Il a oublié le Chat Noir où écrivaient Goudeau, Léon Bloy, Moréas, Albert Samain, la Renaissance dont j’ai parlé au début de cette étude, le Faune de Marius-André, la Conque de Pierre Louÿs, les Chroniques de Raymond de la Tailhède et bien d’autres. […] Malgré quelques singes inqualifiables, l’école actuelle, celle du Symbole, compte quelques suprêmes artistes d’une valeur superbe et qui écrivirent les vers les plus exquis et les plus délicieux que l’on ait vus… M. […] Dans un article : les Symbolistes, il écrivait : « À qui suit de près la jeunesse littéraire et se rend compte de la totalité de son effort, il n’apparaît point que les esprits soient tournés plutôt vers le Symbolisme que vers n’importe quoi.
Il nous semblait, par ce que nous connaissions de sa plume, destiné à mieux qu’à faire de la philanthropie moderne, dût-elle prendre dans ses écrits le nom modeste de charité. […] Ce livre-ci ne porte pas de trace de cette main svelte, spirituelle, patricienne qui écrivit les Césars, et qui s’est déplorablement empâtée… L’histoire de Rome et la Judée n’est pas un livre, c’est un travail (surtout pour qui le lit), et un travail lourd. […] Il reste terre à terre, portant le poids de son sujet, un sujet magnifique qui a été touché par des mains sans force ou indignes, mais qui n’a jamais été écrit.
le compte des médecines qu’on a prises vérifié par un Purgon de cour ou un monsieur Fleurant, respectueux sujet en toutes ses parties, — mais c’est le journal de toute la vie, heure par heure, écrit non de la main d’un tiers, mais de la main même du Roi, — du Roi qui n’a pas passé un seul jour de son règne sans noter pieusement (pieusement envers lui-même) tout ce qu’il a fait dans la journée, et qui, mettant à le noter une exactitude qu’aucune circonstance, aucun événement n’a pu ni interrompre ni troubler, s’est peint, sans le savoir, avec une naïveté et une transparence qui envoient promener du coup tous les Tacites de la terre et se passent très bien de leurs profondeurs ! […] Imaginez-vous qu’on eût découvert le Journal de Périclès par Périclès ; le Journal d’Auguste, écrit de la main d’Auguste ! […] Et cela est si vrai que la chasse était l’aveuglement de toute sa vie, que les jours où il n’a pas chassé, il écrit tranquillement et simplement sur son calepin : « Il n’y a rien.
J’augure très bien de ce jeune homme, et voici pourquoi : il se soucie plus de bien penser que de bien écrire, de montrer du bon sens que du style, ce qui est déjà très peu jeune homme, et malgré son inexpérience et sa méprise de respects pour des gens qu’il apprendra promptement à juger et qu’il saluera moins bas plus tard, il ne manque vis-à-vis de son sujet ni de hardiesse ni d’indépendance. […] depuis que le Dante, insulté comme Shakespeare par Voltaire, ce grand connaisseur en sublime, a été amené dans la littérature française comme un gerfaut inconnu sur le poing de ce beau fauconnier de Rivarol, qui n’a pas pu (heureusement) franciser ou apprivoiser cet oiseau sauvage, que n’a-t-on pas écrit sur le Dante, même parmi nous, qui ne sommes pas des Italiens ! […] … Mais est-ce pour dire de ces choses-là qu’on écrit des livres, ou bien pour dire plus ?
Ce n’est pas Lessing, le fin et pénétrant Lessing qui eût jamais écrit, tout en admirant Clarisse (qui n’admirerait donc pas Clarisse ?), les pages que Diderot a eu la niaiserie déclamatoire d’écrire. […] Dans ses autres écrits de polémique, il montra, dit passionnément Heine, « à l’admiration de ses amis, l’empennure bigarrée de ses ailes quand la flèche était déjà dans le cœur de ses ennemis !
