Quoi de plus touchant et de plus parfait que ce Silvère et cette Miette du premier volume, lequel a pour titre la Fortune des Rougon et pourrait s’appeler le Coup d’État en province ? […] Ce bon ce touchant Florent, qui, déporté au coup d’État, revient à Paris, y vit employé dans les halles, et finit par être accusé d’un complot imaginaire pour lequel il est de nouveau condamné à la déportation. […] C’est la formation et le départ des troupes dites insurrectionnelles qui, après le coup d’État, se levèrent dans le Midi et y défendirent avec énergie le droit violé à Paris.
Désormais, en dehors des corps constitués et des rouages d’État, il existe donc une puissance sociale et intellectuelle, composée de toutes les intelligences de la nation, dont le grand rôle est de préserver contre certaines tentatives rétrogrades les acquisitions de l’espèce humaine.
Lorsqu’en foulant le sol de l’Agora, il nous dit avec esprit que Pallas-Athénée fut quelque chose comme la raison d’Etat, soyez tranquilles ! […] Dans les dissertations politiques de Kyr Spiros, c’est toujours le même refrain : Après la mort d’Épaminondas… Ce n’est point du Thébain qu’il parle, mais d’un homme d’Etat mort il y a quelque vingt ans.
État de monoïdéisme complet. — 2° Atrophie de l’attention : les maniaques. — L’état d’épuisement ; l’affaiblissement de l’attention et celle du pouvoir moteur vont de pair. — L’attention dans le sommeil et dans l’hypnose. — L’attention chez les idiots Pour achever l’étude de l’attention, il nous reste à examiner les cas morbides.
Pour la poésie classique c’était surtout le cœur, le cœur humain, c’était aussi l’Etat et le roi, c’était même, avec Boileau, le métier littéraire.
C’est une institution doublement respectable par l’intérêt que lui portent et l’Église et l’État.
III — (1885) Etat d’ame. […] Je trouvai là, de mardi en mardi, arrivés avant moi à la parole du Maître : Félix Fénéon et son allure de Méphisto Yankee, secret et réserve, qui devait le premier, en une étude qui eut grand retentissement, exposer les théories des peintres Impressionnistes Théodor de Wizewa, Maurice Barrès qui allait lui tout seul rédiger sa petite revue « Les taches d’encre »20, distant, contracté, semblant attendre au passage l’heure qui serait la meilleure, d’ailleurs épris d’un devenir en même temps littéraire et politique, hanté par la mémoire de l’homme d’Etat anglais Disraeli, et comme lui se promettant peut-être « qu’on l’entendrait !
Il passe en Languedoc ; le Prince de Conti l’accueille avec faveur, lui accorde des appointements et lui confie la direction des fêtes qu’il donne à la province, pendant qu’il en tient les États.
On nous dit les rêves, les erreurs, les croyances de Marc Fane : « Marc croyait que le collectivisme révolutionnaire reculerait vers sa position perspective à l’arrière-plan jusqu’à l’heure très distante où l’homogénéisation d’État des intérêts matériels ne se dresserait pas en obstacle à l’originalité, à l’hétérogénéité des êtres, indispensables à une haute civilisation. » Il croyait cela, Marc Fane ! […] La politique a enseigné à subordonner les intérêts particuliers à l’intérêt général et les raisons individuelles à la raison d’État.
De mon temps, les honnêtes gens qui, comme moi, pouvaient soutirer à l’État une aisance, vivaient tranquilles.
Savez-vous bien que l’esprit de révolution n’est pas autre chose que la logique d’Alceste appliquée aux affaires de l’État. […] C’était donc un de ces fastueux bourgeois du temps passé, qui avaient maison montée, et qui pouvaient jouer, sinon dans l’État, dans leur quartier tout au moins, un personnage considérable.
Un sot a tout perdu ; mais l’Etat n’y perd rien.
Que de fois le pantin l’a emporté sur l’homme d’État, le polichinelle sur l’homme de guerre, et surtout que de fois la poupée a triomphé de la vraie et sincère beauté intelligente, honnête et formée à tous les grands préceptes du beau et du bon ! […] Certes, à voir comment tous les seigneurs de l’Allemagne et de l’Italie ont été traités par le vaudeville français, je serais bien étonné que le duc de Parme, fût-il en même temps duc de Plaisance et prince de Guastalla, trouvât à se marier convenablement, dans ce pays d’auditeurs au conseil d’État, de maîtres des requêtes, de substituts, de banquiers, de commissaires de police et d’huissiers-priseurs.
Désormais ils ont trouvé leur roi, ils vont le suivre ; nulle parole laïque ou ecclésiastique ne prévaudra contre sa parole ; ils lui ont soumis leur conduite, ils exposeront pour lui leurs corps et leurs vies, et s’il le faut, pour lui rester fidèles, un jour viendra où ils renverseront l’État.
Hippolyte Castille n’a pas toujours été secrétaire d’État au département des affaires étrangères et président du conseil — je veux dire qu’il n’a pas toujours songé à le devenir.
