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2160. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

Après la libération du territoire : je ne me trouve pas délivré je ne le serai que lorsque nous aurons repris Metz et Strasbourg  Aux historiens : Ne cherchez pas à expliquer les traîtres ; on croirait que vous les excusez  Vous n’arrêterez pas la Démocratie montante  Toutes les fois qu’un crime se préparera contre le peuple, ma conscience rugira… En deux mots, maintenant : « Tout est obscur.

2161. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Comment en sortiraient-ils, en effet, ces misérables qui doutent du sérieux et qui, à chaque effort qu’ils feraient pour sortir de cette paralysie intellectuelle, seraient arrêtés par l’arrière-pensée qu’eux aussi vont se mettre au nombre de ces badauds dont ils ont ri jadis ?

2162. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

  J’arrête ici cette revue rapide des rapports de la vie de famille avec la littérature.

2163. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. John Stuart Mill — Chapitre II : La Psychologie. »

Sir William Hamilton est probablement le premier des philosophes anglais qui ait pris parti pour l’affirmative, sans s’arrêter à ce prétexte spécieux qu’une action ou une passion inconsciente de l’esprit est inintelligible.

2164. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Mademoiselle Letellier a bien offert quarante mille francs à son hôte, les restes de son petit patrimoine ; mais ce modique acompte ne tiendrait guère plus qu’un grain de sable pour arrêter le flot montant des créances : demain, ce sera la ruine et le déshonneur, La mère reste seule avec son fils, elle l’invite à secourir M. 

2165. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Je pourrais continuer et décrire bien de jolis détails, j’aime mieux m’arrêter en renvoyant les curieux devant le modèle : ils y verront encore mille choses que je n’ose effleurer.

2166. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Il était né doux… Ici nous l’arrêtons, et nous disons avec tous ceux qui l’ont connu : il était né mordant, médisant à l’excès, et ne pouvant retenir le sel qui s’échappait de ses lèvres et qu’il prenait soin le plus souvent de fixer dans ses écrits.

2167. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

* * * — Parfois, je pense qu’il viendra un jour, où les peuples modernes jouiront d’un dieu à l’américaine, d’un dieu qui aura été humainement, et sur lequel il y aura des témoignages de petits journaux : lequel dieu figurera dans les églises, son image non plus élastique et au gré de l’imagination des peintres, non plus flottante sur le voile de Véronique, mais arrêtée dans un portrait en photographie… Oui, je me figure un dieu en photographie et qui portera des lunettes.

2168. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Je suis arrêté en plein… je ne puis plus travailler… et il me prend des grippes pour celui-ci… mais ça passera… des grippes pour celui-là… ça, ça passera encore », — fait-il ironiquement et désespérément, en manière de refrain.

2169. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Les États sont désormais incapables d’arrêter la marée montante des associations particulières.

2170. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

Mais, sans nous arrêter à quelques restes mutilés des pièces perdues d’Eschyle, comme à des Cénotaphes du génie grec, ne suffit-il pas des drames conservés du poëte, pour nous émerveiller de sa puissance lyrique ?

2171. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

François se bat avec ce maire, est arrêté, passé à tabac par les gendarmes, condamné à la prison. […] Comment, en présence d’une si colossale besogne, s’arrêter à se dévorer soi-même, à douter de la vie ? […] Edgar Quinet ne pardonnait pas à Robespierre d’avoir, par son décret de décembre 1793, arrêté le mouvement des iconoclastes hébertistes et la dévastation générale des églises catholiques. […] Il s’arrête au bord du fleuve du temps, regarde les apparences qui s’y réflètent, qui passent et fuient, et recommencent toujours, comme si elles s’efforçaient vers une perfection première et malheureusement perdue. […] Je vois déjà le veau gras qu’on apprête… Arrêtez !