… Aurait-il osé écrire tout ce qu’il en disait ? […] Le Clown triste, la Nostalgie de la Croix, les Vers à l’auteur des Va-nu-pieds, Michel-Ange, les Vers écrits à Florence, et enfin ceux qui terminent le volume : À Leconte de Lisle, sont réellement des vers. […] Il y a l’inspiration de la foi religieuse, telle qu’elle est, par exemple, dans le livre divin (sans métaphore) des Harmonies, de Lamartine, Mais à côté, en descendant, il faut avouer que le scepticisme, quand il écrit de pareils vers, pénètre bien avant dans nos âmes !
Ces poèmes ont été écrits dans les temps troublés qui suivirent la révolution de 48. […] Chacun écrit ainsi, avec un zèle excessif, les mémoires de son amour-propre, croyant de bonne foi écrire ceux de Béranger. […] Cette biographie est écrite avec charme et simplicité. […] Et d’ailleurs, n’est-ce pas un utile et aimable exemple que donne Béranger à tous les faiseurs de mémoires, n’est-ce pas un conseil indirect de ne raconter que soi-même dans de pareils écrits, et de ne pas écrire les confessions des autres, sous prétexte d’écrire l’histoire de sa vie ? […] Enhardi par le succès, il osa davantage et écrivit Le Dieu des bonnes gens.
Mais quand, au contraire, il avait à écrire sur l’impératrice, il allait s’enfermer, pour s’inspirer, dans un cabinet orné de l’image de la souveraine, et écrivait, pour ainsi dire, sous la dictée de ses traits.
D’une main affaiblie il écrivait encore dans cette Revue, il y a peu de temps, de bien fermes et spirituelles pages sur les romans et poésies du jour28 ; si quelque ironie chagrine y perce, il n’est aucun des blessés, aujourd’hui, qui ne le lui pardonne. […] Fontaney aussi qui avait écrit dans Revue des esquisses sur le parlement anglais fort remarquées, et signées Andrew O’Donnor.
Il a écrit pour tous les hommes248. […] Pour comprendre ses écrits, tantôt il faut relire les historiens, et suivre les phases diverses d’une guerre on les mouvements d’une révolution intérieure ; tantôt il faut demander des détails à un scholiaste, et scruter jusqu’au dégoût les mystères scandaleux d’une biographie oubliée262.
Quillard a écrit quelques grandes fresques mouvementées, d’un dessin hardi, d’une couleur sobre. […] C’est pendant ce séjour en Orient, où il devait retourner, en 1897, suivre, pour le compte du journal l’Illustration, les opérations de la guerre gréco-turque, qu’il écrivit l’Errante, poème dialogué et qui fut représenté au Théâtre de l’Œuvre, en mai 1896, et la plupart de ces pièces sous le titre général : Les Vaines Images, si pures, si harmonieuses, d’une beauté tout ensemble orgueilleuse et désabusée.
Pendant les années d’agitation et d’angoisses qui suivirent la Révolution de février, et où la fièvre démocratique, chauffée au feu des imaginations méridionales, propageait, dans nos campagnes, sous leurs formes les plus brutales, toutes les théories communistes, Roumanille, fils d’un jardinier et modeste employé dans une imprimerie d’Avignon, renonçant aux douces familiarités de sa muse bien-aimée, se mit à écrire, en provençal, de petits livres populaires qui firent plus, dans nos départements, pour la cause de l’ordre et du bon sens, que toutes les publications. Rien n’égalait la verve, la sève, l’entrain tour à tour sérieux et goguenard de ces écrits de Roumanille : Li Club (les Clubs), Li Partejaire (les Partageux), Quand dévé, fau paga (Quand vous devez, il faut payer), Un rouge et un blanc, La Férigoulo (le Thym)… Aujourd’hui, Roumanille nous offre deux nouveaux poèmes : Li Sounjarello (les Rêveuses) et La Part dau bon Diéu (La Part du bon Dieu).
