Il y menait la vie aimable et dissipée des gentilshommes oisifs du temps, comme on le voit dans le charmant Voyage autour de ma chambre, son premier délassement littéraire pendant quinze jours d’arrêt à Turin. […] Je l’ai ici dans un fidèle et charmant portrait de Mlle Stéphanie de Virieu, la sœur de notre ami commun, Aymon de Virieu, chez qui nous passions l’été en Dauphiné, au pied des monts de la Grande Chartreuse ; cette jeune personne, le Van Dyck à la sépia des femmes, fit son portrait pour moi, et le même pour lui aussi. […] Ce sera plus vrai et plus charmant. […] Il est singulier qu’appelé par mon état à voir beaucoup de jeunes filles, je ne me rappelle pas d’en avoir vu à Chambéry une seule qui ne fût pas charmante. […] Le charmant réduit !
Un voyage à Naples en 1811, un séjour aux gardes du corps en 1814, des excursions en Savoie et dans les Alpes, et le voici aux eaux d’Aix en 1816 : là il fait la connaissance de Mme Charles, la jeune femme d’un vieux physicien, phtisique et nerveuse, point vaporeuse ni exaltée, semble-t-il, charmante « avec ses bandeaux noirs et ses beaux yeux battus » ; elle mourut en 1818, chrétienne, le crucifix aux mains. […] Çà et là quelques chefs-d’œuvre : des souvenirs des Feuillantines, charmants de pittoresque ému ; la Tristesse d’Olympio, si paisible en somme et si peu désespérée dans l’antithèse de nos joies éphémères et de l’éternelle impassibilité de la nature, presque consolée par le déploiement des formes magnifiques Que la nature prend dans les champs pacifiques ; enfin cette fantaisie, Écrit sur la vitre d’une fenêtre flamande, où l’artiste se plaît à montrer par un court et triomphal exemple ce que son imagination sait faire des mots et du rythme. […] Sa poésie est une causerie charmante où vibre toute son âme ; tout s’y mêle, tristesse et rire, sentiments intimes et impressions du dehors ; par un aisé passage et d’indéfinissables nuances, elle hausse, baisse, change le ton777. […] Nous verrons aussi qu’il a su faire un usage original et charmant de la forme dramatique. […] Notons aussi ses visions, rêvées et charmantes, d’une Grèce antique, aimable et lumineuse.
Il a, d’ailleurs, un aspect charmant, ce gouffre, et les bords en sont couverts de fleurs. […] Et qui sait si, à cette époque, les vieux ne murmureront pas, comme je le fais en ce moment pour Tortoni, « Dire qu’il y avait là, jadis, un charmant petit magasin de chaussures ! […] Vous pouvez voir dans certaines comédies de Meilhac et Halévy, qui sont, outre des œuvres dramatiques d’une fantaisie supérieure, de précieux tableaux de nos mœurs, vous pouvez voir les charmantes précautions que prenait alors une femme du monde pour aborder une comédienne, et réciproquement. […] Aurions-nous perdu ce tour charmant de la conversation française ? […] Elle le balbutie tant bien que mal ; il y a toujours dans la salle quelqu’un qui la trouve charmante et des applaudissements qu’elle prend pour elle : c’est fini, la voilà artiste.
Nous reconnaissons qu’il a la faculté de sertir de charmantes rimes, et il arrive à se rapprocher des meilleurs sectateurs de M.
Alphonse Lemerre Le maître prosateur qui a écrit de si charmantes nouvelles, Marocca, Boule de suif, l’Héritage, a débuté dans les lettres sous une étoile heureuse.
Cependant plusieurs pièces déjà sont charmantes, en particulier divers sonnets et pièces fugitives, légers tableaux de tendresse intime, qu’enveloppe un certain vague triste et poétique.
Il a su, par-dessus toutes choses, peindre ces passions tempérées, ces inclinations douces, ces goûts sensibles, cette charmante ingénuité, ces petites inquiétudes, qui caractérisent les mœurs des Bergers.
la Serre est un charmant Auteur !
