Paul Levengard doive toujours s’inspirer d’eux : bien qu’il ait, quoique tardivement, aimé le ciel triste de Lyon, sa ville natale, il est surtout attiré par l’éclatante, l’écrasante splendeur de l’Orient, inconnu et pressenti.
Le poète s’est émerveillé de vivre en mots qui le confessent délicat et doux, ayant la pudeur de sa joie, la reconnaissance d’aimer ; ce livre est une parole basse, dite pour une seule et dont le hasard d’une surprise involontaire nous a fait le confident indulgent.
Lucien Paté fait de bons vers et même de beaux vers ; la dernière page du Marronier de Bagatelle est d’un grand style ; mais il a plutôt la grâce classique, et, dans son recueil Lacrymæ rerum, j’aime surtout les petits vers.
L’auteur aime moins la vie que sa vie.
Son Traité physique & historique de l’Aurore boréale, ses Lettres au Pere Parennin, contenant diverses questions sur la Chine, sont d’un Observateur attentif & pénétrant, qui aime à s’instruire, pour répandre ensuite des lumieres fines & sûres sur des objets inconnus avant lui.
souviens-toi que la Fortune est femmes, Et que, de quelque ardeur que Siphas la réclame, Elle est pour Messanisse, & qu’elle aimera mieux Suivre un jeune Empereur, qu’un autre déjà vieux.
Sirmond eut deux neveux, Antoine Sirmond, de la même Société, connu par un Ouvrage, intitulé Défense de la Vertu, dans lequel il ose avancer, qu'il ne nous est pas tant recommandé d'aimer Dieu, que de ne pas le haïr, assertion révoltante, & condamnée par les Jésuites même, qui désavouerent l'Ouvrage & punirent l'Auteur.
On aime mieux regarder une toile peinte seulement d’après les yeux, librement et franchement. […] Les romanciers d’autrefois, tout au contraire, aimaient à s’entourer de mystère et à rendre mythique la naissance de leurs œuvres. […] Je ne sais si aucun sera, comme lui, lu et aimé de tous sans distinction de sexe ni d’âge. […] Ce que le public espagnol aime, ce n’est pas la littérature, c’est la politique. […] Et qui donc n’aime à se vanter de son indépendance ?
Nous aimons de loin à croire qu’il y a quelque malentendu dans cette insertion, et que la lettre de M. de Rémusat, qui n’est donnée qu’en fragment, ne contient pas toute la pensée de ce digne et sérieux écrivain.
Oui, votre vers est net, harmonieux, sonore, flexible ; oui, vous savez en guirlandes parfaites entrelacer les mots, et cela, je l’admire, puisque vous n’avez pas vingt ans, mais avant tout j’aime votre âme si tendre, si délicate, pareille à Une maison blanche où sèche du tilleul.
Rousseau, qui n’a jamais été aimé des dispensateurs de la gloire.
D’amour & de mélancolie Celemnus enfin consumé, En fontaine fut transformé ; Et qui boit de ses eaux, oublie Jusqu’au nom de l’objet aimé.
On aime à y voir les événemens racontés sans enthousiasme, & développés avec impartialité.
L’intérêt des situations, la solidité des maximes, la vivacité des tableaux, tendent sans interruption à faire aimer l’innocence & à inspirer l’horreur du vice.
Il préférait les formes nettes et arrêtées : il n’aimait pas les alexandrins qui s’en vont en rimes plates, indéfiniment : il voulait réduire les élégies en quatrains et même en distiques. […] Théophile disait fièrement : Malherbe a très bien fait, mais il a fait pour lui… J’aime sa renommée, et non pas sa leçon… La règle me déplaît, j’écris confusément, Jamais un bon esprit ne fait rien qu’aisément.
chacun supposera sans peine qu’il aime mieux voir son fils vainqueur que victime du combat : le seul sentiment qu’il doive montrer, et qui convienne à l’État violent ou il est, est ce courage héroïque qui lui fait préférer la mort de son fils à la honte. […] Le philosophe sait que dans le moment de la production le génie ne veut aucune contrainte ; qu’il aime à courir sans frein et sans règle, à produire le monstrueux à côté du sublime, à rouler impétueusement l’or et le limon tout ensemble.
Il ne l’a pas, parce qu’il est impie, de l’impiété bête de cette époque dans laquelle lui, le misanthrope cependant, s’encanailla comme s’il avait aimé et estimé les hommes ! […] Ce petit livre, bilieux et amer, cuit et recuit au feu d’une haine cachée, sera longtemps comme le verre d’absinthe que les révolutionnaires aimeront à boire avant le dîner, pour se donner de l’appétit !
