La pureté saisit de sa glace rapide Mon âme et répandit, pacifique et limpide.
Mais nous avons la Croix du Calvaire et puis la Parole. » Approchons-nous, écoutons, tâchons de saisir les nuances belles et profondes qui distinguent la haute vie spirituelle des protestants à la guerre.
Il ne reste alors que ces traits distinctifs, que la renommée saisit quand il y en a ; quand il n’y en a point, il ne reste plus rien ; et que deviennent alors les panégyriques ?
Leur caractère et leur marche sont trop opposés : l’une est scrupuleuse et lente ; l’autre, hardi et rapide : l’une pèse sur les détails, l’autre saisit les résultats ; l’une amasse des faits, l’autre combine des idées : l’une, enfin, se défie de la pensée et craint l’imagination ; l’autre a le besoin de créer, et n’est riche que de ce qu’il invente.
Écrire l’histoire, c’est saisir dans chaque époque les faits caractéristiques, dans chaque homme les traits essentiels qui constituent leur valeur symbolique, qui en font des « hiéroglyphes idéographiques ». […] La fièvre les saisit l’un et l’autre à Beyrouth. […] Seul des historiens de la Révolution, Michelet fait comprendre l’enthousiasme crédule et sublime, l’espérance infinie qui saisit la France et l’Europe au lendemain de 1789. […] Elles nous permettent, même quand elles ne sont pas tout à fait sincères, de pénétrer dans l’intimité de son être moral, de saisir les mobiles de ses actions ou les germes de ses idées. […] Mais on sent le goût de la réalité concrète qui le saisit et l’entraîne.
Ce n’est jamais lui qui saisira aux cheveux, comme on dit, l’occasion qui se présente. […] Œuvre d’un homme tout ensemble habile à saisir les secrets du cœur et rompu aux exercices de la pensée, œuvre d’humaniste, chef-d’œuvre qui continue la plus belle tradition littéraire de notre pays. […] Nous voici bien près de saisir le secret de M. […] Vous saisissez tout de suite pourquoi. […] Nous saisissons désormais le sens du livre, et pourtant nous en achevons seulement la première partie.
Il s’est habitué à saisir d’une vue directe la figure du passé. […] Maurice Boniface, dont les ingénieuses et cruelles satires révélèrent un observateur fort habile à saisir les ridicules, les tics, les tares et les vilenies. […] Il faut les entraîner chez soi, leur faire faire un petit travail dans l’intimité, en les portant pendant quelques jours une heure ou deux, en marchant, s’asseyant, s’étendant avec, … vous saisissez bien ? […] Il néglige les accessoires, évite de s’embrouiller dans les « dessous » et s’efforce de saisir l’essence même du costume. […] Des soldats saisirent leurs mains et les réunirent dans une cordiale étreinte qu’un capitaine consolida par quelques tours de corde.
Des centurions les saisissent ou dans leur fuite, ou dans leurs asiles, et les chargent de chaînes. […] C’est alors qu’elle sent l’horreur de sa situation ; sa main tremblante saisit un poignard, qu’elle approche tantôt de sa gorge, tantôt de sa poitrine, sans se frapper. […] L’horreur les saisit. « Parlez, leur dit Néron, et songez que vous répondrez de l’événement sur vos têtes. » Sénèque regarde Burrhus. et lui demande s’il faut ordonner aux soldats d’égorger la mère de l’empereur. […] A l’instant les conjurés sont saisis et confrontés ( Id. ibid. […] Le sénat l’a déclaré ennemi de la patrie, on le cherche pour le traîner au supplice : il se saisit de deux poignards ; il se dit224 : « Tu prolonges une vie infâme d’une manière honteuse ; ce que tu fais n’est pas digne d’un empereur : prends ton parti ; allons, Néron, exhorte-toi. » Les cavaliers qui ont ordre de le saisir vivant, sont à la porte ; il les entend.
Mais, un soir, tandis que scintillent les infinies étoiles, voici qu’une révolte a saisi ce noble cœur ignoré. […] Et maintenant rien ne reste plus de lui qu’une ombre flottante, qui se dérobe devant nous quand nous croyons la saisir. […] Tandis qu’il rédigeait un drame vengeur, le jeune prince pessimiste et névrosé a été saisi par la vanité littéraire. […] Mais un jour la douce Marysia fut saisie d’une fièvre inconnue — par grande exception — aux deux médecins du pays. […] Décidément la science avait saisi là un mauvais reflet : et la nature éternelle restait inexplorée.
