Au fond, c’est un Grec, un disciple de Platon qui s’est laissé dériver insensiblement jusqu’au pyrrhonisme. […] Véritable Grec par métempsycose, il prend pour guide dans la vie l’amour de la beauté ! […] Or c’est un poète idéaliste, un adorateur de la beauté grecque, un parnassien. […] Mais c’est un Grec deux fois Grec. […] Il n’entend pas non plus tirer du tombeau les Grecs et les Romains.
Les Grecs, et à leur tête Epicure et Aristote, n’en ont jamais douté. […] Ils n’aimaient ni à en parler, ni à en écrire ; aussi les notions sur les enfers grecs sont-elles assez imprécises et souvent contradictoires. […] C’est ainsi qu’il ne nous dit pas à quelle époque l’idée de bonheur entra, chez les Grecs, dans l’idée de vie future. […] Idée singulière que la civilisation grecque ait été une civilisation de nudité ! […] L’art grec, lui aussi, fut un ( ?)
Dans le passé grec, après la grande figure d’Homère, qui ouvre glorieusement cette famille et qui nous donne le génie primitif de la plus belle portion de l’humanité, on est embarrassé de savoir qui y rattacher encore. Sophocle, tout fécond qu’il semble avoir été, tout humain qu’il se montra dans l’expression harmonieuse des sentiments et des douleurs, Sophocle demeure si parfait de contours, si sacré, pour ainsi dire, de forme et d’attitude, qu’on ne peut guère le déplacer en idée de son piédestal purement grec. […] Mais la littérature latine fut trop directement importée, trop artificielle dès l’abord et apprise des Grecs, pour admettre beaucoup de ces libres génies. […] A la littérature gauloise, grivoise et irrévérente des Marot, des Bonaventure Des Periers, Rabelais, Regnier, etc. ; à la littérature païenne, grecque, épicurienne, de Ronsard, Baïf, Jodelle, etc., philosophique et sceptique de Montaigne et de Charron, en succède une qui offre des caractères bien différents et opposés. […] Il le comprenait et l’admirait dans les parties les plus étrangères à lui-même ; il se plaisait à être son complice dans le latin macaronique de ses plus folles comédies ; il lui fournissait les malignes étymologies grecques de l’Amour médecin ; il mesurait dans son entier cette faculté multipliée, immense ; et le jour où Louis XIV lui demanda quel était le plus rare des grands écrivains qui auraient honoré la France durant son règne, le juge rigoureux n’hésita pas et répondit : « Sire, c’est Molière. » — « Je ne le croyais pas, répliqua Louis XIV ; mais vous vous y connaissez mieux que moi. » On a loué Molière de tant de façons, comme peintre des mœurs et de la vie humaine, que je veux indiquer surtout un côté qu’on a trop peu mis en lumière, ou plutôt qu’on a méconnu.
J’aimerais mieux les naïfs [Grec : panu ge ] ou [Grec : pos dhou] des interlocuteurs de Socrate, qui au moins ne sont que des signes de ponctuation. — Et puis ce procédé du dialogue, quand l’écrivain y est si scrupuleusement fidèle, est impatientant. […] Figurez-vous qu’on dît à Racine : « Vos Grecs ne sont pas des Grecs. […] Il aime l’histoire grecque et surtout l’histoire romaine. […] La tragédie française est incomparablement supérieure à la tragédie grecque. […] De la Bible il ne reste rien (Boileau la comprenait) ; de l’antiquité grecque les deux tiers, au moins, tombent ; et Homère lui est, à l’ordinaire, un prétexte à parler de l’Arioste.
On voit bien qu’il ne l’a pas lu, comme moi, entre les feuillets de son dictionnaire grec. […] Les Grecs l’ont dit. […] Les Grecs l’ont dit : l’homme est la mesure de toutes choses. […] Je ne parle pas des Grecs. […] Et voici que le latin est devenu, dans nos lycées, semblable au grec.
