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1751. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIe entretien. Littérature politique. Machiavel » pp. 241-320

J’y passe deux ou trois heures à surveiller l’ouvrage de la veille, et j’use le temps avec ces bûcherons, qui ont toujours quelques malheurs à déplorer, soit arrivé à eux-mêmes, soit à leurs voisins. Et, au sujet de ce bois exploité, j’aurais mille belles anecdotes qui me sont arrivées, soit avec Frosino de Panzano, soit avec d’autres qui voulaient m’acheter de cette coupe ; et Frosino, entre autres, en envoya prendre un certain nombre de cordes (carlate) sans m’en prévenir, et sur le prix il voulut me retenir 10 livres florentines que je devais, disait-il, depuis quatre ans, et qu’il m’avait gagnées au jeu de criccrac chez Antoine Guicciardini. […] Les premiers, il leur arrive toujours malheur ; les seconds ne succombent presque jamais : c’est pour cela qu’on a vu réussir tous les prophètes armés, les prophètes désarmés finir misérablement. » On voit qu’à l’inverse du sophisme de ce temps-ci, qui attribue plus de force à la parole qu’au glaive, il donne à la force le rôle si vrai que Dieu lui a donné, grâce à la lâcheté du cœur humain. […] Qu’est-il arrivé ?

1752. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

XII C’est pendant ces belles matinées de printemps, dans l’atelier de Canova à Rome, que le suprême artiste, arrivé alors au sommet de son génie, de sa renommée et de sa fortune, me permettait de remonter avec lui sur les traces de sa vie par les dessins ou par les moulures de ses œuvres. […] Cela puisse-t-il nous arriver ! […] » XLIV Nous arrivâmes, après un quart d’heure de marche parmi les mêmes scènes de dévastation et les mêmes monceaux de murs et de toits écroulés, à la modeste demeure de M.  […] LIII Plus haut, en gravissant une noire colline couverte de chardons et de cailloux rougeâtres, vous arrivez au Pnyx, lieu des assemblées orageuses du peuple d’Athènes et des ovations inconstantes de ses orateurs ou de ses favoris.

1753. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

J’avoue qu’à l’âge où je suis arrivé, je ne connaissais Montesquieu que de nom, et que je serais mort sur la prévention de son mérite transcendant, si je n’avais eu enfin, dans ces derniers temps, le loisir de l’étudier à fond et la volonté de m’en faire une idée juste. […] Mais, dans un si grand nombre de provinces, et si éloignées, il peut arriver que quelque troupe fasse fortune. […] Mais, comme le climat y devient insensiblement froid en allant du midi au nord, à peu près à proportion de la latitude de chaque pays, il y arrive que chaque pays est à peu près semblable à celui qui en est voisin ; qu’il n’y a pas une notable différence, et que, comme je viens de le dire, la zone tempérée y est très-étendue. […] C’est ce qui fait qu’en Asie, il n’arrive jamais que la liberté augmente ; au lieu qu’en Europe, elle augmente ou diminue selon les circonstances.

1754. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Si l’on peut dire que le romantisme a consisté, pour une bonne part, dans le goût du pittoresque à outrance et des effets violents, on conçoit qu’il ait tourné assez rapidement au réalisme ; car, dès qu’il s’agit de forcer l’attention et d’ébranler les nerfs des dégoûtés, l’art qui peint la réalité contemporaine et qui en respecte ou en exagère les brutalités y réussira mieux que celui qui s’attarde aux âges passés ou qui donne aux choses d’aujourd’hui un air de fiction, l’air de « n’être pas arrivées »  Notez que, d’un autre côté, par son développement naturel, parallèle, semble-t-il, aux progrès du sens critique et à l’accroissement de ses exigences, le roman tendait au réalisme. […] Il leur est arrivé, dans Madame Gervaisais, de parler de l’histoire de la philosophie de manière à faire sourire ceux qui la savent, ou simplement ceux qui sont « au courant ». […] Ils vont poursuivant le détail de plus en plus, et, tourmentés du désir de donner avec des mots la sensation même des choses, il leur arrive, comme à l’auteur de la Momie, de mêler à la langue littéraire des réminiscences et quelque chose du vocabulaire de l’atelier. […] Ceux qui les aiment, les aiment chèrement et peut-être, comme il arrive, pour ce qu’ils ont de contestable et d’inquiétant.

