/ 2242
1194. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

On voyait en première ligne, en tête de ces partisans des rigueurs salutaires, un Bonald, à l’air respectable et doux, métaphysicien inflexible et qui prenait volontiers son point d’appui, non pas dans l’ancienne monarchie trop voisine encore à son gré, mais par-delà jusque dans la politique sacrée et dans la législation de Moïse : oracle du parti, tout ce qu’il proférait était chose sacro-sainte, et quiconque l’avait une fois contredit était rejeté à l’instant, répudié à jamais par les purs ; — un La Bourdonnaie, l’homme d’action et d’exécution, caractère absolu, dominateur, un peu le rival de Bonald en influence, mais non moins dur, et qui avec du talent, un tour d’indépendance, avec le goût et jusqu’à un certain point la pratique des principes parlementaires, a eu le malheur d’attacher à son nom l’inséparable souvenir de mesures acerbes et de classifications cruelles ; — un Salaberry, non moins ardent, et plus encore, s’il se pouvait ; pamphlétaire de plume comme de parole, d’un blanc écarlate ; — un Duplessis-Grenedan, celui même qui se faisait le champion de la potence et de la pendaison, atroce de langage dans ses motions de député, équitable ailleurs, par une de ces contradictions qui ne sont pas rares, et même assez éclairé, dit-on, comme magistrat sur son siège de justice ; — M. de Bouville, qui eut cela de particulier, entre tous, de se montrer le plus inconsolable de l’évasion de M. de Lavalette ; qui alla de sa personne en vérifier toutes les circonstances sur les lieux mêmes, et qui, au retour, dans sa fièvre de soupçon, cherchait de l’œil des complices en face de lui jusque sur le banc des ministres ; — et pour changer de gamme, tout à côté des précédents, cet onctueux et larmoyant Marcellus, toujours en deuil du trône et de l’autel, d’un ridicule ineffable, dont quelque chose a rejailli jusqu’à  la fin sur son estimable fils ; — et un Piet, avocat pitoyable, qui, proposant anodinement la peine de mort pour remplacer celle de la déportation, disait, dans sa naïveté, qu’entre les deux la différence, après tout, se réduisait à bien peu de chose ; ce qui mettait l’Assemblée en belle humeur et n’empêchait pas le triste sire de devenir bientôt, par son salon commode, le centre et l’hôte avoué de tous les bien pensants ; — et un Laborie que j’ai bien connu, toujours en quête, en chuchotage, en petits billets illisibles, courtier de tout le monde, trottant de Talleyrand ou de Beugnot à Daunou, mêlé et tripotant dans les journaux, pas méchant, serviable même, mais trop l’agent d’un parti pour ne pas être inquiétant et parfois nuisible. […] J’ai connu des fils de ces hommes excessifs et violents, qui étaient, eux, adoucis, modérés, tolérants, réconciliés avec les idées et les lumières de leur époque.

1195. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Sa mère, femme sage, et jugeant que son fils n’était pas de la force ni de la trempe qui fait les combattants, lui écrivait : « Il ne faut pas jeter ainsi feu et flamme ; penses-y, toi qui as besoin d’être aimé ! […] Un jour viendra où eux ou leurs fils regretteront cette Vie de Jésus ainsi présentée.

1196. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Par Agathias (Hist.V) nous savons que Paul, « issu de parents haut placés et riche fils de « famille, s’était de bonne heure livré à l’étude et à l’éloquence, et par « son mérite personnel avait accru la renommée qui s’attachait à « son origine. » — Par Paul (Anthologie), nous savons qu’Agathias était légiste ; par Michel Scholasticus (ibid), qu’il cultivait l’éloquence comme son ami. […] Matthew Arnold, précédemment cité dans le courant de cet article, est le fils du célèbre docteur, et s’est placé lui-même au premier rang parmi les critiques littéraires de son pays.

1197. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Son grand-père était sous-préfet à Rocroi, en 1814-1815, sous la première Restauration ; son père, avoué de profession, aimait par goût les études ; il fut le premier maître de son fils et lui apprit le latin : un oncle revenu d’Amérique lui apprenait l’anglais en le tenant tout enfant sur ses genoux. […] Sa mère, cousine de son père, est une personne d’une grande bonté, et elle est tout l’amour de son fils ; il a deux sœurs mariées.

