinrent les médailles), soit à ceux de la guerre. Dans ce dernier cas, ils ont l’usage primitif des hiéroglyphes, puisqu’ordinairement les guerres ont lieu entre des nations qui parlent des langues différentes et qui par conséquent sont muettes l’une par rapport à l’autre.
Faute d’ennemis, il s’en prend à la société et lui fait la guerre. […] L’Angleterre était au fort de sa guerre avec la France, et croyait combattre pour la morale et la liberté. […] Demain elle sera pudique ; à présent il s’agit d’étourdir le mari, de l’assourdir, de le confondre, de sauver Juan, de se sauver, de faire la guerre. La guerre commencée, on la fait à toutes armes, en première ligne avec l’effronterie et l’injure. […] Il y a du sang assez pour rassasier un tigre, et ce sang coule parmi les calembours ; c’est pour railler la guerre et les boucheries décorées du nom d’exploits.
Souvenez-vous des Dante, des Pétrarque, des Médicis, des Capponi, des Strozzi, des Guicciardini, des Michel-Ange, des Mirabeau, des Bonaparte ; poètes, artistes, écrivains, hommes de tribune, hommes d’État, hommes de guerre et de tyrannie, la Toscane est une mère féconde ; Florence a du sang étranger dans les veines. […] X Après ce livre, il écrivit, autant par délassement que par patriotisme, les sept livres de l’Art de la guerre, ouvrage dirigé contre les condottieri, ces troupes sans patrie de l’Italie ; il y invente la conscription militaire, cette institution des nationalités qui veulent rester nations ou rester libres. […] Les Italiens, poursuit-il, n’entendent rien aux affaires de guerre, et les Français rien aux affaires d’État ! […] Aussi commode à la liberté qu’au despotisme, elle s’était déshabituée de la guerre par l’indifférence à ses dominateurs, qui la défendaient, comme ils la conquéraient, par des troupes mercenaires, espagnoles, françaises, allemandes, suisses. […] À ce moment le carbonarisme s’emparait souterrainement de son armée ; le carbonarisme était une société secrète, une conspiration permanente dont il est difficile de définir les doctrines : c’était un jacobinisme modéré, mais ténébreux, qui couvait dans l’ombre et qui affiliait dans le vague ; son cri de guerre était la Constitution espagnole arrachée à Ferdinand VII par l’insurrection soldatesque de l’armée de Cadix.
Il monte sur son char de guerre pour aller combattre. […] Dans ton humeur farouche, on dirait que tu ne respires que guerre et combats ! […] Cette couleur appartient à Siva, dieu de la guerre et de la destruction des êtres. […] XIV Rama paraît sur son char de guerre, le sabre nu à la main. […] Le héros les défie, et son cri de guerre est entendu par-dessus le roulement des tambours, plus fort, plus répété que la clameur de l’éléphant sauvage, retentissant dans les bois de la montagne.
Vivez en guerre avec vos semblables et avec vous-mêmes ! […] Vous devez chercher votre ennemi et faire votre guerre, une guerre pour vos pensées. […] Vous dites que c’est la bonne cause qui sanctifie même la guerre ? […] Ainsi, vivez votre vie d’obéissance et de guerre ! […] À ceux qui trouvaient tout le bonheur dans la guerre !
La Guerre d’Alsace pendant le grand schisme d’Occident, terminée par la mort du vaillant comte Hugues, surnommé le soldat de saint Pierre, drame historique en prose, sans nom d’auteur, imprimé à Bâle en 1780, et qui paraît n’avoir eu aucun écho en France, fut la dernière tentative de Ramond dans l’ordre de la littérature proprement dite et de l’imagination. […] L’auteur avait voulu peindre les guerres et discordes des comtes et des prélats d’Alsace, ranimer les cadavres de l’histoire, mettre en actions les légendes ou chroniques qui se rattachaient aux débris des vieux châteaux : ils passeront devant les yeux du lecteur dans leur costume antique, disait-il de ses personnages, ils agiront suivant les mœurs de leur siècle ; en un mot, je copierai fidèlement la nature, même lorsque je suppléerai par la fiction aux faits que le temps a ensevelis dans les ténèbres de l’oubli. […] Daru très jeune, lui ayant écrit en 1788 pour le consulter sur l’opportunité de publier à celle date un poème épique dont la guerre d’Amérique serait le sujet, et ayant paru attribuer la préséance dans la famille des Muses à celle qui présidait aux sciences, Ramond, en répondant, lui rappelait que c’est la poésie au contraire à laquelle il appartient de donner à tout la vie et l’immortalité ; et convenant d’ailleurs que les circonstances étaient peu propices à l’épopée, il ajoutait : Mais c’est la destinée ordinaire des grands ouvrages de ce genre de n’être jamais des ouvrages de circonstance ; et si, par cette raison, leur succès est plus lent et plus difficile, leur gloire est plus pure et moins mortelle.