Thiers, un esprit fort peu accessible au lyrisme, s’est pourtant oublié un jour jusqu’à écrire la phrase suivante, dans laquelle sa pensée devient successivement une source, un incendie, une montagne, un cheval et un vaisseau : « En remontant à la source de ces bruits, il fallut bien reconnaître que la main des royalistes avait, encore une fois, allumé l’incendie de la guerre civile ; mais des cimes élevées où l’élu de la France tenait les rênes du gouvernement, il n’était pas donné à une folle tentative de faire sombrer le vaisseau de l’État. » L’Union et l’Assemblée nationale MM.
Rappelez-vous seulement cette déclaration du vieux poète : « La dignité de la tragédie demande quelque grand intérêt d’État ou quelque passion plus noble et plus mâle que l’amour, telles que sont l’ambition ou la vengeance, et veut donner à craindre des malheurs plus grands que la perte d’une maîtresse. […] L’État devrait féliciter publiquement M.
Il s’agit d’un héritage de plusieurs millions réclamé par une famille qui y a droit ; les formalités administratives aidant, ladite famille s’est lassée et la fortune va revenir à l’État.
Mais ce que je crois, c’est qu’ayant bien connu le pouvoir de l’esprit, et qu’ayant pressenti celui de l’opinion, c’est qu’ayant conçu le projet d’inféoder, pour ainsi dire, la littérature à l’État, et de s’en servir, à l’occasion, comme d’un instrument de règne, il se pourrait que, pour s’attirer plus sûrement les gens de lettres, le cardinal ait feint à leurs yeux d’être lui-même un des leurs, de partager leurs passions, et de se mêler enfin comme l’un d’eux à leurs rivalités. […] Et néanmoins c’est cette légère vapeur, c’est cette nuée presque imperceptible qui excitera les fatales tempêtes que les États sentiront, et qui ébranlera le monde jusqu’aux fondements.
Il n’avait publié jusque-là que La Reine Mab où se mêle à des visions splendides et aux mouvements lyriques d’une poésie aérienne, ondoyante et transparente comme une belle nuée que semblent exhaler le soleil et le vent, un ramassis de rengaines contre les prêtres, les rois, les hommes d’État, les hommes de loi qui « flétrissent la fleur humaine », qui « injectent leur poison dans les veines de la société », qui font de la guerre et de ses massacres leur amusement et leurs délices, bref tout ce que Hugo nous resservira un jour, mais avec une imagination concrète autrement forte.
Né d’aïeux qui se sont montrés au service du Roi et de l’Etat, il a hérité d’eux une âme, si l’on peut dire, militaire et diplomatique.
Il finit, en déclarant tout haut, que M. de Bismarck est le premier des hommes d’État de tous les temps, se demandant toutefois, s’il eût fait de si grandes choses, ayant rencontré les difficultés et les circonstances contraires, que trouva Pitt.
L’obscurité, l’agitation et le trouble ont régné dans les esprits comme dans les États.
Fata canit, foliisque notas et nomina mandat ; ………… Illa manent immota locis………… Virgil., Æn., lib. iii. Théâtre-Français Racine Andromaque I 10 messidor an 10 (29 juin 1802) Racine a des pièces plus parfaites qu’Andromaque, aucune où il y ait plus d’élan et de verve ; partout on reconnaît le jet d’un talent jeune et vigoureux : tout est en mouvement ; tout est en feu ; les intérêts se croisent, les passions se heurtent : deux amants furieux qui poursuivent des ingrates ; deux princesses désespérées, l’une de ce qu’on l’aime, l’autre de ce qu’on ne l’aime pas ; une mère tremblante pour les jours de son fils ; une veuve prête à s’immoler aux cendres d’un époux ; l’héroïsme de la tendresse maternelle, le sublime de la foi conjugale, parmi les fureurs et les vengeances, au milieu des crimes de l’amour. Où sont ces sophistes qui disaient que Racine n’était pas théâtral ?
Et l’anticléricalisme, philosophie honorée, a de ces conséquences, imprévues et périlleuses, dans l’État. […] Puis Aurélien Scholl « consentit à dîner avec des Péruviens » : et même, il tutoya un ancien président de la république vénézuélienne, homme d’État remarquable qui régla comme suit l’avancement des officiers : « Dorénavant, nul ne pourra être nommé général, s’il n’a pas été militaire. » Ce sont, à Paris, les débuts de la fureur cosmopolite.
Même, le devoir de l’homme d’État est de suivre ces variations et de modifier l’institution quand il en est encore temps : sur dix erreurs politiques, il y en a neuf qui consistent simplement à croire encore vrai ce qui a cessé de l’être.
Et tout autour de nous, et sur nous, du ciel obscurci tombe continuellement une pluie noire de petits morceaux de papier brûlé : la Comptabilité de la France, l’État civil de Paris… Je ne sais quelle analogie me vient à la pensée, de cette pluie de papier calciné avec de la pluie de cendre, sous laquelle a été ensevelie Pompéi.
Le dossier où cette précieuse trouvaille a été faite était autrefois classé dans les archives des trésoriers des États provinciaux.