comme tout Allemand se doit de l’être, au lieu de nous donner un livre savant, paradoxal et obscur auquel nous avions le droit de nous attendre, l’œuf d’autruche que tout Allemand est obligé de pondre à sa majorité pour peu qu’il soit passablement organisé, s’est contenté d’un œuf de linotte, c’est-à-dire d’un petit traité dans le format des petits livres de Flourens !
Je ne m’attendais donc pas, quand j’ouvrais cette Vie de saint Vincent de Paul, par l’abbé Maynard, à beaucoup plus qu’à des choses infiniment touchantes et touchées délicatement par un homme d’un talent borné par le goût, cette barrière élégante !
Pour notre compte, nous attendions avec impatience cette occasion de parler du chef de l’école éclectique, — mort depuis longtemps comme expression d’idées, après s’être tiré dans la tête ce coup de pistolet d’enfant, chargé à bonbons, qu’on appelle l’Histoire de madame de Longueville.
Il attendait le moment, cet à-propos qui est tout pour les fortunes !
cette biographie qui manque toujours, et qu’on attendait, il y aura quelqu’un qui la fera30.
Il m’a fait admirer un artiste auquel je ne m’attendais pas.
Amants, vous attendez !
La Critique n’attend pas si nonchalamment les livres qui, pour elle, sont une vraie fortune, quand un peu de talent les distingue, et elle court au-devant pour leur faire accueil.
Comme tant d’autres, il aurait été obligé d’attendre.
c’est cette délicatesse, qu’il a eue autrefois, et que nous nous attendions à toujours retrouver chez M.
Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que TOUS retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour.
S’il avait éclaté d’idéal, s’il avait porté cette marque brillante et délicate du génie, il attendrait probablement encore, obscur et dédaigné, sa pauvre heure de gloire (Milton, hélas !
L’éloquence et les discours de ces temps-là étaient donc bien loin d’avoir cette rudesse originale et forte, qu’il semblerait qu’on dut attendre au sortir des siècles de barbarie.
Dans une discussion de salaires, le riche a le privilège de pouvoir attendre ; dans une élection, le riche a le privilège de pouvoir acheter des journaux, des journalistes et même des électeurs. […] France manie même le style polisson avec une aisance qu’on n’aurait pas attendue d’un rédacteur du Temps. […] Elle rencontre des cercueils qui attendent leur provision de cadavres ; elle les appelle « la permanence de la mort ». […] Point de secours à attendre ! […] Entre les deux corps de troupes, une masse indécise qui attend, s’inquiète et s’effare.
… Il est encore vrai qu’ils n’attendraient pas qu’on les y renvoyât, qu’ils iraient là d’eux-mêmes, et tout droit. […] Alcandre. — Nous sommes tous mortels, monsieur Primadant… mais attendez. […] Équation qui se fait bien attendre. […] Mais… « la justice du peuple » est souvent tardive, surtout en matière littéraire, et je ne l’attendrai certes pas pour saluer en M. […] Mais quels sont les critiques dont nous pouvons attendre cette excitation salutaire ?
Pourquoi des mains d’un maître attendre ici la mort ? […] Voltaire, pressé de jouir, n’attendit pas les corrections de madame Scaliger pour essayer son enfant nouveau-né, sur le petit théâtre de son petit château de Tourney. […] Un pareil effet du hasard ne peut être imité avec précision : Mérope est obligée d’attendre, si Narbas arrive trop tard ; et s’il arrive trop tôt, il faut qu’il attende Mérope. […] Lorsque je vis jouer Mérope, il y a cinq ans environ, ce fut Mérope qui attendit Narbas ; ce qui fit presque rire les spectateurs : cette dernière fois, c’est Narbas qui a attendu Mérope. […] Cette manière de provoquer l’aveu d’une paternité équivoque est tout à fait neuve ; je ne me serais jamais attendu qu’on la trouverait admirable et pathétique.