Mais il y a ceci de particulier en Joubert, que s’il fait la guerre avec tant d’ardeur, il a en vue la paix. […] [NdA] Mémoires de Napoléon, Guerre d’Italie, chap. […] [NdA] Histoire critique et militaire des guerres de la Révolution, t.
Sur un point, Nisard convient avec ses adversaires : il fait la guerre au xviiie siècle. […] Cf. l’article : la Guerre en temps de paix, t. […] Muse française : Sur les romances du Cid (1823) ; la Guerre en temps de paix (1824).
Il sait que cette compagnie, esclave des règles et formaliste, n’entend faire la guerre que par arrêts et par huissiers ; que les plus grands tonnerres d’éloquence aboutissent à des conclusions d’enquête et à des décrets pour informer ; que rien n’empêcherait le Parlement de lever séance quand l’heure de midi ou de cinq heures, l’heure sacramentelle du dîner ou du souper, a sonné. […] Ils ne se font croire que quand ils se font sentir, et il est très souvent de l’intérêt et même de l’honneur de ceux entre les mains de qui ils sont, de les faire moins sentir que croire. » Les autres inconvénients des guerres civiles qu’on a soi-même allumées, Retz nous les confesse sans réserve : un des premiers articles du Contrat de mariage entre le Parlement et la Ville de Paris avait été, nous l’avons vu, que les athées et libertins fussent réprimés et punis ; mais un des plus sûrs effets de la Fronde fut précisément de déchaîner ce libertinage, mortel à tout état de choses qui prétend s’établir et se consolider. […] Enfin, chaque page des Mémoires de Retz nous confirme cette vérité, « que le plus grand malheur des guerres civiles est que l’on y est responsable même du mal que l’on n’y fait pas ».
« Régulus, et les deux Scaurus, et Paul Emile, prodigue de sa glorieuse vie devant le Carthaginois vainqueur, voilà ce que ma reconnaissance redira dans des vers célèbres, et avec eux Fabricius ; « Et lui, et Curius aux cheveux hérissés, la rude pauvreté les enfanta pour la guerre, sur le petit domaine et près du foyer de leurs pères. » Le poëte d’Auguste n’a pas craint ces grandes images, usurpées par l’empire avec l’ancienne gloire de Rome. […] « J’ai, dit-il lui-même dans le sommaire de sa vie, rétabli, à titre de consul et par décret du sénat, quatre-vingts temples dans Rome. » Une autre phrase dénombre les temples qu’il fit bâtir, les lieux nouveaux qu’il consacra dans l’enceinte du Capitole et du palais ; et on ne peut douter, à travers les lacunes des Tables d’Ancyre, que le même zèle n’ait réparé bien d’autres anciens monuments religieux de l’Italie, puisqu’on voit Auguste noter dans un autre passage de cette inscription le soin qu’il avait eu, même dans la Grèce et dans l’Asie, de rendre à tous les temples dépouillés pendant la guerre leurs ornements et leurs richesses. […] et des couronnes, et du vin qui date de la guerre des Marses, si quelque amphore a pu échapper aux courses de Spartacus.
La guerre n’est jamais plus lourdement brutale que dans les temps primitifs. […] Guerre aux rêveurs, aux poètes ! […] On y joindrait la Salammbô de Flaubert, ce récit de la guerre inexpiable, plus atroce que la guerre qu’il raconte. […] Et, pour preuve, posez-vous cette question : Pourquoi Napoléon faisait-il la guerre à la Russie ? […] On le constatait déjà dans La Guerre et la Paix.
