Abel Rémusat rencontra comme par hasard M. […] J’ai le regret de rencontrer dans les colonnes du National trop peu d’articles littéraires de M. […] Lenient, étant amené à s’expliquer sur l’idée de la mort et du diable, si dominante durant tout le Moyen-Age, il ne paraît pas fâché de rencontrer, répandu alors dans toute la chrétienté, le « sentiment, dit-il, de cette continuelle et salutaire menace. » Ce n’est qu’un simple trait qu’on ne remarquerait pas, si l’on n’était averti. […] Son nom, quand je le prononçais par manière d’essai à l’oreille de quelques-uns de nos confrères, rencontrait peu d’objections, mais ne trouvait pas d’écho.
Dans sa fiction, son héros et lui parlent de principes trop opposés pour se rencontrer jamais dans un jugement semblable. […] Je ne rencontrais sur les bords des sentiers que des spectacles de vie pastorale, de félicité rustique, de sécurité et de paix. […] J’en sortais souvent seul, le matin, pour aller, dans les hautes montagnes de ce pays enchanté, chercher des points de vue et des paysages ; je ne m’attendais certainement pas à rencontrer de point de vue sur le cœur humain, ni des poèmes en nature ou en action qui me feraient penser toute ma vie, comme à un songe, à la plus divine figure et à la plus mélancolique aventure qu’un poème eût jamais fait lever devant moi. […] Il avait fait bien chaud cette année-là ; nous l’attendions tous les soirs du jour où les moissonneurs et les zampognari rentrent dans les villages de la montagne avec leur bourse de cuir, pleine de leur salaire, à leur ceinture ; un moine quêteur, qui avait passé le matin en remontant au couvent de San Stephano, nous avait dit qu’il l’avait rencontré et reconnu de loin, assis au bord d’une fontaine, sur la route de Lucques à Bel-Sguardo.
Non que les poëtes ne sentissent vaguement la vertu des idées générales, témoin la typographie d’alors qui les enfermait entre guillemets, comme sentences d’oracle ; mais, au lieu de les rencontrer par la méditation aux mêmes profondeurs d’où les a tirées pour la première fois le génie antique, ils y étaient involontairement conduits par la mémoire et l’imitation, et ils s’en paraient à l’extérieur, comme d’une enseigne de savoir, plutôt qu’ils ne s’en aidaient pour s’élever à des pensées supérieures ou égales. […] Les poëtes ne peuvent pas se passer du suffrage du moment ; ils sont esclaves de tout ce qui peut faire voler leur nom de bouche en bouche ils vont au-devant de la gloire, au risque de ne rencontrer que la vogue, ce vain enthousiasme d’aujourd’hui, auquel le dégoût succédera demain. […] « Les idées, dit Montaigne, que je mestois faictes naturellement de l’homme, je les ai establies et fortifiées par l’autorité d’aultrui et par les sains exemples des anciens, auxquels je me suis rencontré conforme en jugement. » C’est à Montaigne qu’il appartenait d’exprimer le mieux ce changement : car c’est en lui que se personnifie l’esprit français, alors qu’à l’imitation de l’antiquité va succéder un commencement d’assimilation. […] S’il s’agit d’une vertu, d’une passion, il en examine les définitions et en rapporte les exemples tirés de l’histoire générale ou anecdotique ; si c’est une maxime générale, il réfute ou approuve, en les faisant valoir toujours, les contradicteurs qu’elle a rencontrés ; si c’est quelque doctrine rendue orgueilleuse et intolérante par ceux qui s’en autorisent ou qui en profitent, il s’amuse des échecs et des démentis qu’elle a reçus.
Il rencontra le compositeur avec son épouse Judith Gautier, en 1869. […] Édouard Schuré (1841-1929) correspondit avec Wagner et Cosima et rencontra le compositeur après avoir assisté à la création de Tristan. […] Il publia une quinzaine d’ouvrages sur le compositeur qu’il rencontra à Bayreuth en 1875. […] Ils partirent ensemble avec Villiers de l’Isle-Adam, à Tribschen pour rencontrer Wagner, en 1869 d’abord, puis une seconde fois en 1870.
