Oreste y arrive avec Pilade ; il invoque Mercure qui préside aux funérailles ; il coupe sa chevelure pour la répandre sur le monument ; et tandis qu’il est occupé à cette pieuse cérémonie, il aperçoit de loin Électre sa sœur, à la tête d’une troupe de jeunes filles qui s’avancent avec des dons pour le mort.
Avec une comédienne déjà un peu mûre, il se mit à la tête d’une de ces troupes dites alors cc troupes de campagne » qui exploitaient les provinces, Il courut les provinces pendant douze ans. […] Un Molière qui naîtrait maintenant trouverait dans nos mœurs actuelles des choses qu’il soulignerait seulement d’un léger trait de ridicule et qui, dans cinquante ans, paraîtraient le comble du grotesque, il suffit de garder un chapeau dans son armoire et de le remettre au bout de trois ans sur sa tête pour qu’il soit très ridicule. […] Le succès de public, d’abord est très rare, et quand on ne l’a point il faut bien en chercher un autre, ensuite ne chatouille pas comme celui qu’on obtient tête à tête et face à face avec ce public rapproché qu’est une ruelle. […] Elle ne discute pas avec son père, ou à peine, mais elle discute avec Thomas Diafoirus et avec la femme de son père, nettement, précisément, spirituellement, sans lâcher pied, sans perdre la tête et sans que les injures la fassent sortir un instant de son sang-froid. C’est une bonne petite tête, on la sent saine, pure, clairvoyante et d’une volonté parfaitement inébranlable.
Enfant, il courait la montagne avec les petits paysans, une miche de pain et un fromage de chèvre dans sa poche La première éducation qu’il reçut de sa mère ne paraît pas avoir été tout à fait cette éducation molle, tendre, fondante, les yeux dans les yeux ou la tête dans les plis de la jupe maternelle, dont il parle dans les Confidences. […] Des mèches de cheveux, qui ruisselaient de pleurs, Détachés de sa tête, et collant sur sa joue… Que ne suis-je plus savant ! […] Les étoiles, fuyant au-dessus de leurs têtes, Couraient comme le sable au souffle des tempêtes.
Une seule circonstance heureuse en rompt la note uniforme et triste, parfois déchirante, le mariage de sa fille Ondine, si tôt suivi d’une fin funeste : « (24 décembre 1849)… Mon bon Richard, si votre amitié n’est pas sans inquiétude sur nous et notre silence, je suis tout à fait de même sur tout ce qui vous concerne ; — et quoique je ne sache de quel côté donner de la tête, je prends sur la nuit pour vous écrire, — la nuit de Noël, mon cher Richard, qui changerait les destinées de ce triste monde et la vôtre, si le Sauveur écoutait son pauvre grillon, humblement à genoux dans la cheminée… où il y a bien peu de feu, mon celui de mon âme, très-fervente, très en peine !
A un certain moment, le jeune homme, qui lit Werther, se monte la tête ; le style de ses lettres s’échauffe ; cela va se gâter, quand tout à coup le père, au lieu d’arriver, envoie une de ses sœurs, une tante de la jeune fille, qui la vient chercher et comme enlever du soir au lendemain.
Il estimait la religion nécessaire à l’ordre et à la conservation de la société ; elle était partie intégrante de sa raison : il voulait des Églises fortement organisées, Église catholique, Église calviniste, Église spiritualiste, excluant ou matant les têtes ardentes ou indisciplinées, les ultras de toute couleur, unies entre elles par une bonne confraternité administrative et par une coopération journalière.
Peu importe que la pièce soit identique à un corps où la tête serait énorme et les membres tout petits !
Les textes se cantonnaient bien dans ma mémoire ; ma tête était à l’état d’un Sic et non d’Abélard.
Il est, le Malade, immobile en son siège, prostré, tandis que flue autour de lui un peuple de fidèles ; il demeure, et son corps en arrière est penché, ses mains à ses côtés pendent, sa tête est renversée, et sa face, face à face au ciel de la coupole, a des yeux fixes dans le haut de l’air ; et ses lèvres, entrécartées par une haleine faible, gardent cette torpidité rigide des affaissements… En les vastes nefs grouille la foule humaine… Volez, bruits des prières, ailes des confessions pieuses !
Elle m’a écrit une lettre si honnête sur mon retour dans ma patrie, que je crois qu’elle imagine de me tourner la tête de toutes les manières possibles.
Éloge de Racine Quand Sophocle produisait sur la scène ces chefs-d’oeuvre qui ont survécu aux empires et résisté aux siècles, la Grèce entière assemblée dans Athènes applaudissait à sa gloire ; la voix d’un héraut le proclamait vainqueur dans un immense amphithéâtre qui retentissait d’acclamations ; sa tête était couronnée de lauriers à la vue de cette innombrable multitude ; son nom et son triomphe, déposés dans les annales, se perpétuaient avec les destinées de l’état, et les Phidias et les Praxitèles reproduisaient ses traits sur l’airain et le marbre, de la même main dont ils élevaient les statues des dieux.
Nous voyons que dans la suite chez toutes les nations les prêtres marchaient la couronne sur la tête.