1198. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Il avait une sœur naturelle, légitimée, fille d’Auguste II et d’une danseuse, la princesse de Holstein ; séparée de son mari, elle avait longtemps vécu à Venise, et c’était lui qui, en un jour de belle humeur et de bienveillance, l’avait fait venir à Paris, il l’avait même installée à sa terre des Pipes (ou Piples), il avait fait donner un régiment à son fils. […] Toutes ces choses ne sont que momentanées… Le roi désire plus ; il voudrait que Votre Majesté lui rendit tous les bons offices à la Cour de Russie (sur laquelle l’on est persuadé ici que nous influons beaucoup) pour qu’elle ne se mêle point de la présente guerre… » En résumant, pour finir, tous les avantages que trouve le roi de Pologne à cette alliance française, l’esprit de famille à son tour triomphe chez Maurice, et le fils de race saxonne s’applaudit : « Enfin, Sire, que vous dirai-je ?

1199. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Et puis la gloire des armes représente surtout à ce fils de vigneron tourangeau des champs ravagés, des paysans ruinés. […] Voyez de quel enthousiaste appel le bonhomme lance son fils à la recherche de la science universelle.

1200. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre II. L’éloquence politique »

Une pension qui était comme une maison de correction, quatre prisons, dont une de trois ans et demi, une sentence d’interdiction, quinze lettres de cachet : tous ces moyens ne servirent qu’à exaspérer la haine du père, à raidir le fils dans sa révolte, et à diffamer le nom de Mirabeau dans le public. […] Or le père et le fils remplirent pendant quinze ans la France du bruit de leurs débats.

1201. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Si jamais il n’est plus jeune, et qu’il cesse d’être amoureux, il ne sera plus la même chose. » C’était donc la sollicitude maternelle qui disposait mal madame de Sévigné pour les premiers ouvrages de Racine ; Andromaque fut la première de ses pièces qu’elle vit avec faveur, tant que son fils fut amoureux de l’actrice. […] En parlant de l’absence de son fils qui est en Bretagne, elle se console par ces vers des deux Pigeons :          Il a tout ce qu’il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste.

1202. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Ses autres livres sont indifférents : soit que, poussant jusqu’au ridicule la théorie de Taine sur la faculté maîtresse, il découvre en Dumas fils et en Moïse un égal génie législateur2 ; — soit que (ces enfants ne doutent de rien), il vole Shakspeare lui-même, embourgeoise Hamlet et métamorphose le sombre usurpateur du trône de Danemark en je ne sais quel « homme du monde en train de penser à ses devoirs de club 3 !  […] » Et chez le fils de l’immortel mort depuis peu et oublié depuis longtemps, il salue le « digne héritier d’une grande dynastie littéraire ».

1203. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Droz. » pp. 165-184

Fils unique, il avait, bien jeune, perdu sa mère : son père lui en tint lieu, surveilla son enfance et suivit ses études avec une sollicitude éclairée. […] Les excellents Mémoires publiés sur Mirabeau par son fils adoptif, M. 

1204. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

Il avait cinquante ans et davantage ; je n’en avais que dix-neuf ; mais la disproportion de nos âges ne me faisait point de peur ; bien loin de cela, je le cherchais comme on cherche une maîtresse, et les moments que je passais auprès de lui ne me duraient guère plus qu’ils ne me durent auprès de vous (c’est à une dame que Patru adresse ce récit) ; il m’aimait comme un père aime son fils. […] [NdE] Graphie originale : « fils ».

1205. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Portalis, accompagné de son fils, qui, dans toutes ses traverses, ne le quitta jamais, était près de passer en Italie et de se rendre à Venise, quand une lettre de Mathieu Dumas l’appela dans le Holstein, où l’attendait une hospitalité cordiale et sérieuse. […] C’est alors que lui-même rassemblant le résultat de ses réflexions et de sa pratique morale, il dicta à son fils le traité publié depuis sa mort sous le titre : De l’usage et de l’abus de l’esprit philosophique durant le xviiie  siècle.

