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936. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

Et c’est alors que les foules au loin écoutent et s’inclinent, que le sage pieux redouble de croyance, que la vierge et le jeune homme enthousiastes adorent dès ici-bas la réalisation de leurs rêves infinis.

937. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Lettres de Rancé abbé et réformateur de la Trappe recueillies et publiées par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand. »

Il est une foule d’allusions qui fuient et qu’on aurait pu atteindre par d’habiles conjectures.

938. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

On pourrait composer un traité sur le style d’après les manuscrits des grands écrivains ; chaque rature suppose une foule d’idées qui décident l’esprit souvent à son insu ; et il serait piquant de les indiquer toutes et de les bien analyser.

939. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Dans la foule des Mémoires du xvie siècle, les Commentaires de Monluc211 se détachent.

940. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre III. Retour à l’art antique »

L’Aveugle, le Jeune Malade, la Jeune Tarentine, la Liberté, d’autres pièces encore, une foule de fragments inachevés, d’inspirations inemployées sont des œuvres absolument sans pareilles dans notre littérature.

941. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

Il est certain que ni les idées — et il y en a beaucoup — ni l’esprit — et il y en a plus encore — ni tous les dons du critique, de l’écrivain, de l’orateur même, ne suffisent à expliquer le plaisir complexe et complet que donne, à la foule comme aux délicats, M. 

942. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VII. Maurice Barrès et Paul Adam » pp. 72-89

Une certaine distance est nécessaire entre le romancier et la foule, que l’auteur ne garde plus assez grande.

943. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

À l’exemple de ses maîtres, René Ghil cherchait son inspiration dans la foule, hantait les rues, les halles, les églises, les gares, s’arrêtait, songeur, pour voir défiler une noce, un enterrement.

944. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

Paris avait vu des milliers d’êtres humains emportés par une maladie inconnue et foudroyante ; des rues entières dépeuplées, au point que les fabricants de cercueils ne suffisaient plus à la consommation ; des cadavres empilés nus, pêle-mêle, à ciel ouvert, dans des charrettes quelconques ; des terreurs paniques, où la foule avait mis en pièces des hommes accusés d’empoisonner le vin et les fontaines ; le plaisir côtoyant la mort ; des mascarades plus folles que jamais ; et dans les théâtres mêmes des sachets de camphre, des seaux d’eau chlorurée destinés à conjurer le péril toujours invisible et présent.

945. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Il a paru, depuis cet Avertissement, une foule d’autres Ecrits contre nous, qui n’annoncent que de la médiocrité & une grande envie de blesser & de nuire.

946. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Je ne les ai pas tous cités, la foule en est innombrable.

947. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

Quand on aura démontré à une foule d’honnêtes gens qui se croyaient encore catholiques, qu’ils ne le sont pas, qu’y aura-t-on gagné ?

948. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Ce qu’elles contiennent, on le voit d’ici ; c’est l’épanchement quotidien ; c’est le temps qu’il a fait aujourd’hui, la manière dont le soleil s’est couché hier, la belle soirée ou le matin pluvieux ; c’est la voiture où le voyageur est monté, chaise de poste ou carriole ; c’est l’enseigne de l’hôtellerie, l’aspect des villes, la forme qu’avait tel arbre du chemin, la causerie de la berline ou de l’impériale ; c’est un grand tombeau visité, un grand souvenir rencontré, un grand édifice exploré, cathédrale ou église de village, car l’église de village n’est pas moins grande que la cathédrale, dans l’une et dans l’autre il y a Dieu ; ce sont tous les bruits qui passent, recueillis par l’oreille et commentés par la rêverie, sonneries du clocher, carillon de l’enclume, claquement du fouet du cocher, cri entendu au seuil d’une prison, chanson de la jeune fille, juron du soldat ; c’est la peinture de tous les pays coupée à chaque instant par des échappées sur ce doux pays de fantaisie dont parle Montaigne, et où s’attardent si volontiers les songeurs ; c’est cette foule d’aventures qui arrivent, non pas au voyageur, mais à son esprit ; en un mot, c’est tout et ce n’est rien, c’est le journal d’une pensée plus encore que d’un voyage.

949. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

L’amour, dans des mœurs simples, n’est composé que de lui-même, ne peut être payé que par lui, s’offense de ce qui n’est pas lui ; mais dans des mœurs raffinées, c’est-à-dire, corrompues, ce sentiment laisse entrer dans sa composition une foule d’accessoires qui lui sont étrangers.

950. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

C’est ainsi que des individus, parfaitement inoffensifs pour la plupart, peuvent, réunis en foule, se laisser entraîner à des actes d’atrocité.

951. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Il s’y mêle les pleurnichements de ces natures molles qui n’ont pas eu l’énergie de se jeter à travers la foule Pour s’y tailler leur place à coups de volonté.

952. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Mais peut-être la critique découvrira-t-elle quelque génie perdu dans la foule et que le monde n’estime pas à son prix ?

953. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’empire russe depuis le congrès de vienne »

Mais Beaumont-Vassy, dont la forme élégante a la pâleur diplomatique, n’a pas littérairement beaucoup plus de style que cette foule d’écrivains qui, au xixe  siècle, savent jeter une phrase dans le moule banal où tout le monde peut aller faire fondre son morceau de plomb… Évidemment, pour que des livres pareils soient lus avec avidité, il faut qu’il y ait absence complète d’œuvres historiques sur la Russie, et, de fait, il n’y en a pas.

954. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

D’Arpentigny, qui ne répète point les observations des autres s’il en répète les procédés, a pris la main comme l’expression résumante de l’homme tout entier ; mais avec les ressources variées de son esprit, avec le sentiment des analogies, qui est en lui à une haute puissance, il aurait pu tout aussi bien prendre le pied, et pas de doute qu’il ne nous eût dit, à propos du pied comme à propos de la main, une foule de choses vraies et charmantes.

955. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VIII. M. de Chalambert. Histoire de la Ligue sous le règne de Henri III et de Henri IV, ou Quinze ans de l’histoire de France » pp. 195-211

Quand les historiens qui auront parlé de la Ligue avant ou après lui (peu importe), mais comme lui, seront tous convaincus d’erreur, de mauvaise foi ou d’ignorance, quand leurs assertions, réduites à néant, sous le souffle d’une Critique puissante, ne feront plus nuée sur les faits, et ne cacheront plus le vrai des choses, l’influence de Voltaire déshonorée se retrouvera encore dans une foule de têtes, comme un tic incorrigible dont l’esprit français ne guérira pas, tant, cet esprit, il l’a détraqué !

956. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

La pensée, qui n’a toute sa pureté et toute sa force que dans le recueillement et dans la solitude, ne gagne rien à son tête-à-tête avec la foule.

957. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

La carmélite inconnue de son histoire a ramassé une foule de mots d’elle, animés de cette gaieté gauloise : « Croyez-vous — disait-elle un jour à ses novices, qui sentaient ces ennuis des après-midi dans les cloîtres qui sont les nostalgies du monde, — que nous sommes venues aux Carmélites pour rechercher ce qui amuse, et que la société des douze apôtres ait été toujours bien amusante pour Notre-Seigneur Jésus-Christ ? 

958. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

On ne le pressent pas seulement, mais on le sent dans une foule de pages de ce Monsieur de Cupidon.

959. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

La postérité ne voit que les ouvrages ; la poussière que la foule des mouvements contraires a élevée, s’abaisse et tombe, et la pyramide reste.

960. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

N’ayez ni inquiétude ni terreur de la foule des ennemis ; mais que chacun, bouclier en avant, aille droit aux agresseurs, tenant la vie en haine et préférant les affres de la mort au doux éclat du jour.

961. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

On pourrait presque dire que l’unique personnage, c’est la foule des artisans miséreux : personnage à mille têtes, anonyme et grouillant, aux voix confuses. […] Et il dévide quelques phrases d’exhortation religieuse… Un peu après, Jœger, emmené par le commissaire, est délivré par ses camarades ; et bientôt, pendant que Dreissiger emporte à la hâte son argent et ses papiers, la foule des insurgés envahit la maison. […] Si grand qu’il fût, il y avait cependant une foule de choses, — et c’étaient les plus nombreuses, — qu’il sentait ou faisait comme un bourgeois. […] Mais la foule est là qui l’acclame. […] Et cependant, Morin lavé, Morin triomphant, harangue la foule : « Oui, mes amis, ce que je veux, c’est le bonheur du peuple, de ce peuple intelligent et fier, etc. » Et la foule crie : « Vive Morin ! 

962. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Le couteau, les bombes, les balles, tout est bon… On trahit, on assassine… En plein cortège de procession ou de fête, les meilleurs comme les pires, pas un de nous qui ne tressaille quand un homme se détache de la foule… Tout placet recouvre un poignard… En sortant de son palais, qui peut être sûr d’y rentrer ? […] Pourtant quand ses yeux se levaient vers moi, il me semblait qu’ils avaient encore quelque chose d’attendri, de suppliant, de presque bon ; — mais cela passait vite, et quand ils regardaient le tribunal et la foule, ils exprimaient le défi farouche et dur. […] La foule y fut si grande que les personnages les plus considérables avaient peine à y trouver place, ce qui donna lieu à une plaisanterie qui courut alors tout Paris. […] Ce fut une protestation comme celle de ces pauvres chrétiens des premiers siècles, qui parfois, à leurs risques et périls, au milieu de la foule idolâtre, allaient insulter les idoles, en attendant qu’il plut au dieu caché de susciter une main assez forte pour les jeter bas. […] Tout cela est mort, mais on se dit : c’est la même chair ; c’est encore ma mère ; mais cette idée : je foule sa cendre !

963. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Or, c’est à une foule de plusieurs milliers de têtes, assemblées dans un énorme théâtre, à ciel ouvert, ou abrité de toiles, que l’auteur devait plaire. […] Il l’aime pour l’orgueil d’être quelque jour son maître et de le faire savoir, et de la promener, somptueuse et rayonnante, au milieu des foules extasiées. […] La foule ne lui permet pas d’y manquer. […] Il faut dire qu’à cette époque j’étais, plus encore qu’aujourd’hui, soumis à une foule d’influences et de préventions. […] Une foule de questions nous viennent : — Elisabeth est bien changée.

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