1755. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre deuxième »

Le détour est si court pour arriver au but, et l’opération, pour rétablir l’ordre, si aisée et si rapide, qu’on sent bien que l’inversion ne tardera pas à disparaître ainsi, même aux époques où notre langue l’a subie, elle a su l’accommoder à ce besoin de clarté qui est le trait distinctif de l’esprit français. […] Mais il lui arriva souvent Que voloirs et povoirs ensamble A son pourpos souvent faloient8. […] Sitôt que le marquis eut oui leurs cris, il sauta sur un cheval, sans armure, un glaive à la main ; et, arrivé à l’endroit où ils étaient aux prises avec l’arrière-garde, il leur courut sus à son tour, et leur donna la chasse fort loin. […] Ce malheur arriva l’an de l’incarnation de Notre-Seigneur mil deux cent et sept. » 3.

1756. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

La science de l’homme ne sera posée à son véritable jour que lorsqu’on se sera bien persuadé que la conscience se fait, que d’abord faible, vague, non centralisée, chez l’individu comme dans l’humanité, elle arrive à travers des phases diverses à sa plénitude. […] Car d’abord l’histoire ancienne de l’Orient est absolument fabuleuse, et, en second lieu, à l’époque où elle arrive à quelque certitude, l’histoire politique de l’Orient devient presque insignifiante. […] Champollion était arrivé à trouver belles les têtes égyptiennes ; les juifs trouvent le Talmud plein d’une aussi haute morale que l’Évangile ; les amateurs du Moyen Âge admirent de grotesques statuettes devant lesquelles les profanes passent indifférents. […] Ainsi ceux qui ne s’occupent que des littératures régulières, qui sont dans l’ordre des productions de l’esprit ce que les grands animaux classiques sont dans l’échelle animale, ne sauraient arriver à concevoir largement la science de l’esprit humain 107.

1757. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Après bien des aventures, le naïf ignorant arrive dans le domaine de Saint-Graal, C’est ici que Wagner fait commencer son drame ou plutôt son mystère. […] Arrive ! […] Parce que chaque action, vue, pour ainsi dire, de dedans, est Volonté ; et qu’étendant cette observation de nous-mêmes à ce qui nous entoure, nous arrivons nécessairement à reconnaître en toute chose, en les montagnes, les fleuves et les forêts, l’expression d’une Volonté. […] Gœthe a mutilé Roméo, en voulant l’idéaliser ; il en est arrivé à écrire que « ce ne serait pas un malheur, si Shakespeare, dans quelques années, disparaissait complètement de la scène allemande. » Schiller voyait plus clair et, dans sa Braut von Messina, a fait une œuvre prophétique ; mais précisément de cette œuvre Tieck a pu dire qu’elle était, comme drame, « la plus grande erreur » du poète.

1758. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Ainsi qu’il arrive toujours, à côté des ennemis de Wagner, il se forme un noyau de jeunes gens, révoltés de cette haine excessive contre un mort et qui paraissent décidés à vous protéger vous et votre théâtre. Ce qui pourrait encore nous arriver de plus malheureux, ce serait la guerre civile sur la place Favart entre deux fractions également intéressantes de la population parisienne, puisque l’une s’arme d’un principe de patriotisme pour vous attaquer et que l’autre agit dans le sentiment chevaleresque de défendre une œuvre d’art. […] Henry Maréchal arrive à la même conclusion par des arguments analogues. […] Si elle est réellement belle, je saurai l’admirer et rendre justice au génie de l’auteur, tout en méprisant son caractère, Je n’ai pas besoin, pour arriver à cet éclectisme, que l’on me commente éloquemment la fameuse maxime : « L’art ne connaît point de patrie. » J’ai l’esprit plus terre à terre.