Tout homme qui aime une heureuse oisiveté, qui au milieu des guerres civiles ne sait où est la patrie, au milieu des disputes où est la vérité ; qui est prudent, réservé, franc toutefois, parce qu’il s’estime, cet homme sera Montaigne, c’est-à-dire un indifférent que Solon eût condamné, mais dont nous aimons, nous, la douceur, la grâce et la prudence. » La Bryère n’y est pas moins justement saisi, et on y peut noter un train finesse pénétranté : « La Bruyère avait un génie élevé et véhément, une âme forte et profonde. […] Je crois volontiers à une loi supérieure des événements, mais aussi à la profonde insuffisance des hommes pour la saisir, et il y a trop de source d’erreur à ne faire que l’entrevoir : la clef qu’on croit tenir nous échappe à tout moment. […] Ces grands sujets le ravissent tout naturellement et lui saisissent le cœur.
Il est accordé à l’homme doué du sens musical d’y assister quelquefois et de saisir, à travers la distance et la solitude, comme un passant sous les balcons d’un palais, quelques faibles échos de ces concerts que la terre, l’air, les eaux et les feux donnent à leur Auteur. […] III Combien n’a-t-il pas fallu de temps, de réflexion, d’étude et de génie à l’homme pour saisir tous ces bruits de la nature, pour se rendre compte des impressions que ces bruits produisaient en lui, pour les imiter avec sa voix ou avec des instruments à vent et à fibre, pour faire avec ces sons des notes et demi-notes, pour combiner et coordonner ces notes d’une manière qui leur fit rendre non seulement des sons, mais un sens, et pour donner enfin à ces notes et demi-notes les places, les accents, les durées, les rapports qu’elles doivent avoir dans le chant ? […] Les princes applaudissent avec fureur ; le roi, transporté d’un zèle destructeur, saisit une torche, et Thaïs, montrant le chemin ainsi qu’une nouvelle Hélène, incendie une nouvelle Troie.
Mais, comme Dieu a pitié des fous, je courus aussitôt, je sautai sur la pierre, et, m’y attachant d’une main, de l’autre je le saisis par son manteau, au moment où il allait disparaître dans l’eau, et je lui sauvai la vie. […] La première chose que fit celui-ci fut de chercher dans cette maison l’appartement le plus commode, et de s’en saisir. […] Obligé de combattre contre tant d’accidents imprévus, mes forces ne purent plus y résister, et je fus saisi d’une grosse fièvre qui m’obligea d’aller, tout désespéré, me jeter sur mon lit, après avoir renouvelé mes avertissements à mes gens, qui étaient au nombre de dix, et surtout à Bernardino, mon premier garçon, auquel je dis : Observe bien tout ce que j’ai ordonné de faire ; car je sens le plus grand mal que j’aie jamais éprouvé ; il me semble que je vais mourir.
Cependant je ne veux pas dire de mal de ces commencements ; j’étais encore dans l’obscurité, et je marchais en avant sans trop savoir où j’allais, mais cependant j’avais déjà le sens du vrai, une baguette divinatoire qui m’enseignait où était l’or. » J’observai qu’il en était ainsi pour tous les grands talents, car autrement, lorsqu’ils s’éveillent dans ce monde si mélangé, ils ne sauraient pas saisir le vrai et éviter le faux. […] — Au contraire, dis-je, quand je suis si près de la nature que ses parfums viennent jusqu’à moi, et que cependant je ne peux vraiment me plonger en elle, alors l’impatience me saisit, et je suis comme un canard que l’on met près de l’eau en l’empêchant de s’y baigner. […] S’ils poussent commodément, abrités du vent et de l’orage, ils viennent mal, mais une lutte de cent années avec les éléments les rend si forts et si puissants que la présence d’un chêne, arrivé à sa pleine croissance, nous saisit d’admiration.
La bataille a été gagnée à ma vue, et le brave a triomphé : mais écoute ma voix, ô fils de Semo, et souviens-toi du trône antique de Cormac ; donne des richesses et la moitié de ce royaume pour acheter la paix, jusqu’à ce que Fingal arrive avec son armée ; mais si tu choisis la guerre, je saisis ma lance et mon épée ; ma joie sera d’être au milieu des combattants, et mon âme se déploiera dans le fort de la mêlée. […] Lorsque le nuage abaissé passa près de lui, il saisit ses noirs flocons et plongea son épée dans ses flancs ténébreux. […] Terrible est le combat des deux rois, terribles sont leurs regards ; leurs boucliers sont brisés et l’acier de leurs casques vole en éclats ; ils jettent les tronçons de leurs armes, chacun d’eux s’élance pour saisir au corps son adversaire ; leurs bras nerveux sont enlacés ; ils s’embrassent, ils s’attirent, se balançant à droite et à gauche ; dans leur lutte sanglante, leurs muscles se tendent et se déploient.
