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1962. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre huitième »

La vieille monarchie, qui représentait tous les intérêts respectables et tous les abus du présent, n’adopta pas Montesquieu ; la révolution, dans ses premiers hommages à ceux qui l’avaient préparée, ne pensa pas d’abord à lui.

1963. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Sous l’inspiration des premières œuvres de Chateaubriand, une école littéraire s’était formée, représentée par des hommes jeunes et bientôt illustres.

1964. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’expression de l’amour chez les poètes symbolistes » pp. 57-90

Il sait que notre existence fut représentée à l’âge carbonifère par quelque chose — quelque chose au sang-froid et à la peau visqueuse — qui se cachait entre l’air et l’eau et fuyait devant les gigantesques amphibies de l’époque.

1965. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Elle semble tracée d’après les peintures des vases funéraires qui représentent un jeune homme descendant aux Enfers couronné de fleurs, et souriant à Perséphone, qui lui tend la main : — « Celui que les dieux aiment meurt jeune.

1966. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XV »

Ce docteur Rémonin, qui va jouer un si singulier rôle dans la pièce, vous représente un physicien de salon, qui traduit tout en phénomène d’histoire naturelle.

1967. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Parmi les demoiselles-mannequins, qui, dans les salons de Worth, montrent et promènent sur leurs sveltes corps, les robes de l’illustre couturier, il est une demoiselle, ou plutôt une dame mannequin, dont la spécialité est de représenter la grossesse de la high-life.

1968. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Vous le représentez-vous, la nuit, dans son cabinet, élaborant à loisir et de son mieux cette harangue qui fera dresser un échafaud dans six semaines ?

1969. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Si les membres de l’Académie, en raison des circonstances, ne peuvent honorer de leur présence cette solennité, ils sont priés de s’y faire représenter au moins par l’envoi de quelques ouvrages et de quelques mémoires.

1970. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Les thèmes favoris sont : 1° Celui des 3 puits dont 2, communiquant entre eux, représentent les puissants de la terre qui laissent à l’écart le troisième, lequel symbolise les pauvres gens.

1971. (1913) La Fontaine « III. Éducation de son esprit. Sa philosophie  Sa morale. »

« Cet homme ne vous représente-t-il pas, dit le fabuliste, un indiscret stoïcien ?

1972. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Clymène est ce que je vous disais, un conte fantaisiste en dialogue, où paraissent des personnages réels ou supposés, comme Clymène elle-même, et Acanthe qui est l’amoureux, qui est le poète amoureux, qui, évidemment, représente La Fontaine.

1973. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre x »

L’une représentait le Sacré-Cœur, l’autre la Vierge Marie.

1974. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Qui vit au contraire dans la complication de notre civilisation moderne, habitué à rencontrer les individus les plus nombreux et les plus divers dans les mêmes associations, et inversement les mêmes individus dans les associations les plus nombreuses et les plus variées, est porté à se représenter ce nombre et cette variété comme susceptibles de s’accroître indéfiniment, se figure aisément, au-dessus de ces groupements réels, les groupements possibles, et arrive ainsi à concevoir sans répugnance une sorte de vaste société idéale dont tous les hommes, à quelque société partielle qu’ils pussent appartenir par ailleurs, seraient également les membres.

1975. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Ainsi, le savant abbé Massieu, d’une pureté attique dans le langage de sa dissertation, veut-il, devant l’Académie des inscriptions et belles-lettres, représenter fidèlement la poésie de Pindare, il a soin de la traduire dans une prose si bien paraphrasée qu’il n’y reste pas le moindre souffle lyrique ; et il ne manque pas cependant de s’excuser des témérités qu’il croit y voir encore, et d’en demander grâce pour l’original.

1976. (1890) Nouvelles questions de critique

et que, ne faisant pourtant de leurs œuvres et d’eux que le cas qu’il convient d’en faire, nous nous représentions Buffon tel qu’ils nous l’ont peint ? […] On veut que l’art se mêle à la vie ; qu’il ne s’en distingue au moins que comme l’expression de ce qu’il y a dans la vie de plus durable et de plus permanent ; et qu’en vers même, il borne son ambition à représenter la vie sous les espèces supérieures de la vérité, de l’éternité, ou de la beauté. […] De même encore, après avoir choisi, pour les représenter, parmi les scènes de la vie quotidienne, les plus banales ou les plus vulgaires, pourquoi semblent-ils avoir pris un plaisir de dilettante à charger les couleurs ou les traits de leurs modèles ? […] Historien et philosophe, — il a représenté, contre ce matérialisme grossier, dont on retrouverait l’origine dans le positivisme étroit d’Auguste Comte, — l’un des hommes qu’en toute occasion, M. Renan, a le plus cordialement maltraités, — il représente encore aujourd’hui, l’idéalisme, non seulement dans l’histoire et dans la philosophie, mais dans l’art.