1759. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

C’est ainsi, je crois, qu’un certain nombre d’espèces nouvelles, descendues d’une seule espèce antérieure, arrivent à former un genre qui supplante un autre genre plus ancien appartenant à la même famille. Mais il peut aussi être souvent arrivé qu’une espèce nouvelle, appartenant à un groupe, ait pris la place d’une espèce appartenant à un groupe distinct, et causé ainsi son extinction ; et si un grand nombre de formes alliées sont sorties de cette même forme conquérante, un nombre égal de formes aura souffert dans le groupe vaincu, parce que généralement des formes alliées héritent en commun des mêmes infériorités. […] Plus une forme est ancienne, plus souvent il arrive, au moins en apparence, qu’elle montre des caractères jusqu’à certain point intermédiaires entre des groupes aujourd’hui distincts ; car plus une forme est ancienne, plus elle doit être en étroite connexion, et, par conséquent, plus elle doit avoir de ressemblance avec le commun progéniteur du groupe, depuis devenu successivement très divergent. […] Si l’on pouvait arriver un jour à prouver que les anciens animaux ressemblent, jusqu’à un certain point, à l’embryon des animaux vivants de la même classe, le fait n’aurait rien d’inexplicable.

1760. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

C’est en appliquant la méthode si féconde de l’observation comparée aux diverses sociétés anciennes et modernes qu’il arrive à découvrir la loi des trois âges de l’humanité, âge divin, âge héroïque, âge humain, et qu’il a compris que certains personnages fabuleux ou même historiques, comme Hercule, Homère, Romulus, ne sont qu’une personnification des sentiments et des actions de leur époque ou de leur nation, chose dont l’antiquité ne s’était jamais doutée. […] Toute œuvre esthétique, comme toute institution politique, est l’expression d’une idée, laquelle vient elle-même d’une idée plus générale, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on arrive à l’idée première, à l’élément simple, comme diraient les chimistes, qui constitue le fond de l’être historique. […] Avec leur loi de l’évolution progressive d’une part, de l’autre avec leur méthode tout expérimentale de procéder, il leur était difficile de ne point arriver à faire de l’expérience historique la mesure de la nécessité, trop souvent même de la légitimité de tous les faits qui ont pour caractère propre la puissance et la durée. […] Tout y commence par les plus nobles sentiments, les plus saines idées, les plus justes espérances, les plus sages résolutions ; puis les obstacles se multiplient, les dangers de la patrie deviennent de plus en plus menaçants, les passions s’exaltent, la foi naïve se change en une sombre défiance, l’enthousiasme tourne à la fureur ; bref, la révolution en arrive à une de ces crises suprêmes qui commandent les mesures violentes de salut public à des chefs n’ayant plus la conscience nette ni l’entière liberté d’action.

1761. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — II. (Fin.) » pp. 296-311

On dit volontiers du mal de la rhétorique, et à moi-même cela a pu m’arriver quelquefois : pourtant dans ces genres officiels et où la cérémonie entre pour quelque chose, dans ces sujets que l’on ne choisit pas et que l’on ne va point chercher par goût, mais qui sont échus par le sort et imposés avec les devoirs d’une charge, il y a un art, une méthode et des procédés de composition qui soutiennent et qui ne sont nullement à dédaigner ; si on peut les dénoncer et les blâmer par instants en les voyant trop paraître, on souffre encore plus lorsqu’ils sont absents et qu’au lieu d’un orateur on n’a plus devant soi qu’un narrateur inégal, à la merci de son sujet, avec tous les hasards de la superfluité ou de la sécheresse. […] La reine elle-même venait, à la mort de Lassone, de choisir Vicq d’Azyr pour son médecin ; tout le favorisait, et, à peine arrivé à l’âge de quarante ans, il se voyait, dans toutes les directions, au sommet de la plus belle et de la plus enviable carrière.