Une sylve du Pèlerin passionné le salue en ces termes : « Gentil esprit, l’honneur des muses bien parées… » Maurice Du Plessys lui voue un sonnet, dont ce premier vers : « La gloire t’a béni dès l’aube de tes ailes… » Ernest Raynaud, dans son récent Bocage, dit ses louanges plusieurs fois, et maint critique — Anatole France, par exemple — a écrit en son honneur. […] Les sonnets ne ressemblent à aucun de ceux écrits jusqu’à ce jour ; ni classiques, ni madrigalesques, ni romantiques, ni parnassiens, ils ont leur propre signe.
Ce n’est pas assez d’avoir de l’esprit, de savoir bien sa langue, d’écrire d’un style sentencieux & imposant ; il faut des remparts plus solides pour se garantir des insultes du temps. […] L’Histoire de la Baronne de Lus, les Confessions du Comte de ***, sont réellement des Ouvrages bien écrits, pleins d’esprit & de sagacité ; le dernier principalement passera pour un Roman original ; mais ses Ouvrages ne seront, après tout, que des Romans qu’on ne relit pas deux fois.
Un esprit aussi sage que celui qu'il montre dans tous ses Ecrits, ne pouvoit qu'être révolté des systêmes de nos Philosophes, qui choquent si directement la Religion, la Morale, & la raison. […] Piron, entre autres, lui écrivit une Lettre que nous citons avec plaisir.
Ils ont lieu malgré la peine que le public peut avoir à goûter des écrits peignant des lieux et des milieux lointains, conçus dans le style généralement médiocre des adaptateurs, recommandés au début par quelques enthousiastes seulement. […] Prenant le groupe des littérateurs qui ont été les plus récemment francisés, nous essayerons de distinguer la nature exacte de leur organisation mentale déduite de leurs écrits par une méthode d’analyse esthétique et psychologique que nous avons tenté d’exposer ailleurs.
ce n’est pas dans une appréciation comme la nôtre, écrite au pas de course, que nous pouvons creuser l’idée mère de l’ouvrage de Mancel et exposer après lui tous les développements et les applications qu’il lui donne. […] Nous nous contenterons de noter seulement l’impression que nous a causée un écrit dans lequel une question de métaphysique politique est résolue souverainement par un fait, et cela sans la brutalité de l’empirisme ; car Mancel n’est pas un matérialiste de la puissance et du succès.
Quant aux Allemands, ils ne commencent à écrire d’actes dans leur langue qu’au temps de Frédéric de Souabe, et, selon quelques-uns, seulement sous Rodolphe de Habsbourg. Chez toutes ces nations on ne trouve rien d’écrit qu’en latin barbare, langue qu’entendaient seuls un bien petit nombre de nobles qui étaient ecclésiastiques.
Je viens d’écrire le mot de parti pris. […] Mallarmé, que je tiens, du reste, pour le plus galant homme du monde — lorsqu’il n’écrit pas. […] D’autres feignent de se lamenter parce que je n’écris plus ce que j’écrivais il y a dix ans. […] Mais aussi je suis libre : nul ne peut prétendre qu’il me fera écrire contre ma pensée. […] Zola de l’avoir écrit et je voudrais le voir répandre à des millions d’exemplaires.
Les devoirs écrits sont rares. […] André Maurel de n’avoir voulu écrire que des biographies héroïques. […] Sa trace durera peut-être plus longtemps que ses écrits. […] Richelieu aimait beaucoup à écrire. […] Il écrit bien.
Saint-Preux, arrivé trop tôt au premier rendez-vous de sa maîtresse, écrit une belle page sur les tourments de l’attente. […] Et il écrit ces lettres si fâcheusement ingénieuses ! […] Dans ses écrits, l’âme est toujours mêlée avec le corps et ne s’en sépare jamais. […] Nous n’écrivons pas un chapitre de la physiologie de la femme. […] Il y en a très peu qui refusent, et quelques-unes écrivent… Croyez-vous donc que les pauvres n’ont pas de belles maîtresses !