Bref, et selon le charmant évêque de Cloyne, le monde extérieur n’existe plus. […] Toute la besogne de la préparation, pour eux, est charmante ; si charmante que, parfois, après un volume, ils s’attardent à en préparer un autre qui jamais ne paraîtra. […] « Ce monsieur qui passe est charmant ! […] En 1833, Juliette est charmante. […] Lafcadio est charmant, si désinvolte !
C’est charmant, en vérité, de voir venir de temps à autre de là-bas ces minces volumes de vers ingénus, pleins de musique, nimbant des sentiments simples d’une langue naïve, d’une authentique naïveté, avec le petit goût vif d’un don réel des ressources du vers.
Sans lui avoir rien emprunté, M. de Joncières a quelque chose de Théophile Gautier, et il est telle pièce, l’Islam, par exemple, qui pourrait, sans désavantage, prendre place dans le charmant petit livre célèbre sous le titre d’Émaux et camées.
De là cette charmante Cymodocée, qui, vraiment, ne tient pas assez à son paganisme. […] Sa verve s’y abandonne en inventions charmantes, en rêveries merveilleuses, en tableaux d’une grandeur achevée. […] Harold n’est pas un adorateur de Dieu, c’est un adorateur de la nature, charmante, féconde, éternelle, insensible et implacable. […] On en a fait, et de charmants, pour André de Chénier. […] Quand Homère le dit, lui qui croit à une vraie déesse, vivante et présente, dont les doigts sont faits de roses, il dit une chose charmante.
Un mauvais maître Paul Verlaine : et peu de poètes, en France, ont eu un plus charmant génie ; M. […] Les Conjectures sont le charmant badinage d’un lettré, mais un badinage. […] Elle est charmante, elle est aimable et parfaite. […] Ce qui est charmant, c’est le soin de M. […] C’est méticuleux : c’est charmant !
On a l’idéal le plus charmant de cette disposition un peu artificielle dans le cadre du Décaméron de Boccace. […] Dans ce Dîner de Madelon, sa petite comédie la plus charmante (1813), il se rencontre de jolis couplets qui expriment la Philosophie du sexaginaire : A soixante ans on ne doit pas remettre L’instant heureux qui promet un plaisir. […] J’ai indiqué à dessein, chemin faisant, les dates de presque toutes les pièces que j’ai citées ; on aura pu remarquer qu’elles sont toutes d’avant 1815 ; non pas que Désaugiers n’ait fait de charmants couplets depuis ; mais ce que je tiens à bien montrer, c’est qu’il est proprement le chansonnier de l’Empire, celui d’avant 1815 en effet. […] Ce n’était ni étudié ni travaillé, et, le lendemain, cela faisait une chanson charmante, que tous répétaient déjà.
On sait la vie qu’ils y menèrent, et quels charmants contes pour rire et pour aimer naquirent de leurs loisirs d’été à l’ombre des arbres, au gazouillement des eaux et aux roucoulements des colombes. […] On voit successivement s’ouvrir une fenêtre, puis une autre, comme pour entendre ces bruits et pour respirer cet air matinal embaumé par la nuit ; on aperçoit, entre les rideaux blancs des fenêtres flottant au souffle des bois, quelques charmantes têtes de jeunes filles, ou de beaux enfants qui regardent les pigeons fuyards ou les hirondelles voleter autour des corniches, dans les rayons transparents du jour. […] Par un heureux hasard, qui groupe de temps en temps les hommes comme les chênes, deux grands et charmants artistes dans des arts divers étaient en ce moment en visite ou plutôt en villégiature avec nous, sous ce même toit, sous ces mêmes chênes qui avaient abrité ensemble autrefois le génie adolescent de Victor Hugo et l’esprit péripatéticien et discinctus de Charles Nodier. […] — Eh bien, je n’ai rien à refuser, dit-il en rougissant, à un si charmant auditoire ; moi aussi, j’aime les chênes et je les ai célébrés dans un saint enthousiasme pour leurs ombres inspiratrices.
Samedi 3 mars Il a vraiment un comique charmant qui vous extirpe le rire, mais ce comique, quand on veut le retrouver, le fixer sur le papier, en donner un mot, une saillie, une plaisanterie, ce n’est plus rien. […] » Un mot spirituel, un mot à la Sophie Arnould, de la charmante actrice, qu’on me citait justement, avant-hier : « Comme on lui disait qu’elle devait être riche, que le prince avait dû bien faire les choses, elle répondait : « Non, non, les d’Orléans en sont encore aux prix de 48 ! […] Un charmant détail familial. […] Cet homme est un charmant bavard, bavard littéraire, et je ne sais comment, au lieu de me faire une conférence musicale sur la Lucia, il s’est mis à me parler de son enfance.
