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1691. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre II. Chimie et Histoire naturelle. »

C’est cette impuissance de créer qui découvre le côté faible et le néant de l’homme.

1692. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 27, que les sujets ne sont pas épuisez pour les poëtes, qu’on peut encore trouver de nouveaux caracteres dans la comedie » pp. 227-236

Je reviens à ma proposition, c’est qu’il ne s’ensuit pas que tous les sujets de comedie soient épuisez, de ce que les personnes qui n’ont point de genie pour la comedie, et qui n’ont pas étudié les hommes par le côté que la comedie doit étudier, n’en puissent pas indiquer de nouveaux.

1693. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 3, de la musique organique ou instrumentale » pp. 42-53

Au contraire nous avons du côté du nord des voisins qui sont naturellement moins sensibles que nous au plaisir d’entendre de la musique. à en juger par les instrumens qu’ils aiment davantage, et qui nous sont presqu’insupportables, soit à cause du trop grand bruit qu’ils font, soit à cause de leur peu de justesse et leur peu d’étenduë, il faut que ces voisins aïent déja l’oreille plus dure que nous.

1694. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Conclusion »

Car, tant que le sociologue n’a pas suffisamment dépouillé le philosophe, il ne considère les choses sociales que par leur côté le plus général, celui par où elles ressemblent le plus aux autres choses de l’univers.

1695. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVI »

Quand, enfin, j’aurai rappelé que je conseille « de songer aux divers rapports que peuvent présenter les objets, aux idées à côté qu’ils évoquent, aux ressemblances, aux contrastes, aux antithèses, en recommandant d’étudier les métaphores des auteurs », je crois que j’aurai à peu près énuméré tous mes crimes.‌

1696. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Léon Feugère ; Ambroise-Firmin Didot »

I L’ouvrage de Léon Feugère sur Henri Estienne est une publication d’un double intérêt, puisqu’elle renferme, à côté d’un livre nouveau, ce qu’en principe nous estimons presque autant : la réimpression d’un livre ancien.

1697. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « ??? » pp. 175-182

Scott et Balzac (Balzac surtout, plus grand que Scott par ce côté) ont inventé des manières si supérieures de couper le jeu et de donner les cartes dans cette fameuse partie d’imagination, qu’après eux la difficulté a pris des proportions qui semblent la rendre invincible.

1698. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Léon Cladel »

Ce sont bien les paysans de sa province, non de la province à côté… Seulement, disons-le avec une joie qu’il ne partagera peut-être pas, les paysans de ce républicain ne sont pas plus républicains que les autres.

1699. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « Introduction »

Les bouches d’air closes et condamnées, de nouvelles fissures se produisirent à côté.

1700. (1915) La philosophie française « II »

Si on laisse de côté, dans la seconde moitié du XIXe siècle, une période de vingt ou trente ans pendant laquelle un petit nombre de penseurs, subissant une influence étrangère, se départirent parfois de la clarté traditionnelle, on peut dire que la philosophie française s’est toujours réglée sur le principe suivant : il n’y a pas d’idée philosophique, si profonde ou si subtile soit-elle, qui ne puisse et ne doive s’exprimer dans la langue de tout le monde.

1701. (1898) Essai sur Goethe

Il faut que je vous avoue que X… a déjà demandé son amour… Il voltige de côté et d’autre pour chercher sa pâture, Dieu sait sur quel buisson ! […] Ils passent à côté l’un de l’autre sans paraître se voir ! […] Ces dix années, de quelque côté qu’on les examine, sont un néant. […] Pourtant, on ne s’embrasse pas toujours, on cause raisonnablement ; si le sommeil la surprend, je pense beaucoup, à côté d’elle. […] Votre intuition est si juste qu’elle embrasse avec ampleur tout ce que l’analyse a tant de peine à chercher de tous côtés.

1702. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Goethe (par les côtés accessibles aux jeunes esprits et à la foule), Schopenhauer et Wagner furent ses premiers maîtres et ses idoles. […] Ne voyez-vous pas, de tous les côtés, la faiblesse qui tremble, la faiblesse qui flatte et la faiblesse qui supplie ? […] Troisième degré : ils exigent des privilèges ; ils entraînent les représentants de la puissance de leur côté. […] À côté et au-delà de l’art de grande tranquillité, il y a « l’art blasé et avide de repos ». […] On est pour lui plus exigeant d’un côté et plus indulgent de l’autre.

