Croyez-vous qu’il y ait au monde une seconde personne qui vaille la troisième que voici : … Pour moi, PARIS, C’ÉTAIT SURTOUT HUGO ! Y a-t-il un « vous », si velouté et si idolâtre qu’on puisse le moduler, qui vaille cette brusque troisième personne… « C’était surtout Hugo !
Doué de la force de cette race de puritains qui se sont abattus d’Angleterre comme une bande de cormorans affamés, ce qu’il prend aux préoccupations contemporaines ne vaut pas la force qu’il déploie pour se servir de ce qu’il a pris ; et ici nous arrivons à ce qui l’emporte, selon nous, dans Edgar Poe, sur les résultats obtenus de sa manière, — c’est-à-dire l’application de son procédé. […] Edgar Poe s’est chargé seul de cette besogne : il s’est assassiné lui-même… Moralement, l’Amérique et Edgar Poe se valent ; ils n’ont point de reproche à se faire ; ils ont tous les deux le même mal, monstrueux et mortel dans l’un comme dans l’autre, le mal de l’individualité.
Son extravagance & la folie se sont peintes dans ses Sermons & dans ses Ecrits de Religion, comme dans ses Productions littéraires ; ce qui lui valut un séjour de quelques années à Saint Lazare, d’où il sortit pour aller mourir dans sa patrie, à peu près comme il avoit vécu, c’est-à-dire, au milieu de la plaisanterie & du sarcasme.
LEGENDRE, [Louis] Chanoine de Notre-Dame de Paris, né à Rouen en 1655, mort à Paris en 1733, Auteur d’une mauvaise Histoire de France en sept volumes in-12, d’une Vie du Cardinal d’Amboise qui ne vaut guere mieux, & de plusieurs autres Ouvrages, parmi lesquels il y en a un très-estimé & très-digne de l’être.
Et cela ne vaut-il pas bien les brillantes figures du Sermon pour l’Épiphanie ? […] Et, comme l’appétit vient en mangeant, Alberoni finit par absorber à la fois l’évêché de Malaga, l’archevêché de Séville, l’administration de l’évêché de Tarragone ; ce dernier seul, qui vaut le moins, vaut de 50 000 à 70 000 pesetas. […] On oublie qu’après tout rien ne vaut, en critique, l’intuition individuelle. […] Je me demande aussi s’il n’aurait pas mieux valu délimiter autrement le sujet. […] Les idées de Diderot valent mieux que l’usage qu’il en fit.
Recevant un jour à Paris la visite de son frère l’apothicaire, qui venait le remercier de lui avoir fait un discours pour complimenter le prince de Condé aux États de Bourgogne, notre Piron s’exprimait ainsi : « Cela m’a valu sa visite ; je ne l’avais pas vu depuis près de quarante ans. […] Les premières pièces de Piron, espèces de vaudevilles, joués au théâtre de la Foire et qui lui valurent de Voltaire le sobriquet de Gilles Piron, avaient titre opéras-comiques, et c’étaient en effet les opéras-comiques du temps. […] Piron visait peu, je le crois. à rien ennoblir ; ce cadre pour lui en valait un autre ; il vivait au jour la journée et s’amusait en s’amusant. […] Vous voyez que les spectateurs valaient la peine du spectacle : aussi le jeu a-t-il bien valu la chandelle. […] Pour moi, je garde la chambre et je ronge mon frein, riant, buvant et me disant : Ne vaudrait-il pas mieux rire au milan des ânes de Beaune 99?
L’idéal ne vaut même, dans l’art, qu’autant qu’il est déjà réel, qu’il devient et se fait : le possible n’est que le réel en travail ; or il n’y a pas d’idéal en dehors du possible. […] Les choses ne valent donc que par leur signification. […] Mais si c’est pour faire une énumération vide de sens, de laquelle ne doit se dégager aucune impression véritable, si c’est le fastidieux plaisir de voir pour voir, non pour comprendre et sentir, mieux vaut laisser dans l’ombre ce qui ne mérite pas d’en être tiré ou peut-être ce qu’on n’a pas su en faire sortir. […] Dire que les romanciers ont fait jusqu’ici de la métaphysique et qu’ils vont faire à présent de la physiologie, cela n’offre vraiment aucun sens ; autant vaudrait dire qu’ils ont fait jusqu’alors de la trigonométrie et qu’ils vont faire aujourd’hui de la minéralogie ou de la botanique. […] Tandis que, dans les arts plastiques, les objets représentés gardent une beauté intrinsèque de forme ou de couleur, dans la littérature ils valent surtout comme centre et noyau d’associations d’idées et de sentiments.
Paul Leclercq un court poème, Ibis, à quoi j’eusse reproché pour ma part quelque affectation d’ironique psychologie ; les pages nouvelles qu’il rassembla récemment ne sont pas écrites en lignes inégales, et cependant elles me valent le plaisir de les louer, pour l’harmonie rythmique de la langue et la grâce ingénieuse des images qui les assimilent à de véritables petits poèmes.