1977. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Représentation, pour le centenaire de George Sand, de Claudie Drame en trois actes représenté pour la première fois à Porte-Saint-Martin, le 11 janvier 1851. […] Elle fut représentée le 11 janvier 1851 sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin avec Bocage, Perrin, Fechter, Barré et Mme Lia Félix. […] C’est elle, dans la pièce, qui représentera le foyer, la vie calme, sédentaire et sédative. […] Mais cet acte est un peu vide, parce que Perraud n’y est représenté que dans l’extérieur de ses fonctions, et que cela ne nous renseigne en rien sur le fond de son être et sur les modifications qui ont pu s’y produire. […] L’évêque qui nous a été présenté au premier acte, et qui représente le bon sens dans cette folle aventure, les chapitre tous les deux.

1978. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

J’ai souvent demandé aux Orientaux le sens vrai de ce mot : « Tchilibi, me répondaient-ils, ne signifie officiellement aucune dignité positive, aucun emploi précis dans l’empire ; mais il signifie plus : cette expression représente une dignité intellectuelle et morale, une distinction qui n’est point accordée par le sultan, mais par le concours libre, spontané, incontestable et inaliénable de l’opinion publique. […] La scène représente un vaste appartement ; arrière-boutique opulente et confortable de la maison de John Bell.

1979. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Je le suppliai de lui dire qu’une indisposition m’empêchait de l’aller saluer ; mais que les bontés qu’il avait eues pour moi, il y avait six ans, me faisaient prendre la liberté de m’adresser à lui pour me produire au nazir ou surintendant, sûr que j’étais de n’y pouvoir aller par un meilleur canal ; que je le suppliais très-humblement de représenter à ce ministre l’ordre que j’avais eu du feu roi, d’aller en mon pays faire faire de riches ouvrages de pierreries et de les apporter moi-même, ce que j’avais fait d’une manière à oser me persuader qu’il n’était pas possible de faire mieux. […] Il représenta fort au long l’injustice que l’on rendait depuis quelques années à la Compagnie en la frustrant de la moitié qu’elle a dans la douane de Bander-Abassi, par le contrat solennel fait avec les rois de Perse derniers morts.

1980. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Il y a quatre cheminées dans le salon: deux à droite et deux à gauche, au-dessus desquelles il y a de grandes peintures qui tiennent tous les côtés, dont l’une représente une bataille d’Abas le Grand, contre les Yusbecs, et les trois autres des fêtes royales. […] Ce que je viens de représenter n’est proprement que le dessus de cet admirable pont, lequel est porté par trente-quatre arches35 de belle pierre grisâtre, plus dure que le marbre, mais pas si polie, bâties sur un fondement de même pierre, lequel est plus large que le pont, et l’excède de dix pieds d’un et d’autre côté, avec des soupiraux aux bouts et au milieu, en sorte que, quand l’eau est basse, on peut se promener à sec sur ce fondement-là, l’eau passant toute par ces soupiraux ou ouvertures.

1981. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

En sortant de la chose représentée dans ces conditions, j’ai entendu un ouvrier dire : « Ça ne fait rien, ça doit être joliment le chic du grand monde !  […] * * * — Le monde est généralement représenté comme un théâtre et un lieu d’action.

1982. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Dans leur mobilité, elles représentaient toutes les émotions, soit que la colère les fît pâlir, que le dédain les resserrât, que le triomphe les fît sourire, ou que la tendresse et l’amour les élevât en un arc gracieux. […] Pasquier, esprit le plus facile et le plus habile aux transitions qui pût glisser avec grâce d’un gouvernement à l’autre, pourvu que ce fût un gouvernement ; Pozzo di Borgo, esprit grec au service des Russes, dont la belle tête, la physionomie et la parole transportaient l’imagination à Athènes, du temps d’Alcibiade ; le maréchal Marmont, toujours avec une ombre de tristesse sur le visage, cherchant à se soulager d’un souvenir dans la société des femmes et des poètes ; quelquefois le prince de Talleyrand, homme d’assez d’esprit pour représenter à lui seul trois siècles.

