Il n’a voulu d’abord que déférer à leur invitation ; puis le plan s’étendant à mesure qu’il y pensait, il a fini par s’imposer une tâche plus lourde, « pour n’avoir pas, dans un sentier si battu, à se traîner stérilement sur les traces d’autrui. » Non content de donner son plan comme très différent de ce qu’ont fait ses devanciers, il annonce qu’il se distinguera d’eux par son style, et « qu’il rendra les gens éloquents par sa façon de leur enseigner l’éloquence. » Le maître qui apprenait à son élève à ne baisser les yeux devant personne ne pouvait guère connaître pour son compte la modestie.
Pour élever un enfant au rebours de tous les usages, il fallait un précepteur différent de tous les précepteurs.
Combien en effet les conditions de la culture intellectuelle étaient, dans l’antiquité grecque, différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui !
… C’est singulier, comme je suis contente de m’en aller de tous ces endroits-là… Je ne suis pas à mon aise à la cour… Là, les sentiments, la langue sont différents… Je ne peux pas m’expliquer cela… Mais je me sens une tout autre personne, et je suis pressée de revenir à moi et à mon chez moi. » 6 septembre Bar-sur-Seine.
… Je suis fou de douleur, mon désespoir surpasse mes forces… J’ai fait une découverte en moi, c’est que je ne suis réellement point malheureux pour telle ou telle chose, mais j’ai en moi une douleur permanente qui prend différentes formes.
L’œuvre de Tolstoï présente des individus reproduits avec leur caractère essentiel d’êtres uniques, qui n’ont ni ne sont des modèles et des pareils ; saisis ainsi par de merveilleux dons d’observation directe dans ce qu’ils ont de différent et de particulier, ils sont rendus de même et excellemment dans les caractères généraux par lesquels ils participent à la vie, le nombre infini des manifestations, les variations de ces manifestations selon le temps et l’occasion.
Quant à l’Allemagne, matrice, comme l’Asie, de races, de peuplades et de nations, elle est représentée dans l’art par un homme sublime, égal, quoique dans une catégorie différente, à tous ceux que nous avons caractérisés plus haut.
Le poète y lance quelques imprécations, aujourd’hui aussi froides que ce marais du Styx, contre Florence et contre ses ennemis politiques, papes, cardinaux, magistrats souillés de différents vices, et contre les hérésiarques.
C’est le même sol et le même théâtre ; ce sont d’abord les mêmes erreurs et les mêmes agitations, presque les mêmes idées, mais passées à une autre filière et reçues par un monde différent. » On peut se demander avant tout comment une influence aussi réelle, aussi sérieuse que l’a été celle de Mme de Charrière, n’a pas laissé plus de trace extérieure dans la carrière de Benjamin Constant ; comment elle a si complètement disparu dans le tourbillon et l’éclat de ce qui a succédé, et par quel inconcevable oubli il n’a nulle part rendu témoignage à un nom qui était fait pour vivre et pour se rattacher au sien. […] Que je suis aujourd’hui dans une situation différente !
Engels a écrit : La décomposition de la nature en ses parties intégrantes, la séparation des différents phénomènes et objets naturels en des catégories distinctes, l’étude intime des corps organiques dans la variété de leurs formes anatomiques, telles étaient les conditions essentielles des progrès gigantesques qui, dans les quatre derniers siècles, nous ont portés si avant dans la connaissance de la nature. […] Or, rien ne m’avait, ne m’a jamais semblé aussi admirable que ce clavier de petits cubes, tous de couleurs différentes, mais d’une égale beauté dans leur diversité, puisque le marron s’appelait terre de Sienne brûlée.
Mais j’en connais plusieurs, d’un esprit fort différent. […] Enfin le paysan que nous voyons tous et que nous sommes étonnés de voir près de nous, tant il nous semble différent de nous. […] Un miroir concave en produirait une troisième fort différente et toute aussi parfaite. […] À propos de l’inauguration de la statue d’Armand Carrel à Rouen Il y a différentes manières, pour un homme de parti, d’inspirer du respect à ses adversaires.