Si ce charmant mouvement intellectuel continue, la Littérature française a chance de mourir asphyxiée derrière la porte infecte du cabinet d’Héliogabale. […] Littré sont nombreux, et, si cela continue, la charmante société à laquelle nous avons le bonheur d’appartenir fera croire à la vérité de l’avilissante théorie. […] Il représente la jeunesse et son mouvement charmant, à cette dégingandée ! […] Le sculpteur Préault disait un mot charmant : « La réflexion, c’est une bibliothèque… » Je ne crois qu’aux favoris de Dieu.
Mérimée avait à louer Charles Nodier, et l’on attendait beaucoup d’un tel sujet ; il s’en est tiré en étant très-simple, très-fidèle historien, et en serrant du plus près qu’il a pu le modèle un peu fantastique ; ç'a été une autre manière d’être charmant ; mais M.
Une philosophie d’un scepticisme peut-être un peu aventureux, finement gouailleuse, d’une charmante immoralité, qui ondoie, sans en avoir l’air, autour des situations plaisantes ou gentiment sentimentales que forment Sazy, ses trois amants, son petit frère capricieux et sa maman puritaine, et les baigne de sa délicate ironie… Sazy est entretenue par un nommé Gorgeron, dont la hauteur de vue et le détachement sont vraiment admirables.
Mais, pour prendre l’idée la plus agréable de ces premiers essais et travaux de Daru, tous inédits, excepté la traduction de l’Orateur publiée en 1788 ; pour les voir à leur point de vue comme les voyaient alors ses amis et ses maîtres, je demande à citer quelques passages charmants d’une correspondance qu’entretenait avec lui un digne oratorien, le père Lefebvre, le même à qui M. […] Tous ne voulez pas me donner ce conte charmant de l’homme heureux qui n’avait pas de chemise. […] Mais l’honneur de Daru en ces années est d’avoir traduit tout Horace (les Satires qui terminaient la traduction parurent en 1801), et d’avoir remis ce poète charmant et sensé en pleine circulation, de l’avoir rendu plus accessible à cette quantité d’hommes instruits ou désirant l’être, qui, après la Révolution, revenaient au goût des choses littéraires et de la poésie comme dans une sorte de Renaissance.
Plus jeune de dix années que cette sœur charmante, après sa première enfance passée dans son pays natal, le jeune Jacques fut amené à Paris et mis en pension chez M. […] Regrettons de grand cœur les jours passés, mais n’accusons pas trop le présent qui passera peut-être dans quarante ou cinquante ans pour un charmant et décent modèle à son tour. […] Il paraît bien (remarquez que je parle d’autant plus hardiment de lui que je n’ai nullement l’honneur de le connaître), il paraît bien, dis-je, qu’il était fort joli garçon, digne de ses charmantes sœurs, un bel Alsacien, très blond.
Dans ces jeux où l’esprit nous apprend à charmer, Le cœur doit apprendre à se taire ; Et lorsque tout nous ordonne de plaire, Tout nous défend d’aimer… Ô des erreurs du monde inexplicable exemple, Charmante Muse ! […] Valmore père, quand ces articles eurent cessé de paraître : « (Ce 6 mai 1869). — Cher monsieur, c’est à moi à vous remercier de m’avoir procuré l’occasion et les moyens de présenter ainsi l’intérieur de cette charmante et pathétique figure. […] annonçait à Mme Valmore qu’il venait d’autoriser le directeur à résilier son engagement pour l’année 1819-1820 ; on y sent la considération qu’elle inspirait partout autour d’elle : « Mille grâces, Madame, de votre charmant cadeau ; ce que je connaissais de vos ouvrages m’en rend la collection infiniment précieuse ; leur cachet particulier est la peinture de douces et modestes vertus, d’une exquise sensibilité et des sentiments les plus nobles, les plus purs, en un mot de ces sentiments que votre jeu reproduit avec tant de vérité et de naturel sur la scène.