Il suffirait d’un nouveau volume pour que nous ayons un récit complet de la Révolution : nous l’attendons de lui. […] … Allez, volez, hirondelles, allez-lui chanter mon bonjour ; portez-lui sur vos ailes ma langueur, mes baisers et mes soupirs d’amour… dites-lui que je l’attends, belles hirondelles ! […] Attendez, il va nous arriver, ce trouvé, cet imprévu ! […] Filon, espérer en l’avenir intellectuel des Iles Britanniques, quoique peut-être, de cette littérature maladive et en crise d’enfantement, je n’attende pas la guérison par la même médicamentation que lui, si je puis m’exprimer ainsi. […] Bien sûr, à présent, il attend la meule.
Espérons du moins qu’ayant d’abord confié à sa mère cette trop jeune conquête, il aura un peu attendu. […] Non pas que je m’attendisse à un éloge selon mon cœur, et les bruits avant-coureurs étaient des plus pessimistes. […] Il attendit la chute du régime, ou sa propre mise à la retraite. […] En revanche, le grand mathématicien Fermat, n’ayant fait brûler personne, a dû attendre cent ans cet honneur. […] Albalat, et il n’en a nullement été choqué, attendu qu’il pensait exactement de même.
Non seulement Strachey préfère à tout le mot juste ; mais la justesse même, il la veut attendue, ayant passé par tous les frottements de l’usage. […] « Chaque phrase reflète l’œuvre, raconte, et annonce, elle nous mène dans l’esprit de l’auteur, et nous savons ce qu’on peut en attendre ; un lecteur un peu exercé arrive en avance à la conclusion ». […] Inépuisable, inexigeant, le cœur répond, qui dispense — avec quelle déchirante douceur — cette bonté active, propre à ceux qui n’attendent plus rien ; mais l’âme — telle un oiseau les yeux clos sur son perchoir — est immobile, en exil. […] Mais il ne faut qu’attendre. […] » De chaque jour qui se lève j’attends non pas qu’il me rapproche de la perfection, mais qu’il me révèle de moi quelque chose de nouveau.
Mais, qu’il y ait théorie ou non chez elle, son mouvement naturel n’attend pas, sa voix qui s’empresse fait d’abord appel à toutes les bonnes puissances, les réchauffe en nous et les vivifie. […] Quoique le livre de la Littérature n’ait pas eu depuis lors le retentissement et l’influence directe qu’on aurait pu attendre, ce fut, dans le moment de l’apparition, un grand événement pour les esprits, et il se livra à l’entour un violent combat. […] Son beau vaisseau battu de la tempête au sortir du port, longtemps lassé en vue du rivage, s’irrita d’attendre, de signaler des débris, et se lança à toutes voiles sur la haute mer. […] » Mais, sans nous hasarder à prétendre que Mme de Vernon soit en tout point un portrait légèrement travesti, sans trop vouloir identifier avec le modèle en question cette femme adroite dont l’amabilité séduisante ne laisse après elle que sécheresse et mécontentement de soi, cette femme à la conduite si compliquée et à la conversation si simple, qui a de la douceur dans le discours et un air de rêverie dans le silence, qui n’a d’esprit que pour causer et non pas pour lire ni pour réfléchir, et qui se sauve de l’ennui par le jeu, etc., etc., sans aller si loin, il nous a été impossible de ne pas saisir du moins l’application d’un trait plus innocent : « Personne ne sait mieux que moi, dit en un endroit Mme de Vernon (lettre xxviii, 1re partie), faire usage de l’indolence ; elle me sert à déjouer naturellement l’activité des autres… Je ne me suis pas donné la peine de vouloir quatre fois en ma vie, mais quand j’ai tant fait que de prendre cette fatigue, rien ne me détourne de mon but, et je l’atteins ; comptez-y. » Je voyais naturellement dans cette phrase un trait applicable à l’indolence habile du personnage tant prôné, lorsqu’un soir j’entendis un diplomate spirituel, à qui l’on demandait s’il se rendait bientôt à son poste, répondre qu’il ne se pressait pas, qu’il attendait : « J’étais bien jeune encore, ajouta-t-il, quand M. de Talleyrand m’a dit, comme instruction essentielle de conduite : N’ayez pas de zèle ! […] le monde vieillit, les nuits se font obscures…, Et nous venus si tard, et pour tout voir finir, Nous, rêveurs d’un moment, qui voulons des asiles Sans plus nous émouvoir des spectacles amers, Dans la Ville éternelle il nous siérait, tranquilles, Au bout de son déclin, d’attendre l’Univers.