Mais tous ces animaux bourgeois qui s’alimentent d’une « vaine pâture », argent ou vanité, nous les connaissons déjà, nous les avons rencontrés mille fois, et souvent dessinés d’un trait plus net, animés d’un mouvement plus vivant. […] Il a rencontré son présage de mort, son intersigne, et toutes choses lui deviennent des menaces. […] On ne saurait les pardonner à quelqu’un qu’on risque de rencontrer. […] J’ouvre n’importe où le Chemin de l’irréel et j’y cueille les premiers vers libres rencontrés : Et les Adolescents passèrent sous les branches Enguirlandés de roses blanches Et couronnés du pampre et du laurier natal.
J’ai lu les lettres que lui adressait Chapelain, avec qui il était en correspondance ; il est question dans presque toutes du désir bien plutôt que des moyens qu’on aurait de le tirer de cette position inférieure, où il avait rencontré encore des envieux et des rivaux : Ne serons-nous jamais assez heureux, lui écrivait en mai 1665 Chapelain, ce premier commis des grâces de Colbert, pour faire rendre justice à votre mérite, et faut-il qu’il languisse toujours dans des emplois sans doute fort honnêtes, mais sans doute aussi fort au-dessous de lui ? Cependant Chapelain et M. de Montausier avaient beau s’y mettre, on rencontrait un obstacle qui tenait peut-être à la religion de Le Fèvre, et aussi à quelques inconstances de son caractère. […] Mais elle confesse quelle a rencontré des difficultés qui lui ont paru longtemps insurmontables.
Il ne sait pas qu’elle était une des premières à qui ils avaient fait part en novembre 1785 du mariage de leur fille avec l’ambassadeur de Suède : « Je n’ai jamais rencontré Mme de Staël que deux fois dans ma vie, lui fait-il dire, et c’était premièrement à l’hôtel de Bouliers, où j’arrive un soir au milieu d’une belle conversation de Mlle Necker avec M. […] On y chercherait en vain ce qu’il est trop ordinaire de rencontrer dans la jeunesse des femmes du xviiie siècle, le tempérament ou le roman ; c’est à une personne tout à fait calme et vertueuse (s’il est permis de savoir si bien ces choses de si loin) qu’on a affaire ici. […] C’est dans le cours de cette période morale déjà très avancée qu’elle rencontra vers 1781, ou chez son amie Mme de Tessé, ou chez une autre amie, Mme de Giac (l’ancienne duchesse de Chaulnes), Senac de Meilhan, alors intendant de Hainaut, et qui venait chaque année à Paris.
Mais nous avons encore bien des choses à apprendre d’elle et sur elle, bien des noms célèbres à rencontrer dans sa compagnie et à ses côtés. […] Outre le droit qu’elle a sur mon admiration et ma reconnaissance, elle en a un tout particulier sur cet agréable travail33, entrepris sous ses auspices : je lui en fais l’hommage avec mystère, parce que je ne puis le faire à découvert ; ceux qui ont éprouvé le doux transport qu’excite dans l’occasion le souvenir d’un bienfait signalé, ne désapprouveront pas que mon cœur cherche à se soulager lorsqu’il ne peut se satisfaire ; ils ne seront pas surpris de me voir ajouter que dans mes regrets d’être obligé de taire l’illustre Objet de sentiments si légitimes, si naturels, et qui ne demandent qu’à se produire, je me console quelquefois par l’espérance qu’on le devinera, sans que j’aie couru le risque de tomber dans le malheur de lui déplaire. » On me dira que c’est là une Épître dédicatoire ; mais cette Épître ne portant aucun nom, elle n’est évidemment pas pour la montre ; c’est la reconnaissance toute pure qui s’épanche, et tout ce que nous savons, c’est que l’humble auteur anonyme, du temps qu’il était moine, ayant été rencontré par Mme de Boufflers dans le jardin d’un couvent où elle était entrée par hasard, avait profité de l’occasion pour l’intéresser au récit de ses malheurs ; il lui avait dit tous les dégoûts qu’il avait à essuyer dans sa profession ; et elle, touchée de son sort, l’avait fait relever de ses vœux, avait pris soin de sa fortune et, avec la liberté, lui avait rendu le bonheur. […] Il avait connu Fouquier-Tinville chez un procureur au Parlement ; il se rapprocha de l’affreux magistrat, s’arrangea pour le rencontrer à dîner chez ce procureur ; il allait aussi à la buvette et causait familièrement avec lui, ne négligeant aucun bon moyen : il obtint ainsi que les papiers des dames de Boufflers restassent toujours au fond du carton.