« Si la science est la chose sérieuse, si les destinées de l’humanité et la perfection de l’individu y sont attachées, si elle est une religion, elle a, comme les choses religieuses, une valeur de tous les jours et de tous les instants. » C’est l’accent du prêtre, disant, lorsqu’il s’avance vers l’autel : « Je m’approcherai de l’autel de Dieu, du Dieu qui remplit de joie ma jeunesse. » C’est avec cette foi sereine et invincible qu’il fît vœu de consacrer tous les moments de sa vie à « connaître l’histoire de l’esprit humain par l’étude patiente et philologique des œuvres que l’humanité a produites à ses différents âges ». […] Volontiers, il va vers ce qui est très lointain, très différent des choses que nous sommes accoutumés à voir ; l’art khmer le séduit ; il est attiré par le mystère des idoles bizarres qui dorment dans les archipels polynésiens, sous les étoiles australes. […] Ces énergumènes, dépenaillés et maigres, peu différents de ces moines des environs d’Antioche qu’on vit, douze ou treize cents ans plus tard, piétiner le nord de la Syrie pour détruire la civilisation gréco-romaine, amassaient autour de leurs écriteaux ambulants, aux portes des villes, des auditeurs naïfs dont ils frappaient l’imagination par des inventions bizarres, par des images violentes, quelquefois par de véritables singeries. […] Le ton de ce formidable réquisitoire contre la démocratie est bien différent de l’accent hautain et détaché que l’on peut noter dans les autres écrits de Taine.
La conception de Racine est toute différente, presque contraire : c’est Phèdre qui est son personnage central et favori, et voici comment il l’a d’abord vue. […] Ou ce serait totalement différent de ce que j’aurais déjà vu, et alors je n’y comprendrais rien du tout. […] La Vierge ouvre ses bras à la courtisane repentie, en disant ce vers, qui appartient à l’espèce des beaux vers, très différents des bons : Je l’ai fait naître au monde : il t’a fait naître au ciel. […] Le même mot, revenant à la fin de chaque couplet, est pris successivement dans des tens différents, et suggère chaque fois quelque petite scène de la vie familière, des sortes de quadri.
Ils suivent des pistes différentes, et, comme chacun d’eux est doué d’un flair subtil, la chasse est double. […] — Encore un de ces mots que je vous signalais tout à l’heure ; on peut dire que les snobs sont ceux qui, en tout, portent la dernière, « dernière mode », la mode que l’on ne suit plus parce qu’elle est trop exagérée ; mais c’est insuffisant : ce sont aussi, vous dira-t-on, les gens qui veulent tout comprendre ou, chose bien différente, paraître tout comprendre ; ce n’est pas encore suffisant, ce sont les « chercheurs d’inédit » peut-être, à moins qu’ils ne soient les « suiveurs d’inédits ». […] Ils se traitent mutuellement d’« âmes sœurs » quand ils appartiennent à des sexes différents. […] Dans cinq hôtels, il a compté cinq systèmes différents pour vider les lavabos et les baignoires.
A lire quelques-uns des arguments de Naudé, on croirait (sauf le style un peu différent) lire certaines boutades de Charles Nodier raillant les sectes novatrices de notre âge, les saint-simoniens ou autres.
« Sur-le-champ j’eus recours à mes prières ordinaires, et je remerciai Dieu de mourir d’une mort si douce et bien différente de celle dont j’avais été tant de fois menacé.
Il fit servir des mets différents aux chrétiens et aux païens, mais de tout avec profusion.
L’Angleterre, où ces poëmes galliques venaient d’être découverts, recueillis, écrits et vraisemblablement retouchés et complétés par un gentilhomme écossais nommé Macpherson, ne fut pas la seule contrée vivement émue par ces chants ; ils se répandirent dans toutes les autres contrées littéraires de l’univers, France, Allemagne, Espagne, Italie, par les traductions, en prose et en vers ; Letourneur, en prose française, Baour-Lormian, en fragments poétiques, Césarotti, en magnifiques vers italiens, à Vérone et à Milan, les consacrèrent dans les différents idiomes ; le trésor des monuments écrits s’enrichit ainsi d’un monument de plus.