Mais, par une fatalité aisément explicable, c’est de ceux-là mêmes que la nouvelle école doit peut-être attendre le moins d’assistance et le plus d’entraves : une philosophie directement émanée des sciences trouvera probablement ses plus dangereux ennemis chez ceux qui les cultivent aujourd’hui. […] En un temps où il ne faut attendre d’efficacité immédiate que de mesures toujours provisoires, bien adaptées à notre situation transitoire, l’organisation nécessaire d’un tel point d’appui général pour l’ensemble des travaux philosophiques devient, à mes yeux, le principal résultat social que puisse maintenant produire l’entière vulgarisation des connaissances réelles : le public rendra ainsi à la nouvelle école un plein équivalent des services que cette organisation lui procurera. […] Aussi, après avoir essentiellement réalisé tous les résultats sociaux qu’ils pouvaient attendre de la substitution provisoire des métaphysiciens et des légistes à l’ancienne prépondérance politique des classes sacerdotales et féodales, deviennent-ils aujourd’hui de plus en plus indifférents à la stérile prolongation de ces luttes de plus en plus misérables, désormais réduites presque à de vaines rivalités personnelles. […] Quoique l’on doive espérer, à ce titre, que les gouvernements actuels sentiront bientôt combien l’universelle propagation des connaissances réelles peut seconder de plus en plus leurs efforts continus pour le difficile maintien d’un ordre indispensable, il ne faut pas encore attendre d’eux, ni même en désirer, une coopération vraiment active à cette grande préparation rationnelle, qui doit longtemps résulter surtout d’un libre zèle privé, inspiré et soutenu par de véritables convictions philosophiques. […] Qu’attendre, en effet, soit envers, les phénomènes sociaux, soit même envers l’étude, plus simple, de la vie individuelle, d’une culture qui aborde directement des spéculations aussi complexes, sans s’y être dignement préparée par une saine appréciation des méthodes et des doctrines relatives aux divers phénomènes moins compliqués et plus généraux, de manière à ne pouvoir suffisamment connaître ni la logique inductive, principalement caractérisée, à l’état rudimentaire, par la chimie, la physique, et d’abord l’astronomie, ni même la pure logique déductive, ou l’art élémentaire du raisonnement décisif que l’initiation mathématique peut seule développer convenablement ?
L’air joue un si grand rôle dans la théorie de la couleur que, si un paysagiste peignait les feuilles des arbres telles qu’il les voit, il obtiendrait un ton faux ; attendu qu’il y a un espace d’air bien moindre entre le spectateur et le tableau qu’entre le spectateur et la nature. […] Il fallut attendre 1830. […] L’autre tableau représente un marché de femmes qui attendent des acheteurs. […] C’est un artiste éminent que les flâneurs seuls apprécient et que le public ne connaît pas assez ; son talent a toujours été grandissant, et quand on songe d’où il est parti et où il est arrivé, il y a lieu d’attendre de lui de ravissantes compositions. […] Mais il attendit longtemps la réciprocité ; car Pierre de Cornélius ne le félicita qu’une seule fois pendant toute l’entrevue, — sur la quantité de champagne qu’il pouvait absorber sans en être incommodé. — Vraie ou fausse, l’histoire a toute la vraisemblance poétique.