L’univers lui est, très exactement, un système de symboles, où il s’applique à saisir les correspondances du réel avec l’idéal, le reflet de Dieu sur les choses. […] L’esprit, au début, s’accommode aux parcelles de réalité qu’il a pu saisir ; mais, dès qu’il s’agit d’une réalité plus étendue, et de toute la réalité, c’est elle que nous accommodons à notre esprit ; c’est notre esprit qui complète les faits, et qui les pétrit, et qui suppose entre eux des relations afin de justifier des lois. […] Si l’on y veut prendre garde, on saisit chez lui d’intéressants contrastes.
Déjà une fois, lorsque je voulais te défendre, il me saisit par un pied, et me lança du haut des demeures divines. […] Plût aux dieux que je pusse sauver de la mort lamentable ton fils chéri, quand l’inévitable destin le saisira, aussi aisément que je lui donnerai de belles armes que tous les hommes admireront. » — Et retournant à son enclume, il va lui forger ces armes flexibles qui couleront sur le corps glorieux du héros, et le porteront comme des ailes, dans la mêlée du combat. […] Les saisons tournaient confusément devant eux ; ils n’en ressentaient que le froid et que la chaleur, incapables de les dépouiller de leurs fruits ou de saisir leurs récoltes.
Une troisième classe, peu nombreuse, renferme ceux qui, après avoir formé le matin le projet sincère d’être libres, recommencent le soir à être esclaves, et qui tout à la fois audacieux et timides, nobles et intéressés, semblent rejeter d’une main ce qu’ils tâchent de saisir de l’autre. […] On pourrait comparer les journalistes dont je parle, à ces mercenaires subalternes établis pour lever les droits aux portes des grandes villes, qui visitent sévèrement le peuple, laissent passer avec respect les grands seigneurs, permettent la contrebande à leurs amis, la font très souvent eux-mêmes, et saisissent en revanche pour contrebande ce qui n’en est pas. […] Mais les hommes sont si attentifs à saisir tout ce qui peut leur donner de la supériorité sur leurs semblables, qu’un bienfait accordé est regardé pour l’ordinaire comme une espèce de titre, une prise de possession de celui qu’on oblige, un acte de souveraineté dont on abuse pour mettre quelque malheureux dans sa dépendance.
Heureux le poëte lyrique, le frère harmonieux des Coleridge et des Wordsworth, qui peut à temps, et mieux qu’eux, se ménager une œuvre d’ensemble ; une œuvre (s’il est possible) qu’une lente perfection accomplisse ; où ne sera pas plus de génie assurément que dans ces feuilles sibyllines éparses, âme sacrée du poëte, mais une œuvre plus commode à comprendre et à saisir des générations survenantes ; — espèce d’urne portative que la Caravane humaine, en ses marches forcées, ne laisse pas derrière, et dans laquelle elle conserve à jamais une gloire ! […] Jocelyn debout reçoit la confession de l’évêque, l’absout et le prépare ; mais lui-même, le devoir accompli, dans l’épuisement de son effort surnaturel, il retombe saisi d’une maladie qui le jette jusqu’aux portes de la mort.
elle était née au plein milieu du dix-huitième siècle ; les descendants de l’Ordre Teutonique étaient devenus luthériens ; luthérienne donc, et puis femme d’ambassadeur, elle eut à essuyer d’abord toute cette vie de monde, de scepticisme et de plaisirs ; et lorsqu’elle y échappa, lorsque la flamme des événements publics vint éprendre cette âme si fervente sous une enveloppe si frêle, et lui fit croire à l’heure de prédire, de frapper tour à tour et de consoler, il se trouve que bien peu l’entendirent ; qu’elle fut comme la prophétesse stérile d’Ilion en cendres ; que ceux même que sa rapide éloquence de cœur avait un moment saisis, comme la poussière éparse que la nue électrique enlève, elle passée, retombèrent ; et qu’elle-même, sans ordre fixe, sans discipline, sans tradition, soulevée par le souffle ardent des catastrophes et n’ayant entrevu que des lueurs, perdit aussitôt la trace de l’avenir, et mourut dans une Crimée, sans rien laisser, sans rien servir, flocon de neige apporté et remporté par l’aquilon, un simple éclair et un cri de plus dans le vaste orage ! […] Le souvenir « d’une vie si dévastée, si orageuse, que j’ai moi-même menée contre tous les écueils avec une sorte de rage, m’a saisi d’une manière que je ne peux peindre. » Contradiction piquante et touchante !