Ensuite elle se trouva entre les ducs de Glocester et de Clarence, et elle eut une assez longue conversation avec le premier, qui peut-être l’avait rencontrée en Italie. […] Horace Walpole eut lui-même occasion de la rencontrer, et il écrivait le 2 juin : « Eh bien, j’ai vu Mme d’Albany, qui n’avait pas un rayon de royauté autour d’elle. […] Si les femmes des tableaux de Rubens vieillissaient, elles ressembleraient à Mme d’Albany à l’âge où je l’ai rencontrée.
Enfin, j’ai rencontré un roman qui m’émeut doucement et qui me touche. […] L’auteur est censé rencontrer un jour à la chasse, dans une campagne qui doit être voisine de Niort ou de la Rochelle, ce M. […] Puis on n’en rencontrait plus que l’année suivante, à la même époque, au même lieu, à ce point qu’il semblait que c’était le même émigrant qui revenait. » Tout ceci est du chasseur autant que du naturaliste ; ce qui suit est particulièrement du peintre : « Des tourterelles de bois arrivaient en mai, en même temps que les coucous.
Quand il échappa peu à peu à ces premières influences, La Mennais en chercha d’autres ; il en rencontra une fort douce et insinuante en l’abbé Gerbet, avec qui la part de correspondance contenue dans ces volumes est je ne sais pourquoi masquée sous la suscription à l’abbé X. […] Il s’en est rencontré un qui a fait ployer sous lui le monde entier, et voilà que quelques pauvres évêques, en disant seulement : Je ne puis, brisent ce pouvoir qui prétendait tout briser et triomphent du triomphateur au milieu de sa capitale et dans le siège même de son orgueilleuse puissance ! […] Béranger dit notamment le mot au prince Napoléon qu’il rencontrait chez La Mennais (La Mennais donnait en 1847 des leçons de philosophie au prince) : « Voilà de nous deux le poète ; moi, je n’ai qu’un peu de bon sens. »
Viennet35 et autres, qu’on prétend avoir rencontrés et ouïs, ne se rapportent qu’à leurs Ombres inhonorées qui se démènent sur le rivage. […] Cette image du violon brisé, puis rajusté et trouvé plus sonore, cette particularité technique, si difficile, ce semble, à rencontrer et à exprimer, et qui prouve que les poëtes savent toujours ce dont ils ont besoin, s’applique en toute exactitude à Mme Desbordes-Valmore, sauf que le rajustement mystérieux est demeuré inachevé en quelques points ; imperfection, d’ailleurs, qui nuit peu à l’ensemble et qui est une grâce39. […] Elle attribue beaucoup, pour l’inspiration élégiaque des Latins, aux obstacles que rencontrait l’amant dans la situation sociale de la femme, obstacles qui ne pouvaient être écartés que par elle ; elle ajoutaït en finissant : « S’il se trouvait donc un individu dont le sort, en aimant, dépendit absolument de la volonté, des désirs, des penchants d’un autre, sans qu’il lui fût permis de rien faire pour se le rendre favorable ; dont tous les sentiments éternellement réprimés se consumassent en souhaits inutiles, n’aurait-il pas un grand avantage pour la peinture des agitations du cœur ?
