Il faut que tu puisses remplacer alors un des soldats morts pour la patrie… (Lettres communiquées Léo Latil, fils d’un médecin d’Aix-en-Provence, sergent au 67e d’infanterie, qui va mourir pour la France à vingt-quatre ans, écrit à sa famille : Les sacrifices seront bien doux, si nous avons une victoire bien glorieuse et s’il y a plus de lumière pour les âmes ; si la vérité en sort plus claire, plus aimée… Il ne faut pas perdre de vue que nous allons nous battre pour de grandes choses, pour les plus grandes choses. […] Chez Rival et chez tous ses frères n’apparaît jamais aucun souci de la gloire : nul désir que de bien faire ; ils exhalent leur parfum intérieur, sans aucun souci de l’effet à produire, mais ils forment la parure de la France et nous les mettons en vue, non pour eux, que l’on ne peut payer, mais pour la gloire de la France.
Il croit que la nature doit être corrigée, amendée ; que la tricherie heureuse, agréable, faite en vue du plaisir des yeux, est non seulement un droit, mais un devoir. […] Généralement les femmes de Delacroix peuvent se diviser en deux classes : les unes, faciles à comprendre, souvent mythologiques, sont nécessairement belles (la Nymphe couchée et vue de dos, dans le plafond de la galerie d’Apollon).
Considérez la direction de votre esprit à n’importe quel moment : vous trouverez qu’il s’occupe de ce qui est, mais en vue surtout de ce qui va être. […] Vue du dehors, la nature apparaît comme une immense efflorescence d’imprévisible nouveauté ; la force qui l’anime semble créer avec amour, pour rien, pour le plaisir, la variété sans fin des espèces végétales et animales ; à chacune elle confère la valeur absolue d’une grande œuvre d’art ; on dirait qu’elle s’attache à la première venue autant qu’aux autres, autant qu’à l’homme.
Quelle prophétique menace dans les accents du chœur, témoin des égarements de Phèdre, et, à cette vue, demandant, pour fuir au loin, les ailes de la colombe ! […] Tu apparais à la vue, m’apportant de mélodieux accords.
Conséquence qui, bien comprise, rectifie l’optimisme par la rudesse et le pessimisme par la confiance, dont il n’y a à tirer ni humilité, ni fierté, mais dont la vue salutaire est tout ce qu’il y a de plus empêché par les inspirations de la Peur. […] Il a eu, vingt ans au début de la Révolution, elle l’a ruiné, et il ne l’a pas vue. […] quelles délices inondent soudain tous mes sens à cette vue ! […] Je crois qu’il ne serait pas de grandes choses qui ne me fussent naturelles. » A Benjamin il faut une stimulation moins innocente que la vue d’un lac et plus aiguë. […] Les affections générales dont l’entretien réclame au contraire la bonne organisation des pouvoirs politiques et sociaux, sont sujettes à des périodes de défaillance, et parfois l’histoire les a vues s’effacer presque de nos âmes.
La jeune Clady trouve grâce à vos yeux par son sourire ; vous avez pour elle de tendres complaisances, et on l’a vue, me dit-on, à votre bras un soir, et le matin dans la voiture où vous la promeniez.
Les jugements de Jefferson sur la France et sur la Révolution qu’il avait vue commencer, sont dignes d’être médités et portent à un haut degré l’empreinte du caractère judicieux, circonspect et persévérant que tout nous signale en lui.
Le séjour de Londres, de 1801 à 1803, durant lequel il fréquenta des hommes de pensée élevée et de civilisation, contribua sans doute aussi à agrandir ses vues et à mûrir son intelligence politique.
Lerminier jette des vues élevées sur la religion, la science et la liberté dans l’avenir.
Souvent, le soir, regardant quelque coin de ciel, des toits lointains, çà et là un rare feuillage, je me suis dit qu’un tableau qui retracerait exactement cette vue si simple serait divin ; puis j’ai compris que cette fidélité entière était impossible à saisir directement ; que mon émotion résultait du tableau en lui-même et de ma disposition sentimentale à le réfléchir ; que, de l’observation directe de l’objet, et aussi de la réflexion modifiée de cet objet au sein du miroir intérieur, l’art devait tirer une troisième image créée qui n’était tout à fait ni la copie de la nature, ni la traduction aux yeux de l’impression insaisissable, mais qui avait d’autant plus de prix et de vérité, qu’elle participait davantage de l’une et de l’autre19.
Ce ne sont pas des esprits hargneux, contredisants ; ce sont des esprits étroits, à courte vue.