1206. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Longtemps on n’a osé le mettre tout à fait au même rang que les autres grands hommes, que les autres grands poètes qui ont illustré son siècle : Le Savetier et le Financier, disait Voltaire, Les Animaux malades de la peste, Le Meunier, son Fils et l’Âne, etc., etc., tout excellents qu’ils sont dans leur genre, ne seront jamais mis par moi au même rang que la scène d’Horace et de Curiace, ou que les pièces inimitables de Racine, ou que le parfait Art poétique de Boileau, ou que Le Misanthrope ou le Tartuffe de Molière. […] Dans Le Meunier, son Fils et l’Âne, il se joue, il cause, il fait causer les maîtres, Malherbe et Racan, et l’apologue n’est plus qu’un ornement de l’entretien.

1207. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Ce sont les fils qui vengent des pères. […] Arsène Houssaye était moins bête que celle des épaules, car elle était faite (la sienne) de Balzac, de Rivarol, de Chamfort, de La Rochefoucauld, de Crébillon fils et de Léon Gozlan, combinés et broyés ensemble.

1208. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

La restriction est à peu près celle-ci dans l’esprit de ces subtils prélats : « Nous sommes d’une race qui est la race française, mais nous sommes avant tout les fils respectueux de l’Église. […] C’est la voix des ancêtres qui vient chaque jour rappeler aux vivants de quelle chair ils sont pétris, quel sang coule en eux, de quelles pensées ils sont les fils.

1209. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Alexandre Dumas fils. […] Dumas fils de s’y être engagé si franchement ; félicitons-le surtout d’y avoir débuté par trois coups de maître. […] Dumas fils, l’action marche à son dénouement avec la rapidité d’une flèche. […] Dumas fils. — Chroniques rimées, par M.  […] Émile Augier et Alexandre Dumas fils ?

1210. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Darmancour était le fils de Charles Perrault. […] Il s’agit de savoir quelle est la part de collaboration respective du père et du fils. […] Le sérieux de son fils l’inquiète. […] Ce spirituel cynique dit à son fils : Sois un coquin ! […] Enfin Dumas fils n’était pas des dîners Magny.

1211. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettre sur l’orthographe » pp. 427-431

Ces soins qu’on prenait autrefois pour les fils de princes ou de grands seigneurs, pour Mgr le Dauphin en personne, on les a pour lui.

1212. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Mais, moins souple, moins complet que Scott, il n’a pu comme lui, au milieu de tant de préoccupations, mener de front, et presque en se jouant, une intrigue à la fois compliquée et facile, en mêler et en débrouiller les fils, les quitter et les reprendre tour à tour, et enchâsser avec art dans leur étroit tissu ses brillants hors-d’œuvre.

1213. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

La liberté dans l’art, la liberté dans la société, voilà le double but auquel doivent tendre d’un même pas tous les esprits conséquents et logiques ; voilà la double bannière qui rallie, à bien peu d’intelligences près (lesquelles s’éclaireront), toute la jeunesse si forte et si patiente d’aujourd’hui ; puis, avec la jeunesse et à sa tête, l’élite de la génération qui nous a précédés, tous ces sages vieillards qui, après le premier moment de défiance et d’examen, ont reconnu que ce que font leurs fils est une conséquence de ce qu’ils ont fait eux-mêmes, et que la liberté littéraire est fille de la liberté politique.

1214. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Platon, et Aristote. » pp. 33-41

Quelle gloire pour l’un & l’autre Philippe, en parlant de son fils, écrivoit au philosophe : « Je rends moins grace aux dieux de me l’avoir donné, que de l’avoir fait naître pendant votre vie. » Paroles bien remarquables, ainsi que celles d’Alexandre, qui sont l’expression de la reconnoissance la plus vive : « Je dois le jour à mon père : mais, je dois à mon précepteur l’art de me conduire.

1215. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Joseph Scaliger, et Scioppius. » pp. 139-147

Il leur donne une toute autre généalogie, dans laquelle il fait passer Jules Scaliger pour le fils d’un maître d’école, appellé Benoît Burden.

1216. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Un père, une mère qui méprise l’instituteur de son fils l’avilit, et l’enfant est mal élevé ; un souverain qui n’honore pas les maîtres de ses sujets les avilit, les réduit à la condition de pédants, et la nation est mal élevée.