La guerre, toujours la guerre ! Et quelle guerre ! […] C’était au lendemain de la guerre de 1870. […] L’adjudant ne décolérait pas et nous menaçait tous du conseil de guerre. […] Une guerre sociale semble imminente, où les appétits passeront avant les sentiments.
Édouard Berth dans son récent et remarquable essai : Guerre des États ou guerre des classes, ont bien montré qu’il y a en effet un mythe révolutionnaire, auquel ils adhèrent d’ailleurs. […] La guerre actuelle que nous avons dû soutenir contre Abd-el-Krim atteste que la période de lutte avec l’usurpateur musulman n’est jamais finie. […] Un an plus tard, c’était la guerre, et ce fils, élevé avec tant de sollicitude, s’engageait avant l’âge. […] Dans ces années-là, au lendemain de la guerre de 1870, Taine demeurait tout près aussi, au numéro 28 de la rue Barbet-de-Jouy. […] L’extermination ou l’esclavage est la logique dernière de guerres pareilles.
Le logis et la classe sont en guerre : d’un côté, l’on prêche le positif ; de l’autre, on vous pousse ou l’on vous poussait au jeu de poésie. […] Ses premières armes véritables se firent dans sa province et dans les guerres domestiques de clocher à clocher. […] Et contre Des Fontaines d’abord, sa bête noire : — c’est l’éternelle guerre du poëte contre son critique. […] C’était une demi-déclaration de guerre, mais il y mettait du procédé. […] Le libertinage de Voltaire est raffiné, délicat, élégant, perfide ; il recouvre et recèle de l’impiété calculée : Parny le disciple est au bout avec sa Guerre des Dieux.
La funeste et désastreuse guerre de plus d’un siècle entre la France et l’Angleterre a interrompu tout progrès ; elle intercepte bien des traditions. […] Telle quelle, retrempée somme toute et moins tourmentée désormais, cette langue des vers, et souvent des beaux vers, semblait vouloir se châtier et se perfectionner sous les successeurs de Ronsard, Des Portes et Bertaut, quand les désastres publics, les guerres civiles, l’anarchie qui sépare la fin des Valois de l’avènement de Henri IV, amenèrent une interruption nouvelle, une solution de continuité dans la marche et dans le progrès commencé. […] Employa-t-il son épée dans les guerres de la Ligue, et figura-t-il dans quelque rencontre ? […] Il y avait les classes distinctes, les gens de cour, les gens de guerre, les gens d’Église, les savants d’Université, et les lettrés ou poètes en langue vulgaire : on ne se mêlait pas encore en un seul public. […] Tandis que le traité qui mit fin à cette guerre se négociait, un bien pauvre traité (mais Malherbe estimait la paix une chose si précieuse, « qu’elle est toujours à bon marché, disait-il, quoi qu’elle coûte »), dix ou douze jours avant la conclusion, sur la fin d’avril (1614), il remit au roi et à la reine cette pièce de vers.
Le gouvernement républicain donne aux hommes, comme aux événements, un grand caractère ; et des siècles de monarchie despotique ou de guerres féodales, n’inspirent pas autant d’intérêt que l’histoire d’une ville libre. […] Évandre, en disant adieu à son fils Pallas, prêt à partir pour la guerre, s’adresse au ciel en ces termes : At vos, o superi, et divum tu maxime rector, Jupiter, Arcadii, quæso, miserescite regis, Et patrias audite preces.
L’enthousiasme de la guerre excite toutes les passions de l’âme, remplit les vides de la vie, et par la présence continuelle de la mort, fait taire la plupart des rivalités, pour leur substituer le besoin de s’appuyer l’un sur l’autre, de lutter, de triompher, ou de périr ensemble. Mais tous ces mouvements généreux que produit le plus beau des sentiments des hommes, la valeur, sont plutôt les qualités propres au courage qu’à l’amitié ; lorsque la guerre est finie, rien n’est moins probable que la réalité, la durée des rapports qu’on se croyait avec celui qui partageait nos périls.