1983. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Quand le droit de tous est représenté, quand la volonté de tous est exprimée, cette volonté doit être irrésistible. […] Dans le troisième, il sera représenté dans son costume populaire, entrouvrant la porte d’une mansarde où un ouvrier malade repose sur son grabat, au milieu d’une famille sans pain, apportant à ces misères, qu’il a connues lui-même, l’assistance dans la main, la charité dans le cœur, le sourire de l’espérance sur les lèvres.

1984. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

Robert d’Humières (non publiée) représentée sur la scène du Théâtre de l’Œuvre en 1894. — La Chambre blanche, poésies. […] Juven, in-18. — Les Chants séculaires, poèmes précédés d’une préface de Louis Bertrand, 1903, Ollendorff, in-18. — Dionysos, tragédie antique en vers représentée au théâtre d’Orange le 3 août 1904, Eug.

1985. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Comme le réalisme est surtout représenté par les naturalistes, l’idéalisme me paraît trouver sa vraie forme chez les meilleurs de ces écrivains54. […] De l’amour antique, dit-on et dit-elle, et, si vous en doutez, un crayon de Bonnat la représente sur la couverture d’un de ses livres en Diane chasseresse, le croissant au front, et elle est très belle ainsi, au reste, ce qui serait une consolation. […] Il en est pour elle des couleurs comme des lignes : elle ne se représentera pas plus l’intérieur d’un kaléidoscope que les mille côtés d’un chiliogone106. […] Il n’y a peut-être eu en ce siècle que deux écrivains exacts, informés, fidèles décalques de la vie qu’ils ont représentée ; et, par un contresens inexplicable, on n’a voulu voir en eux, — au lieu des très sincères historiographes qu’ils sont, — que des à-peu-près de vaudevillistes.

1986. (1899) Arabesques pp. 1-223

Donc, une fois pour toutes, qu’il soit entendu que publier son opinion sur quelqu’un, c’est renseigner le lecteur sur la façon dont on se représente ce quelqu’un. […] Destinés à représenter des états d’âme, ils sont pleins de palais mystérieux, de bassins dormants où chantent d’infatigables jets d’eau, de lauriers-roses, de magnolias, de cyprès et surtout de lys. […] Maurice Barrès représente si ingénieusement. […] Il a beau se représenter à soi-même qu’il agit au mieux de ses intérêts, il est pourtant obligé de s’avouer tout bas qu’il est inique d’empêcher son semblable de dormir à l’abri.

1987. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

On a représenté là des études qui n’ont ensemble nulle analogie d’objet ni de méthode. […] Peu original, il ne représente que mieux, en Allemagne, l’ample collectivité des savants énergumènes militaires. […] D’autre part, le dix-septième siècle n’est pas cette époque de morne soumission que des professeurs émérites et, aujourd’hui, de jeunes doctrinaires se plaisent à nous représenter. […] « Si quelque chose représente ici-bas le rêve, c’est la science !  […] On a beau jeu (et facile) à le taquiner là-dessus et à lui lancer des apophtegmes de modestie : malgré qu’on en ait, le ministère Ollivier représentait la France.

1988. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

. —  Comment Shakspeare représente l’amour. —  Pourquoi Shakspeare fonde la vertu sur l’instinct ou la passion. […] Nous autres, écrivains et raisonneurs, nous pouvons noter précisément par un mot chaque membre isolé d’une idée et représenter l’ordre exact de ses parties par l’ordre exact de nos expressions : nous avançons par degrés, nous suivons les filiations, nous nous reportons incessamment aux racines, nous essayons de traiter nos mots comme des chiffres, et nos phrases comme des équations ; nous n’employons que les termes généraux que tout esprit peut comprendre et les constructions régulières dans lesquelles tout esprit doit pouvoir entrer ; nous atteignons la justesse et la clarté, mais non la vie. […] Supposez le logicien, moraliste, orateur, tel qu’un de nos grands tragiques du dix-septième siècle : il ne représentera que les mœurs nobles, il évitera les personnages bas ; il aura horreur des valets et de la canaille ; il gardera au plus fort des passions déchaînées les plus exactes bienséances ; il fuira comme un scandale tout mot ignoble et cru ; il mettra partout la raison, la grandeur et le bon goût ; il supprimera la familiarité, les enfantillages, les naïvetés, le badinage gai de la vie domestique ; il effacera les détails précis, les traits particuliers, et transportera la tragédie dans une région sereine et sublime où ses personnages abstraits, dégagés du temps et de l’espace, après avoir échangé d’éloquentes harangues et d’habiles dissertations, se tueront convenablement et comme pour finir une cérémonie.

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