Ainsi, quand on étudie ces raffinements de langage, cette recherche de bel esprit, ce bariolage de métaphores qui, sous le nom de préciosité, d’euphuïsme, de marinisme, de cultisme, ont, à la fin du xvie siècle et au commencement du xviie , charmé la France, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, il semble que, sans aucune contagion épidémique, la manie d’alambiquer ait rencontré dans toutes ces contrées de suffisantes raisons d’être. […] Question que je ne prétends nullement trancher en ce moment, non plus que celle-ci : les idées démocratiques, dont l’expansion triomphale sur les deux rivages opposés de l’Atlantique est un des faits les plus saillants de la période contemporaine, n’auraient-elles pas rencontré dans toute une vaste région un terrain favorable à leur éclosion ? […] Il faut discerner la façon dont chaque auteur a su profiter des modèles qu’il a choisis ou rencontrés ; il y a cent degrés dans cet art ; on ne saurait confondre le copiste qui abdique son indépendance, et se fait le docile esclave d’un devancier avec l’adaptateur habile qui crée en imitant, qui prend un grain de semence chez autrui, le fait lever, fleurir, fructifier en pousses vigoureuses et nouvelles ; ni surtout avec l’inventeur qui ne puise guère qu’une noble émulation et un encouragement dans la contemplation des chefs-d’œuvre offerts à ses regards.
Mme Geoffrin, dont vous avez beaucoup entendu parler, est une femme extraordinaire, avec plus de sens commun que je n’en ai presque jamais rencontré. […] Horace Walpole que j’aime à citer, bon juge et peu suspect, avait beaucoup vu Mme Geoffrin avant d’être à Mme Du Deffand ; il la goûtait extrêmement et n’en parle jamais que comme d’une des meilleures têtes, un des meilleurs entendements qu’il ait rencontrés, et comme de la personne qui possède la plus grande connaissance du monde. […] Elle l’avait connu tout jeune homme à Paris, et l’avait rencontré comme tant d’autres dans ses bienfaits.
Mallet du Pan, dans son ordre de prévision et de perspicacité, n’appartient en rien à cette école ni à cette nature de Joseph de Maistre, avec lequel il ne s’est rencontré qu’un instant : c’est un appréciateur tout positif et moins sublime, ne faisant intervenir dans les choses humaines aucun autre élément que ceux qui se prêtent à l’observation, nullement prophète ni voyant : ce n’est qu’un esprit ferme et sensé, très clairvoyant et très prévoyant. […] Mallet du Pan, à cet égard, au milieu des inévitables rudesses et des duretés personnelles qui se rencontrent sous sa plume, offre une sorte de modèle pour l’honnêteté, la suite et le courage, et il est le plus recommandable de nos devanciers. […] Des conseils de cet ordre, en effet, n’ont chance de réussir que quand ils rencontrent à la tête des États des hommes qui sont de force à s’en passer et à se les donner eux-mêmes.
Le Brun, nommé secrétaire des commandements du prince de Conti et marié depuis un an, rencontra en 1760 une nièce de Corneille, réduite à la misère : on peut dire qu’il la découvrit, puisque ce fut lui qui la signala à Voltaire, et qui commença tout cet éclat dont on a vu les suites, et d’où sortit le Commentaire sur Corneille. […] M. de Vaudreuil, homme d’esprit, ambitieux, généreux, et qui aspirait sous Louis XVI à un rôle de Mécène, ayant rencontré Le Brun, s’éprit de son talent, comme il avait fait de celui de Chamfort. […] Son talent sans doute, dans ces circonstances publiques enflammées, rencontra quelques vrais accents, et quatre ou cinq strophes de l’ode sur le vaisseau Le Vengeur et sur ce naufrage victorieux sont ce qu’a produit poétiquement de mieux l’époque républicaine ; mais à quel prix ces énergiques élans furent-ils achetés ?