Comment a-t-il pu avoir la vue si courte ?
sera davantage évocatoire et qu’un album de vues photographiées ou d’aquarelles fera pâlir les plus beaux vers.
On découvre à première vue qu’il y a des caractères d’une persistance inégale.
Une infirmité naturelle suffit à faire dévier une intelligence et un talent ; un myope ne verra pas et, par conséquent, ne peindra pas les choses comme celui qui a la vue longue et perçante.
Quelle estime pour les Littérateurs, à la vue des divisions qui les aigrissent & les déshonorent !
Cependant le cardinal ne perdoit pas de vue son projet d’obtenir de l’académie une décision favorable.
Tout à coup se rallume une aurore nouvelle Qui monte avec lenteur sur les dômes noircis De ce palais voisin qu’éleva Médicis207 ; Elle en blanchit le faîte, et ma vue enchantée Reçoit par ces vitraux la lueur argentée.
Le style de Pascal, par exemple, n’eût rien perdu à avoir un peu moins de qui, et de que dans cette phrase ; « Si je ne craignais d’être téméraire, je crois que je suivrais l’avis de la plupart des gens que je vois, qui, ayant cru jusqu’ici sur la foi publique, que ces propositions sont dans Jansénius, commencent à se délier du contraire, par un refus bizarre qu’on fait de les leur montrer, qui est tel que je n’ai encore vu personne qui ait dit les y avoir vues. » — Chateaubriand a écrit d’admirables pages en évitant soigneusement la répétition des mêmes mots et des qui et des que, et M.
Toutes les deux ne furent-elles pas fondées dans des intérêts et dans des vues fort différents de ceux-là qui nous préoccupent aujourd’hui ?
III Et d’abord il n’a pas de vue générale bien distincte ni d’unité de composition ; l’idée qu’il exprime, il la bégaye.
IV Mais, encore une fois, si cette biographie d’un homme qui a droit, sinon à la statue en pied de l’histoire au moins à la médaille de la biographie, si tout ce travail sur François Suleau est très élevé de renseignement, de vue et d’accent, et si l’écrivain qui l’a publié y a montré des aptitudes et des facilités vers l’histoire, grave ou tragique, telle qu’elle est le plus généralement conçue et réalisée par MΜ. les historiens ordinaires, je ne m’en opiniâtre pas moins à croire, ainsi que je l’ai dit au commencement de ce chapitre, que le vrai génie spécial de l’auteur Ombres et vieux murs, que son originalité la plus vive, serait, son genre d’esprit donné, la mise en scène ou en saillie de l’élément comique ou ravalant qui ne manque pas dans l’histoire, et qu’il saurait fort bien en dégager, ainsi que l’attestent les excellentes variétés historiques qu’il nous a mises sous les yeux, titres réveillants en tête : La Lanterne, Le Rhum et la Guillotine, Le Lendemain du massacre, etc., tous épisodes ou mosaïques d’anecdotes dont il faut juger par soi-même en les lisant et dont l’analyse, d’ailleurs, ne donnerait qu’une très imparfaite idée.
II Ces portraits d’orateurs, faits par un homme qui a la religion de l’éloquence et du pamphlet, n’avaient point, en effet, à l’origine, été tracés en vue d’un livre, de cette composition d’un livre dont les orateurs sont généralement incapables, et Cormenin était un orateur… sur le papier !
Tout en admirant les beautés incomparables que la Divine Comédie renferme, il a osé en dire les imperfections quand il les a vues.
Et cependant, disons-le à son honneur, s’il ne l’a pas vu d’une pleine vue comme l’homme supérieur voit… il l’avait entrevu.
Enfantin pour cacher et faire accepter à la pudeur publique, qu’elle outrage, une doctrine qui se trouvait plus religieuse d’aller toute nue, quand elle était plus jeune, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit ici, comme au temps où le saint-simonisme cherchait la femme, de la réhabilitation de la chair.
Le moindre livre de voyage écrit… même par un grimaud, peut être instructif et piquant pour les sociétés sédentaires ; mais pour celles qui passent leur vie à se déverser les unes dans les autres, il faut, sous peine de ne rien apprendre et de ne pas intéresser, que les livres de voyage soient écrits par des esprits d’un ordre élevé et d’une vue perçante, qui voient ce qu’il est difficile de voir en tout état de cause, soit qu’on reste au logis, soit qu’on s’en aille au bout du monde, — je veux dire : l’âme et l’esprit des choses.