/ 1798
766. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Huet est assez formel à ce sujet dans ses Origines de Caën ; il l’est plus encore dans son Commentaire latin sur lui-même : « Des gens mal informés, y dit-il, ont pris pour une injure que j’aurois voulu causer à la renommée de Segrais ce que j’ai écrit dans les Origines de Caën ; mais je puis attester le fait sur la foi de mes propres yeux et d’après nombre de lettres de Mme de La Fayette elle-même ; car elle m’envoyoit chaque partie de cet ouvrage successivement, au fur et à mesure de la composition, et me les faisoit lire et revoir. » Enfin Mme de La Fayette disait souvent à Huet, qui avait mis en tête de Zayde son traité de l’Origine des Romans : « Savez-vous que nous avons marié nos enfants ensemble ?  […] L’ancien chevalier de la Fronde, devenu amer et goutteux, n’était pas au reste ce qu’on pourrait se figurer d’après son livre seul. […] Je lis dans une lettre de Racine à M. de Bonrepaux (28 juillet 1693) cette partie qui n’est pas dans l’imprimé et que je transcris d’après l’original (Collection de M.

767. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Elle mourut très jeune à Bologne, où elle était allée prendre les bains d’après l’avis de la Faculté. […] Enfin, je considérais que, quoique exempt de l’ambition du cardinalat, toutefois, en le regardant comme le terme honorable de la carrière entreprise, l’auditorat de Rote m’y conduisait lentement, c’est vrai, mais certainement, sans avoir besoin de mendier la faveur ou la bienveillance de qui que ce fût, ni de faire la cour à personne, puisque le décanat de la Rote mène à la pourpre d’après l’usage, quand le doyen n’a pas démérité et que l’on n’a véritablement rien à lui reprocher. […] Pendant qu’il s’habillait, un des cardinaux qui, d’après la voix publique, avait tenté, dans la nuit précédente, d’entraver cette élection, fit un jeu de mots, avec la plus grande gaieté, au secrétaire du conclave, près duquel il s’était placé.

768. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Il suppose que son républicanisme prend à volonté toutes les formes : « Il a serpenté avec succès, dit-il, au travers des orages et des partis, se réservant toujours des expédients, quel que fût l’événement. » Rien ne paraît moins juste que cette assertion quand on a suivi, comme je viens de le faire, la ligne de Roederer jour par jour d’après ses écrits. […] Quand il s’agit de nommer des consuls définitifs et qu’on eut arrêté le premier choix de Cambacérès, Roederer, qui pouvait avoir des espérances pour la troisième place, dut les perdre lorsqu’un jour Bonaparte, en le voyant entrer, lui dit comme pour répondre à sa pensée : « Citoyen Roederer, vous avez des ennemis. » — « Je les ai bien mérités, répondit-il, et je m’en félicite. » Et il fut, l’instant d’après, le plus vif à recommander à la désignation du premier consul le nom considéré de Lebrun59.

769. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

quand je vois ces titres qu’on y affiche pas trop complaisamment, ces promesses et ces engagements publics de découvertes, tel ou tel personnage d’après des documents inédits, je me défie un peu du goût et de la parfaite justesse des conclusionsad ; je ne conseillerai pas de mettre, mais j’aimerai tout autant qu’on mît en tête une bonne fois : tel ou tel personnage d’après des idées et des vues judicieuses fussent-elles même anciennes.

770. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

Peu après il partit pour sa belle terre de Veretz en Touraine, et se mit à penser de plus en plus sérieusement à la perte irréparable : « La retraite, dit M. de Chateaubriand (d’après Dom Gervaise), ne fit qu’augmenter sa douleur : une noire mélancolie prit la place de sa gaieté ; les nuits lui étaient insupportables ; il passait les jours à courir dans les bois, le long des rivières, sur les bords des étangs, appelant par son nom celle qui ne pouvait lui répondre.  […] Les pieux biographes de Rancé sont extrêmement sobres de détails à cet endroit ; tout au plus s’ils se hasardent à dire à mots couverts que tantôt une cause ou une autre, tantôt la mort de quelques personnes de considération du nombre de ses meilleurs amis, le frappaient et le rappelaient à Dieu ; mais ils se plaisent à raconter au long, d’après lui, la simple aventure suivante, comme un des moyens dont Dieu se servait pour l’attirer doucement : « Il m’arriva un jour (c’est Rancé qui parle) de joindre un berger qui conduisoit son troupeau dans la campagne, et par un temps qui l’avoit obligé de se retirer à l’abri d’un grand arbre pour se mettre à couvert de la pluie et de l’orage.

771. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

C’est un intérêt du même genre, mais plus concentré, que présente l’ouvrage intitulé Antonio Perez et Philippe II, composé d’après une méthode analogue, et dont le fond repose également sur des documents officiels inédits. […] voici du reste ma remarque de lecteur dans toute sa simplicité et sa sincérité : « Je suis pour le moment en plein Louis XIV, je lis les Négociations d’Espagne publiées par M.Mignet ; je vois de près l’ordinaire et le tous-les-jours de ce grand style que nous sommes accoutumés sans cesse à glorifier d’après quelques échantillons.

772. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Bayle, qui vécut toujours hors de France, qui ne tient point, à vrai dire, au règne de Louis XIV, qui, par le style comme par les idées, fut plutôt du siècle d’avant ou de celui d’après, Bayle admira beaucoup cette petite école ; il la jugeait très-poétique et tout à fait à son gré. […] Dans ses vers d’idylle ou de chanson, elle n’était pourtant pas si raffinée toujours qu’il semblerait d’après ses délicatesses.

773. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Mais on doit croire que Prévost, alors en Angleterre, ne parla la première fois de la Bibliothèque des Romans que d’après quelques renseignements et sans l’avoir lue. […] On peut lire à ce sujet une gracieuse lettre de Mademoiselle, cousine de Louis XIV, à madame de Motteville, où elle trace à son tour un plan de solitude divertissante qui se ressent également de l’Astrée, et qui d’ailleurs fait un parfait pendant à l’idéal de Prévost d’après Cassiodore, par un couvent de carmélites qu’elle exige dans le voisinage.

774. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Introduction »

Une grande différence, cependant, existe entre le système du bonheur de l’individu et celui du bonheur des nations ; c’est que dans le premier, on peut avoir pour but l’indépendance morale la plus parfaite, c’est-à-dire, l’asservissement de toutes les passions, chaque homme pouvant tout tenter sur lui-même ; mais que dans le second, la liberté politique doit toujours être calculée, d’après l’existence positive et indestructible d’une certaine quantité d’êtres passionnés, faisant partie du peuple qui doit être gouverné. […] Il n’y a jamais trois intérêts dans un tel gouvernement, les privilégiés héréditaires et ceux qui ne le sont pas, peuvent être revêtus de noms différents ; mais la division se fait toujours sur ces deux bases, l’on se sépare et l’on se rallie, d’après ces deux grands motifs d’opposition.

775. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Voici la rencontre, d’après la Bible. […] Il paraît, d’après l’Écriture, que David, tout à la fois musicien et poète, avait deux instruments, l’un pour la mélodie, l’autre pour l’accompagnement de ses vers.

776. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Il sera vrai, à bien des égards, de dire que le mouvement réaliste d’après 1660 sera une réaction du bon sens bourgeois contre la littérature aristocratique, spirituelle et fantaisiste. […] Geffroy, Mme de Maintenon d’après sa correspondance authentique, Hachette, 1887, 2 vol. in-16.

777. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Surtout la métrique française, délicate, serait d’emploi intermittent : maintenant, grâce à des repos balbutiants, voici que de nouveau peut s’élever, d’après une intonation parfaite, le vers de toujours, fluide, restauré, avec des compléments peut-être suprêmes. […] Tout l’acte disponible, à jamais et seulement, reste de saisir les rapports, entre temps, rares ou multipliés ; d’après quelque état intérieur et que l’on veuille à son gré étendre, simplifier le monde.

778. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Au contraire, d’après M. de Régnier, l’allégorie objective l’idée qui le traverse : elle n’offre donc ainsi qu’une forme du passé. […] Non seulement on est loin de la verve naturelle du peuple, dans la Poésie lyrique, mais on n’écrit pas même d’après les traditions héroïques de la race.

779. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

D’après ce portrait flatteur, est-il un seul Militaire, depuis le Maréchal de France jusqu’au simple Soldat, qui puisse refuser ses hommages, à la Philosophie ? […] Que ces Apôtres de la tolérance & de la sublime politesse me déchirent* tant qu’ils voudront dans leurs Libelles & dans les Cercles où ils président, leurs calomnies ne m’enleveront jamais l’estime des personnes qui me connoissent ; & l’opinion de quiconque ne me jugeroit que d’après leurs imputations, doit m’être trop indifférente.

780. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Sur quoi, il sort et rentre, l’instant d’après, avec mistress Clarkson à son bras. […] Ils partent donc, et, l’instant d’après, le duc de Septmonts tombe raide mort, comme un « petit lapin », visé, sous bois, par un braconnier.

781. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

La même, toujours d’après son frère, suggérait l’idée qu’il serait utile d’engager le roi à se mettre à la tête des armées : Ce n’est pas qu’entre nous, ajoutait-elle encore, il soit en état de commander une compagnie de grenadiers, mais sa présence fera beaucoup ; le peuple aime son roi par habitude, et il sera enchanté de lui voir faire une démarche qui lui aura été soufflée. […] Le Roi, bibliothécaire de la ville de Versailles, a publié, d’après un manuscrit authentique, le Relevé des dépenses de Mme de Pompadour depuis la première année de sa faveur jusqu’à sa mort.

782. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

D’une main elle cueille un œillet donné par le Régent, et qui serait, d’après une légende de famille, le prix de sa livraison. […] Il s’exhalait dans cette exclamation expirante du plaisir, dans ce mot ailé et palpitant, mourant sur le bord des lèvres : Ψυχή. « Mon âme. » Novembre Une belle indifférence de l’argent qui nous peint d’après nature.

783. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

On peut en juger par la piéce intitulée le Petit Orphelin, que le Pere du Halde nous a donné d’après la traduction du P. de Premare. […] Il y a divers morceaux traduits d’après les Poëtes de la Chine.

784. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre V. La parole intérieure et la pensée. — Premier problème : leurs positions respectives dans la durée. »

Alexandre Dumas, dont les manuscrits immaculés sont célèbres, était de ces derniers ; Balzac, au contraire, se ruinait en corrections d’épreuves ; soutiendra-t-on, d’après Boileau, que Balzac concevait moins nettement qu’Alexandre Dumas les personnages qu’il mettait en scène dans ses romans ? […] Egger résume et adapte à sa problématique : « noein phantasia tis esti, è mè aneu phantasias », c’est-à-dire « l’opération de l’intelligence (=intellection) est une sorte de représentation ou ne va pas sans représentation » (trad. d’après R.

785. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Nous ne connaissons pas tout le détail de ces entretiens, mais d’après ce qui en a transpiré, les socialistes allemands proposèrent de négocier sur les bases du statu quo occidental. […] Les Français d’après l’an xv, dit-il, qui se sont tenus un an par la main depuis la mer du Nord jusqu’au Rhin, quels que fussent d’ailleurs leurs intérêts économiques, leur opinion politique, leur croyance, leur idéal, n’entendent plus se brimer ni se tourmenter les uns les autres : la vieille haine française, qui avait sa noblesse, la lègue à une tendresse française que ni la France ni l’univers n’ont encore connue.‌

786. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Quoiqu’il y ait dans la nature des plantes plus ou moins saintes, des formes plus ou moins spirituelles, des animaux plus ou moins sacrés, et qu’il soit légitime de conclure, d’après les instigations de l’immense analogie universelle, que certaines nations — vastes animaux dont l’organisme est adéquat à leur milieu, — aient été préparées et éduquées par la Providence pour un but déterminé, but plus ou moins élevé, plus ou moins rapproché du ciel, — je ne veux pas faire ici autre chose qu’affirmer leur égale utilité aux yeux de CELUI qui est indéfinissable, et le miraculeux secours qu’elles se prêtent dans l’harmonie de l’univers. […] D’après tout ce qui précède, on comprendra facilement que M. 

787. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

D’ailleurs, si, dans bien des cas, l’organisation économique moderne force les hommes à exercer simultanément plusieurs professions, plus souvent encore elle les forcera à les exercer successivement, D’après des observations faites sur les ouvriers anglais, qui paraissent sentir, plus promptement que les autres, les exigences du système de production actuel, le travailleur idéal, le travailleur de l’avenir serait celui qui serait, apte à changer de métier suivant les variations de la demande164. […] D’après Prins, L’Organisation de la Liberté 162.

788. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

La tâche, on le voit, est ardue, et nous devons dire que M. de Carné la remplit jusqu’au bout avec un bon sens, une bonne foi et un talent que doivent apprécier surtout ceux qui, résolvant plus hardiment le problème politique dans un sens analogue, le conçoivent d’après des données moins complexes et moins inconciliables en apparence.

789. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Relation inédite de la dernière maladie de Louis XV. »

Le roi de Prusse jugeait Louis XV d’après lui ; … mais il avait mal vu, et ne tarda point d’abandonner un allié dont il reconnaissait la nullité, quand il eut retiré tous les avantages qu’il attendait de la campagne. » Le roi ira-t-il ou non à l’armée ?

790. (1874) Premiers lundis. Tome II « Loève-Veimars. Le Népenthès, contes, nouvelles et critiques »

J’ai relu les Mémoires de la vie de Racine par son fils ; on me dira que Racine fils n’avait pas connu son père, qu’il n’en parlait que par ouï-dire, par tradition, d’après M. de Valincour ou tel autre : c’est trop vrai, et je regrette qu’il n’y ait pas de Mémoires plus directs sur cette vie illustre ; mais nous en savons encore moins là-dessus, ce me semble, que Racine fils ou que ceux d’alors dont aucun n’a tenu un tel langage, Oh !

791. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

D’après ce procédé trop absolu qu’il suit de sacrifier le moyen au grand, M. 

792. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Note sur les éléments et la formation de l’idée du moi » pp. 465-474

Observation 38, complétée d’après les notes du Dr Krishaber.

793. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XI. Trois bons médanistes : Henry Céard, Joris-Karl Huysmans, Lucien Descaves » pp. 145-156

Il connaissait Bovary et Bouvard, les Rougon-Macquart, les excellents volumes de Mirbeau, moins les sobres études de Duranty, beaucoup Huysmans : je présume ces éducations d’après leur résultat.

/ 1798