En parcourant en bien des sens le champ du xviiie siècle, j’ai mainte fois rencontré le grand nom et l’imposante figure de Montesquieu, et je ne m’y suis pas arrêté. […] Il se dégagea de ses liens, vendit sa charge, fut reçu en 1727 à l’Académie française, bien qu’il s’en fût beaucoup moqué comme tout le monde, avant d’en être, et il entreprit, au printemps de 1728, ses voyages en commençant par l’Allemagne, la Hongrie : à Vienne, il vit assidûment le prince Eugène ; en arrivant à Venise, il eut le plaisir d’y rencontrer Bonneval qui n’était pas encore passé chez les Turcs ; il visita Turin, Rome, l’Italie, revint par la Suisse, les bords du Rhin et la Hollande, et acheva son cours d’observations par l’Angleterre (octobre 1729). […] Laissons les regrets, et acceptons avec respect cette forme unique et souveraine de considérations qui est proprement la sienne, cette forme née d’un esprit si haut et si ferme, et portant l’empreinte d’un moule qui, avec les beaux accidents qui le caractérisent, ne s’est rencontré qu’une fois
Chateaubriand, après autant d’années, Chateaubriand, génie de rêverie, de mélancolie et de silence, n’avait pas pardonné à Rivarol cette supériorité de conversation écrasante qu’il avait eu à subir quand il le rencontra dans sa jeunesse, et le vaniteux des Mémoires d’outre-tombe, le jaloux de Napoléon et de lord Byron, associa Rivarol aux deux seules jalousies de son âme, et le grandit par ses ressentiments… Quant à nous, venus longtemps après Rivarol, le piano de Liszt ou le violon de Paganini ont pu seuls nous donner la sensation de cette conversation inspirée qu’il exécutait, a dit Sainte-Beuve, à la manière d’un virtuose ; mais les idées, ces idées qu’exprime la parole et que n’exprime pas la musique, elles ne sont plus, et rien ne saurait les rappeler ! […] Chateaubriand, le rêveur ennuyé qui dans le monde ne disait mot, le rencontra et put juger, un jour, des derniers et magnifiques rayons de l’astre de conversation qu’était Rivarol, et il en a parlé dans ses Mémoires d’outre-tombe, mais avec la sécheresse d’un esprit jaloux· Ce n’était pas Chateaubriand, ce muet de génie, qui était fait pour jouir de l’esprit solaire de Rivarol et pour en être le Memnon ! […] Est-ce à cette circonstance du séminaire et de l’éducation qu’il y reçut, que l’on doit de rencontrer dans les écrits de Rivarol un fonds d’idées qui n’est pas du xviiie siècle ?
Voici les paroles que nous trouvons dans l’introduction dont Saint-Chéron a fait précéder sa traduction de l’Histoire d’Innocent III : « Recevons le beau tableau historique de Hurter comme un témoignage du bien immense qu’un souverain pontife a pu accomplir dans un siècle reculé, mais encore du bien que l’institution, reconnue comme nécessaire aux intérêts les plus élevés du genre humain, pourra faire dans les siècles à venir où il se rencontrera un Grégoire, un Innocent, au milieu des hommes ramenés par une pénible et douloureuse expérience, aux vrais principes sociaux. » Comme on le voit, s’il n’est guère possible d’être plus lourd, il n’est guère possible d’être plus clair. […] En ce qui touche au reste de l’Europe, on n’en parle pas, parce qu’il faut s’en faire, parce que, partout ailleurs qu’en Allemagne, ces prétentions rencontreraient un démenti trop cruellement éclatant pour qu’on osât seulement les y exposer. […] Par exemple (Ier volume, page 161), à propos de l’entremise du Pape dans la répudiation d’Ingeburge, que « sous Louis XV, l’Europe eût été préservée de grands malheurs s’il s’était rencontré un pontife comme Innocent III ».