1217. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Première partie. Les idées anciennes devenues inintelligibles » pp. 106-113

La Providence, qui lui a donné la magistrature des civilisations modernes, tantôt suscite Charles Martel pour écraser d’un seul coup les formidables armées des Sarrasins au milieu même de leurs immenses triomphes ; tantôt met dans les mains d’une jeune vierge l’étendard des lis, pour faire sacrer à Reims le fils de nos rois ; tantôt convoque à Paris tous les souverains de l’Europe, pour assister à la restauration de la monarchie conservatrice de leurs propres droits.

1218. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — II »

Ce n’était pas assez selon lui de plier son être sur l’idéal composé par nos aïeux ; il jugea qu’il était aussi de son devoir de restituer aux fils, en quelque mesure, les avantages qu’il avait reçus des pères.‌

1219. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Quand il perdit son père à dix-huit ans, le pauvre fils de pasteur n’ayant pas le sou, point de science et peu d’idées, pour vivre imagina d’écrire, et pour se faire lire imagina de n’avoir pas le sens commun, d’être original à tout prix, c’est-à-dire à peu de frais. […] Jean Poquelin n’avait jamais pardonné à un fils qui « pouvait vivre honorablement dans le monde », d’avoir quitté son nom et sa profession de tapissier pour se jeter sur le théâtre, et quand Molière voulut plus tard, avec la fortune princière qu’il avait acquise, donner quelque secours à son père dans le besoin, le vieillard rejeta ses offres, et réduisit ce fils, qu’il appelait amèrement monsieur Molière, à lui venir en aide sous le nom du physicien Rohault son ami461. […] C’est là qu’il écrivit à La Motte Le Vayer, à l’occasion de la mort de son fils, ce beau sonnet et ce postscriptum où il ouvre son cœur et se laisse aller à la volupté des larmes. […] On sait bien que les pleurs ne ramèneront pas Ce cher fils que t’enlève un imprévu trépas ; Mais la perte par là n’en est pas moins cruelle. […] L’aveuglement d’esprit de Glocester se change en un aveugle ment réel ou physique, à la suite duquel seulement il ouvre les yeux sur la vraie différence de l’amour de ses fils.

1220. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

un zèle religieux qui n’était pas plus sincère que celui de son fils, et qui était tout aussi étroit et tout aussi puéril, et un petit nombre de ces qualités ordinaires de ménage et de bienséance, que la moitié des pierres tumulaires réclament chez nous pour les morts qu’elles recouvrent ! […] Voilà pour le père ; voici pour le fils. […] La longue procession était fermée par le duc de Norfolk, comte maréchal du royaume, par les grands dignitaires, par les frères et fils du roi ; le prince de Galles venait le dernier, remarquable par la beauté de sa personne et par sa noble attitude. […] John, le fils aîné du chef, accompagné par vingt hommes de son clan, vint à la rencontre des étrangers, et leur demanda ce que signifiait cette visite. […] Très-tard dans la soirée, le vague soupçon de quelque mauvais dessein traversa l’esprit du fils aîné du chef.

1221. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

François Mauriac dans la Vie de Jean Racine : « Enfin pour notre malheur il [Racine] laissa deux fils qui détruisirent pieusement tout ce qui risquait d’altérer l’image édifiante de leur père qu’ils souhaitaient de léguer aux siècles futurs…. […] Mais depuis que ce fils est mort dans la gloire, le père ne parle pas autrement de lui, qu’en murmurant d’une voix éplorée : « Ce pauvre Pierre, ou, Mon petit Pierre adoré » ; il s’est recomposé un personnage nouveau pour être à même de supporter cette renommée inattendue, qui rejaillit, malgré tout, jusque sur les ascendants. Cependant il regarde comme des inquisiteurs malvenus et malséants tous ceux qui ont été les amis intimes de son fils, tous ceux qui cherchent à se documenter sur l’homme devenu public et qui veulent lui apporter un tribut d’admiration. […] Le fils de Jean Racine, je l’ai dit32, détruit tout ce qui risque d’altérer l’image édifiante de son père. […] Le livre de Paul Valéry constituant le point de départ de cette Enquête est publié dans les Cahiers de la Quinzaine, fondés en janvier 1900 par Charles Péguy (mort au front en 1914) et repris en 1925 par son fils Marcel qui en est, à l’époque, le gérant.

/ 2242