L’histoire ne s’écrit que parce qu’on hait ou qu’on aime, parce qu’on méprise ou qu’on admire. […] j’aime mieux pour mon compte le cabaret dont Faret charbonnait les murs !
Pour ma part, j’aime ces Centaures intellectuels, moitié savants, moitié artistes, et M. d’Héricault en est un… D’une main alerte et compétente, il a touché à une foule de sujets, même au roman. […] Il a mieux aimé faire de la science, et il a écrit une histoire plus profondément psychologique que toutes celles qui ont été publiées avant la sienne sur la Terreur et sur Robespierre, ces deux vaincus de Thermidor.
Hoffmann, l’engouement d’une époque qui aime la fumée du cigare et qui s’est mise à grignoter du hachisch pour se donner des sensations, ne durera pas plus que ces fantastiques d’un autre genre, Fichte et Hegel ! […] Depuis longtemps on réagit contre lui, même en Allemagne, selon la loi facile à calculer que les esprits réagissent passionnément contre ce qu’ils aimèrent avant de complètement s’en détacher.
Le dix-huitième siècle, qui avait bien ses raisons pour ne pas aimer la poésie, l’a assez insolemment toisé du bas de sa prose, de sa raison et de sa froideur ! […] Devant la Postérité et cette partie de la Postérité qui aime les grands poëtes, Voltaire n’aura jamais l’honneur d’avoir été, en toute sa vie, une seule minute, fou comme Pascal !
Au lieu de tous les moines, nous en aurions mieux aimé un seul, mais frappé comme il eût pu l’être ! […] Nous aimerions mieux lire chez eux qu’ici les auteurs que M. de Montalembert cite, parce que chez eux ils sont complets et qu’ici ils ne le sont pas.
Flourens, quoi qu’il y soit aussi, qu’un historiographe d’académie, qu’un tabellion d’éloges officiels, dont l’original reste au greffe et dont la minute est donnée à la postérité, qui aimera à la lire pour la façon dont elle est libellée, je vous en réponds ! […] ayant été, ce vieux Tithon, aimé jusque-là de l’Aurore, alors tout est dit !
Ils ont passé sous la lance implacable des chevaliers chrétiens, qui ont aimé Jésus-Christ comme il n’a jamais été aimé depuis eux, si ce n’est par des Saints, ces Exceptions du monde, ces Stylites, placés à distance les uns des autres dans ce « désert d’hommes » de l’humanité.
Aux systèmes des philosophes dont il écrit la triste chronique, il oppose le sien, qui n’est pas un système, mais une vue générale et planant sur l’esprit humain… Le Dr Athanase Renard n’a point le bon sens étranglé de Reid, l’Écossais, étroit en philosophie comme en religion (le presbytérianisme), mais il a le bon sens dilaté d’un Gaulois, agrandi par l’idée catholique… La race vit et pense dans le Dr Athanase Renard, et c’est pour cela que je l’aime et que je l’estimé, moi qui crois à la race, et qu’en toute chose nous ne valons pas nos pères ! […] Pour lui, assez fier ou assez sage pour dédaigner probablement cette écuelle de la Gloire que les Vanités qui viennent y laper ont salie, mais qui aurait aimé peut-être à voir boire aux contemporains de son heure dernière le verre de vérité qu’il leur verse, et qu’ils ne boiront pas !
Il a montré, par une foule de passages qu’il aurait pu multiplier, que les cordes tendres, mélodieuses, divinement brisées, ne manquaient pas plus à Bossuet que la fierté des cris, et il nous explique qu’il les eut et qu’il aima à les faire résonner ! […] Ce sont les œuvres et les travaux du prêtre qu’il fallait dire, et Floquet les a dits avec une phrase forgée un peu trop peut-être sur la phrase de Bossuet ; car l’amour aime la dépendance.
Il fait pénitence d’avoir aimé Hegel, et, ce qui est plus drôle, il la fait faire à ses disciples, ces mécaniques éclectiques qui sont ses canards de Vaucanson, à lui : Saisset, Janet, Franck et Jules Simon ! D’éducation incorrigible, d’impression première plus forte que lui, Cousin est écossais, cartésien, leibnitzien, éclectique enfin, mais antiscientifique, n’ayant point de science philosophique mais une littérature philosophique, et c’est la raison pour laquelle il a une peur bleue de Hegel dès qu’il cesse de l’aimer, ce bel esprit philosophique à l’imagination infidèle !
Je ne l’aime pas. Mais il ne s’agit pas de ce que j’aime ou de ce que je déleste.