N’eût-il pas mieux valu pour sa gloire, nous le répétons, qu’il se fût borné à un seul genre, & eût employé, pour s’y former, tout le temps qu’il a perdu à composer des Brochures éphémeres ?
Il paroît s'être attaché sur-tout à imiter la Bruyere, comme on peut en juger par son Essai sur les Mœurs, qui, sans valoir son Modele, est bien au dessus de tant de mauvaises Copies, faites d'après le même Original.
Il a d'ailleurs l'attention de citer à la marge les sources où il a puisé, attention indispensable à tout Ecrivain convaincu qu'en fait d'Histoire il vaut mieux ne rien hasarder, que de savoir revêtir ses fausses conjectures des agrémens du style.
Le reste ne vaut pas mieux.
Ce fut là sa vie jusqu’à vingt-sept ans, et celle qui suivit ne valut guère mieux. […] Une souscription lui valut une seconde édition et cinq cents livres sterling. […] Je suis un si pauvre pigeon que je ne vaux pas la peine qu’on me plume. » Il était horriblement maigre, ne dormait plus et ne pouvait plus se tenir sur ses jambes. « Quant à ma personne, je suis tranquille ; mais la pauvre veuve de Burns, et une demi-douzaine de ses chers petits ! […] Médiocre changement, du moins en apparence, mais qui en somme vaut les autres ; car ce renouvellement dans la manière d’écrire est un renouvellement dans la manière de penser ; celui-ci amènera tous les autres, comme le mouvement du pivot central entraîne le mouvement de tous les rouages engrenés. […] D’autre part il traite son esprit comme une mine de charbon, bonne à exploiter vite et le plus lucrativement possible : un volume en un mois, parfois même en quinze jours, et ce volume lui vaut vingt-cinq mille francs.
Écrire ainsi est un passe-temps d’enfant ou de dupe autant vaudrait puiser de l’eau dans une rivière à l’aide d’une passoire ! […] Je m’en vais vous l’apprendre, car ceci en vaut la peine. […] Nous ne le sommes plus : en valons-nous mieux ? […] Cette unanimité bien constatée (je compte pour ce qu’elle vaut l’opposition de M. […] Alfred Meilheurat a eu là une inspiration heureuse ; mais les demi-mesures ne valent jamais rien.
Il a créé un genre et un type ; cela vaut la peine qu’on lui fasse quelques concessions et qu’on se départisse, mais pour lui seul, d’une rigueur sans laquelle la langue française, déjà si bafouée, deviendrait la servante des bateleurs et des turlupins.
Camille de Sainte-Croix Diverses poésies d’Arsène Vermenouze, en dialecte auvergnat, avaient valu déjà à son auteur de sincères hommages dans le monde félibre.
Les périodes suivantes nous apprendront ce que vaut ce bienfait, ici je me borne à insister sur cette vérité, que nous le devons au mélange et à la parité des sexes dans la société dont l’hôtel de Rambouillet donna le premier exemple.
Sa conduite, il est vrai, pourroit faire croire qu’elle en a écrit certaines ; mais il vaut mieux les rejeter toutes comme apocryphes, puisque la fausseté manifeste de quelques-unes, forme un préjugé légitime contre la vérité des autres.
Mortels, qui commencez ici-bas votre cours, Je ne vous porte point d'envie, Votre sort ne vaut pas le dernier de mes jours.
Tout au contraire, et justement c’est par où Fléchier vaut et vaudra toujours la peine, comme Balzac et comme Voiture, d’être étudié de près. […] Tant vaut l’homme et tant vaut la cause ! […] Guerrier n’a-t-il pas vu que si l’insinuation vaut pour Fénelon, elle vaut bien plus pour Bossuet ? […] Les habitants ne valent pas mieux que leur climat. […] Ce que vaut la preuve en elle-même, c’est aux philosophes de le décider.
On a fait, dans un temps voisin du nôtre, presque un crime à Macpherson et surtout à Chatterton de quelques supercheries littéraires qui ne leur auraient valu que des compliments et des éloges en un autre temps. […] Qu’on me laisse un moment parler de ce roman ancien, le seul ou presque le seul que nous ait légué la littérature latine (car le livre de Pétrone n’est pas un roman proprement dit), qu’on m’en laisse parler comme je le ferais de tel ou tel de nos romans modernes. : il les vaut bien. […] Mais, à part quelques ravissants passages de La Fontaine et son Hymne final à la Volupté, à part le couplet charmant de Corneille où l’Amour déclare avec passion comme quoi il est jaloux de tous et de chacun : Je le suis, ma Psyché, de toute la nature…, aucune de ces imitations, d’ailleurs, ne vaut le récit primitif ; elles sont froides par quelque endroit ; un peu de langueur et d’ennui s’y glisse.