1703. (1923) Nouvelles études et autres figures

Du côté musulman, Algazel les a exposés et précisés. […] Mahomet, à côté du pèlerin de Florence, me produit l’effet d’un homme sec et pauvre. […] À côté des professeurs, professeurs eux-mêmes, professeurs en congé, mais résidant au collège, les scriptores librorum, les écrivains, vaquaient librement à leurs recherches. […] Belle figure, qui aurait eu sa place, — et qui l’avait peut-être, — à côté des images de ceux dont la science et la vertu étaient la fierté de la maison. […] Laissons de côté Les Maîtres d’autrefois, où il a enfermé « trente années de méditations et d’études, de rêveries et d’observations ».

1704. (1902) Propos littéraires. Première série

Le côté commis voyageur est seulement un peu trop accusé. […] Et enfin, de l’autre côté du détroit, il a bien à peu près converti M. de Pressensé. […] Chaque galerie a son rêve de pierre tout particulier, tout spécial, très différent de celui d’à côté. […] Paul Bourget est parti et de quel côté, depuis environ quatre ou cinq ans, il se dirige. […] Elle ne la « couvre » pas, comme disent les Allemands ; elle la déborde de tous côtés.

1705. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

La vérité, si on peut la trouver, est de tous les systèmes, et pour la découvrir l’expérimentateur a besoin de se mouvoir librement de tous les côtés sans se sentir arrêté par les barrières d’un système quelconque. […] Il faut donc prendre garde, dans l’enseignement des sciences, que les connaissances qui doivent armer l’intelligence ne l’accablent par leur poids, et que les règles qui sont destinées à soutenir les côtés faibles de l’esprit n’en atrophient ou n’en étouffent les côtés puissants et féconds. […] Prenant un cheval à jeun, on découvre sur le côté de la mâchoire le canal excréteur de la glande parotide, on divise ce conduit, et rien n’en sort ; la glande est au repos. […] De son côté, l’iatrochimie, qui n’est qu’une face de la doctrine cartésienne, poursuivit sa marche et fut définitivement fondée à l’avènement de la chimie moderne. […] De tous côtés, les preuves se présentent d’elles-mêmes.

1706. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

L’Ange alors reprit le chemin de la nouvelle Jérusalem, non sans un signe amical et comme d’encouragement à Satan, qui de son côté lui adressa son sourire le plus bon garçon. […] J’y trouve peu de matières à restrictions et je le considère comme un livre fait pour rester non loin des chefs-d’œuvre de Sainte-Beuve et à côté, sinon au-dessus, des meilleurs ouvrages contemporains de cette catégorie. […] Honneur au Français dès lors tel, de qui l’effort se voit enfin récompensé par toutes sympathies autour et à côté. […] Les deux côtés de la route, bordée de belles haies vives, étaient pour ainsi dire semés de gras moutons et de poulains agiles, vaquant en liberté. […] Faisant face à la chapelle, de l’autre côté du canal, se dressait un de ces grands moulins blancs qui sont presque inconnus chez nous.

1707. (1925) Comment on devient écrivain

« Je suis le premier, dit Ovide, à voir le côté faible de mes ouvrages, quoique un poète s’aveugle souvent sur le mérite de ses vers. […] Dans ses personnages on cherche des hommes ; on trouve des sophismes qui marchent43. » Laissons donc de côté la philosophie. […] À côté des nouvelles nécessités du roman historique, renseignements, exactitude et couleur, la formule de Walter Scott, romancier pourtant très supérieur à Dumas, nous paraît bien insuffisante. […] Jules Lemaître a bien vu le côté artificiel de ces explications paradoxales. « Vous savez, dit-il, ce que c’est que la philosophie de l’histoire. […] Le côté dangereux de la mode conférencière, c’est que, sous ce nom de conférences, on puisse abriter des denrées si diverses — quelques-unes nuisibles.

1708. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Mais il ne met la main que sur elle ; il a laissé de côté tous les profonds prolongements enchevêtrés par lesquels elle plonge et se ramifie dans ses voisines ; il ne s’embarrasse pas d’eux, il n’y songe pas ; il détache, cueille, effleure, et puis c’est tout. […] À côté d’eux, les récits authentiques la montrent à l’œuvre. […] Solidarité et lutte : voilà les deux effets de ce grand établissement réglementé qui forme et maintient en corps, d’un côté l’aristocratie conquérante, de l’autre la nation conquise ; de même qu’à Rome l’importation systématique des vaincus dans la plèbe, et l’organisation forcée des patriciens en face de la plèbe, enrégimenta les particuliers en deux ordres dont l’opposition et l’union formèrent l’État. […] Le Saxon à la barbe rouge, au teint clair, aux grandes dents blanches, vient s’y asseoir à côté du Normand ; on y voit des franklins, pareils à celui que décrit Chaucer, « sanguin de complexion », libéral et grand mangeur comme ses ancêtres, amateur de repues franches, « chez qui le pain, la bière sont toujours sur la table », dont la maison n’est jamais sans viande cuite au four, chez qui la mangeaille est si plantureuse « que chair et poisson neigent dans son logis », qui « a maintes grasses perdrix en cage, qui a maintes brèmes et maints brochets dans son étang », qui tempête contre son cuisinier, « si la sauce n’est pas piquante et forte », et « dont la table reste à demeure, prête et garnie toute la journée. » C’est un homme important ; il a été shérif, chevalier du comté ; il figure « aux sessions137. […] Il portait à son côté une épée et un bouclier ; c’était un querelleur et un gaillard139. » Voilà les figures athlétiques, les culasses carrées, les façons de taureau joyeux, qu’on trouve encore là-bas, entretenues par le porter et la viande, soutenues par l’habitude des exercices du corps et des coups de poing.