Il le regarde avec effarement, crainte ou pitié, selon le caractère personnel ; mais il est persuadé que voilà un homme qui a perdu la tête et qui n’est pas dans son bon sens ; et en effet ce n’est pas de bon sens, seule chose que puisse comprendre l’homme d’en bas, qu’il s’agit : « S’ils sont convaincus avec trop de précision de l’absence d’intentions égoïstes et de goûts personnels, l’homme noble devient pour eux une espèce de fou ; ils le méprisent dans sa joie et se rient de ses yeux brillants : « Comment peut-on se réjouir du préjudice qui vous est causé, comment peut-on accepter un désavantage avec les yeux ouverts ? […] Mais cet arrière-plan de ses conceptions et cette pensée de derrière la tête, sont, je le répète, restés confus ; les passages de ses œuvres où ils apparaissent et en quelque sorte se glissent, sont assez rares : l’expression qu’il leur donne, quelquefois lumineuse à souhait, comme on vient de voir, est plus souvent hésitante et obscure. […] Ce serait là placer les poètes sur la tête, les poètes qui, surtout comme Shakespeare, sont amoureux de la passion en soi, et non, aucunement, de la disposition à la mort qu’elle engendre, cette disposition où le cœur ne tient pas plus à la vie qu’une goutte d’eau au verre. […] Les grandes et belles sociétés humaines ont eu à leur tête, il est vrai, une aristocratie ; mais elles ont eu une caste inférieure qui n’était pas vile du tout et qui était aussi aristocratique et plus aristocratique que leur aristocratie ; et elles étaient aristocrates de la tête aux pieds, ou à peu près ; et si la caste inférieure eût été vile et si la société n’avait pas été aristocratique des pieds à la tête, ces sociétés n’auraient pas été grandes le moins du monde.
Je le retrouvai en 1824 à Berlin à la tête d’une école florissante, et en 1826 il était venu me faire visite à Paris. […] Voilà jusqu’où, sur les ailes des idées, pour parler comme Platon, s’élève notre intelligence ; voilà le Dieu trois fois saint que reconnaît et adore le genre humain, et au nom duquel l’auteur du Système du monde découvrait et inclinait avec respect sa tête octogénaire. […] Je n’insiste pas ; déjà en France ces grands résultats de la science, de la nature commencent à se faire jour à travers les travaux de détail et à agiter toutes les têtes pensantes ; déjà commence parmi nous une philosophie de la nature, ailleurs plus avancée peut-être, mais plus hypothétique64; ici plus circonspecte, mais avec un grand avenir. […] Mais quand on est arrivé là, quand on est monté si haut, on peut perdre la tête, on peut se croire et paraître bien au-dessus du reste des hommes ; on a une cour, on a des flatteurs.
Il serait impossible de séparer ces deux choses : la tête et la main. Une main habile sans la tête qui la dirige est un instrument aveugle ; la tète sans la main qui réalise reste impuissante. […] Mais quand tout cela se passe à la fois dans la tête d’un savant qui se livre à l’investigation dans une science aussi confuse que l’est encore la médecine, alors il y a un enchevêtrement tel, entre ce qui résulte de l’observation et ce qui appartient à l’expérience, qu’il serait impossible et d’ailleurs inutile de vouloir analyser dans leur mélange inextricable chacun de ces termes. […] En effet, dans les organismes complexes, l’organisme de la vie forme bien un cercle fermé, mais un cercle qui a une tête et une queue, en ce sens que tous les phénomènes vitaux n’ont pas la même importance quoiqu’ils se fassent suite dans l’accomplissement du circulus vital. […] Aussitôt après la section du grand sympathique dans la partie moyenne du cou, je vis survenir dans tout le côté correspondant de la tête du lapin, une suractivité considérable dans la circulation accompagnée d’une augmentation de caloricité.
On les plante en tête de chaque science, comme des crampons pour y accrocher toutes les autres. […] Attachons-nous à ceux qui sont le plus fructueux et qui servent à construire des sciences entières. — En tête de l’arithmétique, de l’algèbre et de la géométrie, on inscrit les deux axiomes suivants : si, à deux grandeurs égales entre elles, on ajoute deux grandeurs égales entre elles, les sommes sont encore égales ; si, de deux grandeurs égales entre elles, on ôte deux grandeurs égales entre elles, les restes sont encore égaux. — Certainement nous pouvons former ces deux propositions par l’induction ordinaire, et, très probablement, c’est de cette manière qu’elles s’établissent d’abord dans notre esprit.
Aussi la défense de tuer et le droit de réprimer et de punir celui qui tue sont-ils placés en tête de toute législation sociale : tu ne tueras pas.
« Lady Stanhope portait un manteau de drap jaune foncé ; une tunique rayée, de couleur violette et blanche, descendait jusqu’à ses pieds ; de longues manches ouvertes laissaient apercevoir la blancheur de ses bras ; des babouches en cuir jaune s’élevaient jusqu’à la moitié de ses jambes ; un cachemire blanc couvrait entièrement sa tête, et un mouchoir peint de mille couleurs, ainsi qu’on les fabrique à Smyrne, entourait son visage : les deux bouts de ce mouchoir tombaient sur ses épaules.
