Sténio se moque de lui vers la fin ; Magnus ne l’attend pas pour faire son crime.
Depuis les Mémoires de Saint-Simon, qui ne s’attendait guère, le noble duc, à ces ovations finales de vaudeville (s’il l’avait su, de colère il en aurait suffoqué), jusqu’à ce qu’on appelle les Mémoires du duc de Richelieu et contre lesquels s’élevait si moralement Chamfort, plus que rongé pourtant des mêmes vices ; dans toutes ces pages on taille aujourd’hui à plaisir, on découpe des sujets romanesques ou galants, on prend le fait, on invente le dialogue : ici serait l’écueil si le théâtre n’avait pas ses franchises à part, si ceux qui écoutent étaient les mêmes tant soit peu que ceux qui ont vécu alors ou qui ont vu ce monde finissant.
Si l’on a attendu jusqu’à ce jour, il semble que ce retard même ait été une sagesse, afin de mieux faire et d’agir en pleine lumière et en toute sérénité.
Le don de dessiner des caractères, de faire vivre des personnages, est rare, et l’on ne peut l’attendre d’un enfant qui s’exerce à écrire dans des compositions de collège.
La littérature, il faut l’aimer ; mais le mieux est de l’aimer sans en faire ; et, quand on en fait, les bénéfices que notre vain orgueil en attend ne valent pas que l’on devienne méchant à cause d’elle ni que, pour elle, on perde son âme.
C’est la marque des vrais poètes et de tous ceux qui n’ont pas attendu la venue de M.
La robe noire du docteur apparaît-elle, on doit s’attendre à le voir appliquer des sentences à tort et à travers et estropier du latin.
Évidemment, on attend quelqu’un qui ne vient pas… L’ordonnateur se décide enfin.
Cette dégradation des femmes savantes sauvait Molière du danger d’essayer le ridicule contre des personnages sur lesquels le ridicule ne mordait point, et du danger des inimitiés puissantes, mais il n’allait point au but, qui était d’affaiblir la considération des gens du monde, dont le poids était incommode pour la cour et dangereux pour le spectacle de Molière ; et d’ailleurs il avait peu de succès à attendre d’un ouvrage qui reproduisait la préciosité au moment où elle venait de rassasier le public, et où, par l’influence du théâtre même, elle cessait d’exister dans le monde.
Clément soutient d’abord qu’un Poëme doit être écrit pour tous les Lecteurs, & que le Poëme didactique ne sauroit avoir ce mérite, attendu que les termes techniques, qu’il faut nécessairement y faire entrer, sont de l’algebre pour les trois quarts & demi des Lecteurs*.
Ce n’est pas qu’il ne s’attende aux imputations les plus étranges, aux accusations les plus singulières.
Il s’est appliqué à en débrouiller le chaos, à séparer l’alliage de l’or pur, à nous donner l’intelligence des anciens termes dans un Glossaire attendu avec impatience.
Le succès de ses études fut tel qu’on pouvait l’attendre d’un génie aussi heureux que le sien.
Il est donc à souhaiter qu’un jeune homme, que son génie détermine à être peintre, se trouve dans une situation telle qu’il lui faille regarder son art comme son établissement, et qu’il attende sa consideration dans le monde, de la capacité qu’il acquerera dans cet art.
Voilà mon avis, que vous aurez peut-être bien de la peine à lire, parce que je l’écris fort à la hâte ; mais vous ne voulez point attendre, et j’ai mieux aimé courir le risque de vous ennuyer, que celui de vous impatienter.
Les hommes sont très lâches, je le sais, mais ils ne le sont pas cependant encore au point d’accepter la chiquenaude sur le nez d’une moquerie, quand ils s’attendaient à la marque d’estime d’une vérité.
L’imagination, dans l’auteur de tant d’éblouissants feuilletons écrits pendant trente ans, toutes les semaines, s’avivait et se renouvelait de la plus opulente mémoire qui ait jamais puisé au torrent de toutes les littératures… On peut dire de la mémoire de Saint-Victor ce qu’on dit de certains riches, écrasants de richesses, « qu’ils ne connaissent pas leur fortune » Chaque semaine de ces trente ans d’éblouissement dont je viens de parler, on s’attendait à l’épuisement de la sienne.
Elles sont, de détails épinglés, trop allemandes, et elles attendent la main d’un artiste qui taillera là-dedans quelque grande œuvre pleine d’unité, d’autorité et de mouvement.
La Marie-Antoinette de MM. de Goncourt n’est pas certainement le portrait définitif, la toile historique irréprochable de cette femme, qui attendra longtemps un peintre digne d’elle.
Emporté, quand il sortit de cette nursery des petits Mabillons qu’attend toujours la France, emporté à trois ou quatre facultés diverses, Francis Wey eut une manière de s’égayer à lui.
La Marie-Antoinette de MM. de Goncourt n’est pas certainement le portrait définitif, la toile historique irréprochable de cette femme, qui attendra longtemps un peintre digne d’elle.
Cette difficile histoire ne peut être écrite que par un esprit à la Joseph de Maistre, et nous l’attendrons peut-être bien longtemps encore.
Seulement, disons-le, cette petite propagande n’aura pas le succès qu’on pouvait en attendre, si j’en juge par l’impression que laisse dans l’esprit la lecture de Camille Desmoulins et de ses deux notices !
C’est l’Esprit des lois, mais à la renverse, et pour lequel il faudrait au moins un génie égal en sagacité au génie de Montesquieu, attendu qu’il est assurément plus facile de discerner l’esprit des lois, qui les a faites, que l’esprit qui trouble ces lois, qui les méconnaît et qui les rejette !
Son érudition, ses goûts d’antiquaire, son instinct de connaisseur et d’artiste, ses souvenirs rapportés de voyage, tout était le bois sculpté, comme un autel, du lit dressé par lui à la grande Inspiration qu’il attendait, et qu’on ne vit jamais y monter ni en descendre !
Il a attendu et il a bien fait.
Seulement, disons-le lui en finissant, il y avait une question plus importante et plus élevée que la question de la langue provençale et du succès actuel de Mirèio qui peut très bien attendre : c’était la question des patois en poésie ou en littérature, question qui n’a jamais été posée carrément et qu’il était hardi et convenable ici de poser.
Et à quels spectacles inférieurs faut-il désormais nous attendre, car il n’y a que des spectacles dans ces vers sans pensée et sans cœur ?