Les mensonges, les erreurs, les contradictions y fourmillent.
C’est une suite de discussions de critique historique, rédigées à l’occasion des erreurs répandues dans une multitude d’éditions nouvelles des écrivains du xviie siècle ou dans leur biographie.
Ami de Ronsard, il se laissa d’abord éblouir par le faux brillant de sa Poésie ; mais il reconnut bientôt son erreur, pour s’attacher à la maniere de Desportes, qui étoit aussi son ami, & qui pouvoir lui servir de modele pour la douceur & le naturel de ses vers ; il le surpassa même par la pureté de son style & la sagesse de sa Muse.
La pente qui conduit à l’erreur, est rapide ; on ne s’arrête guere qu’après s’être porté aux derniers excès.
Nous ne goûtons dans la plupart des objets que les qualités que nous nous y figurons : nos sentiments sont mus par cette continuelle erreur. […] De pareilles erreurs, dans les principes du goût, suspendent les progrès du génie littéraire. […] S’il n’avait que de la bonté, l’injustice alarmant sa modestie, le résignerait à céder sans défense en s’accusant d’erreur soi-même, lorsqu’il aurait consacré la vérité. […] Ces erreurs m’ont fait observer que rarement les habiles prosateurs ont bien saisi le génie des habiles poètes. […] « Je sais sur leurs avis corriger mes erreurs, « Et je mets à profit leurs malignes fureurs.
Ils partagent l’erreur capitale du maître : ils croient toucher la perfection des œuvres anciennes, en calquant les procédés d’exécution, en dérobant les matériaux. […] Mais on ne comprendrait rien au développement du théâtre français, si l’on s’imaginait en avoir fini avec les mystères dès qu’on joue des tragédies : c’est une erreur que l’on commet souvent, quand on ne voit dans l’art dramatique qu’un genre littéraire. […] Il n’avait laisse autour des deux amants que les personnages nécessaires à l’explication de leur fortune : s’il a gardé l’infante, c’est par une erreur imputable aux préjugés mondains de son temps.
Vous savez l’erreur de ceux qui nous proposent le salut et qu’ils se trompent sur le but comme sur les moyens. […] Votre erreur est de croire que le sentier raide et étroit peut donner passage à la foule. […] Mais votre erreur est belle comme celle de Jésus et de Tolstoï.
Cette préoccupation du régime anglais et du remède anglais appliqué à notre maladie, pour être une erreur plus spécieuse et plus prochaine de nous, ne m’en semble pas moins une erreur grave et qui nous a déjà été assez funeste. […] Le néant de l’homme, la petitesse de sa raison la plus haute, l’inanité de ce qui avait semblé sage, tout ce qu’il faut de travail, d’étude, de talent, de mérite et de méditation, pour composer même une erreur, tout cela ramène aussi à une pensée plus sévère, à la pensée d’une force suprême ; mais alors, au lieu de parler au nom de cette force qui nous déjoue, on s’incline, et l’histoire a tout son fruit.
En ses plus sombres moments, il reconnaît « qu’il y a peut-être autant de vérités parmi les hommes que d’erreurs, autant de bonnes qualités que de mauvaises, autant de plaisirs que de peines : mais nous n’accusons que nos maux ». […] Vauvenargues, en opposition ouverte avec les illusions de son temps, disait encore ; « Jusqu’à ce qu’on rencontre le secret de rendre les esprits plus justes, tous les pas qu’on pourra faire dans la vérité n’empêcheront pas les hommes de raisonner faux » ; et c’est ainsi, selon lui, que « les grands hommes, en apprenant aux faibles à réfléchir, les ont mis sur la route de l’erreur ». […] La ligne moyenne des Turgot et des Malesherbes eût été sans doute la sienne ; mais il est à croire que, généreux et brave comme il était, il eût rompu en visière aux erreurs même de ses amis, et qu’il eût protesté autrement encore que par son silence.
Il y a plus, les fonds d’or sont là pour dorer la pilule, — pour faire passer le mensonge, l’erreur ou la chimère du portrait. […] Ne ferions-nous pas bien de descendre de cet azur pour châtier ces erreurs sur la personne morale de l’homme même qui ose la systématiser ? […] Or, les hommes qui écrivent n’ont, littérairement, que leur vanité pour répondre de leurs erreurs, et voilà comme nous arrivons forcément à la critique personnelle.
… Dans son morceau sur Milton, dont je reparlerai encore, car il est le morceau tout à fait supérieur des deux volumes publiés jusqu’à présent, ne définit-il pas l’erreur, comme Milton, du reste (mais si les bêtises des gens d’esprit sont plus grandes que celles des sots, que ne sont pas celles des hommes de génie !), et n’affirme-t-il pas qu’elle n’est rien de plus qu’une opinion égarée, c’est-à-dire, si cela veut dire quelque chose, qu’elle n’est pas le mal absolu qu’implique en soi, pour nous, toute erreur, dans sa quantité déterminée ! C’était bien là, du reste, la pensée que devait avoir sur l’erreur l’écrivain qui, en 1827, tirait l’innocence de Machiavel de la culpabilité universelle de son époque, et qui, en 1833, réduisit cette impudente thèse historique en axiome, quand il dit dans son Robert Walpole, innocenté comme Machiavel et encore mieux, car il était whig : « qu’on ne peut pas blâmer un homme de ce qu’il n’est pas supérieur à son siècle par sa vertu… » Certes !