1762. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Comme il n’a que très tard commandé en chef, il parlera donc en détail des moindres escarmouches, affaires de nuit, rencontres, coups de main et stratagèmes où il a eu un premier rôle, ce qui lui arriva de bonne heure à cause de son esprit d’entreprise et de sa hardiesse. […] M. de Barbezieux, qui commandait à Marseille, lorsque le roi bientôt après y arriva, s’attribua devant ce prince tout l’honneur et l’invention de l’entreprise : « M. de Lautrec n’eût pas fait cela, dit Montluc.

1763. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte. »

  Enfin l’heure libératrice arriva ; son frère, délivré bien avant lui, avait porté de ses nouvelles à sa famille ; si pauvre qu’elle fût, elle se saigna pour la délivrance de ce dernier fils ; de bon religieux, les Pères de la Rédemption, y aidèrent et ajoutèrent à la rançon un complément indispensable pour atteindre le chiffre exigé (19 septembre 1580). […] Il fit bien, du reste, de se retirer à temps du théâtre quand Lope de Vega allait y régner ; il lui arriva un peu à cet égard la même chose qu’à Walter Scott qui, d’abord poëte, se retira peu à peu devant l’astre de Byron et se détourna vers le genre de roman où il fut créateur.

1764. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Bignon, en étant envoyé au poste de Varsovie, devenait, comme on le lui dit en partant, « la sentinelle avancée de l’Empire. » Sa mission essentielle était toute en ce sens d’observation, et c’est ainsi qu’il la comprit et qu’il la remplit : « J’étais arrivé, dit-il, avec des instructions écrites qui portaient principalement sur des questions d’ordre civil, comme la liquidation des créances respectives du duché et de la France, et une désignation de domaines pour en composer la valeur que l’Empereur s’était réservée lors des cessions autrichiennes. […] Fouché, on le sait, quand le mal ne servait à rien, ne le faisait pas ; il était « bon diable », comme le disait de lui l’Empereur ; il aimait à rendre service par facilité de caractère, et aussi parce qu’on né sait jamais ce qui peut arriver.

1765. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

Que serait-il arrivé ? […] « Dans ces siècles d’affectation et d’apparence, il aurait pu arriver que je fusse le seul qui entendît, qui voulût entendre ces regrets profonds que l’étude des choses inspire, seule voie sans doute qui puisse ramener les hommes au bonheur.

1766. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

L’homme qui passe une année à déterrer dans quelque village d’Italie et à cataloguer de vieux pots en se demandant s’ils sont étrusques, fait une besogne pour laquelle je n’arriverai jamais à me passionner. […] Gaston Paris, uniquement préoccupé d’être clair, n’a point, en écrivant, de marque très personnelle et ne cherche pas à en avoir, et qu’il n’arrive à la couleur, quelquefois à l’émotion, que par l’extrême précision et la sincérité de son style.

1767. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

Aujourd’hui, le système des réclames a rendu le public méfiant ; en tout il flaire l’annonce payée, et on arrive à constater que mille francs de notes tarifées ne font pas vendre cent exemplaires de plus. […] Il est lettré, il a des convictions sur tout ; arrivé à l’âge de choisir une profession, il s’est dit : « Je jugerai les livres des autres. » Dès lors, il ne doute pas, il n’a pas de sensibilité nerveuse ni de trouble d’âme.

1768. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Là même il m’arrive de me plaire encore pour la parfaite musique des mots, le délice des vers harmonieux et simples… Mais le cas de M.  […] Il arrive bien qu’on parle tout haut sans interlocuteur.

1769. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

Je ne sais si, comme le prétendent certains, l’homme est né sujet et réclame un maître, mais, à voir ce qui se passe, on serait tenté de croire que l’homme, né religieux, n’arrivera jamais à se passer d’idoles. […] Stanislas de Guaita publie chez Lemerre deux volumes de vers : La Muse Noire (1883), Rosa Mystica (1885), vers jeunes et inexpérimentés de forme et où l’idée n’arrive pas à se dégager de l’empreinte baudelairienne.