1709. (1910) Rousseau contre Molière

Molière n’est donc pas du côté des scélérats, et il ne fait rien pour que le public soit de leur côté, et il fait quelque chose pour que, sans être avec le bourgeois gentilhomme, il ne soit pas du tout, non plus, du côté de l’écornifleur. […] Je mets de côté absolument, parce que ce n’est qu’une hypothèse invérifiable, l’opinion que, par les amours de Jupiter et d’AIcmène, Molière a figuré les amours adultères de Louis XIV et a voulu les excuser. […] Mais la véritable raison que je suppose qui est celle pourquoi Rousseau a laissé Don Juan de côté est la suivante : Don Juan gêne Rousseau dans sa démonstration contre Molière. […] Il faut songer que, relativement à la comédie antérieure, la comédie de Molière est déjà un progrès très sensible, un grand pas du côté du théâtre qui s’occupe de questions graves et qui fait réfléchir. […]  » Ainsi a raisonné Clitandre, et il est bien l’exemple de ceux qui, éblouis d’abord par les mérites intellectuels d’une femme, réfléchissent à ce qu’elle deviendra plus tard, la manie du bel esprit se développant en elle, et battent en retraite prudemment du côté d’une femme de bon sens.

1710. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Songez qu’au xvie  siècle, où certes les moralistes ne manquent point, on est moraliste ou l’on est poète ; il y a d’un côté ceux qui étudient l’âme humaine et de l’autre ceux qui font des vers ; et je dirai presque : d’un côté ceux qui réfléchissent et de l’autre côté ceux qui chantent. […] Par bien des côtés, par bien des aspects, notre histoire est un roman. […] Ensuite, je laisse de côté un certain nombre de corrections d’ordre secondaire. […] À côté du positiviste, il y avait le chrétien. […] Ces moyens, je cherche de tous côtés, et je n’en découvre qu’un.

1711. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Je laisse de côté les ancêtres auxquels Renan adressa jadis le salut qui convient. […] À son appel répondent de tous côtés des clameurs de reconnaissance. […] Et tout ce côté de la vie du poète est noble, intrépide, de sérieux exemple. […] De quelque côté que l’on se tourne, ce sont visages sérieux devant un mur sombre bordé de tombeaux. […] Cela c’est le côté grave, le sous-sol sérieux.

1712. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Molière, pendant longtemps, donnait séparément, d’un côté des farces, d’autre côté des comédies. […] Elle fait de temps en temps une excursion du côté du drame et flagelle les vices ; mais alors elle est plutôt la satire que la comédie. […] Un mouvement du côté du vrai se marque déjà et surtout un mouvement qui écarte de l’ancien idéal. […] L’homme primitif dans ces conditions est vaincu de tous côtés. […] C’en est une encore, et Célimène est du bon côté de la différence.

1713. (1864) Études sur Shakespeare

Si, d’un côté, le pouvoir est sans limites, de l’autre la liberté sera grande ; l’un et l’autre ignoreront ces formes générales, ces innombrables et minutieux devoirs auxquels un despotisme savant et même une liberté bien réglée asservissent plus ou moins les actions et les esprits. […] À côté des formes de la servilité se retrouvaient les formes, et quelquefois même les saillies de l’indépendance. […] Le pouvoir mettait de côté sa baguette de commandement, et l’étiquette dépouillait son orgueil. […] La destinée comme la nature de l’homme, ses passions et ses affaires, les caractères et les événements, tout en nous et autour de nous a son côté sérieux et son côté plaisant, peut être considéré et représenté sous l’un ou l’autre de ces points de vue. […] Macbeth a bien pris son parti sur le crime ; aucun fil ne retient plus ses actions à la vertu ; et cependant qui peut douter que, dans le caractère de Macbeth, à côté des passions qui poussent au crime n’existent encore les penchants qui font la vertu ?