2172. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Stendhal n’exprimait pas un paradoxe, lorsqu’il disait : « Un voleur m’arrête dans un bois. […] Pour la première de ces deux puissances, lorsqu’on se rappelle Heine et Bœrne, la Jeune Allemagne et les événements de 1848, on doit reconnaître que la réaction contre la démocratie, inaugurée par Bismarck, cet admirateur de Bonald, non seulement ne s’est pas arrêtée avec la mort de ce grand féodal, mais qu’elle continue, sous l’énergique impulsion de Guillaume II — Pour la seconde, si nous en croyons des témoignages que leur concordance rend très vraisemblables, une grande partie de la jeunesse révolutionnaire y est dominée par la pensée la plus hostile au suffrage universel et à la démocratie, celle de Nietszche. « Il y a vingt-cinq ans », écrivait cette semaine un des meilleurs correspondants russes de nos journaux, celui du Soleil, « les conspirateurs exaltaient le peuple, déifiaient l’ouvrier, le moujik. […] Ainsi arrêtées avant d’avoir pu se réaliser tout entières, ces villes n’en affirment que plus fortement ce que peut l’esprit civique, puisque leur ébauche est déjà un tout si complet.‌ […] IXUne visiteà la maison de Goethe I Revenant d’Allemagne ces jours derniers, je m’arrêtai à Francfort pour visiter la maison natale de Gœthe. […] Tel fut Byron qui le jour de sa trente-sixième année écrivait les vers : « Il est temps que ce cœur s’arrête de battre » et souhaitait de ne pas se survivre.

2173. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

» Devons-nous, pour autant, croire que l’évolution du vers, du rythme et de la strophe s’est arrêtée avec lui ? Il faudrait alors penser qu’avec lui s’est arrêtée la Vie.

2174. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Picard se voyait arrêté chez lui sous prétexte d’excitation au meurtre, etc. ! […] Cette citation dispense de tout commentaire et j’ai, n’est-ce pas, raison de m’arrêter là. […] La rixe ayant par hasard attiré des agents, ceux-ci avaient arrêté Raizonville. […] À mi-chemin — ou à peu près, — de notre voyage, nous fûmes obligés de nous arrêter à une sorte de tourniquet et de payer un droit de péage qui n’existe plus.

2175. (1885) L’Art romantique

Mais une fois la fascination de l’artiste opérée, il ne s’arrêtait plus que vaincu par la fatigue physique. […] La vie merveilleuse s’arrête. […] Mais, à Paris plus qu’ailleurs, il est impossible d’arrêter une plume qui se croit amusante. […] Une ballade, un refrain populaire, suffisent pour vous représenter en un instant ce caractère sous les traits les plus arrêtés et les plus frappants. […] Sitôt que vous voulez me donner l’idée d’un parfait artiste, mon esprit ne s’arrête pas à la perfection dans un genre de sujets, mais il conçoit immédiatement la nécessité de la perfection dans tous les genres.

2176. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Ce n’est qu’un nuage qui passe et une tache en un coin de l’air ; elle s’y perd plutôt qu’elle ne s’y arrête. […] Rien n’arrête tant le progrès des choses, rien ne borne tant les esprits que l’admiration des anciens… C’est ainsi qu’Aristote n’a jamais fait un vrai philosophe, mais il en a étouffé beaucoup qui le fussent devenus, s’il eût été permis… Et si l’on allait s’entêter un jour de Descartes, et le mettre à la place d’Aristote, ce serait à peu près le même inconvénient. […] Mais il n’en doit pas moins garder l’honneur d’avoir, le premier, considéré l’histoire de la littérature dans la totalité de sa suite ; de l’avoir ainsi traitée pour elle-même, en elle-même, comme capable de se suffire ; et d’avoir enfin, par là, frayé les voies à une critique plus large, et autre que la sienne… Arrêtons-nous ici. […] C’est, en effet, par là que je veux terminer, en marquant d’un trait bien précis ce qui distingue ; ce qui sépare les Nouveaux Lundis des Causeries du Lundi, et en traçant la limite où Sainte-Beuve a voulu s’arrêter, car il y a deux ou trois points sur lesquels il n’a jamais cédé ; et, comme vous l’allez voir, l’importance en est capitale. […] Je ne discute point l’opinion de Sainte-Beuve : je l’expose ; et, comme je vous le disais tout à l’heure, dans l’application des méthodes naturelles à la critique, vous voyez ici précisément où il a voulu s’arrêter.

2177. (1923) Au service de la déesse

Sainte-Beuve lui-même, qui croit à Homère et à l’unité des poèmes homériques, c’est Wolf uniquement qu’il réfute : il ne s’arrête pas à « des boutades de gens d’esprit sans autorité, comme l’abbé d’Aubignac ». […] Il l’avait aperçue ; mais il ne s’y est point arrêté. […] Arrêtons-nous à ce café. […] Giraudoux ne sait pas s’arrêter à temps et que parfois on imiterait Luce, amusée d’abord, et puis lasse. […] L’on y sent aussi la surprise déconcertée d’un élan qui n’est point allé jusqu’au but qu’il entrevoyait, d’un élan qui fut arrêté.