1770. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Comme il arrive toutes les fois qu’un peuple politique soumet une nation où la loi civile et la loi religieuse se confondent, les Romains étaient amenés à prêter à la loi juive une sorte d’appui officiel. […] Par une condescendance qui devait livrer son nom aux fouets de l’histoire, il céda, rejetant, dit-on, sur les Juifs toute la responsabilité de ce qui allait arriver.

1771. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

A bien regarder les choses, les esprits de bonne foi reconnaîtront vite que plusieurs de nos compositeurs « arrivés » ont été vaillamment soutenus, jusqu’au succès décisif, par l’unanimité des wagnériens, avec lesquels ils ne se défendaient point — alors — de marcher et de faire campagne. […] sans doute, il a pu arriver, sous le coup d’enthousiasmes largement justifiés d’ailleurs, que les splendeurs de la Tétralogie, les fièvres de Tristan, les sérénités de Parsifal, leur fissent momentanément oublier des œuvres intéressantes, nées plus près d’eux, trop près même !

1772. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre II : L’intelligence »

L’usage le plus répandu consiste, comme on le sait, à répartir les phénomènes intellectuels en classes, à séparer ceux qui diffèrent, à grouper ensemble ceux de même nature et à leur imposer un nom commun et à les attribuer à une même cause ; c’est ainsi qu’on en est arrivé à distinguer ces divers aspects de l’intelligence qu’on appelle jugement, raisonnement, abstraction, perception, etc. […] Nous tournons la tête à droite et à gauche ; nous remuons notre corps et notre perception varie ; nous arrivons ainsi à distinguer les choses que nos mouvements font changer de place, des idées ou rêves qui varient d’eux-mêmes, quand nous sommes au repos.

1773. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Il est vrai que M. de Lamartine, dans son ivresse de succès, a pu croire qu’un tel lendemain n’arriverait jamais pour lui. […] Quoi qu’il en soit, tôt ou tard, le fatal lendemain arrive.

1774. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Un prédicateur ne seroit plus, comme il arrive quelquefois, autant de temps à retenir un sermon qu’à le faire. […] Il lui étoit arrivé, aussi bien qu’à deux autres de ses confrères, de rester court en chaire, précisément le même jour.

1775. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Les hommes qui ne sont pas arrivés à la célébrité ne sont pas toujours pour cela inférieurs à d’autres. […]   Un seul fait ressort de ces débats, c’est que l’on est loin d’être arrivé à des conclusions précises en cette matière.

1776. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre douzième. »

C’est un malheur de notre poésie, que, dès qu’on voit le mot hommes à la fin d’un vers, on puisse être sûr de voir arriver à la fin de l’autre vers, où nous sommes, ou bien tous tant que nous sommes. […] Il nie que cela puisse arriver.

1777. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

L’étudiant qui arrive choisit d’abord une des trois premières facultés suivant l’état auquel il se destine, mais ses premières études regardent pourtant principalement la philosophie. […] Il est donc bon de les établir dans des villes qui ne soient ni capitales, ni résidences, ni port, parce que la présence du souverain absorbe tout, parce que le trop grand mouvement et le bruit ne causent que des distractions, parce qu’il est bon que l’université soit tout dans les endroits où elle est établie, et que l’habitant regarde l’étudiant avec quelque considération, ce qui arrivera toutes les fois que la ville tirera un profit sensible du séjour de la jeunesse.

1778. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

Mais si l’observateur qui est au sommet de la montagne est bien placé pour étendre au loin ses regards sur toute une contrée, dans un horizon d’autant plus vaste que la montagne est plus élevée, ne peut-il pas arriver aussi qu’un rideau de nuages lui dérobe quelquefois plusieurs objets importants ? […] Des hommes impatients, qui craignaient de ne pas arriver assez tôt à la pleine jouissance de ce nouvel avenir qui leur était offert, crurent qu’ils ne pouvaient obtenir de garantie à cet égard que par un changement de dynastie.

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