Il y a plusieurs types de la tragédie grecque. […] Il semble que les Grecs aient été fort éclectiques et qu’ils aient aimé ces pièces-là autant que les autres quand, du reste, elles étaient belles. […] La faute était nécessaire, et par conséquent elle n’en était pas une pour les Grecs. […] Seulement c’est plus shakspearien que ce n’est grec. Quand les Grecs font intervenir directement et par présence réelle une divinité, ils ne nous la font pas seulement entendre.
Il n’a pas médité un moment le bien public ; il y a toujours apporté de l’indifférence ; il n’en a pris que quelques traits par-ci par-là, chez les uns et chez les autres, comme je sais quelques racines grecques que j’ai prises je ne sais où. […] Si vous détruisez l’amour, Ἔρως (c’est lui qui met ce mot grec), le monde retombera dans le chaos.
accoutrement de tête mieux séant, quand elles s’accoutreront à l’espagnole, à la française, à l’allemande, à l’italienne, à la grecque ? […] Mi-grégois, c’est-à-dire à demi grec.
Au centre, on remarque un petit édifice d’architecture grecque, avec une colonnade circulaire. […] Il fit de bonnes études, je ne sais où ni comment, mais il était plein de grec et de latin, d’Horace et de Philétas, si Philétas il y a ; au reste toute sa vie ne semble qu’une longue école buissonnière.
M. de Saci, tout de Port-Royal qu’il était, dans ses Enluminures de l’Almanach des Jésuites, n’échappe pas à cette veine persistante ; c’est ainsi que ses vers des Racines grecques iraient mieux à quelque grammairien des bas temps qu’à un contemporain de Pascal. […] Je note seulement encore sa grande image sur le gnosticisme, tome I, page 187, et celle sur les médailles d’argent des Grecs opposées aux médailles de bronze des Romains, I, 128.
Après le génie grec, ce fut ce qui s’en rapproche le plus, le goût italien, le soleil d’Italie, l’art de Venise, de Florence, de Rome, qui l’enchantèrent le plus. […] lecteur, j’aurais pu affiler ma bonne lame, donner de la pointe à ce Scythe, à ce barbare, et lui rendre blessure pour blessure. — Mais nous autres, Grecs d’Athènes, si nous avons du sel aux lèvres, nous n’avons pas de fiel dans le cœur, etc., etc. » J’abrége la parodie : il ne manque à ce choc, à ce cahotage de tous les styles, que d’y avoir fait entrer plus au long ma bonne lame de Tolède ; l’amalgame eût été complet.
Si le rituel de la théogonie grecque est resté inséparable de toutes les formes de la galanterie ; s’il constituait, il y a peu de temps encore, ce qu’on appelle poésie et littérature ; si Vénus, Cupidon et les Grâces ont été fêtés dans nos chansons, qu’on juge de leur empire sur ceux dont, la veille encore, ils étaient le culte et la foi. […] « Dans cette pastorale exquise, toute la population des campagnes romaines ou grecques est fidèlement reproduite.
Goethe, un jour qu’il s’était longtemps promené avec Bettina dans le parc de Weimar, la comparait à la femme grecque de Mantinée, qui donnait des leçons d’amour à Socrate, et il ajoutait : « Tu ne prononces pas une seule parole sensée, mais ta folie instruit plus que la sagesse de la Grecque. » Que pourrions-nous ajouter à un tel jugement ?
Parmi les précepteurs qu’avaient eu le duc du Maine, il y avait un M. de Malezieu, homme instruit, sachant des mathématiques, de la littérature, du grec, du latin, improvisant des vers, imaginant des spectacles, entendant même les affaires, et « rassemblant dans son état servile, a dit Lemontey, les avantages d’une médiocrité universelle ». […] L’admiration, l’enthousiasme dont il était saisi, lui inspirait des expressions qui répondaient à la mâle et harmonieuse énergie des vers grecs, autant qu’il est possible d’en approcher dans la prose d’une langue à peine tirée de la barbarie… Cependant M. de Malezieu, par des efforts que produisait un enthousiasme subit, et par un récit véhément, semblait suppléer à la pauvreté de la langue, et mettre dans sa déclamation toute l’âme des grands hommes d’Athènes.