2178. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Nous nous arrêtâmes un moment au pied de l’escalier principal pour voir descendre tout ce beau monde. […] Jal, il serait de ceux-là…… Je m’arrête donc en coupant court à ce papotage. […] Drouineau, après un moment de conversation, il s’enfuyait tout effrayé à la vue du terrible animal qui, un moment couché dans un coin, se levait brusquement et s’approchait familièrement du visiteur trop épouvanté pour s’arrêter à l’examen des imperfections de la bête.

2179. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

« Dès le début, je vous arrête à propos du Périple d’Hannon, admiré par Montesquieu, et que je n’admire point.

2180. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [III] »

Par malheur, il ne s’arrête pas à temps, et, au lieu de clore le sonnet sur cet excellent tercet, il continue, il compare encore ses vers à la lance d’Achille, qui blesse et guérit tour à tour, au scorpion, qui sert de remède à son propre venin : en cela il est de son siècle ; le goût n’était pas venu.

2181. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Lucas-Montigny ne se soit grossi les inconvénients de certains détails nouveaux, et que ses idées sur la dignité du genre n’aient ajouté un peu trop de rigueur à sa louable morale « Nous pourrions, dit-il, donner une relation très-circonstanciée de l’emploi du temps passé follement aux Verrières, de la route suivie par les deux amants quand il se furent décidés à s’éloigner, de tous les accompagnements de cet acte de démence et de désespoir ; mais un tel récit serait mélangé d’incidents scandaleux que nous rejetterons toujours, parce qu’ils sont indignes de l’histoire, parce qu’ils la dégradent, parce que même ils la font mentir, puisqu’elle doit peindre les grands faits et non les passagers accidents de la vie des personnages dont elle s’occupe, les traits saillants de leur physionomie et non les difformités secrètes. » De telles maximes crûment énoncées par un biographe sont elles-mêmes la critique la plus sévère du procédé qu’il suit : nous ne nous arrêterons pas à les réfuter.

2182. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Je prends le petit recueil des Poésies de Bonaventure dès Periers, le poëte valet de chambre de Marguerite de Navarre ; j’y cherche et j’y glane à grand’peine quelques bons vers ou du moins quelques vers passables ; mais tout d’un coup une jolie pièce m’arrête et me réjouit : les Roses, dédiées à Jeanne, princesse de Navarre, qui sera la mère d’Henri IV.

2183. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Schlegel ne s’arrête pas non plus à nous offrir cette instruction, occupé qu’il est de faire le procès à Racine et à Voltaire ; madame de Staël nous enseigne au moins qu’il y a deux littératures, celle du nord et celle du midi ; la première créée par le génie d’Odin, d’Ossian, des Scaldes et des Bardes ; la seconde qui ne saurait offrir d’autres chefs-d’œuvre que ceux d’Homère, de Virgile, des Italiens du seizième siècle, et des Français du dix-septième.

2184. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Ayant distribué 12 000 francs aux victimes du choléra de la part de la duchesse de Berry, il fut arrêté et emprisonné.

2185. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Catulle Mendès est un artiste merveilleux ; il possède la science du mot élevé et juste et sait toujours maintenir son inspiration à la hauteur où il la place ; il a trouvé, surtout dans les Poèmes épiques, des vers superbes et qui s’imposent à la mémoire, de ces vers qui semblent écrits dans le texte en caractères plus gros, tellement l’œil s’arrête sur eux, attiré par la forme des mots, leur arrangement, tout ce qui fait le dessin d’un beau vers avant que la musique en soit intelligible.

2186. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

On a remarqué que Rabelais est le premier qui ait observé dans la prose des règles invariables et, qui en ait arrêté la syntaxe, tout en lui laissant ses idiotismes, qui en sont comme la physionomie.

2187. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Ils n’y apportent point de mots, mais ils enrichissent les leurs, appesantissent et enfoncent leur signification et leur usage167. » La défiance de l’innovation est du grand écrivain de tous les temps ; le conseil fort dangereux d’enrichir les mots, d’en appesantir et d’en enfoncer la signification est de l’écrivain du xvie siècle, il transporte le principal travail des choses aux mots ; il l’arrête sur chacun en particulier ; il donne cette peur du langage de tout le monde qui fait qu’on s’épuise à tout déguiser et à tout transformer.

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