Ce qu’on y gagne surtout, c’est de ne conserver aucun doute sur la manière de travailler d’André ; c’est d’assister à la suite de ses projets, de ses lectures, et de saisir les moindres fils de la riche trame qu’en tous sens il préparait. […] Il y aurait là, peut-être, une gloire de commentateur à saisir encore ; on ferait son œuvre et son nom, à bord d’un autre, à bord d’un charmant navire d’ivoire.
Ici le poète change de ton, et, saisi de ces frissons lyriques qui sortent des sources et des bois sur les hauts lieux, il fait chanter un hymne à son cœur de philosophe de l’espérance. […] ………………………… Le poète, En mettant pied à terre au sommet du plateau Aperçut des sabots près d’une cendre grise ; Les enfants avaient fui, saisis par la surprise, Effrayés des grands yeux des dames du château, Leurs chèvres mordillant en paix l’herbe des cimes.
IX La république de 1848, étonnement soudain de l’Europe et de ceux-là même qui la saisirent pour la diriger, eut à délibérer inopinément, le lendemain d’une révolution complète, sur la diplomatie qu’elle adopterait à la face de la France et du monde. […] M. de Talleyrand (on l’a vu), même après Austerlitz, Wagram et le traité léonin de Presbourg, se hâta de saisir la première circonstance décisive et la première lueur de haute raison dans Napoléon pour renouer, par un lien indissoluble, le mariage de Napoléon avec Marie-Louise, l’alliance entre les deux monarchies.
Ces légions apprennent que celles de Rome et de Germanie vont s’entrechoquer pour décider à qui des deux armées reviendra le bénéfice de donner un maître à l’empire ; elles s’indignent qu’on en dispose ainsi sans leur aveu ; elles méditent de s’en saisir pour un de leurs généraux, pendant qu’on le dispute pour d’autres. […] Bientôt le remords saisit ses soldats ; ils enchaînent leur corrupteur et rétablissent les images de Vitellius.
VII Les passants s’arrêtent pour saisir au vol quelques phrases tronquées de ce dialogue entre ce jeune homme communicatif de l’enthousiasme qu’il rapporte à la maison avec son livret sous le bras. […] XXII On est saisi tout à coup d’une certaine terreur inattendue en se voyant si près de ces cimes du haut Jura ; elles semblent former devant vous un rempart confus de hauteurs inaccessibles, à travers lesquelles il faut s’engager, sans apercevoir par quelle brèche ou par quelle poterne on pourra les aborder et les franchir.
C’est là ce qui me saisit l’esprit en fermant son livre. […] Le jeune homme, qui travaillait tout près de là, croit qu’on assassine sa cousine ; il saisit une carabine au râtelier de la cheminée, court au bruit, voit les meurtriers, fait feu et tue involontairement le chef des gardes entouré de sa bande.
« Je me sens saisi devant tes œuvres, non-seulement de ce tressaillement sacré qui m’écrase d’enthousiasme devant tes immensités et tes perfections réunies, mais encore de la passion de te rendre gloire dans tes ouvrages, comme un insecte qui, ayant vu la trace du pied d’un géant imprimée sur le sable, s’arrête épouvanté d’admiration, la mesure, l’adore et la baise, comme une mesure de la grandeur de l’Être inconnu, — avant de la décrire pour lui et pour les autres. […] On voit des plantes parasites en saisir d’autres comme avec des griffes, et les exploiter pour ainsi dire avec impudence, comme des instruments de leur propre prospérité.
Rien n’est plus funeste à encourager que cette perspicacité facile qui saisit le mal du premier coup d’œil. […] Laissons donc l’aigle monter vers le soleil, laissons l’oiseau voltiger dans la plaine, laissons l’insecte ramper sous l’herbe ; ne demandons point à l’abeille qui va de fleur en fleur composer son miel, de fendre l’air comme l’hirondelle qui saisit au vol son invisible proie.