Les gammes de nuances « qui se font valoir les unes les autres » sont indiquées et observées quand il expose les tableaux de Delacroix ; et dans les apothéoses d’Ingres qu’il nous rend, la simplicité hardie, le tranché nu et sculptural, les poses héroïques, les contrastes d’or et d’azur, sont mis en relief et accusés de façon à venir vous heurter et vous remplir le regard. […] Delacroix, son voyage en Afrique, qui nous a valu tant de toiles charmantes et d’une fidélité si locale. — Oui, ce sont bien là les intérieurs garnis, à hauteur d’homme, de carreaux de faïence formant des mosaïques comme dans les salles de l’Alhambra, les fines nattes de jonc, les tapis de Kabylie, les piles de coussins et les belles femmes aux sourcils rejoints par le furmeh, aux paupières bleuies de kh’ol, aux joues blanches avivées d’une couche de fard, qui, nonchalamment accoudées, fument le narguilhé ou prennent le café que leur offre, dans une petite tasse à soucoupe de filigrane, une négresse au large rire blanc. » C’est sur cet admirable petit tableau que finissait le premier article57. […] D’artiste à artiste, cette oraison funèbre, après tout, en vaut une autre.
Il l’a bien prouvé dans cet Essai sur la Critique, qu’il composa à vingt et un ans, qu’il garda sous clef pendant plusieurs années, et qui vaut bien, ce me semble, l’Épître aux Pisons, ce qu’on appelle l’Art poétique d’Horace, et celui de Boileau. […] Collins est confondu avec une dizaine d’autres : il valait la peine d’être distingué. […] Taine, comme ont paru le faire ceux même qui le défendaient le mieux, j’aurais essayé, en le prenant tel qu’il s’offre, de présenter et de faire valoir, moins encore en sa faveur que dans l’intérêt de l’illustre Compagnie, une seule considération que je crois digne d’être méditée.
C’est la vie la plus favorable à la pratique de la vertu, au soutien de tous les penchants, de tous les goûts qui assurent le bonheur social et le bonheur individuel dans cet état de société ; je sens ce qu’elle vaut, je m’applaudis d’en jouir… » Voilà la vie de Mme Roland pendant des années et son intérieur moral, calme, contenu, sain et purifiant ; voilà les tableaux dignes de sa première vie, ceux qu’on ne saurait trop rappeler à son sujet et que je regretterais de voir ternir ; car ils donnent l’expression vraie et fidèle. […] Elle est explicite là-dessus dans ses Mémoires tels qu’on nous les rend aujourd’hui ; elle se vante et s’honore de cette passion tardive et profonde, elle s’y rattache en toute rencontre avec orgueil, avec élévation ; et je dirai nettement que dans tout cet inédit dont on fait tant de bruit, il n’y a que cela de bien et qui en vaille la peine ; il n’y avait que cela qui méritât véritablement de nous être donné. […] Avertir ce digne homme qu’elle ne l’aime plus, mais qu’elle lui restera fidèle à son corps défendant, c’est dur, c’est impitoyable ; c’est par trop se faire valoir soi-même et trop peu accorder à la sensibilité des autres.
C’est l’histoire de Jean-Jacques et de tant d’autres qui valaient moins que lui. » Voilà ce que j’appelle des jugements irréfragables, de première main, et qui tous concourent dans une même impression. […] Quelque distingué que fût le groupe des Girondins, il ne s’y trouvait aucun homme réellement supérieur par le coup d’œil, et, comme Dumont l’a également remarqué, elle en fut réduite à s’exalter et à se monter la tête pour des esprits qui ne la valaient pas : « Il a manqué à son développement intellectuel (c’est encore Dumont qui parle) une plus grande connaissance du monde, et des liaisons avec des hommes d’un jugement plus fort que le sien. […] Supposez Porcie infidèle de cœur à Brutus, elle ne parlerait pas autrement. — Mais je ne puis tout dire cette fois, et mieux vaut remettre que d’écourter une si riche matière.
En valent-ils sérieusement la peine ? […] Mais comment concevoir que dans un livre où l’auteur paraît sentir si bien le prix de l’art et où il se pique de faire valoir ses poëtes, de nous les faire admirer presque à la loupe, les négligences soient poussées au point où on les voit ici ? […] Ainsi, dans l’article sur Chapelain, on regrette qu’il n’ait pas connu une très-agréable conversation sur les vieux romans racontée et adressée par Chapelain au cardinal de Retz46, et qui vaut mieux que toute la Pucelle.
On n’aurait pas su tout ce qu’elle était ni tout ce qu’elle valait comme esprit, comme droiture et lumière de jugement, si elle n’avait pas tout tiré d’elle-même. […] J’engage les curieux à relire le passage qui commence par ces mots : « Dites-moi pourquoi, détestant la vie, je redoute la mort… » et qui finit par ces mots : « J’avoue qu’un rêve vaudrait mieux. » Un critique anglais, au moment où les Lettres parurent à Londres, remarquait avec justesse que Mme Du Deffand semble avoir combiné dans la trempe de son esprit quelque chose des qualités des deux nations, le tour d’agrément et la légèreté de l’une avec la hardiesse et le jugement vigoureux de l’autre. […] Le pauvre président Hénault, on le voit, n’était pas mort ; mais, depuis des années, il n’en valait guère mieux, et n’était qu’une ruine.