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617. (1875) Premiers lundis. Tome III « Eugène-Scribe. La Tutrice »

Presque en même temps, une dame modestement vêtue, aux manières élégantes et simples, descend dans l’auberge, qui ressemble décidément, à ne pas s’y tromper, au terrain vague, rendez-vous si commode de tous les personnages du vieux théâtre.

618. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Mais je voudrais que le vêtement eût le droit d’être plus flottant, plus aisé, de ne point ressembler à une carapace, comme cela se voit ailleurs encore que sur les gravures de mode.

619. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la distribution des prix du lycée d’orléans. » pp. 223-229

Or, puisque c’est ainsi qu’on vous définit, je vous dirai : — Tâchez de ressembler à votre définition.

620. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moréas, Jean (1856-1910) »

Jean Moréas, qui est philologue et curieux de langage, n’invente pas un grand nombre de termes ; mais il en restaure beaucoup, en sorte que ses vers, pleins de vocables pris dans les vieux auteurs, ressemblent à la maison gallo-romaine de

621. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

« Il commença par le voyage à Londres et goûta, à la taverne anglaise, le haddock, ce poisson qui ressemble singulièrement à du jambon qui aurait des arêtes ; puis, ayant acheté, avenue de l’Opéra, plusieurs fioles de parfums, il se donna des symphonies.

622. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 181-190

Le Philosophe, en se trompant, ressemble à ces Voyageurs, qui, sans être parvenus au but qu’ils s’étoient proposé, ont découvert sur la route, des pays riches & féconds, propres à faciliter ensuite les recherches des autres Voyageurs.

623. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

Cette voix haute et puissante du peuple qui ressemble à celle de Dieu, veut désormais que la poésie ait la même devise que la politique : tolérance et liberté.

624. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Lucrèce Borgia » (1833) »

Le Roi s’amuse et Lucrèce Borgia ne se ressemblent ni par le fond, ni par la forme, et ces deux ouvrages ont eu chacun de leur côté une destinée si diverse que l’un sera peut-être un jour la principale date politique et l’autre la principale date littéraire de la vie de l’auteur.

625. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

Mais il lui ressemble encore moins par le style.

626. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 3, que le merite principal des poëmes et des tableaux consiste à imiter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont que superficielles » pp. 25-33

Comme l’impression que ces imitations font sur nous est du même genre que l’impression que l’objet imité par le peintre ou par le poëte feroit sur nous : comme l’impression que l’imitation fait n’est differente de l’impression que l’objet imité feroit, qu’en ce qu’elle est moins forte, elle doit exciter dans notre ame une passion qui ressemble à celle que l’objet imité y auroit pu exciter.

627. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

Le travail d’Augier sur ces deux grands types, transportés dans le petit cadre de sa comédie, ressemble à la petite industrie qui réduit les plus belles statues et les plus beaux bustes des musées en figurines propres à orner la canne ou le parapluie bourgeois.

628. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Qu’elle se renferme dans ses fonctions nouvelles ; qu’elle n’essaye pas de pénétrer dans le domaine de l’invisible ; qu’elle renonce à ce qu’il faut ignorer ; elle n’a point son but en elle-même, elle n’est qu’un moyen ; l’homme n’est point fait pour elle, elle est faite pour l’homme ; elle ressemble à ces thermomètres et à ces piles qu’elle construit pour ses expériences ; toute sa gloire, tout son mérite, tout son office est d’être un instrument. […] Si j’osais employer, comme Macaulay, des comparaisons religieuses, je dirais que sa critique ressemble au jugement dernier, où la diversité des talents, des caractères, des rangs, des emplois, disparaîtra devant la considération de la vertu et du vice, et où il n’y aura plus d’artistes, mais un juge entre des justes et des pécheurs. La critique en France a des allures plus libres ; elle est moins asservie à la morale, et ressemble plus à l’art. […] La science de la politique, à quelques égards, ressemble fort à la science de la mécanique. […] Comme Addison et Burke, il ressemble à une greffe étrangère alimentée et transformée par la séve du tronc national.

629. (1911) Études pp. 9-261

Il ne nous permet pas de ne pas lui ressembler. […] Les objets réels ne revêtent leur différence qu’après avoir patiemment ressemblé à tous les autres. […] Elles ressemblent à des arbres plongés dans le courant des ténèbres. […] Il y a une grande honnêteté dans la façon dont cette musique accepte de ressembler à d’autres, refuse de dissimuler ses affinités sous l’exagération de ses différences. […] Il est tout entier de front ; il ressemble à l’une de ces phrases pleines de division, où s’exprimait l’hésitation du désir.

630. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Cela ressemblait à un chant d’église. […] Le plancher et les portants faisaient de larges taches jaunes, et la scène entière, immense, ressemblait à une large plage de sable. […] … Comme vous ressemblez à votre père ! […] comme vous ressemblez à votre cher père ! […] c’est vraiment étonnant comme vous ressemblez à mon vieil ami, à défunt monsieur votre père !

631. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

il y a une petite Adèle Raffraye qui ressemble, trait pour trait, à la défunte sœur de Francis Nayrac… Qu’importe, dit la sagesse des gens du monde, est-ce que cette enfant n’a pas une situation légale, des parents reconnus, une maison confortable et un avenir assuré ? […] Seuls, quelques idiots à monocle et à gardénia (c’est Nordau qui parle) endossent des habits rouges, afin de ressembler à des singes habillés ou à des palefreniers anglais. […] Tel gringalet, aux épaules étroites, se taille la barbe en pointe afin de ressembler à François le Balafré. […] Hérodote, qui ressemblait un peu à Bonvalot, a noté, au cours de ses voyages, que certains peuples, sur les bords du golfe Persique, se nourrissaient exclusivement de poissons secs, pilés et réduits en farine. […] Il est sujet à des accès d’inertie qui le font ressembler aux rois fainéants ; ou bien il tombe en des caprices enfantins qui l’inclinent à toutes les folies.

632. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. de Falloux » pp. 311-316

La plénitude du principe monarchique, entendue selon la libre et nationale interprétation, elle est là où il y a passé glorieux et gloire nouvelle, là où apparaissent deux restaurateurs de la société à cinquante ans de distance, deux conducteurs de peuple remettant la France sur un grand pied et, sans trop se ressembler, la couronnant également d’honneur.

633. (1875) Premiers lundis. Tome III «  Chateaubriand »

La religion de René, qui n’est que dans l’imagination et qui ne régénère pas le cœur, ressemble fort aussi à celle qui a régné dans le premier tiers de ce siècle ; on en était aux regrets du passé et à ne plus le maudire ; on n’avait plus pourtant la force ou la faiblesse de croire, on aspirait à un avenir incertain dont on ne se formait pas l’idée, et l’on se berçait ainsi, avec soupirs et gémissements, sur un nuage de sentiments contradictoires qui ne donnaient aucun fonds à la vie, aucun point d’appui à l’action.

634. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Un grand voyageur de commerce »

La grande exploration, qui ressemblait jadis à une croisade, relève aujourd’hui du négoce, auquel elle prépare les voies.

635. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Malherbe, avec différens auteurs. » pp. 148-156

monsieur, j’aimerois mieux vous ressembler en cela, qu’en votre duché-pairie.

636. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre X. Suite du Prêtre. — La Sibylle. — Joad. — Parallèle de Virgile et de Racine. »

Voilà peut-être en quoi Virgile et Racine se ressemblent ; voici peut-être en quoi ils diffèrent.

637. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Tous les prisonniers finissent par se ressembler en quelque chose. […] L’Académie ne risque rien à ressembler au ciel où l’on arrive par diverses voies. […] Tout cela ressemblera un roman ; mais les romans n’ont-ils pas leurs charmes ? […] C’était Loulou, ou quelqu’une qui lui ressemblait fort. […] Gaston Pâris ressemble beaucoup à cette toile merveilleuse.

638. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

si la société ressemble à cette femme, qu’elle l’imite jusqu’au bout ! […] Cousin, ressemblait à l’initiation, au préambule éloquent de cet art tout frémissant de promesses et d’espérances, ressemble maintenant à une protestation douloureuse contre ses apostasies et ses déchéances, et puise un second à-propos dans ce triste contraste entre de splendides débuts et une honteuse fin. […] De là le caractère si différent de ces deux Révolutions qui se sont suivies, et ne se sont pas ressemblé. […] dirai-je volontiers de toi, ville cruelle qui leur ressembles. […] oui, tu leur ressembles, sourire éternel, larme intarissable !

639. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Il y a Bruxelles, et il y a Gand, et Liège et Anvers, dont chacune ne ressemble à personne. […] Rien, là, ne ressemble aux grandes villes du centre de la Gaule, Bibracte, Avaricum, Gergovie. […] Mais Virrès ressemble bien peu à Eekhoud ! […] Ils sont tous les deux de gigantesques forgerons d’images, de prodigieux évocateurs et leurs vers ressemblent parfois à des chevauchées fantastiques éclairées de foudroyantes visions. […] Les Flaireurs ne ressemblent pas à L’Intruse, mais L’Intruse ressemble aux Flaireurs et elle est fille de ceux-ci.

640. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Il y a apparence qu’aucun de ces deux portraits ne ressemble bien. […] On refusera impitoyablement le nom de poëme épique à tout ce qui ne ressemblera pas à l’iliade ou à l’odissée ; encore sommes-nous bienheureux qu’Homere nous ait laissé ces deux differens modeles ; cela nous met un peu plus au large. […] Il faut avoüer qu’Homere ne la ménage pas assez là-dessus ; il mêle dans les choses qu’il compare des circonstances trop contraires ; il lui suffit que sa comparaison ressemble par quelqu’endroit, et il s’abandonne sans scrupule, à la suivre par les côtés qui ne ressemblent pas. […] Avoit-il, au fond si grand tort, de vouloir ressembler à un homme qu’Homere distingue par tout, par une protection particuliere des dieux ? […] Quant à l’agrément, la différence du siécle d’Homere et du nôtre m’a obligé à beaucoup de ménagemens, pour ne point trop altérer mon original, et ne point choquer aussi des lecteurs imbus de moeurs toutes différentes, et disposés à trouver mauvais tout ce qui ne leur ressemble pas.

641. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Il ressemble à Panurge, « qui avait soixante trois manières pour trouver toujours de l’argent à son besoin, dont la plus honorable et la plus commune était par façon de larcin furtivement fait, malfaisant, pipeur, buveur, batteur de pavé, ribleur s’il en était à Paris, au demeurant le meilleur fils du monde ; et toujours machinait quelque chose contre les sergents et contre le guet. » Il n’est pas donneur de son naturel. […] Le Rastignac de Balzac ressemble beaucoup au renard de La Fontaine, et on découvre bien vite les mêmes moeurs, sous des apparences différentes, dans la Comédie humaine, dans les Fables de La Fontaine et dans les Mémoires de Saint-Simon. […] Acaste, le petit marquis de Molière, ressemble à la mouche de La Fontaine. […] Le rat, « qui ne connaît l’Avent ni le Carême », est un joli petit gourmet, réjoui, tout rondelet, guilleret, et ne ressemble guère au héron dédaigneux et mélancolique. […] Les paysans du bon pays de France sont gausseurs par nature, mais leurs plaisanteries ressemblent aux taloches qu’ils s’assènent quelquefois par plaisir dans leurs fêtes, et qui pourraient assommer un boeuf.

642. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Elle s’exagère, elle poursuit les ornements, elle oublie l’ensemble pour les détails, elle lance ses clochers à des hauteurs démesurées, elle festonne ses églises de dais, de pinacles, de trèfles en pignons, de galeries à jour : « Son unique souci est de monter toujours, de revêtir l’édifice sacré d’une éblouissante parure qui le fait ressembler à une fiancée178. » Devant cette merveilleuse dentelle, quelle émotion peut-on avoir sinon l’étonnement agréable ? […] Mais les yeux s’oublient à suivre les ondoiements et les enroulements de sa filigrane infinie ; la rose flamboyante du portail et les vitraux peints versent une lumière diaprée sur les stalles sculptées du chœur, sur l’orfévrerie de l’autel, sur les processions de chappes damasquinées et rayonnantes, sur le fourmillement des statues étagées ; et dans ce jour violet, sous cette pourpre vacillante, parmi ces flèches d’or qui percent l’ombre, l’édifice entier ressemble à la queue d’un paon mystique. […] — Et comme j’étais assise, écoutant de cette façon les oiseaux, Il me sembla que j’entendais soudainement des voix, Les plus douces et les plus délicieuses Que jamais homme, je le crois vraiment, Eût entendues de sa vie ; car leur harmonie Et leur doux accord faisaient une si excellente musique, Que les voix ressemblaient vraiment à celles des anges193. […] Sa voix ressemble à celle d’un jeune garçon qui devient homme. […] Il ressemble au vieux secrétaire d’une cour d’amour, André le Chapelain ou tout autre, qui passerait le jour à enregistrer solennellement les arrêts des dames, et le soir, appesanti sur son pupitre, verrait dans un demi-songe leur doux sourire et leurs beaux yeux.

643. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Il en déduisit une observation commune à tout le groupe des îles Canaries, à savoir que les produits inorganiques de la nature (montagnes et rochers) restent semblables à eux-mêmes jusque dans les régions les plus éloignées ; mais que les produits organiques (plantes et animaux) ne se ressemblent pas. […] Il le mesure, et en général son voyage ressemble beaucoup à une visite d’amateur dans un cabinet de physique. […] Il ressemble à une fontaine munie de plusieurs tuyaux près desquels on n’a besoin que de placer des vases sous les flots qui s’écoulent frais et inépuisables.

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