Écrire vivement, franchement, clairement, c’est le point capital de notre langue et pour peu qu’on examine les titres de la prose française à la gloire méritée dont elle jouit, on y trouvera celui-ci tout au premier rang. […] Plus d’un écrivain ne s’effraya pas de l’isolement dont le menaçaient ses lecteurs dégoûtés, et l’on perfectionna l’art d’écrire, en décrétant qu’un vrai poète devait travailler pour lui-même. […] Il rentre, et le spectre rentre avec lui ; il s’assoit pour écrire et le spectre lit par-dessus son épaule. […] C’est un sentiment qui plaît à tout le monde, et ce mot si piquant dans la bouche des femmes : Comme cet auteur ressemble peu à ce qu’il écrit, montre combien il est naturel de supposer le livre confident de l’homme. […] Il traduit, par exemple, une phrase, un vers, un distique, et vous avertit qu’il force la nuance ; mais qu’est-ce que forcer la nuance, sinon écrire ce qui n’est pas ?
« Et vous la connaissez bien, amis des universités populaires : car le maître qui consacra tant de belles pages à la “biographie psychologique” d’Ernest Renan et qui, par ses discours et ses écrits, nous a fait mieux connaître les pinceaux enchanteurs de l’immortel Watteau »,… On dit le pinceau, d’habitude ; il est vrai qu’il en avait plusieurs. […] Ce pauvre trilobite dont la trace est écrite dans l’épaisseur de nos murs y vit encore un peu ; il fait encore un peu partie de notre maison. […] Marc-Aurèle n’a la réputation qu’il mérite que parce qu’il a été empereur et qu’il a écrit ses pensées. […] La vie humaine, par son revers moral, écrit un petit sillon, connue la pointe d’un compas, au sein de l’infini. […] « C’est parler bien longtemps que d’écrire un volume à propos de fables.
Ils écrivent pour le bavardage et œuvrent en virtuoses. […] La plupart de ses œuvres a été écrite, d’ailleurs, d’après cette conception supérieure. […] On a écrit déjà des volumes sur le vers du poète des Cygnes, ainsi que sur sa technique. […] Ainsi, parallèlement à son œuvre, Verlaine n’écrivit point de théories. […] Ces pages de pieuse admiration furent écrites au lendemain de la douloureuse mort de notre bien aimé Paul Verlaine.
Car les livres nouveaux que Paul met en lumière Sont combinés par Jean et sont écrits par Pierre. […] » Thiers, indigné de ce débordement, disait l’autre jour que s’il n’était pas lié par des traités pour cette histoire à écrire, il briserait sa plume de dégoût et de honte, de voir la littérature descendue si bas.
Déroulède est tout jeune ; il a de l’esprit, il manie l’alexandrin avec facilité ; il a écrit son Juan Strenner avec un soin infini de la forme ; les tirades abondent en vers aisés et spirituels. […] Saignants comme notre patriotisme, fiers de la patrie et confiants en elle, tandis que l’ennemi vainqueur campait encore sur notre sol, ils étaient écrits dans une chambre de sous-lieutenant, par un poète qui venait de se battre, par un frère blessé en sauvant son frère, par un jeune homme qui, riche, épris de littérature et pouvant compter sur de prompts débuts, préférait, à cette carrière facile, l’honneur laborieux de son métier d’occasion.
Judith Walter a écrit, et cette strophe délicieuse et savante évoque son image, bien mieux que je n’ai su le faire : Derrière les treillages de sa fenêtre, une jeune femme qui brode des fleurs brillantes sur une étoffe de soie, écoute les oiseaux s’appeler joyeusement dans les arbres. […] Délicieusement conté, plutôt qu’il n’est écrit, avec toute la grâce et la gracilité d’un poète japonais qui serait un peintre délicat, ce roman atteste une fois de plus l’exclusive prédilection de Judith Gautier pour le prestigieux et immémorial Orient.
On disoit que, pour écrire ses Romans, elle s’étoit d’une plume tirée des ailes de l’Amour ; louange peut-être excessive, mais due au talent avec lequel elle a su peindre la puissance de ce Dieu. […] Plus je relis ce que vous faites, Plus je connois ce que vous êtes ; Il ne faut que vous mettre en train ; Tout le monde, Iris, vous admire : Si les Dieux se mêloient d’écrire, Ils emprunteroient votre main.