1714. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Tout autour de la scène, du côté cour au côté jardin, dans un ordre déterminé par la nature du sujet, on disposait donc la figure des lieux où devait successivement se transporter l’action, de telle sorte qu’ils fussent tous à la fois présents aux yeux des spectateurs, et, ordinairement, pour la durée entière de la représentation. […] Enfin et surtout, nous serions heureux, dans l’intérêt même de notre littérature, si la curiosité, sans se détourner pour cela de l’Allemagne ou de l’Angleterre, se dérivait toutefois un peu du côté des Pyrénées ou des Alpes. […] D’un côté la loi du Christ, de l’autre la loi de nature ; d’un côté, les justes, de l’autre, les libertins, les indifférents, les athées ; jansénisme ou cartésianisme — nous dirions aujourd’hui : rationalisme, — la religion ou le monde. […] Ainsi, de tous les côtés, on le voit, nous retrouvons le jansénisme et son influence. […] Les François de Sales et les Bérulle, de tous côtés, viennent à leur aide.

1715. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Ainsi, d’un côté un acte de mariage bien authentique, d’un autre les conjectures de M.  […] Ce théâtre était bâti dans l’alignement du côté ouest de l’ancienne rue des Poulies23, qui se prolongeait alors jusqu’à la Seine. […] Non content d’avoir pour lui le suffrage des gens de goût et des spectateurs impartiaux, Molière voulut mettre encore les rieurs de son côté. […] On a lieu de s’attendre à voir Racine, pénétré de gratitude pour tant de bienfaits, les proclamer hautement de tous côtés. […] Selon Ménage, Molière en composant son rôle de Sganarelle eut en vue le perruquier Didier l’Amour, que Boileau a de son côté fait figurer dans Le Lutrin.

1716. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Tous les systèmes, à commencer par celui de l’intérêt, présentent toujours quelque côté vrai. […] Chez d’autres c’est plutôt une insolence de la pensée, qui se déguise en courage, en généreuse indépendance, et qui est, par un côté, contiguë au stoïcisme. […] Si, d’un côté, la vertu doit faire le fond des mœurs polies, il y faut de l’autre l’intervention des femmes, mais des femmes vertueuses. […] Jusqu’ici nous n’avons vu que le beau côté de Montaigne. […] Il est prodigieux qu’il y ait dans l’âme quelque chose à côté du moi.

1717. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Nous laissons de côté les imitateurs proprement dits, qui sont innombrables. […] C’est encore par ce côté que Victor Hugo est un homme de l’humanité commune et moyenne. […] C’est plaisir de voir comme un Voltaire a l’instinct de son côté faible, se garde, le plus souvent, de toute attitude, de tout oubli qui prêterait à la dérision. […] Mais songeons aussi que, parce côté encore, Hugo était bien l’homme qui reflétait en lui le tour d’esprit de son temps. […] Par ce côté, il est renaissance, rappelle Ronsard, et, comme il a une langue plus sûre que celle de Ronsard, donne exactement la note d’André de Chénier.

1718. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Je suis tout aussi franc que vous, et, je l’avouerai, de votre côté et du nôtre, il n’y a que des hommes et des passions d’hommes. […] Mais il avait, il a ce que j’aime à nommer le sentiment consulaire, c’est-à-dire un sentiment assez conforme à cette belle époque, généreux, enthousiaste, rapide, qui conçoit les grandes choses aussi par le cœur et qui fait entrer l’idée de postérité dans les entreprises ; ce qui le porte à s’enflammer tout d’abord pour certains mots immortels, à s’éprendre pour certaines conjonctures mémorables et à souhaiter, par quelque côté, de les ressaisir ; ce qui lui faisait dire, par exemple, à M. de Rémusat, vers ce temps des nobles luttes commençantes : « Nous sommes la jeune garde23. » Cette étincelle sacrée, qui l’anime comme historien, ne lui a fait défaut en aucune autre application de sa pensée, et, tout pratique qu’il est et qu’il se pique d’être, je ne répondrais pas qu’elle ne l’ait embarrassé plus d’une fois comme politique. […] combien de choses ce berger, qui ne pense peut-être pas plus que l’oiseau chantant à ses côtés, combien de choses il me fait sentir et penser ! […] Laissons de côté des voiles inutiles, qui n’en sont plus pour personne : le ministère Polignac avait été constitué exprès pour lancer les ordonnances ; le National fut créé exprès, et le cas prévu échéant, pour renverser la dynastie parjure ; tout y fut dirigé dans ce but, et avec le soin vraiment patriotique de ne frapper qu’à la tête, en respectant autant que possible le corps de l’État.

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