Pourtant il paraît qu’elle avait sa bonne part aussi de la vanité de famille ; elle disait toujours : Depuis le renversement de notre maison… « Vous diriez qu’elle parle du bouleversement de l’Empire grec », remarquait le malin Tallemant des Réaux. […] Ce qui nous frappe chez elle à première vue, c’est qu’elle prend tous les personnages de sa connaissance et de sa société, les travestit en Romains, en Grecs, en Persans, en Carthaginois, et leur fait jouer quant aux principaux événements le même rôle à peu près qui leur est assigné dans l’histoire, tout en les faisant causer et penser comme elle les voyait au Marais.
Et le Grec Athanasiadis est pris par Zola, pour un personnage crayonné d’après nature. […] * * * — Au fond, Racine et Corneille n’ont jamais été que des arrangeurs en vers, de pièces grecques, latines, espagnoles.
Cette langue allemande, habituellement grave, un peu pesante, synthétique plutôt qu’analytique, à la manière de l’ancienne prose de Thucydide, s’agite, s’ordonne, se découple et se gracieuse avec plus de pureté et autant de souplesse que le grec de Lucien. […] Tous les hommes sont juifs ou hellènes ont des âmes ascétiques, spiritualistes, iconoclastes ou joyeuses, réalistes et aimant fièrement la vie. » Le paganisme grec lui apparaissait comme une religion gaie de gens sains et libres.
Dans la plaine proche se dresse, qui console de tout, un mont noble aux lignes grecques, une sorte d’Acropole. […] Tyrtée : poète lyrique grec (viie siècle av.
. — Les Tragiques grecs. — M.
Sir Walter Scott, qui d’ailleurs est très-fort en antiquités grecques et romaines, et qui compare Pie VI armant contre Bonaparte au vieux Priam lançant un javelot contre Pyrrhus, a l’air très-jaloux de démontrer cette ignorance de nos soldats et de nos chefs en matière d’érudition ou de beaux-arts ; et il ne tient pas à lui que nous ne soyons, durant nos triomphes en Italie, une horde de Gaulois sous un Brennus ou un Bellovèse.
Leurs écrits en latin et en grec ont un caractère tout à fait distinct de celui des littérateurs du temps d’Auguste ; ils ont plus de force et plus de concision que les philosophes républicains eux-mêmes.
Ils ont composé quelques pastorales, sous la forme de romans, qui datent du temps où les Grecs cherchaient à occuper les loisirs de la servitude ; mais avant que les femmes eussent créé des intérêts dans la vie privée, les aventures particulières captivaient peu la curiosité des hommes ; ils étaient absorbés par les occupations politiques.
S’il n’y a pas un homme sur mille qui relise de sa vie, après le baccalauréat, une page de grec ou de latin, combien y en a-t-il même qui, bacheliers ou brevetés, ouvriront un volume de Bossuet, de Corneille on même de Molière pour se divertir ?
La Motte savait mal le grec et travaillait sur la traduction en prose de Mme Dacier, une lourde, honnête et respectueuse traduction.
D’ailleurs ces grands artistes ne contentèrent point tout à fait des hommes à qui la compagnie de Napoléon, des héros guerriers, des postes grecs et de Wagner, ont, malgré tout, communiqué un sens plus étendu de la beauté humaine.
L’artiste, comme l’auteur le comprend, qui prouve la vitalité de l’art au milieu d’une révolution, le poëte qui fait acte de poésie entre deux émeutes, est un grand homme, un génie, un œil, ὀφθαλμός, comme dit admirablement la métaphore grecque.
Si peu d’hommes savent tirer parti de leurs talents, soit pour conserver leur bien, soit pour l’accroître, la misère est une si puissante ennemie de la probité, le renversement des fortunes est si fréquent et a de si funestes effets sur l’éducation des enfants, que j’ajouterais ici les éléments de la science économique, ou de l’art de conduire sa maison ; art dont les Grecs et les Romains faisaient si grand cas.
Ciceron après avoir parlé des vers grecs, dont le métre n’est presque pas sensible, ajoute que les latins ont aussi des vers que l’on ne reconnoît pour être des vers, que lorsqu’on les entend reciter avec un accompagnement.