En fait de charmantes muses, on n’y rattachait qu’à peine Mme Tastu, on y oubliait trop Mme Valmore. […] Elle pleura son amie d’enfance, Albertine, qui mourait ; elle eut Délie qui fut une autre amie pour elle ; mère, elle aima, elle pleura sur un berceau et fit de charmants récits et des prières. […] L’avenir, nous le croyons, ne l’oubliera pas ; tout d’elle ne sera pas sauvé sans doute ; mais, dans le recueil définitif des Poetæ minores de ce temps-ci, un charmant volume devra contenir sous son nom quelques idylles, quelques romances, beaucoup d’élégies ; toute une gloire modeste et tendre.
Voici pourtant une charmante pièce naturelle et simple, où s’exprime avec vague le seul genre de sentiment tendre, et bien fantastique encore, que le discret poëte ait laissé percer dans ses chants : LA JEUNE FILLE. […] je n’ai plus de soleil, depuis que se sont fermés les yeux si charmants qui réchauffaient mon génie ! […] Si enfin l’on y joint le charmant tableau de l’Euboïque de Dion Chrysostome et l’arrivée du naufragé dans la cabane du chasseur, on aura au complet tous les sujets de comparaison.
Il nous insinue une sérénité fataliste, qui est un grand bien ; il assoupit en nous toute la partie douloureuse de nous-mêmes ; et ce qui est charmant, c’est que nous la sentons qui s’endort et que nous nous en souvenons sans en souffrir Il serait beau de voir un jour (et pourquoi pas ?) […] Mais, au reste, tout ce que mon dessein m’oblige à signaler ici, c’est un je ne sais quoi dans le ton, une nuance, un rien, ce qui fait que c’est bien une « magistrature » que d’Artannes exerce sur sa jeune amie, et que la gravité du charmant directeur sent quelquefois la barrette du juge. […] quel esprit charmant !
Cependant, voici venir une amie de madame Leverdet, madame Jane de Simerose, une jeune et charmante femme, dont M. de Ryons s’institue à brûle-pourpoint l’ami intime, selon sa coutume ! […] Il est charmant, ce mari coupable. […] C’est la demoiselle à tablier et à bretelles vertes, rentrant au Gymnase, comme dans son pensionnat, plus charmante, mais aussi naïve.
Une année après, dans une lettre de Mlle de Lespinasse, datée de minuit (1775), on lit ces mots qui laissent peu de doute : « C’est le 10 février de l’année dernière (1774) que je fus enivrée d’un poison dont l’effet dure encore… » Et elle continue cette commémoration délirante et douloureuse, dans laquelle l’image, le spectre de M. de Mora, mourant à deux cents lieues de là, revient se mêler à l’image plus présente et plus charmante qui l’enveloppe d’un attrait funeste. […] mon ami, c’est moi ; et ce malheur, c’est vous qui le causez, et cette âme de feu et de douleur est de votre création… Et à travers ces déchirements et ces plaintes, un mot charmant, le mot éternel et divin, revient à bien des endroits, et il rachète tout. […] Au milieu de cette passion qui dévore et qui semble ne souffrir rien d’étranger, ne croyez pas que la correspondance ne laisse point voir l’esprit charmant qui s’unissait à ce noble cœur.
lui crie-t-il ; tu as été plus loin qu’il ne l’est permis à ton âge… Tu as une compagne charmante qui doit te fixer. […] Mais Diderot y tient et ne manque pas d’y revenir : « Habite les champs avec elle, continue-t-il ; va voir le soleil se lever et se coucher… Quitte ton lit de grand malin, malgré la femme jeune et charmante près de laquelle tu reposes… » La suite de la description du paysage a beau être ravissante de pureté, et comme tout humectée de rosée et de lumière, on sent combien ce coin entrouvert de l’alcôve maritale, qui revient à deux ou trois reprises, est déplacé et presque indécent. […] Il y a là, au milieu de ses qualités charmantes, délicieuses et suaves, une habitude d’indélicatesse et de sensualisme, un déshabillé libre et bourgeois, par lequel il est bien inférieur à cet autre grand critique des arts, Lessing.