Mais d’Aubigné, qui eut toute sa vie devant les yeux les têtes des conjurés d’Amboise, ne connaît que le papisme, l’exécrable papisme des bûchers et des massacres.
Dont l’acier clair et les éclairs Foudroient la nuit impure ; Doux chevalier pour les très doux enfants Dont vous baisiez les têtes De cette bouche au loin tonnante aux ouragans Et aux tempêtes ; Noir chevalier songeur par les soirs merveilleux Dont les feux immobiles Brûlaient dans la parole et dans les yeux Des soudaines Sybilles ; Clair chevalier et moissonneur d’azur Tantôt sur terre ou bien là-bas parmi les nues Où vous glaniez des phrases inconnues Pour définir te Dieu futur ; De par ton œuvre ouverte ainsi qu’une arche Devant l’humanité tragique ou triomphante, Poète en qui songeait l’hiérophante, Tu fus le rêve autour d’un monde en marche… [La Plume (1898).]
Il s’agit que la Lorraine soit bien la Lorraine et que l’Île-de-France soit encore plus l’Île-de-France et soit bien le cœur et la tête.
Dans son cours, son vieux manteau et les manches de sa soutane servaient à essuyer les instruments et en général à tous les usages du torchon ; sa calotte, rembourrée pour préserver son vieux crâne des névralgies, formait autour de sa tête un bourrelet hideux.
Le premier réconcilia l’esprit moderne avec le christianisme de la tradition, en nous montrant autour de sa tête pâle l’auréole divine de la beauté ; la seconde apprit aux lettrés de notre âge à retrouver dans la société, dans les arts, dans toute la création, le sentiment religieux, ce christianisme de la raison, non moins immortel que l’autre.
Ce qu’ils appellent instinct étant tout ce qui leur passe par la tête de temps à autre il leur passe quelque chose de très bien II n’y a pas plus lieu de s’en surprendre que s’étonner de découvrir dans les accidents de nuages certains rappels d’organisation.
C’est encore notre pays qui marche en tête de la croisade contre les fausses et dangereuses conclusions de certaines écoles arborant le drapeau de la science.
Qu’y a-t-il donc de plus barbare, ou de plus inhumain, — disent-ils, — que de vouloir ainsi passer, sur toutes les têtes, au nom d’un principe théorique et d’un idéal abstrait, le lourd niveau des mêmes définitions, des mêmes règles, ou des mêmes lois ? […] Ainsi dans les forêts de la Louisiane Bercé sous les bambous et la longue liane, Ayant rompu l’œuf d’or par le soleil mûri Sort de son lit de fleurs l’éclatant colibri ; Une verte émeraude a couronné sa tête, Des ailes sur son dos la pourpre est déjà prête, La cuirasse d’azur garnit son jeune cœur, Pour les luttes de l’air l’oiseau part en vainqueur… Est-ce que ces vers encore, — pour lesquels, au surplus, je ne partage pas l’admiration du même Sainte-Beuve, — existeraient seulement si la prose de Chateaubriand, celle de Bernardin de Saint-Pierre, celle de Buffon, — ou de l’abbé Bexon, — ne les avait précédés ? […] Mais cette idée encore, qui revient si souvent et sous tant de formes dans son Journal : « Je sens sur ma tête le poids d’une condamnation que je subis toujours, ô Seigneur ! […] et qui se termine par ceux-ci : Ton chant s’évanouit comme un baiser qui tremble, Et sous tes doigts tendus, arrêtés tous ensemble, Expira le dernier accord ; Et pâle, les yeux clos, la tête renversée, Stella, tu répondis tout bas à ma pensée : « Après la mort, après la mort. » Le thème en est presque banal, d’une banalité qu’il était d’autant plus audacieux d’affronter que Lamartine, — sur le ton de l’ode, à la vérité, plutôt que de l’élégie, — l’avait déjà traité dans quelques strophes célèbres de Jocelyn. […] Alexandre Dumas l’avait dit avant lui, « qu’il y a jusqu’à des incorrections qui donnent quelquefois la vie à l’ensemble, comme des petits yeux, un gros nez, une grande bouche et des cheveux ébouriffés donnent souvent plus de grâce, de physionomie, de passion et d’accent à une tête que la régularité grecque ».
Mais plutôt votre sang…Vous pouvez m’en punir ; Frappez, je le mérite ; en voulant vous servir Du sang de votre ami que votre main fumante Y joigne encore le sang d’un frère et d’une amante ; Et, leur tête à la main, demandez au sénat, Pour prix de vos vertus, l’honneur du consulat ; Ou moi-même à l’instant, déclarant les complices, Je m’en vais commencer ces affreux sacrifices. […] Imaginez un peuple d’inspirés et d’enthousiastes, dont la tête serait toujours exaltée, dont l’âme serait toujours dans l’ivresse et dans l’extase ; qui, avec nos passions et nos principes, nous seraient cependant supérieurs par la sensibilité, la pureté et la délicatesse des sens, par la mobilité, la finesse et la perfection des organes : un tel peuple chanterait au lieu de parler, sa langue naturelle serait la musique.