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929. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

Il semble presque impossible, au point de vue de l’art et en prétendant conserver l’intérêt du récit, d’opérer une réduction quelconque de ce grand drame, consacré dans les imaginations par l’admirable liturgie du Moyen-Age et par tant de chefs-d’œuvre du pinceau.

930. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Vinet aime plutôt à voir un noble cadet et le premier disciple du grand tragique : « Ce qu’il y a de certain, dit-il, c’est que Rotrou, né trois ans après Corneille, et débutant au théâtre au même âge que ce dernier, c’est-à-dire trois ans après lui54, ne produisit ses deux bonnes pièces, Venceslas et Saint-Genest, qu’après les chefs-d’œuvre de Corneille, et que la distance qui sépare ces deux drames des autres œuvres de l’auteur marque suffisamment la source où il a puisé.

931. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. (Suite et fin.) »

Bersot, roulant presque tout entière sur Marc-Aurèle, de même qu’un drame de M. 

932. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

Si je lis l’abbé de Pradt, Marmont, Rœderer, je suis étonné du peu de profondeur que ces gens d’esprit ont mis à l’apprécier ; ou plutôt je ne devrais pas en être étonné, car c’est la condition de tout ce qui se juge au jour le jour et avant que le drame humain soit accompli.

933. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Malgré des incorrections de détail et des longueurs, l’essai était charmant ; ce dut paraître un très-heureux commencement pour les poëmes à venir, comme Hernani avait pu paraître, dans ses hasards, un heureux prélude pour des drames futurs. 

934. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. PROSPER MÉRIMÉE (Essai sur la Guerre sociale. — Colomba.) » pp. 470-492

A titre de romancier, d’écrivain original de nouvelles et de petits drames, M.

935. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Il en est sorti toutefois, il s’est mêlé depuis aux émotions contemporaines par son drame touchant de Chatterton et par ses ouvrages de prose, dans lesquels il n’a cessé de représenter, sous une forme ou sous une autre, cette pensée dont il était rempli, l’idée trop fixe du désaccord et de la lutte entre l’artiste et la société.

936. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre II. Des idées générales et de la substitution simple » pp. 33-54

Au dedans, cette œuvre est une image plus ou moins vague, celle d’une ligne élancée, puis épanouie ; au dehors, elle est l’attitude et le geste imitatif du corps ; dans le langage primitif, chez les peuples enfants, à l’origine de la parole, elle est une autre imitation poétique et figurative, dont nous retrouvons çà et là des fragments ; aujourd’hui, elle est un simple mot appris, pure notation, reste desséché du petit drame symbolique et de la mimique vivante par laquelle les premiers inventeurs, véritables artistes, traduisaient leurs impressions.

937. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Et quel bonhomme de cinq pieds et demi, dans nos romans et nos drames, est plus réel que ces géants ?

938. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

La France ressemble à l’héroïne du drame à la mode, La Dame aux camélias.

939. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Puis est venue l’époque de la distinction des genres, durant laquelle on eût blâmé l’introduction du lyrisme dans le drame ou de l’élégie dans l’épopée.

940. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Vous êtes au théâtre : on joue un drame intéressant et l’on en est à une scène capitale, la réconciliation du héros et de l’héroïne après de longs et affligeants malentendus.

941. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Plus tard, ayant joué un rôle d’homme dans un drame de La Chaussée, elle quitta l’habit d’Amour, mais parce qu’on lui fit faire un charmant habit d’homme qu’elle ne quitta plus qu’à son départ de la Bourgogne.

942. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Guizot revenant à ces analyses de drames et de comédies, et les discutant à fond comme il a discuté tant d’autres choses.

943. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

Sa fin est toute dramatique, et l’historien en a marqué le caractère en quelques mots qu’il n’avait qu’à pousser un peu pour atteindre, au drame ; mais M. 

944. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Fervaques, le balzacien, ne s’est donc pas rappelé la manière de son maître, cette pensée du profond Balzac, planant éternellement sur les drames qu’il raconte, en ses romans sublimes ?

945. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Le coup avait été si fort, que le contrecoup lointain l’emporta jusque dans la poésie ; son récit fut un drame, presque lyrique ; son style sévère et contenu s’épancha tout d’un coup en images passionnées et pressées.

946. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

Les drames et les romans devinrent des manuels de science ; on représenta, par des personnages, des moments de l’humanité, des époques de l’histoire, des réformes de politique, des thèses de législation pénale, « des questions d’organisation politique et sociale. » Nul poète ne daigna être simplement poète.

947. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

S’ils répètent un drame de Victor Hugo, l’élément absurde saute aux yeux tout de suite et repousse dans l’ombre des beautés réelles. […] Ce serait facilement une source de contes et de drames capables d’émouvoir. […] À propos de ses drames, il lui dit qu’il les ménage trop peu, et que depuis qu’il s’occupe de théâtre, on dirait que chez lui, même dans le lyrique, le théâtral a gagné. […] Certes, il ne faut pas dédaigner la couleur et la vivacité du drame espagnol ; il faut toujours adorer Shakespeare, qui est la poésie même. […] Mais comment voulez-vous que la postérité compense suffisamment les torts des contemporains envers un auteur de drames bourgeois, fut-il celui des Corbeaux ?

948. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

. — Lisant un jour un drame romantique devant les sociétaires du Théâtre-Français, — M. ***, qui animait singulièrement son débit, approchait du dénoûment, dans lequel le personnage principal se brûlait la cervelle. — Arrivé à la péripétie finale, l’auteur, pour mieux en faire comprendre l’impression dramatique, — tire un pistolet de sa poche et fait feu, — et tombe en se roulant aux pieds des sociétaires en s’écriant : «  Adieu ! […] Si c’est un vaudeville, il se plaint du style. — Si c’est un drame, il dira que l’ouvrage manque de gaîté. […] Assister à la conception et confection du roman, drame ou feuilleton du maître ; entendre chapitre par chapitre, scène par scène, phrase par phrase, les vagissements de l’œuvre nouvelle, la caresser au berceau du manuscrit, lui faire des risettes, lui offrir des morceaux de sucre ou des bonbons, et avoir pour elle tous les soins que demande un nouveau-né qui pousse sa première dent. […] Quant à moi— mon retour de Cremorn a été gâté par des Parisiens, qui se racontaient le dernier drame de l’Ambigu. […] Son grand geste sculptural, ses fières allures, ses hautaines attitudes, cet organe sonore, plein, l’un des plus magnifiques instruments qui eussent depuis longtemps exprimé la passion, firent dissonnance avec les petites phrases, alternées de petits couplets, de ce petit drame. — L’actrice n’eut qu’un succès d’estime.

949. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Louis Dumur a conté le drame ridicule et triste qui peut naître de ces partielles amnésies. […] C’est une erreur et une naïveté de dire comme M. de Roberto, à propos de Verlaine, de Mallarmé et de quelques autres : « Si l’opinion publique s’est modifiée à l’égard de ces écrivains, il faut aussi noter qu’eux-même ont fait le premier pas, en modifiant leur esthétique, en atténuant leur singularité. » Et il continue : « Il n’y a pas une médiocre distance entre le Mallarmé impassible, parnassien et décadent de la première manière, et le Mallarmé des derniers jours qui travaillait à un drame, lequel était destiné — à qui ? […] L’œuvre d’art sera donc un drame, et tel que tous puissent le recréer ; c’est-à-dire suggéré par le Poète et non directement exprimé par son génie particulier. » Voilà ce que M. de Roberto prend pour le programme d’un drame populaire. Il faut bien peu connaître Mallarmé pour ne pas y voir, au contraire, le programme d’un drame ésotérique, tout en allusions à la vie, où les idées seraient suggérées et non exprimées. […] Jamais, sans doute, Mallarmé ne fut absolument conscient de son obscurité ; il destinait à tous, non seulement ce drame rêvé, mais ses poèmes et d’abord ses chroniques et ses conférences, si difficiles pourtant à goûter pleinement.

950. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Clauzel a placé un drame d’âmes. […] Il y aura des drames ; elle voudra mourir, et par le gaz et par le revolver ; sous le sein gauche, sur son cœur délirant, elle appuiera le fer de l’arme. […] Ces petites comédies, mêlées de drame, M.  […] Drames terribles de l’âme, qui arrive par les chemins de la piété au scandale du sacrilège ! […] À propos d’un drame d’Alexandre Dumas le père, M. 

951. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Mézeray, qui ne songe pas au drame, nous fait cependant connaître d’abord ses personnages principaux : il les montre surtout en action, sans les trop détacher des sentiments et des intérêts plus généraux dont ils sont les chefs et les représentants, mais en laissant néanmoins à chacun sa physionomie propre.

952. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Il eut de tout temps de ces mots et des plus heureux, comme lorsque plus tard un candidat à l’Académie lui donnant à entendre qu’il était malade, infirme, et qu’il n’occuperait le fauteuil que peu de temps, Duclos repartit : « L’Académie n’est pas faite pour donner l’extrême-onction. » Mais d’autres fois il manquait son effet et n’arrivait qu’à la crudité, lorsqu’il disait, par exemple, des drames larmoyants, alors à la mode : « Je n’aime pas ces pièces qui font tant pleurer : ça tord la peau. » On n’a ici que la rudesse de la secousse et le choc sans l’aiguillon.

953. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

En attendant il se console de ne plus servir, de ne plus prendre sa part dans le drame public qui se continue, moyennant cette réflexion que « bien que depuis trente ans il se soit fait de grandes choses en ce royaume, il ne s’y est point fait de grands hommes ni pour la guerre, ni pour le ministère : non que les talents naturels aient manqué dans tout le monde, mais parce que la Cour ne les a ni reconnus ni employés… ».

954. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

La première lecture, un drame, un roman nouveau, va derechef tout gâter en elle et tout assombrir : « Nous nous étions quittés si bons amis !

955. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Que d’esprit et de goût pittoresque dans la manière dont tous les actes de ce petit drame sont coupés, divisés par compartiments, présentés gaiement au regard !

956. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Voyez ce qui est advenu du drame moderne pour y avoir donné inconsidérément.

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