Le dédain est d’autant plus fort, qu’il semble plus contenu, Après avoir exposé la confusion des qualités premières et des qualités secondes : « C’est à cette erreur, dit M. […] Donc la perception extérieure est une représentation du dedans, projetée et réalisée dans le dehors. — De la nature de la perception extérieure, de ses précédents, de ses suites, de ses vérités, de ses erreurs, jaillit cette phrase dix fois répétée et dix fois démontrée : la connaissance sensible est la conscience d’un simulacre intérieur, lequel paraît extérieur, sorte d’hallucination naturelle, ordinairement correspondante à un objet réel, opération qui mène par l’illusion à la vérité, qui trompe l’homme pour l’instruire, et, par les fantômes du dedans, lui révèle les substances du dehors13. […] Par quelle mécanique admirable la nature tire-t-elle la vérité de l’erreur ?
Le mal, le bien, le vrai, le faux, les découvertes, les erreurs, tout vient chez lui de la même source, et dans l’homme que nous avons décrit, on pouvait prévoir le philosophe que nous décrivons. […] Troisième erreur. […] Il y a ici erreur, métaphore vague, description nulle.
Son Ouvrage de l’Institution d’un Prince, adressé à François I, n’a, à la vérité, que le mérite d’exposer des maximes assez communes ; mais c’est toujours beaucoup de savoir s’attacher à celles qui sont avouées de tout le monde, & de se garantir de la démangeaison d’en hasarder de nouvelles, dont souvent le premier effet est d’étonner par la hardiesse, & le second d’abuser par l’erreur.
Le Public peut être dupe quelque temps du charlatanisme, mais enfin il ouvre les yeux dès que la vérité se montre ; ses erreurs ne sont qu’un sommeil, & le réveil de la raison est une juste condamnation du prestige qui l’avoit séduite.
Démontrer contre les Matérialistes l'immortalité de l'ame, contre les Déistes la divinité de la Religion Chrétienne, défendre contre les Incrédules toutes les vérités attaquées par leurs Sophismes, offrir en un mot de sûrs préservatifs contre tous les prestiges de l'erreur, c'est ce qu'il exécute avec une sûreté de lumieres & une force de raisonnement propre à renverser tous les vains systêmes que la plus pitoyable des crédulités fait adopter sous le nom de Philosophie.
C’est une erreur. […] Seulement, — et je continue d’embrouiller ce qu’il débrouillait, — l’erreur elle-même est encore un des éléments du problème historique, l’erreur inévitable et, j’allais dire, indispensable, l’erreur perpétuelle, l’erreur de tout le monde, l’erreur de l’opinion publique et l’erreur de ceux-là mêmes qui ont raison, l’erreur humaine qui est dans l’étoffe et dans la trame de l’histoire. […] On lui reproche quelques erreurs de lecture. […] Vagabondage et erreur sont deux mots analogues. La vérité est le contraire de l’erreur et du vagabondage.
Émile Faguet Alain Chartier, de M. de Borrelli, est une erreur artistique compensée par beaucoup de patriotisme et quelques beaux vers.
Jean Ajalbert Peu de poètes ont, comme l’auteur des Parques , taillé en plein verbe le « misérable néant de la grâce effacée », « le désabusement de l’erreur d’être nés » !
Quelle erreur !
Il s’appelle François-Thomas, & non Jacques ; il est vivant, & non mort : double erreur, dont nous nous étions rendus coupables dans la premiere Edition, & qu’il nous a joliment reprochée par une Lettre insérée dans le Mercure du mois d’Avril 1773.
A quoi sert donc la Philosophie, si la conviction, au lieu de l’aveu de l’erreur, ne produit que de l’opiniâtreté ?
On y releve avec force les erreurs, les méprises, les contradictions, les bévues, les absurdités dans lesquelles il est tombé, lorsqu’il a voulu disserter sur l’ancien Peuple de Dieu & sur les Livres sacrés.
Il est moins complet que le nouveau Dictionnaire historique en six volumes ; mais on y trouve aussi moins d’inexactitudes, moins d’erreurs, moins de fausses citations, moins de faux jugemens, moins de fautes de style & de typographie.
Le peu de temps ou de soin qu’il mit à composer ce Recueil, ne lui permit pas de connoître par lui-même les Originaux ; il se contenta de copier les Journalistes & les Biographes, vrai moyen de perpétuer les fautes & les erreurs.
Il ne faut pas confondre cet Auteur avec un Bénédictin de ce nom, Bibliothécaire du Roi de Prusse, dont les Productions savantes consistent dans un Dictionnaire de Peinture, Sculpture & Gravure ; dans un Livre intitulé les Fables Egyptiennes & Grecques, dévoilées & réduites au même principe ; & dans les Notes ajoutées aux Recherches sur les Américains, Ouvrage où le savoir, l’erreur & l’impiété se décréditent mutuellement.
Quand on entreprend de créer des systêmes, au moins devroit-on avoir des erreurs nettes, & les siennes même ne le sont pas.
Erreur capitale de sa pratique. […] La mort l’attrapa sur l’arrondissement d’une période, et l’an climatérique l’avait surpris délibérant si erreur et doute étaient masculins ou féminins.