On n’attend pas que j’entre ici dans une analyse suivie et développée de cette narration qui, eu égard à la nature des choses racontées, n’a souvent que trop d’intérêt et d’attrait. […] Plus loin, derrière eux, est la patrie avec des lauriers ou des cyprès ; et toutes ces images, il faut les chasser, il faut penser, penser vite, car une minute de plus, et la combinaison la plus belle a perdu son à-propos, et, au lieu de la gloire, c’est la honte qui vous attend. […] — Mais je m’aperçois que je parle au public trop vivement peut-être de ce qu’il lui faut attendre quelques jours encore, et que j’irrite une impatience que je ne suis pas en mesure de satisfaire.
« Je retournerai certainement à Florence à la fin de l’hiver pour y rester autant que me le permettront mes faibles ressources déjà près de s’épuiser : lorsqu’elles viendront à manquer, le détestable et inhabitable Recanati m’attend, si je n’ai pas le courage (que j’espère bien avoir) de prendre le seul parti raisonnable et viril qui me reste158… » « Vous attendez peut-être que je vous dise quelque chose de la philologie romaine. […] Souvent, lorsqu’à l’excès le soupir enflammé Ne laisse plus de souffle au mortel consumé, Ou bien le frêle corps, mourant de ce qu’il aime, Sous l’effort du dedans se dissout de lui-même ; Et la Mort, par son frère, en ce cas-là prévaut ; Ou bien l’Amour au fond redouble tant l’assaut, Que, n’y pouvant tenir et fatigués d’attendre, Le simple villageois, la jeune fille tendre, D’une énergique main, jettent leurs nœuds brisés, Et couchent au tombeau leurs membres reposés.
« Hier, vendredi, fut le jour attendu, redouté, désiré ; et nous nous acheminons vers la salle, lui fort content, et moi un peu mal à mon aise. […] Elle trouvera bon, j’en suis sûr, que je vous rende votre place, et peut-être aura-t-elle la bonté de me dédommager. — Non, monsieur, a dit le comte ; vous êtes trop honnête, et cela n’est pas juste : je suis impardonnable de m’être fait attendre ; je suis bien puni, mais je l’ai mérité. — Mlle de La Prise a paru également contente du comte et de moi ; elle lui a promis la quatrième contredanse, et à moi la cinquième pour mon ami, et la sixième pour moi-même. […] Il me semblait quelquefois, à ce bal, que nous étions d’anciennes connaissances ; je me demandais quelquefois si nous ne nous étions point vus étant enfants ; il me semblait qu’elle pensait la même chose que moi, et je m’attendais à ce qu’elle allait dire.
« Il n’est pas sorti de son abattement par une violente secousse : c’est un esprit trop analytique, trop réfléchi, trop habitué à user ses impressions en les commentant, à se dédaigner lui-même en s’examinant beaucoup ; il n’a rien en lui pour être épris éperdument et pousser sa passion avec emportement et audace ; plus tard peut-être… Aujourd’hui il cherche, il attend et se défie. […] Venez, un ami vous attend ! […] Lorsque midi surtout a versé sa lumière, Que ce n’est que chaleur et soleil et poussière ; Quand il n’est plus matin et que j’attends le soir, Vers trois heures, souvent, j’aime à vous aller voir ; Et là vous trouvant seule, ô mère et chaste épouse !
Oui, je peux le dire, si pour peindre le monde j’avais attendu que je le connusse, ma peinture serait devenue un persiflage. » C’est ainsi que Goethe disait de Byron que le monde était pour lui transparent, et qu’il pouvait le peindre par pressentiment. […] Weimar, sans doute, deviendra une très grande ville, mais il nous faut cependant attendre encore quelques siècles pour que le peuple de Weimar compose une masse telle, qu’il ait son théâtre et le soutienne. » On avait attelé ; nous partîmes pour le jardin de sa maison de campagne. […] Celui qui ne veut pas attendre, qu’il aille dans une serre chaude.
Depuis longtemps nous sommes habitués à ne regarder que vers l’ouest ; c’est de là que nous attendons tous les dangers. […] On attendait autour de lui son réveil. — Il ne vint pas. […] L’Allemagne a attendu longtemps, mais sa patience a été récompensée par la plus belle œuvre théâtrale de tous les temps.