Merveilleux et tendresse, sublimité des images et profonde émotion du cœur, il y aura donc là ce que la poésie la plus vraie, la plus naturelle, avait pu concevoir de plus grand, à la pensée de Dieu et sous les rayons de la plus éclatante nature ; et là devait se rencontrer aussi ce que l’âge plus avancé du monde, ce que l’expérience plus triste de la vie, ce que les malheurs réitérés des siècles, auront appris à l’âme humaine. […] L’écueil ne se rencontrera que dans la grandeur continue de la fiction, dans cette élévation tout idéale rêvée si longtemps, dans cette uniformité d’éblouissement et d’enthousiasme. […] Croise les mains ; désormais tu rencontreras tel secours.
Au bal, dans les réunions et les fêtes riantes, quand il rencontrait le plaisir, il ne s’y tenait pas, il cherchait par la réflexion à en tirer tristesse, amertume ; il se disait, tout en s’y livrant avec une apparence de fougue et d’abandon, et pour en rehausser même la saveur, que ce n’était qu’un instant fugitif, aussitôt irréparable, et qui ne reviendrait plus jamais sous ce même rayon ; et en tout il appelait une sensation plus forte, plus aiguë, d’accord avec le ton auquel il avait monté son âme. […] Un jour, un de ses amis les plus dévoués et dont la perte bien récente a dû lui porter un coup, lui être d’un fâcheux présage, Alfred Tattet, que je rencontrais sur le boulevard, me montra un chiffon de papier sur lequel étaient quelques vers tracés au crayon, et qu’il avait, le matin même, surpris sur la table de nuit de Musset, en ce moment à la campagne chez lui, dans la vallée de Montmorency59.
Nisard, ne ressemble nullement à ces relevés étendus, épars, qui se conforment, avant tout, à la nature des productions qu’ils rencontrent : rien du copiste en lui, rien du faiseur d’extraits et d’analyses. […] Il est des critiques qui disent : « Le vrai est ce qu’il peut », et qui prennent les choses et les gens comme ils les rencontrent.
Quoiqu’il ait rencontré là aussi des difficultés et peut-être des luttes sourdes, il put mener à bonne fin, avant sa mort, le meilleur de sa tâche. […] Que d’ailleurs la grammaire grecque de Dübner soit plus ou moins applicable à nos classes, qu’elle remplisse ou non les conditions qu’exigent l’esprit et le cerveau français, que l’auteur ait rencontré ou non dans ses exposés l’expression juste, précise et claire, c’est-à-dire française, ou qu’il ait trop retenu du jargon scolastique, je n’ai qualité, ni compétence, ni goût, pour traiter de pareilles questions.
Et dans les salons, au milieu d’une assemblée non officiellement poétique, si deux ou trois poëtes se rencontrent par hasard, oh ! […] Lors même que, fasciné par les plus gracieuses lueurs, on se flatte d’avoir rencontré autour de soi une portion de son rêve et qu’on s’abandonne à en jouir, les mécomptes ne tardent pas ; le côté des amours-propres se fait bientôt jour, et corrompt les douceurs les mieux apprêtées ; de toutes ces affections subtiles qui s’entrelacent les unes aux autres, il sort inévitablement quelque chose d’amer.
La chose se pourrait passer aisément entre habitués des fortifications ou des boulevards extérieurs : car les « faits-divers » nous avertissent que c’est surtout dans ce monde-là que se rencontrent encore les sombres amours et les violences effrénées des tragédies raciniennes. […] Est-ce qu’une femme, même une spécialiste de dîners littéraires (et Thérèse n’est point cela), a jamais rencontré des paroles de cette moelle et de ce ton ?
Flaminia, de sa fenêtre, appelle Arlequin et le prie de porter une lettre à un cavalier nommé Flavio qu’il rencontrera sur la place où se donnent rendez-vous les gentilshommes. […] Nous prendrions les comédies écrites antérieures aux Gelosi, dans lesquelles se rencontrent des situations analogues.
Jésus rencontra là sa vraie famille. […] Dans ces maisons mal famées, on risquait de rencontrer de la mauvaise société.