Sous les noms différents qu’il prend à travers les siècles, il entre, sous un froc de moine, dans la prison de Roger Bacon ; il est pilorié avec Averroës, aux portes de la mosquée de Cordoue ; il reprend ses anciennes chaînes avec les fers de Colomb ; il s’agenouille avec Galilée, le cierge de l’amende honorable au poing, sur la terre qui tourne et que le Saint-Office décrète immobile ; il monte sur le bûcher de Giordano Bruno, en criant à ses juges, comme aux Olympiens : « Vous avez plus peur de prononcer ma sentence que moi de l’entendre. » Envisagé sous un autre aspect, Prométhée se transforme encore.
» Lundi 19 mai Ce soir, le docteur Martin soutenait que la division du travail avait détruit l’ambition du bien faire, et à l’appui de sa thèse, la maîtresse de maison disait : « Comment voulez-vous qu’il existe l’amour-propre d’une robe chez un couturier ou une couturière, où les manches, le corsage, la jupe sont faits par trois ouvrières différentes ?
On lui répond, il réplique ; tous les caractères différents des orateurs honnêtes ou pervers se dessinent dans cette assemblée.
C’est ce style à l’Alexandre Dumas, qui menait quatre feuilletons de front dans quatre journaux différents ; ce style rompu… mais non claudicant, sautillant plutôt, avec des vivacités d’écureuil, qui fut mis à la mode par Dumas père dans la littérature, et dans la politique par Émile de Girardin, et que je voudrais voir remplacé chez Féval, dans sa maturité, par un style plus ample, à attaches fortes, avec des articulations léonines… Ah !
Vico s’occupa bientôt d’un travail tout différent.
Il faut noter, tout de suite, que le mouvement naturaliste est français, — en tout différent du Romantisme. […] Et ces degrés dans les esprits disent eux-mêmes les degrés différents de l’importance des Formules. […] Barbey d’Aurevilly, qui, avec des principes différents, ont apporté dans l’Art les mêmes fécondes résultantes. […] Verlaine79, à qui nous devons de le connaître : « L’empire de la force splendide. » Le Bateau ivre et Les Premières Communions 80, sont, dans des genres très différents, des miracles sans pairs. […] Eugène Carrière nous offre un tout différent témoignage et aussi probant.
Si leurs destinées furent bien différentes, leurs origines, leur esprit, se ressemblent, et des deux côtés de l’arbre calviniste les deux branches s’équilibrent. […] Dans ce beau lieu de montagne et d’eaux bleues, d’arbres et d’oiseaux, de verdure et de roses, le Genevois et le Vaudois, de nature, de vie et d’œuvre pourtant si différentes, nous établissent par leur souvenir un promenoir humain, sérieux sans tristesse, des Champs-Élysées de l’esprit, accordés à la nature spiritualisée du Léman, et où l’on voudrait que Sainte-Beuve, dont l’enterrement fut si triste, eût songé à occuper un coin.
Deux romanciers de genres bien différents mettent au jour deux œuvres de haut mérite, malgré leur dissemblance. […] Il était bien le même soleil, et au même instant précis de sa durée sans fin ; là, pourtant il avait une couleur très différente ; se tenant plus haut dans un ciel bleuâtre, il éclairait d’une douce lumière blanche la grand-mère Yvonne, qui travaillait à coudre, sur sa porte. […] Tous les hommes la trouvaient belle, mais d’une façon différente, comme si elle eût eu dans sa beauté de quoi plaire à tous à la fois.
Ce n’était point le grand Pan, le dieu universel, qu’il avait honoré et cultivé, c’était le dieu des jardins, Priape, ce qui est tout différent.
Dickens a la passion et la patience des peintres de sa nation : il compte un à un les détails, il note les couleurs différentes des vieux troncs d’arbres ; il voit le tonneau fendu, les dalles verdies et cassées, les crevasses des murs humides ; il distingue les singulières odeurs qui en sortent ; il marque la grosseur des taches de mousse, il lit les noms d’écoliers inscrits sur la porte et s’appesantit sur la forme des lettres.